ETUDE VIII – LE CANAL DE LA RECONCILIATION LE SAINT ESPRIT DE DIEU

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     L’action du saint Esprit. — Maintenant et pendant le Millénium. — Divers noms descriptifs du saint Esprit : « Esprit d’amour », « Esprit de Vérité », etc. — En contraste avec l’ « esprit impie », « l’esprit d’erreur », « l’esprit de crainte », etc. — Application de pronoms personnels. — Signification du mot « esprit ». — « Dieu est un Esprit ». — « Le saint Esprit n’avait pas encore été donné ». — Les dons de l’Esprit. — La puissance de transformation du saint Esprit. — L’Esprit avec mesure et sans mesure. — « L’esprit du monde », Antichrist. — La lutte entre celui-ci et le saint Esprit. — Les combats de l’Esprit, intérieurs et extérieurs des saints. — L’esprit qui porte à l’envie. — Enseignés par l’Esprit. — Le parakletos, le Consolateur. — Il vous conduira dans toute la Vérité et à la Réconciliation complète. — L’influence directrice de l’Esprit n’a pas diminué depuis que les dons miraculeux ont cessé d’être accordés.

            « Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu… Vous avez reçu l’esprit d’adoption par lequel nous crions : Abba, Père ! L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » — Rom. 8 : 14-16.

            « Et il arrivera, après cela, que je répandrai mon Esprit pour toute chair » — Joël 2 : 28.

*  *  *

            La grande œuvre de la Réconciliation ne pourrait pas être considérée comme il convient, ni clairement comprise, si l’on négligeait ou si l’on ignorait l’œuvre du saint Esprit sur ce point. Le saint Esprit exerce sur le croyant une grande influence lorsqu’on lui présente la Réconciliation, car il lui montre clairement le pardon divin, aussi bien qu’il le conduit à Dieu par une pleine réconciliation de cœur. Ce fut sous l’influence de l’engendrement du saint Esprit, reçu par notre Seigneur à son baptême, au début de son ministère, que son cœur consacré fut rendu capable de voir clairement et nettement la volonté du Père, la conduite à suivre, le chemin étroit du sacrifice, et d’apprécier les promesses si grandes et si précieuses qui devaient s’accomplir après son humiliation, son ignominie et sa mort au Calvaire. C’est donc grâce au saint Esprit que notre Rédempteur fut rendu capable d’accomplir sa grande œuvre, étant guidé par ce moyen pour faire ce qui était agréable et acceptable au Père, en donnant la rançon pour toute l’humanité. Le saint Esprit remplit un rôle analogue à l’égard de l’Église : tous ceux qui ont accepté les mérites de la grande offrande pour le péché, qui sont venus au Père par le mérite du sacrifice du Fils, et qui se sont présentés en sacrifices vivants, selon les conditions du haut-appel à la nature divine à eux offert durant l’Age de l’Évangile, ont eu besoin de l’aide du saint Esprit et l’ont reçue. Ce n’est que dans la mesure où quelqu’un reçoit le saint Esprit de Dieu qu’il peut entrer dans une communion convenable avec le Père, et avec le Fils, de manière à être capable d’éprouver « quelle est la volonté de Dieu, bonne, agréable et parfaite », et de la faire. Ce n’est que par le saint Esprit que nous sommes guidés au-delà de la compréhension du témoignage divin selon la lettre ; c’est alors que nous apprécions vraiment « les choses profondes de Dieu » et toutes ces choses que Dieu a en réserve pour ceux qui l’aiment, que l’œil humain n’a pas vues, que l’oreille humaine n’a pas entendues et qui ne sont pas montées au cœur de l’homme pour les comprendre et les apprécier. — 1 Cor. 2 : 9, 10.

            Les fonctions du saint Esprit seront également importantes durant l’Age millénaire pour ramener l’humanité en harmonie avec Dieu, sous les conditions de la Nouvelle Alliance, par les mérites du sacrifice du cher Rédempteur. C’est pourquoi, par le prophète Joël (2 : 28, 29), l’Éternel a attiré l’attention sur ce fait, indiquant que s’il ne répandra son Esprit que pour ses serviteurs et ses servantes pendant cet Age de l’Évangile, il le répandra toutefois d’une manière générale, « après cela, pour le monde, pour « toute chair » (*). Pendant l’Age millénaire, donc, les progrès réalisés par le monde seront en plein accord avec le saint Esprit, et dans la proportion où les hommes viendront en pleine harmonie avec le saint Esprit, ils deviendront dignes d’avoir part aux conditions éternelles de vie, de joie et de bénédiction qui existeront au-delà de l’Age millénaire. Le fait que le saint Esprit coopérera avec l’Église glorifiée à la bénédiction de toutes les familles de la terre est également attesté par notre Seigneur. Après nous avoir dépeint les gloires du Millénium et ses abondantes sources de vérité, comparées à un puissant fleuve d’eau de la vie, claire comme le cristal, il dit : « Et l’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! … Que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie ». — Apoc. 22 : 17.

(*) [L’ordre de cette bénédiction est renversé dans la déclaration prophétique, très probablement afin de voiler le sujet jusqu’au propre temps, et de cacher ainsi une partie de la longueur, de la largeur, de la hauteur et de la profondeur du plan divin, jusqu’au temps convenable pour le faire connaître et apprécier.]

            Mais ce sujet du saint Esprit, de ses fonctions et de son action a été grandement incompris de beaucoup parmi le peuple de Dieu, depuis des siècles ; c’est seulement à la lumière du Soleil de la Justice qui se lève, à la lumière de la parousie du Fils de l’Homme, que ce sujet est devenu tout à fait clair et raisonnable, tel qu’il l’était évidemment pour l’Église primitive, et en harmonie avec tous les divers témoignages scripturaux qui s’y rapportent. La doctrine de la Trinité qui, nous l’avons vu, commença à se dessiner au second siècle, et atteignit un développement considérable au quatrième, est responsable, dans une très grande mesure, des ténèbres qui se mélangèrent à la Vérité et embrouillèrent nombre d’esprits chrétiens, en grande partie à leur désavantage, sur toutes ces questions, en faussant et en mystifiant toutes leurs convictions religieuses.

            Comme nous venons de le voir, les Écritures sont logiques lorsqu’elles enseignent que le Père et le Fils sont en pleine harmonie et en unité de dessein et d’action. Également logique est l’enseignement des Écritures concernant le saint Esprit, savoir qu’il n’est pas un autre Dieu, mais l’esprit, l’influence ou la puissance exercée par le seul Dieu, notre Père, et par son Fils, l’Unique Engendré, par suite, en unité absolue avec les deux qui sont également en plein accord (« at one »). Mais combien diffère cette unité du Père, du Fils et du saint Esprit de celle soutenue et enseignée sous le nom de doctrine de la Trinité qui déclare (dans les questions 5 et 6) selon les termes du Catéchisme (américain — Trad.) : « Il y a trois personnes en un seul Dieu : le Père, le Fils, et le saint Esprit ». « Ces trois sont un seul Dieu, ils sont de la même substance, égaux en pouvoir et en gloire ». Cette manière de voir convenait bien « aux siècles de ténèbres » qu’elle a contribué à produire. Le temps (l’époque) où les mystères étaient adorés au lieu d’être éclaircis, en trouva un des mieux choisis dans cette doctrine aussi contraire aux Écritures qu’à la raison. Comment les trois pourraient-ils être un en personne, en substance ? S’ils sont seulement « un en substance », comment pourraient-ils être « égaux » ? Toute personne intelligente ne sait-elle pas que si Dieu est un en personne, il ne peut être trois ? Et que s’il est trois en personne, il ne peut y avoir qu’un seul sens dans lequel les trois pourraient être un, non pas en personne, mais en dessein, en pensée, en volonté, en coopération ? En vérité, n’était le fait que ce non-sens trinitaire nous fut seriné dès notre plus tendre enfance, et le fait qu’il est sérieusement enseigné dans les séminaires de théologie par des professeurs aux cheveux gris, qui, à beaucoup d’autres égards sont apparemment sages, personne ne lui accorderait un instant de considération. Le mystère réel, qui ne sera probablement pas dévoilé avant que nous soyons dans la gloire, quand « nous connaîtrons comme nous avons été connus », réside dans l’artifice mis en œuvre par Satan, le grand Adversaire, pour introduire avec un tel succès cette erreur dans le peuple de Dieu afin de l’égarer, de le mystifier, et pour rendre sans effet une grande partie de la Parole de Dieu.

            Celui qui a étudié attentivement les chapitres précédents a trouvé dans les Écritures un témoignage abondant affirmant qu’il n’y a qu’un seul Dieu Tout-Puissant, Jéhovah, et qu’il a hautement exalté son Premier Fils engendré, Son Unique Fils Engendré à sa propre nature et à son propre trône de l’univers ; et qu’après eux dans l’ordre de préséance viendra l’Église glorifiée, l’Épouse, la femme cohéritière de l’Agneau, autrement appelée « ses frères ». Ceux-ci seront faits les associés de sa gloire, de même que dans l’Age actuel il est exigé d’eux d’être associés à ses souffrances. Ceux qui étudient ont aussi remarqué que toutes les citations s’harmonisent et s’accordent avec le témoignage ci-dessus, et qu’en outre il n’existe aucun passage de l’Écriture, quel qu’il soit, ni directement, ni indirectement, ni réellement ni en apparence, en contradiction avec ces conclusions. Nous nous demandons alors : Qui est le Saint Esprit ? Où est le Saint Esprit et qu’est-ce que le Saint Esprit ?

