« HEUREUX CEUX QUI ONT FAIM ET SOIF DE LA JUSTICE »
LA PUISSANCE DE LA PAROLE DE DIEU
SOMMAIRE. – La famine au pays. – Beaucoup d’âmes implorent un Dieu vivant et véritable. – Défaillance par manque de nourriture spirituelle. – La table des aliments divins est bien servie. – Le pain et l’eau de la vie. – La portion qui rassasie.
TEXTE : « Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, l’Eternel, où j’enverrai la famine dans le pays, non pas la disette du pain et la soif de l’eau, mais la faim et la soif d’entendre les paroles de l’Eternel ». – Amos 8 : 11.
De nos jours cette prophétie s’accomplit au milieu de nous. Bien que durant le siècle passé, des Bibles aient été éditées et distribuées, par millions parmi les gens, bien que l’instruction soit devenue générale à tel point que riches et pauvres, jeunes et vieux, ont la possibilité de lire la Parole de Dieu, nous souffrons cependant de cette famine dont parle le prophète. Il semble presque incroyable que nous soyons affamés, ayant des Bibles dans nos demeures, tandis que nos ancêtres fidèles ne souffraient pas de la disette, malgré le peu de lumière qu’ils possédaient. Il en est ainsi par le fait des connaissances que nous possédons dans tous les domaines ; nos facultés intellectuelles ont été éveillées sur les sujets religieux et nous en ressentons un faim dévorante dans notre coeur. Le coeur et la chair crient au Dieu vivant et fidèle, au Dieu plus puissant, plus juste, plus rempli d’amour que nous-mêmes. En nous rendant compte de notre impuissance, nous sentons toujours plus le besoin de nous approcher de l’Ami qui aime plus sincèrement qu’un frère.
C’est pourquoi nous ne pouvons pas trouver dans la Bible le repos, le rafraîchissement et le réconfort que nos ancêtres retiraient de sa lecture ; c’est pourquoi aussi les jeunes gens et les coeurs les plus purs du monde sont repoussés par la religion du passé ; ils ont faim de vérité et soif du rafraîchissement dont ils ont besoin ; leur esprit, leur intelligence regarde, cherche, errant pour ainsi dire d’un continent à l’autre pour trouver le pain de vie.
Ceux qui ont faim et soif de vérité étudient avec soin les doctrines de toutes les dénominations et trouvent qu’elles se ressemblent toutes ; ce sont des théories d’éternelles réprobations, d’éternelle damnation pour tous, sauf pour les élus, pour le petit troupeau des fidèles. Ils sont affamés d’une réelle nourriture spirituelle, ils désirent une véritable boisson spirituelle ; ils s’adressent même aux païens, ils examinent la théosophie ou religion des Indes, le boudhisme ou religion du Japon, la religion de Confucius ou de la Chine ; ils cherchent une portion de vérité qui les satisfasse.
A certains égards, ils ressemblent à l’enfant prodigue, qui est éloigné de la maison paternelle. Ils se rendent compte de la médiocre satisfaction que procurent les affaires, l’argent, les plaisirs et la politique ; naturellement leurs désirs spirituels ne peuvent être satisfaits par les épluchures que mangent les porcs. Ils prennent intérêt aux choses spirituelles et on les trouve extraordinaires. Ils sont incompris par leurs meilleurs amis terrestres. Dans leurs recherches sur le chemin de la science et des religions du monde, ils apprendront certainement que rien de satisfaisant ne se trouve de ce côté-là.
LA TABLE DES ALIMENTS DIVINS
Vous tous qui avez faim de vérité, venez ! Il y a de la nourriture en abondance pour nous tous dans les réserves de notre Père céleste, c’est-à-dire dans la Bible. Abandonnons toutes les doctrines et traditions des hommes, rassemblons-nous autour de la table de notre Père céleste, puisque nous faisons partie de sa famille, étant ses enfants. Eprouvons la véridicité de son affirmation : « Comme un père a compassion de ses enfants, l’Eternel a compassion de ceux qui le craignent ». Cherchons et trouvons la portion qui nous satisfera ! Assouvissons nos désirs à la table des mets divins ; observons les paroles du Seigneur et reconnaissons qu’elles sont véritables. « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice car ils seront rassasiés ».
