Un pasteur unique.

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Il parle à des catholiques, à des libres-penseurs et à des juifs.

Le pasteur Russell parle à des immenses auditoires à Londres. Brooklyn et ailleurs. — Dix millions peuvent lire ses sermons domini­caux que publient mille journaux.

C’est le désir de beaucoup de protestants, de catholiques, et de penseurs libres d’entendre prê­cher le pasteur Russell. Des milliers déjà apprécient les sermons publiés du célèbre rédacteur, auteur et orateur du Brooklyn Tabernacle.

159 Janvier 1912

Le pasteur Russell parle en général sous les aus­pices des classes bibliques non-sectaires dans les salles publiques des grands centres où tous peuvent se rencontrer sur un terrain neutre, dégagé des pré­jugés ecclésiastiques. Le pasteur ne donne suite qu’à des invitations où les sièges sont libres, où on ne fait pas de collectes, lui-même n’acceptant aucun argent pour ses prédications.

C’est peut-être la plus remarquable congrégation sur la terre que celle du Brooklyn Tabernacle avec son conseil d’anciens et de diacres où sont repré­sentées plus de 20 nationalités. Le pasteur, quand il est en Amérique, ne prêche à Brooklyn et ne se réunit avec la congrégation que le premier di­manche de chaque mois. L’Académie de Musique, la plus grande salle de Brooklyn sert maintenant de lieu de réunion quand le p. Russell est à Broo­klyn et est souvent trop petite pour contenir la foule d’auditeurs qui s’y presse.

En présentant hardiment la Bible, comme révé­lation inspirée de Dieu, il a gagné l’admiration de la grande majorité de ceux qui, non prévenus, cher­chent la vérité dans l’étude de la Bible. Son renom aux Etats-Unis date de 1877. Son champ d’activité s’est toujours agrandi depuis, si bien qu’à ce jour 10,000,000 de familles américaines seules sont ser­vies par les 1000 journaux qui publient ses sermons hebdomadaires. Il est l’auteur de l’Aurore du Mil­lénium dont plus de 4 millions d’expl. ont été déjà écoulés.

Pour quelle raison il devint indépendant.

Il fut élevé dans le protestantisme sous la plus stricte discipline religieuse. Ses instructeurs crurent et lui enseignèrent selon la vieille mode la doctrine de l’enfer de feu. Pour sauver son prochain d’un tel destin il alla inscrire sur les murs et les bar­rières de sa ville natale des textes bibliques appe­lant les pécheurs à la repentance. Pendant les 2 années suivantes, tout en se développant dans la vie commerciale il consacra beaucoup de temps à l’étude du bouddhisme, du culte de Confucius et d’autres religions orientales, mais découvrit bientôt qu’elles ne sont pas dignes de foi. La pensée: « Quel est le vrai Evangile? » devint une question vitale pour cet esprit chercheur ne pouvant se con­tenter des idées diffuses et des prétentions contra­dictoires de la chrétienté. Il se dit: « Trouverais-je jamais la vérité? » Ne ferais-je pas mieux de laisser de côté toutes ces ardentes études et me faire une situation et une fortune dans un commerce bien lancé et promettant beaucoup? C’est ce qu’il fut sur le point de faire, mais il eut l’heureuse idée d’approfondir premièrement les Ecritures et de lais­ser se prononcer la Bible elle-même sur le feu et le soufre.

Stupéfié par l’harmonieux témoignage donnant une réponse inattendue, mais satisfaisante, il continua son investigation générale de la Bible et fut amené à une confiance illimitée en elle. C’est là, se dit-il, le saint Livre inspiré d’un Dieu tout sage, tout puissant, tout juste et tout amour, digne d’être adoré et révéré. Ce fut le début d’une nouvelle orientation de sa vie; la question se posa: Que dois-­je faire et comment? Résolu à atteindre si possible tous ceux qui sont en quête de la vérité — protestants, catholiques, juifs ou libres-penseurs, peu im­porte — il jugea nécessaire de ne faire partie d’au­cune dénomination et d’inaugurer une œuvre indé­pendante. Son premier effort fut la publication d’un petit livre: « Nourriture pour les chrétiens réfléchis». 1,400,000 expl. furent répandus gratuitement de tous côtés.

Il s’intéressa aux espérances juives.

De bonne heure le pasteur Russell trouva que des centaines de textes se rapportant aux promesses faites aux Israélites ne se sont pas encore accom­plis, et il s’intéressa ardemment à l’histoire des Juifs, passée, présente et future — mais surtout à leur avenir. En 1892 il entreprit un voyage dans la Terre Sainte; peu alors distinguaient dans la petite colonie juive l’embryon du retour simultané des Juifs dans la Terre Promise. Mais de grands efforts ont été faits depuis vers l’instauration d’une politique et d’un gouvernement juifs; le pasteur Russell prédit qu’un printemps juif fera époque dans l’histoire avant qu’il soit longtemps.

Il visita derechef la Palestine au printemps 1910, et, dans le plus grand hall de Jérusalem, il expli­qua aux Juifs les prophéties d’Esaïe les concernant. De retour à Brooklyn il fut annoncé que le sujet du prochain discours à l’Académie de Musique serait « Jérusalem ». C’était une chose tellement étrange, inouïe de voir un ministre protestant s’intéresser aux espérances judaïques que le tout Israël new-­yorkais fut dans l’attente de quelque chose — ils ne savaient quoi. L’intérêt se manifesta de telle sorte à cette occasion que des centaines de Juifs aussi bien que de gens de toutes les nations ne purent trouver place, pour écouter l’orateur. Ce discours fut publié dans 15 journaux juifs de New-York et dans la presse juive de plusieurs villes de la Grande­Bretagne, de la Russie et de l’Amérique.

En octobre 1910 il parla à une grande assemblée juive dans la New-York Hippodrome sur le « Sionis­me dans la prophétie » (ce discours fut publié dans la Tour de Garde janvier 1911. — Réd.) et a, depuis, prêché à plusieurs grands rassemblements juifs en Europe, principalement à Londres, Manchester et Glasgow et aux E.-U. au « Chicago Armory ». De­puis son dernier voyage en Europe, au printemps, dernier il a prêché dans plusieurs villes des Etats ­Unis. Il vient d’accepter des invitations pour 1911 (1912) qui l’amèneront deux fois en Grande-Bretagne et jusque dans l’Océan Pacifique. Par son zèle et ses travaux continuels le pasteur Russell s’est ac­quis, à juste titre, l’appellation de: « Pasteur améri­cain ubiquiste».

“The Republicans (Oakland. Maryland. — 26 Oc­tobre 1911)