            Suivons, pour cette question, la même méthode d’investigation que celle que nous avons suivie pour les questions précédentes. Allons à la loi et au témoignage de Dieu pour y trouver toutes nos informations ! N’allons pas à l’homme. N’acceptons pas les doutes et les spéculations de braves gens qui ont vécu autrefois ou qui vivent encore, ni même les nôtres. Souvenons-nous que la Parole de Dieu, d’après la déclaration de l’Apôtre, est donnée avec l’intention, « que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre » (2 Tim. 3 : 17). Plaçons notre confiance entièrement en l’Éternel, et cherchons à connaître la signification de ce qu’il déclare concernant le saint Esprit, en mettant en harmonie chaque témoignage de l’Écriture, étant assurés que la vérité, et la vérité seule, résistera à un examen approfondi de ce genre. Ce faisant, avec prière et avec soin, nos efforts seront récompensés. A celui qui frappe, la porte de la connaissance sera ouverte ; à celui qui cherche, la connaissance du saint Esprit sera révélée. — Es. 8 : 20 ; Matt. 7 : 7, 8.

            Le saint Esprit est défini de diverses manières dans les Écritures, et pour comprendre exactement le sujet, on doit examiner ces diverses définitions ensemble, afin qu’elles puissent projeter leur lumière les unes sur les autres. Notons que le saint Esprit est diversement appelé ; il y a « l’Esprit de Dieu », « l’Esprit de Christ », « l’Esprit de sainteté », « l’Esprit de vérité », « l’Esprit de sobre bon sens », « l’Esprit de liberté », « l’Esprit du Père », « le saint Esprit de la promesse », « l’Esprit de douceur », « l’Esprit d’intelligence », « l’Esprit de sagesse », « l’Esprit de gloire », « l’Esprit de conseil », « l’Esprit de grâce », « l’Esprit d’adoption », « l’Esprit de prophétie ».

            Ces diverses appellations, répétées maintes fois et employées d’une manière interchangeable, nous donnent l’assurance complète et convenable qu’elles se rapportent toutes au même saint Esprit en vérité, le mot « saint » y est fréquemment ajouté, combiné, comme par exemple : « le saint Esprit de Dieu », « le saint Esprit de la promesse », etc. Il nous faut rechercher une solution à ces questions, qui ne rejettera aucune de ces appellations, mais les harmonisera toutes. Il est impossible d’accorder ces diverses expressions avec l’idée courante d’un troisième Dieu ; mais il est tout à fait logique de le faire avec chacune d’elles en comprenant que ces diverses expressions décrivent l’esprit, la disposition et la puissance d’un seul Dieu, notre Père, ainsi que l’esprit, la disposition et la puissance de notre Seigneur Jésus-Christ, parce qu’il est un (« at one ») avec le Père ; c’est également, à un certain degré, l’esprit ou la disposition de tous ceux qui sont véritablement au Seigneur, anges ou hommes, dans la mesure où ils sont venus en unité ou en harmonie avec lui.

            Il peut être utile à certains de remarquer qu’un autre esprit est fréquemment mentionné par des termes contraires dans toutes les Écritures, à savoir : « l’Esprit de crainte », « l’Esprit d’esclavage », « l’Esprit du monde », « l’Esprit d’erreur », « l’Esprit de divination », « l’Esprit de l’Antichrist », « l’Esprit d’assoupissement ». Personne ne pense que ces diverses définitions, considérées ensemble, justifieraient l’idée qu’il existe deux Satans ou davantage. Tous d’une manière naturelle et assez convenable, reconnaissent la signification de ces termes qui désignent, en général, le mauvais esprit, l’esprit, la disposition ou la puissance dont le principal exemple se trouve en Satan, cet esprit se manifestant chez tous ceux qui vivent en accord avec le péché et avec Satan. Avec juste raison également, personne ne pense qu’il s’agit d’esprits en personnes. Personne ne devrait considérer non plus que les diverses applications du mot « esprit » dans un bon sens signifient différents êtres-esprits, ni comme signifiant ensemble un autre Dieu. Ces termes, pris dans leur ensemble, représentent divers traits du caractère, de la disposition, de l’Esprit, de notre Dieu, Jéhovah, et, toutes proportions gardées, l’esprit ou disposition de tous ceux qui ont reçu son Esprit, qui deviennent participants de sa disposition et qui viennent en accord avec la pensée (« mind ») divine.

            Certaines idées non conformes aux Écritures, et par conséquent de fausses idées concernant l’esprit de l’homme, que nous examinerons dans un chapitre suivant, se trouvent à la base même de l’idée non scripturale et fausse du saint Esprit qui prévaut de nos jours d’une manière si générale. Les pensées inexactes relatives au saint Esprit et à l’esprit de l’homme se sont intensifiées et approfondies par le fait que les traducteurs de la Version Autorisée (angl. — Trad.) ont, sans la moindre autorité, employé quatre-vingt-douze fois l’expression « Holy Ghost » comme traduction du mot grec original pneuma, esprit. Le mot « ghost » a, pour les ignorants, une signification très vague qu’on identifie néanmoins, d’une manière très positive à l’idée de personnalité. Il est digne de remarque que dans la Version Révisée (angl. — Trad.) du Nouveau Testament, vingt et une fois le mot « Ghost » a été remplacé par le mot « Esprit », et que le Comité américain de Révision consigna par écrit sa protestation au sujet de l’emploi du mot « Ghost » dans les soixante et onze autres cas. Et pourtant, à la fois le Comité anglais et le Comité américain étaient composés de trinitaires rigides.

            Il n’y a absolument aucune raison de penser ou d’affirmer que le saint esprit est un autre Dieu, une autre personnalité distincte du Père et du Fils. Tout au contraire, remarquez le fait que ce fut l’Esprit du Père qui fut communiqué à notre Seigneur Jésus, comme il est écrit : « L’Esprit de l’Éternel Dieu est sur moi parce qu’il m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles » (Luc 4 : 18). Allant à la prophétie qui renferme cette citation, nous y lisons, dans l’hébreu : « l’Esprit du Seigneur, Jéhovah, est sur moi, parce que Jéhovah m’a oint pour apporter de bonnes nouvelles aux débonnaires » (Es. 61 : 1). C’est dans un sens analogue que nous lisons encore : « L’Esprit de Jéhovah reposera sur lui, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de connaissance et de crainte (révérence) de Jéhovah » (Es. 11 : 2, 3). De la même manière, le même Esprit en Christ est appelé « l’Esprit de Christ », la pensée (« mind ») de Christ : « Qu’il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus ». — Phil. 2 : 5.

            Quelques personnes croient que les paroles de notre Seigneur, en Jean 14 : 26 prouvent que le saint Esprit est une personne nous lisons : « Mais le Consolateur, l’Esprit saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit ». Certaines versions remplacent le pronom que par les termes celui-là ou lui qui font croire à une personne. Un seul regard sur le texte grec fait voir que les traducteurs ont été influencés par leurs propres conceptions. La même critique est applicable au verset 17, du même chapitre, ainsi qu’aux passages de Jean 16 : 13 et 14 et à d’autres passages (voir note) et rien ne justifie l’emploi de pronoms personnels équivoques (*).

(*) [Note du traducteur : Les trois pages (170 à 172) qui suivent dans le texte anglais sont consacrées à une critique grammaticale très intéressante du procédé de traduction qu’ont employé les traducteurs influencés par leurs préjugés trinitaires. Contrairement à la langue française, la langue anglaise comporte trois genres, le masculin, le féminin pour les personnes, et le neutre pour les animaux et les objets inanimés à quelques exceptions près. Les pronoms personnels neutres sont, en conséquence, différents des pronoms personnels masculins et féminins. Or, imbus de l’idée de personne attribuée au saint Esprit, les traducteurs ont substitué aux pronoms neutres, des pronoms personnels. La version Diagoltt corrige cette grave erreur. Les pronoms français sont les mêmes pour les personnes, les animaux et les choses, ce qui ajoute encore à la confusion. Les questions béréennes relatives à ces trois pages seront donc supprimées dans  la présente édition française. La critique porte sur la traduction des textes suivants : Jean 14 : 26, 17 ; 16 : 13, 14 ; 1 Cor. 11 : 5 ; Apoc. 2 : 20 ; 1 Cor. 13 : 5 ; 1 Cor. 11 : 31 ; 16 : 15 ; Luc 22 : 17 ; Jean : 6 : 53 ; Matt. 6 : 34 ; Marc 3 : 24, 25 ; Jean 15 : 4 ; Rom. 14 : 14 ; Eph, 4 : 16 ; Jacq. 2 : 17 ; Luc 10 : 12 ; Jean 20 : 15 ; Matt. 24 : 43 ; 1 Jean 5 : 16 ; Luc 20 : 1 ; Jean 5 : 9 ; Matt. 17 : 18, et comment sont rendus les mots grecs heautou et ékinos].

SIGNIFICATION DU MOT « ESPRIT »

            La question se pose donc naturellement quels sens ou significations s’attachent aux mots « saint Esprit » tels qu’ils sont employés dans les Écritures ? Quelles qualités ou qualifications du caractère divin ou de la puissance divine sont-elles représentées par le mot « esprit » ? On trouvera le mieux la réponse en examinant tout d’abord la signification exacte du mot « esprit », et en considérant ensuite toutes les différentes méthodes de son emploi d’un bout à l’autre des Écritures.