Nous nous adressons aux gens qui ont faim de la vérité. Nous savons ce qu’il faut à leur coeur, car nous avons fait les mêmes expériences ; nous connaissons leurs désirs, car nous avons été satisfaits, c’est pourquoi nous sommes doublement heureux de tendre le pain et l’eau de la vie à ceux qui les désirent. Il y a beaucoup de gens qui sont disposés à assouvir les appétits de ceux qui recherchent les plaisirs, les jeux, les sociétés, les fêtes, les voyages, etc. A ceux-là, nous n’avons rien à dire. Nous savons qu’ils ne sont pas sur la voie des tourments éternels ; aussi nous ne les ennuyons pas. Le moment viendra où ils feront leurs expériences et auront le coeur brisé, l’esprit fatigué. Quand ils sentiront le besoin de rechercher Dieu, ils auront probablement le bonheur de le trouver comme une portion satisfaisante. En suivant les directions du Maître, il est de notre devoir de « guérir ceux qui ont le coeur brisé, de proclamer aux captifs la liberté, aux prisonniers la délivrance », de donner l’huile de joie que le Seigneur veut bien accorder à leur esprit chargé et affligé par le péché. (Es. 61 : 1, 3). Comme le Maître l’a dit, nous ne faisons aucun reproche à ceux qui travaillent à quelque réforme morale, ou même à ceux qui pratiquent l’ascétisme. Nous ne voulons nous opposer à personne qui fait une bonne oeuvre, même s’il n’est pas des nôtres. Il y a tant de gens occupés à faire le mal et si peu à faire le bien que le service de la justice ne peut se passer d’aucun de ceux qui font le bien.
Le Maître n’employait pas son temps à travailler à des oeuvres de tempérance, à des réformes sociales ou politiques, mais il l’employait à instruire le peuple dans les doctrines de la Parole de Dieu. Nous avons l’intention de suivre son exemple, de ne pas enseigner des doctrines, des préceptes qui viennent des hommes, mais la Parole de Dieu qui vit et demeurera à toujours ; nous voulons expliquer les Ecritures au peuple et l’aider à voir la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur de la Parole de Dieu.
LE DISCIPLE N’EST PAS PLUS QUE SON MAITRE
Les théologiens, au temps de notre Seigneur, haïssaient Jésus et les disciples, parce qu’« ils enseignaient le peuple » ; ils persécutaient le Maître et ses disciples, parce qu’ils ne suivaient pas la même voie que les autres humains vivant à cette époque-là ; les scribes, les pharisiens et les docteurs de la loi de nos jours sont de même mécontents de ce que le peuple est enseigné, parce que la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu, qui brillait sur la face de Jésus-Christ, est présentée au peuple pour le pousser à l’amour et à l’obéissance ; cette lumière lui est enseignée au lieu de la doctrine des tourments éternels.
Les ministres attitrés de nos jours reconnaissent que la doctrine des tourments éternels est fausse ; ils n’y croient pas ; malgré cela, nombre d’entre eux nous haïssent et s’opposent à nous, parce que nous donnons au peuple la véritable interprétation de la Parole de Dieu et mettons devant les yeux de leur entendement, un Dieu d’amour, un Dieu juste, miséricordieux, sage, puissant et capable d’accomplir entièrement les plans merveilleux qu’Il conçut avant la fondation du monde.
1° Ces ministres comprennent que les doctrines du purgatoire et des tourments éternels n’ont pas eu une influence salutaire sur les humains pendant ces seize derniers siècles ; mais ils craignent de mettre de côté ces doctrines, pensant que cela empirerait le mauvais état de choses. Si l’Evangile de l’amour de Dieu et le fait que la Bible n’enseigne nulle part les tourments éternels étaient généralement connus, pensent-ils, la méchanceté augmenterait au point de rendre la vie des individus et leur propriété moins sûres, au point de remplir le monde de blasphèmes pires que ceux qui sont prononcés aujourd’hui.
2 Ces ministres craignent de tomber dans un certain discrédit ; ils savent, par les textes originaux hébreux et grecs, que la Bible n’enseigne point les tourments éternels et ils ont caché cette vérité au peuple. Comment l’enseigneraient-ils maintenant ? Ils continuent donc tranquillement à enseigner la doctrine des tourments éternels à laquelle ils ne croient pas ; ils nous en veulent même sérieusement de ce que nous enseignons au peuple la vérité ,à ce sujet, sachant qu’on les questionnera de mille manières et qu’il leur sera difficile de répondre.