            (1) Le mot « esprit », dans l’Ancien Testament, est la traduction du mot hébreu ruach (Strong l’écrit « rûwach ». Voir références 7306 et 7307 — Trad.) dont la signification première ou le sens étymologique est vent (ou souffle — Trad.). Le mot « esprit », dans le Nouveau Testament, vient du mot grec pneuma dont la signification première ou le sens étymologique est également vent (ou souffle — Trad.). Que personne ne se hâte cependant de conclure que nous allons essayer de prouver que le saint esprit est un vent ou souffle sacré, saint, car rien ne pourrait être plus éloigné de notre pensée ! Nous désirons présenter ce sujet obscur d’une manière utile à la fois au savant et à l’ignorant ; c’est pourquoi nous commençons par la signification admise de la racine de ces mots, afin que nous puissions déterminer comment et pourquoi ils furent employés dans cet ordre d’idées.

            Le vent étant à la fois invisible et puissant, ces mots ruach et pneuma prirent graduellement des significations plus étendues, et en vinrent à signifier toute force ou influence invisible, bonne ou mauvaise. Et du fait que la puissance divine est exercée par des voies et moyens hors de portée de la vue humaine, ce mot « esprit » fut de plus en plus appliqué à toutes les transactions de l’Éternel. Par extension, son usage commun en vint à se rapporter à toutes les influences invisibles humaines, comme le « souffle (respiration) de vie » ; la puissance par laquelle l’homme vit et qui est invisible désigne l’ « esprit » ou « souffle de vie », également la puissance de l’intelligence (« mind ») qui est invisible, appelée « l’esprit d’intelligence ». La vie elle-même est une puissance (force) invisible, et de ce fait fut appelée esprit par les anciens. Quelques illustrations de ces divers emplois du mot hébreu ruach et du mot grec pneuma peuvent être utiles.

            Dans l’Ancien Testament, ruach est traduit par « souffle », « esprit », « flairer », « sentir », « vent », « haleine » et « tempête » (selon les versions françaises — Trad.) dans chacun des cas, la pensée renfermée dans ce mot est celle de puissance (force) ou influence invisible. Voici des exemples de ces traduction de ruach :

            « Par le souffle de tes narines, les eaux se sont amoncelées ». — Ex. 15 : 8.

            « Toute chair en laquelle il y a un esprit de vie ». — Gen. 6 : 17 ; 7 : 15.

            « Lui, dans la main duquel est… l’esprit de toute chair d’homme ». — Job 12 : 10.

            « Ils ont tous un même souffle, et l’homme n’a point d’avantage sur la bête ». — Eccl. 3 : 19.

            « Elles furent une amertume d’esprit pour Isaac ».  — Gen. 26 : 35.

            « Et l’Éternel flaira une odeur agréable ». — Gen. 8 : 21.

            « Elles ont un nez et ne sentent pas ». — Ps. 115 : 6.

            « Dieu fit passer un vent sur la terre ». — Gen. 8 : 1.

            « Tu as soufflé de ton souffle ». — Ex. 15 : 10.

            « … vent de tempête qui exécutes sa parole ». — Ps. 148 : 8.

            « Les arbres de la forêt sont agités devant le vent ». — Es. 7 : 2.

            Pneuma, dans le Nouveau Testament, est traduit (indépendamment de « ghost » en anglais et « esprit » en français), par « respiration », « spirituel » et « vent ». En voici quelques exemples :

            « De donner la « respiration » (ou « souffle » ; note Darby — Trad.) à l’image de la bête ». — Apoc. 13 : 15.

            « Puisque vous aspirez aux dons spirituels (S), de l’esprit (D.) ». — 1 Cor. 14 : 12.

            « Le vent souffle où il veut et tu en entends le bruit ». — Jean 3 : 8.

            N’oublions pas que toutes ces diverses traductions furent faites par des trinitaires. Nous ne soulevons pas d’objections à ces traductions qui sont tout à fait exactes, mais nous attirons l’attention sur elles comme étant des preuves que les mots ruach et pneuma rendus par « esprit », ne signifient pas une personnalité, mais bien une force ou influence invisible.

« DIEU EST UN ESPRIT »

            (2) « Dieu est un Esprit », c’est-à-dire un être puissant mais invisible ; de même, les anges sont appelés des esprits parce que, dans leur condition naturelle, ils sont eux aussi invisibles aux hommes, à moins de se révéler par un pouvoir miraculeux. Pendant qu’il était homme, notre Seigneur Jésus ne fut pas désigné comme un être-esprit (*),   mais depuis son élévation, il est écrit de lui : « Or, le Seigneur est cet Esprit » ; il est maintenant un être puissant et invisible. L’Église de cet Age de l’Évangile a la promesse d’un changement de nature, à la ressemblance de son Seigneur, ainsi qu’il est écrit :

(*) [Anglais littéral : « spirit being » (non « spiritual being ») = Un être-esprit dont le corps est fait de substance d’origine céleste, de substance esprit (immatérielle), par opposition à un être-chair, d’origine terrestre (matérielle) — 1 Pi. 3 : 18 : …mis à mort (être « de) chair (et d’os » ; Gen 2 : 23, 24), rendu vivant (être « d’) esprit ». — Jean 3 : 6 ; « ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’esprit est esprit ». — Voir 1 Cor. 15 : 40-44. La traduction française, comme la traduction anglaise, perpétue l’erreur de la résurrection de la chair, l’être ressuscité recevant seulement des dispositions spirituelles, alors que le corps est esprit et les dispositions spirituelles, de même que l’homme est chair et ses dispositions charnelles. — Voir aussi E. Vol. 2, pp. 72-73 — Trad.)].

            « Nous serons semblables à lui, car nous le verrons tel qu’il est ». Il est parlé de l’Église comme étant spirituelle, étant donné qu’elle est en harmonie avec le Seigneur, et déclarée être engendrée de nouveau par l’Esprit à une nouvelle nature, une nature d’esprit, avec l’assurance que ce qui est engendré de l’Esprit, naîtra de l’Esprit à la résurrection. Cet usage du mot esprit, on le voit, se rapporte à la personnalité — aux êtres-esprits. — 2 Cor. 3 : 17 (*) ; 1 Jean 3 : 2 ; Jean 3 : 6.

[« Or, le Seigneur est esprit » (Sa.). « Or, le Seigneur est cet esprit-là » (M.). Note du N.T. Goguel et Monnier : « Paul identifie nettement le Seigneur et l’Esprit. On sait qu’il ne veut pas connaître le Christ selon la chair (2 Cor. 5 : 16), mais seulement le Christ spirituel dont l’action se confond avec celle de l’Esprit de Dieu » — Trad.]

            (3) Le mot esprit est encore employé dans le sens de pouvoir générateur ou de fécondité, comme en Gen. 1 : 2 : « L’Esprit de Dieu se mouvait sur les eaux », autrement dit, la puissance de Dieu, son « véhicule » d’énergie fécondait les eaux ou les rendait fécondes, prolifiques. De même « Des saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés (mus) par le saint Esprit » ; la sainte influence, ou puissance de Dieu, féconda leurs esprits, leur faisant exprimer des pensées que Dieu souhaitait voir exprimer (2  Pi. 1 : 21). D’une manière similaire, les ouvriers habiles, que Moïse choisit pour préparer les ornements du Tabernacle, furent placés sous l’influence de la puissance de Dieu qui excita ou vivifia leurs facultés naturelles sans les affecter en aucun sens moral, de même que les eaux des abîmes ne furent pas affectées au sens moral. Ainsi, il est écrit :

            « L’Éternel a appelé Bethsaléel… et il l’a rempli de l’Esprit de Dieu, en sagesse, en intelligence, et en connaissance et pour toute espèce d’ouvrages ; et pour faire des inventions, pour travailler en or, en argent et en airain ; et pour tailler des pierres à enchâsser, et pour tailler le bois, afin d’exécuter des dessins de toutes sortes d’ouvrages. Et il (lui) a mis au cœur d’enseigner ; et il les a remplis (lui et Oholiab) de sagesse de cœur pour faire tout ouvrage de graveur et d’inventeur et de brodeur ». — Ex. 35 : 30-35 ; 28 : 3 ; 31 : 3, 4.

            Nous sommes aussi informés que Jéhovah Dieu mit son Esprit sur Moïse et sur les anciens d’Israël avec le pouvoir spécial de juger les affaires d’Israël, de maintenir l’ordre, etc. (Nomb. 11 : 17-26). L’Esprit de Dieu fut de même sur les rois d’Israël, aussi longtemps qu’ils lui restèrent fidèles. Remarquez, par exemple, le cas de Saül (1 Sam. 11 : 6) : cet Esprit de sagesse ou de jugement se rapportant au gouvernement d’Israël fut retiré à Saül, et conféré à David dont on remarque spécialement le jugement sage dès ce moment-là (1 Sam. 16 : 13, 14). Après cela, au lieu de l’Esprit de sagesse, de courage et de confiance, comme serviteur de l’Éternel, Saül eut un mauvais esprit, plus littéralement un esprit de tristesse, de découragement, une perte de confiance en constatant qu’il n’était plus reconnu comme le représentant de l’Éternel sur le trône. Il est dit que cet esprit d’abattement, qui ne songeait qu’aux calamités, provenait de l’Éternel — probablement dans le sens que Dieu ne reconnaissait plus Saül et lui avait enlevé son puissant soutien ainsi que la direction des affaires d’Israël.

« L’ESPRIT N’ÉTAIT PAS ENCORE [DONNÉ.] »

            Pourtant, aucune des manifestations de l’Esprit de Dieu, avant la première venue de notre Seigneur Jésus, ne fut exactement la même que la manifestation et l’action de l’Esprit de l’Éternel sur notre Seigneur Jésus depuis le moment de son baptême jusqu’à sa crucifixion, et sur l’Église de Christ depuis le jour de la Pentecôte jusqu’à maintenant — jusqu’à l’extrême fin de cet Age de l’Évangile, et l’achèvement de la course de l’Église dans la première résurrection. D’accord avec ceci, nous lisons que : « Le saint Esprit n’était pas encore donné [sauf à notre Seigneur Jésus], parce que Jésus n’avait pas encore été « glorifié ». — Jean 7 : 39.

            L’action de l’Esprit de Dieu durant cet Age de l’Évangile est grandement différente de celle qui fut exercée au cours des temps antérieurs, et cette différence est exprimée par les expressions « Esprit d’adoption », « Esprit de filiation », « Esprit de sainteté », « Esprit de vérité » et autres expressions semblables. Ainsi que nous l’avons déjà vu, après la chute d’Adam, pas un seul de ses descendants ne fut accepté comme fils de Dieu avant la première venue : le plus haut titre donné au père des fidèles, Abraham, fut celui d’ami : « Abraham fut appelé « ami de Dieu ». Mais comme l’explique l’Apôtre Jean, lorsque le Logos fut fait chair, il se présenta à son propre peuple, Israël, et à tous ceux qui le recurent (alors et depuis) il leur a donné le pouvoir (le privilège, l’occasion) de devenir enfants de Dieu ; de ceux-là, il déclare qu’ils ont été engendrés de Dieu — engendrés de l’Esprit, car « ce qui est né de l’Esprit est esprit ». — Jean 1 : 12, 13 ; 3 : 3-8 (S.)

            Le saint Esprit, dans ce sens, n’est assuré qu’à la maison des fils, et celle-ci demeura inconnue jusqu’à ce que le Fils Bien-Aimé eût été manifesté dans la chair et qu’il eût racheté le monde, conférant à ceux qui l’acceptent l’occasion de recevoir la filiation (Gal. 4 : 5 ; Eph. 1 : 5). Cet état de fils, nous dit l’Apôtre, fut tout d’abord l’héritage d’Israël, mais il ne se trouva pas en Israël un nombre suffisant de personnes prêtes pour compléter le nombre prédestiné des fils à adopter ; c’est pourquoi après avoir accepté le « reste » d’Israël, « Dieu a visité les nations pour en tirer un peuple pour son nom »,  pour être fils de Dieu, cohéritiers de Christ, et cela fut connu d’avance et prédit par les prophètes. — Rom. 9 : 4, 29-33 ; Actes 15 : 14.

            Mais à quels points de vue cette manifestation de la puissance (ou de l’influence ou de l’Esprit de Dieu) durant le présent Age de l’Évangile, diffère-t­elle de la manifestation de l’Esprit dans les temps antérieurs ? L’Apôtre Pierre répond à cette question en nous assurant que les Anciens Dignes, quoique hautement honorés de Dieu, et poussés par son saint Esprit, parlèrent et écrivirent des choses qu’ils ne comprenaient pas. Dieu les employa comme serviteurs pour écrire des choses qui ne devaient pas être comprises par eux, mais qui, au temps convenable, seraient révélées à la maison des fils, par l’action du même saint Esprit ou sainte puissance de Dieu sur ceux engendrés de Son Esprit. Dans le passé, l’action de l’Esprit fut surtout machinale ; pour nous, elle est surtout explicative et compatissante, exposant le plan divin par les apôtres et les instructeurs spécialement « établis dans l’Église », de temps en temps, en vue de permettre aux fils de « comprendre avec tous les saints, la longueur et la largeur, la hauteur et la profondeur » de la sagesse et de la miséricorde de Dieu manifestées dans le plan divin et dans sa révélation. En vérité, d’après les paroles de l’Apôtre, il est évident que même les anges (qui furent occasionnellement employé par L’Éternel comme ses canaux de communication avec les prophètes, les intermédiaires de son saint Esprit) ne furent pas autorisés à comprendre la signification de leurs communications, pas plus que les prophètes qui écrivirent les révélations pour notre profit. Remarquez les paroles de l’Apôtre :

            « Duquel salut les prophètes qui ont prophétisé de la grâce qui vous était destinée, se sont informés et enquis avec soin, recherchant quel [temps] ou quelle sorte [littérale ou symbolique] de temps l’esprit de Christ qui était en eux indiquait, rendant par avance témoignage des souffrances de Christ et des gloires qui suivraient ; et il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour nous (note D. — Trad.) qu’ils administraient ces choses qui vous sont maintenant annoncées par ceux qui vous ont annoncé la bonne nouvelle par le saint Esprit envoyé du ciel, dans lesquelles les anges désirent de regarder de près ». — 1 Pi. 1 : 10-12 ; 2 Pi. 1 : 21.

DONS DU MÊME ESPRIT, DU MÊME SEIGNEUR, DU MÊME DIEU

            « Or, il y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit : et il y a diversité de services, et le même Seigneur ; et il y a diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. Or, à chacun [dans l’Église] est donnée la manifestation de l’Esprit en vue de l’utilité. Car, à l’un est donnée par l’Esprit, la parole de sagesse ; et à un autre la parole de connaissance, selon le même Esprit ; et à un autre la foi, par le même Esprit ; et à un autre des dons de grâce de guérison, par le même Esprit ; et à un autre des opérations de miracles ; et à un autre la prophétie ; et à un autre des discernements d’esprits ; et à un autre [diverses] sortes de langues ; et à un autre l’interprétation des langues. Mais le seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il lui plait ». — 1 Cor. 12 : 4-11.

            Ici, sont énumérés quelques-uns des dons concédés à l’Église par le saint Esprit, mais nous devons distinguer nettement entre le saint Esprit lui-même et ces dons ou manifestations accordés à l’Église primitive. De même que les fidèles devaient comprendre qu’il ne s’agissait pas d’esprits différents agissant dans les différents membres de l’Église, à cause de la diversité de leurs dons, ainsi devaient-ils comprendre qu’il n’y avait pas différents Seigneurs ou Maîtres qui accordaient ces dons, mais que tous ces dons provenaient de la seule sainte influence répandue par le seul Seigneur, représentant du seul Dieu au-dessus de tous, Jéhovah, et devaient être expliqués comme des « diversités de ministères » ou de modes d’action. Non seulement cela, mais l’Esprit de Dieu, le saint Esprit, a varié son ministère dans l’Église ; car si les « dons » de l’espèce mentionnée ici furent communs dans l’Église primitive, le jour vint où, selon les indications de l’Apôtre, la prophétie devait prendre fin, le don des langues devait cesser, et les inspirations spéciales de la connaissance devaient disparaître (1 Cor. 13 : 8). Tous ces « dons » furent évidemment nécessaires à l’établissement de l’Église, au début du nouvel Age, mais ils devinrent inutiles lorsque l’Église fut établie et que le canon des Écritures inspirées fut complet. Ces dernières, déclare l’Apôtre sont suffisantes pour « que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre ». — 2 Tim. 3 : 17.

            De ces dons, il est vrai, tous n’ont pas disparu ; et la cessation de ceux qui disparurent ne prouve pas non plus que l’Éternel soit moins puissant aujourd’hui qu’il y a dix-huit siècles, pas plus qu’elle ne prouve que les enfants de Dieu soient moins dignes ou moins favorisés par l’Éternel. Au contraire, cela indique une « diversité de manifestations » et implique que le peuple de Dieu n’a plus besoin de ces méthodes rudimentaires d’instruction et de ces preuves de son acceptation par l’Éternel. Aujourd’hui, au lieu de ces dons miraculeusement accordés, l’action de l’Esprit ou puissance de Dieu paraît agir sur chacun des membres de son peuple consacré — d’une part, en proportion de leurs aptitudes naturelles et d’autre part, dans la mesure de leur zèle à son service. C’est pourquoi nous trouvons que l’Apôtre, dans ce texte et dans ses épîtres ultérieures, incite l’Église à chercher à développer des dons, facultés et capacités spirituels, dans et pour le service de l’Éternel, de son peuple et de sa Vérité.

            Ces dons développés personnellement doivent être estimés plus hautement que ceux accordés miraculeusement ; et c’est pourquoi l’Apôtre dit : « Je vous montre encore un chemin bien plus excellent » ; « Poursuivez l’amour, et désirez et [cultivez] avec ardeur les [dons] spirituels, mais surtout de prophétiser [exposer en public] » (1 Cor. 12 : 31 ; 14 : 1). L’Apôtre fait ressortir que le don des langues était simplement un « signe », afin d’attirer l’attention des incrédules sur l’Église et ses méthodes (1 Cor. 14 : 22). Il fait ressortir également que ce don, si grandement estimé par certains Corinthiens, était l’un des moins spirituels — servant peu au développement de l’Église spirituelle, et surtout utile dans les rapports avec le monde non régénéré. Ce don, et d’autres d’une catégorie quelque peu similaire, disparurent rapidement de l’Église dès qu’elle eut pris pied dans le monde et fut reconnue par lui.