L’AMOUR DE DIEU NOUS PRESSE
Nous vous demandons, chers amis chrétiens : Avez-vous été contraints de devenir des enfants de Dieu et de rendre au Seigneur hommage et obéissance dans la crainte ou l’amour ? Nous ne vous demandons pas si jamais vous avez eu un sentiment de crainte, mais qu’est-ce qui vous poussa à consacrer votre vie à Dieu ? Ce ne fut certainement pas la crainte ! Nous savons sans doute qu’il existe une bonne crainte, une crainte pieuse, une crainte respectueuse, et l’Ecriture le dit : « La crainte (la révérence) de l’Eternel est le commencement de la sagesse » (Psaume 111 : 10). Le commencement de la sagesse n’est pas la crainte des tourments éternels, laquelle tend à anéantir l’amour. Comment pourrions-nous véritablement aimer, estimer ou adorer un Dieu qui aurait condamné ses créatures aux tourments éternels avant leur création ?
Nous pourrions vous donner beaucoup de preuves de la puissance qu’à l’amour sur le coeur humain ; nous pourrions les mettre en parallèle avec celle qu’exerce la crainte impie de l’erreur.
Dieu nous dit tant de fois : « La crainte que ce peuple a de moi n’est qu’un précepte de tradition humaine » (Esaïe 29 : 23). Voilà un exemple : il y a quelques années, à une convention des Etudiants de la Bible dans l’Ohio, une personne présente me raconta comment son coeur fut touché par notre exposé de
« L’AMOUR DIVIN QUI EST AU-DESSUS DE TOUT »
Pendant des années, dit cet ami, j’ai été un membre de l’église presbytérienne sans être pour cela un vrai chrétien. A l’occasion je faisais la fête, parfois je jouais, je buvais, etc. Ce ne fut qu’en acquérant la connaissance du vrai caractère de Dieu, tel qu’il est exposé dans vos « Etudes des Ecritures », que mon coeur fut disposé à se soumettre à Dieu ; alors je fus heureux de lui donner mon tout et je désirais avoir à Lui offrir quelque chose de plus important. Le jour suivant, en allant de l’hôtel à l’assemblée pour présider une réunion de questions, cette personne me glissa un morceau de papier dans la main. Supposant que ce papier contenait une question, je le mis dans la poche de mon habit. Sur la tribune je retirai ce papier comme une des questions à laquelle il fallait répondre et, à mon grand étonnement, je vis que c’était un chèque de mille dollars. On n’avait pas demandé un centime à ce monsieur ; mais l’amour de Dieu s’était emparé de son coeur et gouvernait non seulement sa personne, mais aussi son porte-feuille, tout ce qui était à lui. Il désirait prouver au Seigneur son appréciation de l’amour divin dont il comprenait maintenant la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur comme jamais auparavant.
LA PUISSANCE DE LA PAROLE DE DIEU
Un autre exemple : il y a quelques années je me trouvais à une convention des Etudiants de la Bible à Chattanooga. Là, un monsieur se présenta à moi, disant qu’il venait du Mississipi et qu’il s’était beaucoup intéressé à nos explications sur l’harmonie des Ecritures. Il dit à peu près ceci : – Je ne veux pas essayer de vous dire combien j’étais mauvais avant de connaître votre littérature. Ma chère femme, ici présente, qui était une fidèle méthodiste, me disait : « Jean, Jean tu iras certainement en enfer ! » Je lui répondais : « Marie je le sais ! je le sais ! et j’ai l’intention de mériter ce qui me reviendra. Je ne veux pas aller en enfer pour rien ». Un de vos traités se trouva sur mon bureau. Je le lus et remarquai qu’il était différent de tout ce que j’avais compris des enseignements de la Bible ; cela me sembla plus rationnel, plus digne de Dieu. J’envoyai chercher auprès de vous différents guides imprimés pour les étudiants de la Bible. L’amour de Dieu me pressa, me vainquit de telle manière que les doctrines des tourments éternels n’eurent plus de prise sur moi. Maintenant je comprends le véritable enseignement de la Parole de Dieu ; je puis honorer le Seigneur, l’adorer et prendre plaisir à donner ma vie pour son service. Je lui fais une entière consécration de tout ce que je possède.