            Au contraire, les « fruits de l’Esprit » doivent être encouragés et de plus en plus cultivés, afin qu’ils puissent produire la récolte complète et parfaite de l’amour envers Dieu, de l’amour les uns pour les autres, et de l’amour compatissant pour le monde. L’Apôtre déclare que ces fruits de l’Esprit sont « l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance » (Gal. 5 : 22, 23). On remarquera que le mot « fruit » comporte une double pensée : c’est d’abord un don, mais ensuite il y a le travail nécessaire au développement jusqu’à la maturité. Ainsi en est-il des dons de l’Esprit : « Tout don parfait et toute grâce excellente descendent d’en-haut, du Père », mais de pareils fruits ne sont pas des dons miraculeux, ce sont des dons graduels et indirects, que font naître et développer en nous les promesses de notre Père et les instructions de notre Seigneur transmises par les Apôtres et les prophètes. Plus nous sommes en harmonie avec l’Esprit de notre Père, plus nous lui obéissons en pensée, en paroles et dans nos actions, plus aussi nous développerons ces fruits conformes à l’Esprit du Père, par lequel nous sommes engendrés. Si nous sommes obéissants, cet Esprit produit de plus en plus en nous les fruits de sainteté, les fruits du saint Esprit ou la disposition à la ressemblance du cher Fils de Dieu, notre Seigneur et Rédempteur. C’est ainsi par le ministère du saint Esprit de la Vérité, que les fidèles sont formés et préparés pour « naître de l’Esprit » à la première résurrection, comme êtres-esprits (*), car ils furent engendrés de l’Esprit lors de leur consécration. Devenus ainsi des êtres-esprits parfaits, les membres de l’Église seront héritiers de Dieu, cohéritiers de Jésus-Christ, notre Seigneur, en plénitude d’unité et de communion avec le Père et avec le Fils, complets en celui qui est la tête de toutes principautés et puissances et l’associé du Père dans le Royaume, et remplis de l’Esprit du Père et du Fils qui est le saint Esprit.

(*) [Etres-esprits, par opposition à êtres-chair, comme dans « mis mort chair, rendu vivant esprit » (1 Pi. 3 : 18) — Vol. II, note pp. 108, 109 — Trad.]

            D’après les conceptions générales qui précédent, on remarquera que c’est l’Esprit ou puissance du Père céleste, Jéhovah, qui exécuta la création du monde, et qui opéra d’une manière différente sur ses serviteurs du passé ; c’est ce même Esprit qui agit encore d’une autre manière pendant cet Age-ci pour développer l’Église, pour l’amener en harmonie avec Dieu, et pour la former et la préparer comme « Corps de Christ » à une co-participation au Royaume. Ce sera le même saint Esprit ou influence de Dieu qui agira encore d’une manière différente pendant l’Age millénaire, par l’intermédiaire de Christ et l’Église glorifiés, pour amener le monde en harmonie et en unité avec les principes de la justice et avec le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Rien de ce qui concerne cette œuvre ne nécessite, en aucun sens et à aucun degré, un autre Dieu. Tout au contraire. Le fait que c’est le Dieu unique qui opère dans des circonstances et des conditions diverses, et par des moyens divers, pour l’accomplissement de son seul propos, nous donne d’autant plus l’assurance que tous ses bienveillants desseins seront accomplis, et que, selon ses propres déclarations, « ainsi sera ma parole qui sort de ma bouche ; elle ne reviendra pas à moi sans effet, mais fera ce qui est mon plaisir et accomplira ce pourquoi je l’ai envoyée ». — Es. 55 : 11.

VOLONTÉ, INFLUENCE, PUISSANCE, ESPRIT — DE DIEU

            D’après ce qui précède, nous constatons qu’une définition large des expressions « Esprit de Dieu », ou « saint Esprit », pourrait être celle de : volonté, influence ou puissance divine exercée partout, et pour tout dessein en harmonie avec la volonté divine, laquelle étant sainte, implique que l’action graduelle et l’œuvre du saint Esprit seront en accord avec la sainteté. Dieu exerce son Esprit ou énergie de beaucoup de manières, utilisant divers agents intermédiaires pour accomplir divers résultats. Tout ce qui est accompli par l’Éternel au moyen d’agents mécaniques (ou inconscients — Trad.) ou d’agents intelligents, est aussi véritablement son ouvrage que s’il en était l’auteur direct, puisque tous ces agents sont sa création. C’est exactement ce qui se passe chez les hommes : l’entrepreneur de bâtiment peut ne pas travailler réellement à chaque partie de la construction, mais chaque ouvrier est son représentant et travaille sous sa direction ; l’édifice, dans son ensemble, est l’œuvre de l’entrepreneur, même s’il n’a jamais manié un seul outil pour y participer. Il le fait avec ses matériaux et par ses représentants et agents.

            Ainsi, par exemple, lorsque nous lisons : « Jéhovah Dieu créa les cieux et la terre » (Gen. 2 : 4), nous ne devons pas supposer qu’il manipula personnellement les éléments. Il employa divers agents : « Il a parlé et la chose a été faite » [Il a donné des ordres et ils furent promptement exécutés] ; Il a commandé, et elle s’est tenue là » (Ps. 33 : 6, 9). La création ne jaillit pas instantanément, complètement ordonnée, car nous lisons qu’il fallut du temps, soit six jours ou époques. Tandis que nous sommes clairement informés que « Toutes choses sont du Père » — par son énergie, sa volonté, son Esprit, cependant cette énergie, comme nous l’avons vu précédemment, fut exercée par l’intermédiaire de son Fils, le Logos.

            La puissance de transformation du saint Esprit de Dieu, agissant pendant cette dispensation de l’Évangile pour amener son peuple en parfaite réconciliation (« atone-ment ») avec le Père, est une action plus abstruse, moins facile à comprendre que l’exercice de sa puissance mentionnée en Genèse 1 : 2. Dans ce cas particulier, l’esprit opère sur un sujet d’ordre plus élevé qui a une mentalité (« mind ») et un libre arbitre ; il ne s’agit plus de matière inerte.

            A la lumière des Écritures, nous pouvons comprendre que le saint Esprit signifie :

            (a) La puissance de Dieu exercée de toutes manières, mais toujours selon la justice et l’amour, donc toujours une sainte puissance.

            (b) Cette puissance peut être une énergie de vie, un pouvoir créateur dans le domaine physique, ou une puissance de pensée, créant et inspirant des pensées et des paroles, ou un pouvoir vivifiant ou générateur de vie, comme celui qui fut manifesté pour la résurrection de notre Seigneur, et qui le sera [Écrit en 1899 — Trad.] encore pour celle de l’Église, son corps.

            (c) La puissance ou influence d’engendrement ou de transformation due à la connaissance de la Vérité. Sous cet aspect, on l’appelle « L’Esprit de Vérité ». Dieu règle sa propre conduite conformément à la vérité et à la droiture ; pour cette raison, la Parole de Dieu, la révélation de sa conduite s’appelle la Vérité : « Ta Parole est la Vérité ». On dit aussi, avec raison, que tous ceux qui viennent sous l’influence du plan et de la droiture de Dieu sont sous l’influence de l’Esprit ou disposition de la Vérité : la Parole déclare à juste titre qu’ils sont engendrés de la Vérité à une nouveauté de vie.

            Le Père attire des pécheurs à Christ au moyen d’une illumination générale de l’intelligence (« mind »), qui les convainc de péché et de leur besoin d’un Rédempteur. Ceux qui acceptent Christ comme leur Sauveur et leur Avocat, et en viennent au point de se consacrer entièrement à Dieu par Christ, sont dénommés des engendrés de Dieu, « engendrés par la parole de vérité », engendrés par l’Esprit de Dieu à une vie nouvelle [Écrit en 1899 — Trad.]. Autrement dit, ces personnes étant venues en harmonie avec des conditions et des règles divines, Dieu accepte cette attitude consacrée comme étant la bonne et, couvrant la faiblesse de la chair de la robe de justice de Christ — la justification par la foi, il accepte comme « nouvelles-créatures en Christ Jésus », ceux qui désirent être guidés par son Esprit dans toute la vérité, et être conduits par cette sainte disposition ou saint Esprit à la pleine obéissance jusqu’au point du sacrifice de soi-même, même jusqu’à la mort. La Parole dit de ceux-là qu’ils ont reçu « l’Esprit de filiation » parce que, dorénavant, Dieu fait une alliance spéciale avec eux par Christ, les acceptant comme fils. Par le Chef de leur Salut, le Père leur garantit que, s’ils demeurent dans l’Esprit de la Vérité, il fera concourir ensemble toutes les affaires et incidents de la vie pour leur bien — pour développer en eux, toujours davantage, l’esprit de justice, de vérité, de paix, de joie ; ils auront de plus en plus le saint Esprit, au fur et à mesure qu’ils obéissent mieux à l’Esprit de Vérité. De ce fait, l’exhortation à leur égard se formule ainsi : « Soyez remplis de l’Esprit », marchez dans (ou selon) l’Esprit » ; « que l’Esprit de Christ habite richement en vous, et il ne vous laissera point oisifs, ni stériles ». Ce saint Esprit, agissant chez le croyant dès le moment de sa consécration totale au Seigneur, est le même saint Esprit ou disposition sainte du Père qui agissait en notre Seigneur Jésus-Christ ; pour cette raison on l’appelle également « l’Esprit de Christ », et nous avons la certitude que « si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, celui-là n’est pas de lui ». — Rom. 8 : 9.

L’ESPRIT AVEC « MESURE » ET « SANS MESURE »

            Notre Seigneur Jésus fut engendré du saint Esprit à son baptême, à sa consécration ; il en est de même des membres de son corps, son Église qui, nous l’avons vu, sont engendrés à leur « baptême en sa mort » au moment de leur pleine consécration ; mais il y a, cependant, une distinction dont il faut toujours se souvenir, à savoir que notre Seigneur, le Chef ou Tête de l’Église, reçut le saint Esprit sans mesure, d’une manière illimitée (Jean 3 : 34), alors que ses disciples le reçoivent avec mesure, ou d’une manière limitée — une mesure de l’Esprit est donnée à chacun (dans l’Église) (1 Cor. 12 : 7 ; Rom. 12 : 3). Cette différence provient de ce que notre Seigneur était un homme parfait, tandis que nous, ses disciples, bien que nous ayons été acceptés par Dieu qui nous considère comme parfaits (justifiés par la foi), nous sommes en réalité très imparfaits. L’homme parfait, étant l’image même de Dieu, pouvait être dans la plus complète harmonie avec Dieu et avec son Esprit de sainteté dans les moindres détails ; par contre, dans la mesure de la dégradation causée par la chute, notre harmonie avec Dieu et son Esprit de sainteté s’est trouvée bien altérée ; néanmoins, le devoir et le privilège de chacun est de chercher à connaître à fond la volonté de Dieu, à la faire et à ne s’y opposer en aucune circonstance. Aucun membre de la race déchue n’est capable, toutefois, de recevoir l’Esprit de Dieu dans sa plénitude — d’être en harmonie absolue avec Dieu sur tous les points. C’est pourquoi nous trouvons que parmi ceux qui croient, se consacrent et reçoivent le saint Esprit de filiation, il y a des degrés divers : les uns en ont plus, les autres moins selon l’intensité plus ou moins grande de notre déchéance qui nous éloigne plus ou moins de l’image divine, et selon le degré plus ou moins élevé de grâce et de foi atteint depuis notre entrée dans le corps de Christ [Écrit en 1899 — Trad.]. Nous pouvons acquérir avec une certaine rapidité une plus grande mesure du saint Esprit, pour notre croissance en connaissance et en accord toujours plus complet avec chacun des détails du plan divin ; cette rapidité dépend largement de notre sincérité à reconnaître toutes nos imperfections, et du degré de notre consécration au Seigneur, qui nous pousse à chercher sa volonté dans sa Parole, afin de la mettre en pratique dans les affaires de la vie.

            Dans la mesure où les croyants consacrés se soumettent à l’Éternel et, ignorant leur propre volonté et leurs préférence, cherchent à marcher dans sa voie, ils sont « conduits par l’Esprit », « enseignés par l’Esprit », et peuvent « servir l’Éternel en nouveauté d’Esprit ». Pour continuer a marcher sous cette direction et cette instruction, il faut qu’ils aient un « Esprit de douceur » (Gal. 5 : 22, 23 ; 6 : 1), afin que le « Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire », puisse leur donner l’ « Esprit de sagesse et de révélation dans sa connaissance, les yeux de leur intelligence étant éclairés pour qu’ils sachent quelle est l’espérance de son appel, et quelles sont les richesses de la gloire de son héritage dans les saints ». Eph. 1 : 17, 18.

            Dans ces diverses présentations de l’œuvre du saint Esprit, et dans beaucoup d’autres, qui viendront à l’attention de ceux qui étudient la Bible, rien ne saurait être trouvé pour justifier l’existence ou la nécessité d’un autre Dieu. Tout au contraire, une conception convenable du Dieu unique montre que sa puissance et ses ressources omnipotentes sont pleinement suffisantes, et que celui qui a dit à Israël : « Écoute, Israël, Jéhovah, ton Dieu, est un seul Dieu », n’a nul besoin d’assistance. Vraiment, pour être logiques, ceux qui prétendent qu’un autre Dieu est nécessaire pour s’occuper des questions signalées comme étant l’œuvre du saint Esprit de Dieu, pourraient avec une égale logique, prétendre à beaucoup de Dieux-esprits : esprit de filiation, esprit de douceur, esprit de Christ, esprit du Père, esprit d’amour, esprit de justice, esprit de miséricorde, esprit de sainteté, esprit de vérité, esprit de patience, esprit de gloire, esprit de connaissance, esprit de grâce — ce serait autant de dieux distincts, chacun ayant sa tâche spéciale. Mais, explique l’Apôtre, toutes ces opérations différentes appartiennent au seul Esprit du seul omnipotent Jéhovah.

L’ESPRIT DU MONDE — L’ESPRIT DE L’ANTICHRIST

            L’esprit du monde est l’opposé de l’Esprit de Dieu. Le monde entier étant dans une condition déchue soumis aux influences aveuglantes et séduisantes de l’Adversaire, son esprit (ou disposition) est nécessairement en conflit constant avec l’Esprit (ou disposition) saint, vrai, juste et aimable de Dieu ; cet esprit est donc en conflit avec le Saint Esprit reçu par son peuple au moyen de Sa Parole, et avec toutes ses saintes influences diversement exercées sur eux. L’esprit de Satan est un esprit d’égoïsme, de haine, d’envie et de querelle ; il agit sur les enfants de ce monde qu’il dirige presque entièrement. Le saint Esprit de Dieu, par contre, est un Esprit d’amour, de douceur, d’humilité, de patience, de bonté, d’affection fraternelle qui agit sur les enfants de Dieu et les dirige dans une large mesure. Ces deux esprits (ou dispositions), l’un d’amour et de bonté, l’autre d’égoïsme et de mal, sont en antagonisme continuel, et complètement irréconciliables.

            Les Écritures désignent sous le nom d’ « esprit de l’antichrist » cet esprit qui agit dans le monde et s’oppose au saint Esprit ; c’est l’esprit (ou disposition) qui est opposé à Christ. D’abord, cet esprit veut l’ignorer totalement, contestant qu’il soit jamais venu dans le monde ; puis, s’il échoue en cela, il prétendra que notre Seigneur Jésus était un homme ordinaire, un homme pécheur ; si cette position est désapprouvée, il prétendra encore que de toute manière, il n’accomplit rien ou qu’il fut simplement un homme exemplaire et non un Rédempteur. C’est la raison pour laquelle les Écritures nous enjoignent d’examiner, de mettre à l’épreuve, d’éprouver les esprits (les doctrines qu’on nous présente comme étant de l’esprit de vérité). Nous devons les éprouver, non pas simplement d’après leur apparence extérieure et leurs prétentions, mais par la Parole de Dieu. « Bien-aimés, ne croyez pas tout esprit, mais éprouvez les esprits [pour voir] s’ils sont de Dieu… connaissons l’Esprit de vérité et l’esprit d’erreur ». — 1 Jean 4 : 1, 6.

GUERRE ENTRE INFLUENCES SAINTES ET IMPIES

            Les perfections du caractère de Dieu sont les modèles de sainteté, de justice et de vérité pour toutes ses créatures. Toute chose et toute créature opposées à ces modèles, ou qui ne sont pas en plein accord avec eux, sont impies, fausses, injustes. Ces influences adverses sont parfois attribuées à Satan parce qu’il est l’ennemi juré de Dieu ; il fut le premier conspirateur contre la droiture (« righteousness »), la cause première de l’erreur, « le père du mensonge » et de la tromperie. Mais nous devons distinguer entre des êtres-esprits méchants et de mauvaises influences des esprits, de même que nous différencions de saints êtres-esprits et de saintes influences d’esprits. La tendance de la pensée évolutionniste des milieux cultivés (y compris les soi-disant Critiques supérieurs), qui témoignent de l’indifférence pour la Bible, est de vouloir ignorer la personnalité de Satan et des esprits mauvais, ses associés dans les lieux célestes (Eph. 6 : 12), de soutenir qu’il n’existe aucune influence mauvaise en soi, et que l’homme lutte seulement contre sa propre ignorance et la direction défectueuse de ses bonnes qualités. D’une manière semblable, d’autres personnes encore plus avancées (dans l’erreur), encore plus hautement cultivées (dans les contre-vérités), encore plus armées de philosophies (faussement ainsi appelées) en arrivent à la conclusion qu’il n’y a aucun Dieu personnel, mais simplement de bonnes influences qui, prétendent-ils, sont inhérentes à l’homme et évoluent graduellement jusqu’à la perfection.

            Quant à nous, nous prêtons attention à l’oracle de Dieu, Sa Parole, qui, selon l’Apôtre, peut nous rendre sages à salut, et qui est une source de vie, de lumière et de saint Esprit de vérité avec lesquels les théories et les lumières humaines ne peuvent être comparées. Elle nous montre que Dieu est un Esprit (être) saint, et que son saint Esprit (influence) s’exerce toujours d’accord avec la droiture, (« righteousness »), et que tous ceux qui sont en harmonie avec Dieu et en unité (« at-one­ment ») avec lui, ont obligatoirement son Esprit de sainteté : L’Unique Fils engendré en qui habite la plénitude de l’Esprit divin, les saints anges qui n’ont pas d’autre volonté que la sainte volonté (ou l’Esprit saint) du Père et enfin les membres de l’Église qui, dans le monde, ont une certaine mesure de la disposition (« mind ») ou Esprit de leur Tête ou Chef (autrement ils ne seraient pas des siens), et qui s’efforcent d’acquérir une mesure toujours plus grande de cet Esprit de sainteté et de se dépouiller de toutes dispositions et influences impies. La Parole nous enseigne de même que Satan est un esprit (un être) et qu’il a un esprit (ou mentalité ou disposition) impie qu’il exerce un esprit (ou influence) impie au moyen de divers canaux et agents (*) [ZION’S WATCH TOWER (1er août 1894) — Trad. en français.]. Les anges déchus, des êtres-esprits également, tombèrent en perdant leur esprit de sainteté et de dévotion envers Dieu et envers son idéal, son modèle de justice ; ils sont maintenant animés d’un esprit (ou disposition) impie, et ils exercent une mauvaise influence (ou esprit) en toute occasion (**) [LE SPIRITISME ANCIEN ET MODERNE]. Les humains, déchus du fait d’Adam, sont devenus des esclaves du péché ; les uns pèchent volontairement pour le plaisir de pécher, les autres pèchent involontairement, quoique « cherchant Dieu » (***) [Actes 17 : 27 — Trad.], mais aveuglés et trompés par l’Adversaire, et dirigés par l’esprit d’erreur.