Durant un temps, je vous envoyai un chèque de cinquante dollars chaque mois, mais, frère Russell, c’était un don fait pour satisfaire ma conscience. A ce moment-là, mon commerce principal était la vente de liqueurs aux nègres du Mississipi. Comme la grâce de Dieu remplissait toujours plus mon coeur, j’arrivai à comprendre que je devais aimer mon prochain comme moi-même et ne porter préjudice à personne, de sorte que je cessai d’envoyer des chèques ; je cessai de vendre des liqueurs et je consacrai toute ma vie au service de Dieu et de mon prochain.
Trois meurtriers enfermés dans les pénitenciers de l’état de l’Ohio avaient été élevés dans différentes dénominations qui enseignaient les doctrines des tourments éternels ; et cependant ces hommes avaient commis des meurtres. Par la providence de Dieu, ces hommes reçurent certains de nos volumes des « “Etudes des Ecritures » et furent frappés quand ils apprirent à connaître l’amour de Dieu tel que l’enseigne le divin plan des âges. Cette connaissance opéra un tel changement dans le coeur et la vie de ces trois meurtriers que le gardien de la prison comprit qu’ils avaient été avec Jésus et étaient enseignés par Lui. Peu à peu on leur confia la surveillance d’autres prisonniers et, aujourd’hui, deux d’entre eux prêchent l’Evangile de l’amour de Dieu, cherchant à retirer leurs camarades des ténèbres du péché pour les faire entrer dans la glorieuse lumière de l’amour divin et de la vérité.
SACHONS RECONNAITRE LA VERITE
Après avoir connu l’Evangile prêché pendant les seize derniers siècles et qui enseigne la crainte, la damnation et les tourments éternels, après avoir vu que cet enseignement a été la cause de blasphèmes et de méchanceté parmi la chrétienté comme on n’en observe pas parmi les païens, ne devrions-nous pas reconnaître que le moment est venu de servir le véritable pain et l’eau de la vie à ceux qui ont faim et soif, qui parcourent la terre pour satisfaire leur coeur et qui, ne trouvant rien d’autre, sont tombés dans la critique religieuse ou dans d’autres erreurs qui ont cours aujourd’hui ?
Avec honte, nous devons tous reconnaître que nous avons fait ce que nous ne devions pas faire et que nous n’avons pas fait ce que nous devions faire ; il n’y a rien de saint en nous. Ce que nous avons de mieux à faire, chers amis chrétiens, c’est de tomber à genoux devant l’Eternel et de reconnaître, dans une profonde humilité de coeur, que nous n’avons accompli aucune délivrance sur la terre (Esaïe 26 : 18). Avouons que nos différences sectaires sont notre honte ; l’ignorance dans laquelle nous avons tous été relativement à la Parole de Dieu est humiliante.
Quand les yeux de notre entendement sont ouverts, nous pouvons comprendre, comme jamais auparavant, l’harmonie des messages de Dieu, depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse. Chaque jour la Parole de Dieu nous devient plus précieuse. Nous comprenons de mieux en mieux qu’il est de notre devoir d’aller au secours de nos chers frères en Christ et de les encourager à se joindre à nous pour suivre Dieu et obéir à sa Parole de vérité. Nous devons leur faire voir que notre Dieu a été déshonoré par de faux enseignements relativement à son caractère et à sa Parole. Nous devons leur faire comprendre, selon la Bible, que l’humanité, ne sera pas vouée aux tourments éternels dans les mains des démons.
Nous devons leur montrer que l’élection de l’Eglise, durant l’âge évangélique, n’a rien d’injuste envers les non-élus ; mais qu’au contraire, selon les plans divins, les fidèles élus, avec le Rédempteur, gouverneront le Royaume de Dieu ; ils lieront Satan, abattront le péché, banniront l’ignorance, l’erreur et la superstition. Durant le règne de Dieu, l’humanité recouvrera graduellement, par la résurrection, tout ce qui fut perdu en Eden par la désobéissance d’Adam et racheté pour lui et pour toute sa race par le grand sacrifice du Calvaire. Toute l’humanité verra alors l’accomplissement des plans divins, elle verra que la parole sortie de la bouche de Jéhovah accomplira toutes les choses pour lesquelles Il l’a envoyée.
La fidélité des chrétiens, de nos jours, comme à la fin de l’Age millénaire, sera mise à l’épreuve. L’Eternel n’appelle pas ceux qui craignent simplement de faire le mal, mais ceux qui aiment à agir droitement et haïssent le mal. Il ne reste que peu de temps aux chrétiens pour développer leur caractère et soutenir leur épreuve.
Sermon du Pasteur Russell.