            L’humanité (la disposition ou le « cœur » humain) constitue le champ de bataille sur lequel le saint Esprit de lumière, d’amour, de justice, de vérité, de sainteté, l’Esprit de Jéhovah et de son Fils, le Rédempteur de l’homme, combat contre l’esprit mauvais de Satan, le péché, les ténèbres, le mensonge, la haine, l’envie, la malice, etc. Vendus au péché par notre premier père, Adam, les membres de sa famille devinrent des « esclaves du péché » en raison de « la vanité », causée par la faiblesse de l’hérédité (Rom. 5 : 12, 21 ; 6 : 16-23 ; 7 : 14 ; 8 : 20, 21). Dans cette condition de captivité, ils ont été aveuglés par le dieu (maître) du présent monde (ou état social) mauvais, qui présente à leur esprit le mal comme étant le bien, et les ténèbres comme étant la lumière (2 Cor. 4 : 4 ; Eph. 6 : 12 ; Es. 5 : 20) ; Satan a ainsi perverti la grande majorité des humains, ayant rendu le mal facile à exécuter, et le bien difficile à faire ; il a disposé et rangé tous les avantages du temps présent du côté du mal et il a créé un état de choses tel, qu’il est impossible d’obtenir ces avantages sans se conformer à son esprit impie, à « l’esprit du monde » ; Satan détient la direction générale, d’abord des masses par l’ignorance, ensuite des plus intelligents par l’orgueil, l’égoïsme, etc…

            Le combat ne commença pas avant la première venue de notre Seigneur, car l’Esprit de Vérité vint d’abord sur lui, notre Seigneur Jésus, et à la Pentecôte sur son Église (*). Le monde était dans l’obscurité lorsque notre Seigneur Jésus y apparut rempli de l’Esprit de Dieu, de la lumière de la vérité divine qui fit de Lui « La lumière du monde » ; immédiatement, le combat commença ; la vraie lumière, le saint Esprit, depuis la Pentecôte, était représenté non par les églises nominales, mais par les véritables membres du corps de Christ, possédant le saint Esprit de leur Chef ou Tête. Le combat ne pouvait pas commencer plus tôt, parce qu’aucun des humains (tous étant pécheurs) ne pouvait être le canal du saint Esprit de Dieu, son représentant, son ambassadeur de la justice et de la vérité, ou un soldat de la croix. La réconciliation pour le péché de l’homme devait être faite en premier lieu, avant que le saint Esprit eût une œuvre à accomplir, avant qu’il eût à combattre pour quelque chose. Les humains étaient condamnés à mort — à la destruction éternelle, comme ennemis de la droiture : Pourquoi des condamnés auraient-ils combattu ? Pourquoi essayer de les pousser vers la justice, quand on ne pouvait leur offrir aucun espoir de récompense pour leurs efforts ? Il était donc convenable que la rançon vînt d’abord ; et ce fut comme résultat de l’acceptation de cette rançon par le Père que le saint Esprit fut accordé à ceux qu’il adopta dans sa famille comme des fils, par Christ.

(*) [Le combat de la loi de justice (ou droiture — Trad.) fut limité à la seule petite nation, Israël, et comme Dieu l’avait prévu « la Loi n’a rien amené à la perfection », aucun membre de la race déchue ne pouvait gagner ou n’avait la perspective d’être victorieux dans ce combat. Le but de cette Loi fut en réalité de manifester Christ Jésus, le seul observateur de la Loi, comme étant le canal de la miséricorde divine ; et incidemment, de discipliner un peuple et d’en faire « un reste » préparé pour la dispensation de l’Esprit et ses luttes, en leur montrant Christ.]

            Mais quelqu’un peut faire observer que le combat, depuis ses débuts, semble dirigé contre le saint Esprit et en faveur de l’esprit du mal aujourd’hui en effet, par suite de l’accroissement naturel de la population, les serviteurs du péché sont considérablement plus nombreux qu’ils ne l’étaient lorsque le combat commença, et même leur nombre continue à s’accroître davantage que celui des chrétiens nominaux, bien que le combat se poursuive depuis près de dix-neuf siècles (*) [Écrit en 1899 — Trad].

            En outre, l’esprit du mal, de la méchanceté et de l’erreur l’emporta contre le saint Esprit qui était en notre Seigneur au point de crucifier ce dernier, et, d’une manière similaire, il a triomphé de tous les fidèles membres du corps de Christ, les dénigrant, les calomniant et les maltraitant diversement, selon l’époque, le lieu et les circonstances. L’objet de ces attaques de l’esprit du mal et de ses serviteurs contre l’Esprit de sainteté et ses fidèles est toujours le même : détruire l’influence de l’Esprit de la vérité ; faire paraître impie ce qui est saint ; faire paraître égoïste et impur ce qui est désintéressé et pur ; faire passer les ténèbres pour la lumière. Les serviteurs de l’impiété ne se rendent pas toujours compte de ce qu’ils font ; devenant pénétrés de l’esprit du mal, (haine, malice, envie, querelle), cela les aveugle au point qu’ « ils ne savent ce qu’ils font » et souvent, évidemment, « ils pensent rendre un culte à Dieu ». Pourquoi cette défaite de l’Esprit de sainteté ? En sera-t-il toujours ainsi ?

            Nous répondons que cette défaite de l’Esprit de sainteté n’est qu’une défaite apparente et non une défaite réelle. En réalité, l’Esprit de sainteté a toujours triomphé depuis le début du combat. Sa double mission durant cet Age de l’Évangile a bien été accomplie :

            (1) L’Esprit de sainteté devait exister chez les enfants de Dieu, selon le degré de leur consécration et de leur zèle pour Dieu et pour sa justice ; à cause de l’influence et de la puissance de l’esprit du mal dominant dans le monde autour des chrétiens, cet Esprit de sainteté devait se prouver être une épreuve de leur caractère, les conditions présentes exigeant que quiconque veut vivre pieusement au temps actuel doit souffrir la persécution ; il doit accepter que l’on dise faussement « toute sorte de mal » contre lui, et néanmoins faire preuve de patience, comme le fit son Maître, et continuer à rester fidèle au Seigneur et à sa cause, à n’importe quel prix, n’estimant pas sa vie terrestre comme précieuse. — 2 Tim. 3 : 12 ; Matt. 5 : 11 ; 1 Pi. 2 : 23 ; Actes 20 : 24.

            (2) La lumière de l’Esprit de sainteté chez les enfants de Dieu, devait tellement briller sur le monde qu’elle attirerait tous ceux qui ne seraient pas entièrement aveuglés par l’esprit pervers de l’Adversaire. Elle devait luire dans les ténèbres du péché pour le réprouver, en témoignant contre toute injustice, afin de réveiller la conscience des plus aveuglés mêmes et les amener à se rendre compte de leur responsabilité devant Dieu, et à savoir qu’il y aura un jour pour le règlement des comptes. Ainsi, notre Seigneur enseigna-t-Il à ses disciples qu’après avoir reçu le saint Esprit, ils devraient rendre témoignage à la Vérité parmi les nations, que les gens les écoutent ou qu’ils s’en abstiennent.

            Le saint Esprit a triomphé dans les deux missions pour lesquelles il fut envoyé. Il a choisi un fidèle « petit troupeau » de « vainqueurs », marchant dans le chemin de la justice et composé de Jésus le Chef et de sa fidèle troupe de soldats de la croix qui se consacrèrent « jusqu’à la mort ». La récompense du Royaume leur sera bientôt (*) [Écrit en 1899 — Trad.] donnée, lorsque les derniers membres auront été complètement éprouvés et rendus parfaits par des souffrances pour la cause de la justice. Il a aussi triomphé en ce qui concerne le témoignage rendu au monde. Notre Seigneur prédit que l’effet du témoignage serait de convaincre le monde de péché, de justice et d’un jour de juste jugement à venir, dans lequel les mauvaises actions de la vie présente recevront une juste rétribution, selon le degré de lumière dont a joui le transgresseur.

            Ce témoignage a été porté au loin et au près, et aujourd’hui, le monde, dans son ensemble, reconnaît ces trois points que l’Esprit de sainteté, agissant dans l’Église, a exposés devant le monde : le péché, la justice et le jugement. En fait, le monde n’a pas une idée claire et exacte de la justice, ni du péché, et il ne comprend pas non plus le caractère et le but du jugement à venir ; il ne sait pas que ce sera un jour de mille ans ; il ne comprend pas d’une manière plus claire que pendant l’Age actuel, l’appel de l’Église permet d’échapper au jugement du monde et de devenir les juges de ce monde au jour de son jugement. Pour cela il faut sacrifier volontairement, et maintenant, les intérêts terrestres pour la cause de la justice, en marchant sur les traces du Rédempteur. Il n’est pas nécessaire que le monde connaisse ces particularités, car elles ne le concernent pas. Elles sont au nombre des « choses profondes de Dieu » que nul ne peut apprécier sauf ceux qui deviennent sincèrement obéissants à l’appel du Seigneur pour la justice. En se consacrant, ces derniers reçoivent l’Esprit du Père et, comme fils, ils apprennent à connaître les moindres détails du divin plan. — 1 Cor. 2 : 10, 11.

            En réponse à la question : En sera-t-il toujours ainsi ? nous disons : Non. Aussitôt que le « petit troupeau », appelé à être cohéritier de Christ, aura été formé au cours de l’Age actuel, cela cessera. L’œuvre suivante du saint Esprit ou puissance de Dieu sera l’établissement du Royaume, pendant lequel le saint Esprit agira selon les règles du Royaume, rendant ses jugements et faisant régner la justice sur la terre. Le saint Esprit fera de la droiture une règle et de la justice un niveau, et le mensonge et la tromperie de tout genre feront place à la claire connaissance de la Vérité. Au lieu de continuer à témoigner au monde un « jugement à venir », le saint Esprit témoignera que le jugement a commencé et que toute transgression recevra promptement une juste rétribution de punition. Au lieu du témoignage donné aux membres de l’Église : « Ne jugez rien avant le temps », l’Esprit saint témoignera au contraire que, dans leur qualité d’instruments de Dieu, ils ont été spécialement qualifiés pour juger le monde par un jugement droit. Au lieu qu’il soit requis de ceux qui sont en harmonie avec Dieu et possesseurs de son Esprit de justice et de vérité, de souffrir à cause de la justice, ceux-là seront couronnés rois et sacrificateurs de la justice ; ils seront chargés de régner sur la terre pour la bénir et la rétablir à la perfection, à la justice, et pour « retrancher de la vie » dans une « destruction éternelle » tous ceux qui, volontairement, rejetteront les occasions du bienheureux jour de Jugement assuré par l’amour de Dieu au moyen de la rançon donnée par notre Seigneur Jésus. Ce sera ainsi le triomphe définitif du grand Jéhovah, de son Esprit de sainteté et de tous ceux qui s’y uniront ; le péché, Satan et l’esprit du mal seront anéantis pour toujours et il n’y aura plus de malédiction. — Es. 28 : 17 ; 1 Cor. 4 : 5 ; 6 : 2 ; Actes 3 : 23 ; 2 Thess. 1 : 9 ; Apoc. 22 : 3.

COMBATS SPIRITUELS DES SAINTS AVEC LES ENNEMIS EXTÉRIEURS ET INTÉRIEURS

            Nous avons considéré la bataille dans son aspect général ; jetons un regard sur certaines de ses phases actuelles. Bien qu’elle puisse être considérée comme la lutte de toute l’Église, elle est néanmoins une lutte individuelle contre le péché. S’il est vrai que l’Église comme un tout sortira victorieuse, elle ne sera composée seulement que de vainqueurs individuels. Et comme la victoire dans l’Église est une victoire du saint Esprit de Dieu (de la puissance ou influence de Dieu) contre l’esprit du mal, de l’injustice, il en est de même pour la victoire individuelle de chaque saint.

            Dans leur majorité, les chrétiens (les chrétiens nominaux, y compris, même les soi-disant « combattants de l’esprit », « sanctificationnistes », etc.) connaissent peu les réels combats spirituels et les victoires de l’esprit, parce que la majorité n’a jamais fait une véritable consécration et n’a jamais reçu le saint Esprit de la Vérité. Certains se sont consacrés à une secte et ont reçu un esprit sectaire d’amour pour la secte, de dévotion à la secte, de service et de sacrifice pour la secte, etc. D’autres ont reconnu un ou plusieurs principes moraux et se sont consacrés à ne jamais violer semblables principes : ceux-là reçoivent l’esprit de moralité, un esprit de satisfaction de soi, un esprit de prétention à la justice personnelle. D’autres ont choisi une certaine vertu qu’ils adorent et dont ils reçoivent l’esprit : par ex. la patience, et ils sont pleinement satisfaits quand ils ont atteint un bon degré de patience et ont cet esprit-là. D’autres se consacrent à « travailler » pour Jésus et ne paraissent satisfaits que dans le tourbillon d’une activité fiévreuse ; peu leur importe de quelle sorte de travail il s’agit, pourvu qu’il ne serve pas ouvertement Satan, et que ce travail soit abondant avec une place bien en vue pour eux-mêmes ; ce n’est pas tant des résultats qu’ils recherchent que du travail ; il s’ensuit qu’ils sont tout à fait contents de « battre l’air », espérant qu’en fin de compte, ils trouveront qu’ils n’ont pas fait grand mal. Prendre le temps d’étudier la Parole de Dieu pour connaître quel genre d’ouvriers il cherche et quelle espèce de travail il désire voir accomplir, serait pour ceux-là une violation de leur alliance de consécration, car ils se sont consacrés pour travailler et n’ont le cœur satisfait que dans une fièvre d’activité débordante. D’autres, plus sages, mais sans l’être véritablement non plus, se consacrent à un genre particulier de service pour Dieu et pour l’homme, le service qui, pensent-ils, a le plus besoin d’eux. S’ils se consacrent à « l’œuvre de la tempérance », ils reçoivent l’esprit de cette œuvre et ont quelque bénédiction qui s’y rattache. Ou bien, s’ils se consacrent à l’œuvre de réforme sociale, ils acquièrent l’esprit de réforme sociale et les bénédictions qui en découlent.

            Toutes ces consécrations, et les esprits ou dispositions qui en résultent, produisent à la fois de bonnes et de mauvaises influences. N’importe laquelle de ces consécrations est bien meilleure qu’une consécration au mal et à l’esprit du mal. Chacune d’elles vaut mieux également qu’une consécration à soi-même et à l’esprit d’égoïsme qui l’accompagne. L’une ou l’autre vaut beaucoup mieux qu’une vie, sans but, consacrée à ne rien faire du tout. Mais aucune de ces consécrations ne peut être comparée en aucun sens à la consécration enseignée dans les Écritures et dont notre Seigneur Jésus Christ, le Rédempteur du monde, est l’exemple et le modèle pour son corps, l’Église. Cette consécration — la vraie — est la seule qui apporte au cœur le saint Esprit, l’Esprit de la Vérité, que le monde ne peut recevoir.

            Cette consécration convenable et véritable diffère de toutes les autres ; elle ne s’incline que devant un seul autel, qui est la volonté de Jéhovah ; elle exige le renoncement à soi-même et à sa propre volonté en un sacrifice vivant sur l’autel de l’Éternel, ce qui est un culte raisonnable. Elle ne pose ni conditions, ni réserves. Le langage du Souverain Sacrificateur est celui de chaque membre de la « sacrificature royale » : « Je ne suis pas venu pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé ». « Voici, je viens (il est écrit de moi dans le rouleau du livre) pour faire, ô Dieu, ta volonté ». Ceux-là sont rendus participants du saint Esprit.

            Ceux qui ont consacré leur volonté et accepté sans réserve la Parole et la volonté de Dieu par Christ, ont des dispositions célestes ou spirituelles. Ils sont si transformés, si entièrement différents de ce qu’ils étaient dans leur existence terrestre avant leur consécration, qu’ils sont appelés de « Nouvelles-Créatures » ; cette appellation ne serait pas déplacée si elle ne signifiait rien de plus que le changement radical du cœur (ou de la volonté) qu’ils ont expérimenté, mais, en fait, elle signifie davantage : à savoir que ceux qui sont maintenant tirés du monde (*) [Dans le sens de Actes 15 : 14 — Trad.] par le saint Esprit de Vérité et qui s’approchent de Dieu par la voie nouvelle et vivante qu’ouvrit le grand sacrifice pour les péchés, sont réellement de nouvelles-créatures à l’état embryonnaire lesquelles atteindront la perfection dans la nature divine qui leur sera donnée à la première résurrection, à la fin de cet âge. Ce changement est toutefois conditionnel : il dépend de leur fidélité, comme nouvelles-créatures, aux directions du saint Esprit.

            Cependant, cette nouvelle-création mentale (ou cette disposition ou mentalité transformée, l’embryon de la nouvelle-créature qui viendra pleinement à l’existence à la résurrection), est toujours unie à un corps humain et, de ce fait, l’Apôtre dit de cette classe : « Nous avons ce trésor [la nouvelle mentalité, la nouvelle nature] dans des vases de terre » (2 Cor. 4 : 7). Parlant du même sujet, l’Apôtre nous assure que, lorsque la maison terrestre sera dissoute, sacrifiée, morte avec Christ, nous aurons néanmoins une habitation de Dieu, une nouvelle maison, un corps glorieux et en tout point approprié pour qu’il puisse recevoir dans l’harmonie la nouvelle mentalité et son Esprit de sainteté (2 Cor. 5 : 1), si nous faisons partie des fidèles vainqueurs qui persévèrent jusqu’au terme du pèlerinage dans l’étroit sentier, dans l’empreinte des pas de notre Chef.

            Le mot saint (*) signifie complet, d’où il découle que le saint Esprit est un esprit entier ou complet. Nous constatons ainsi, sans surprise, que ceux qui ont reçu le saint Esprit ou esprit complet en quelque bonne mesure ont, de ce fait, leur caractère poli sur tous les points : mieux équilibrés que jamais auparavant dans leur jugement, ils ont « l’Esprit de sobre bon sens » (D. note), même si l’esprit aveuglé et adverse du monde peut, en parlant d’eux, déclarer : « Tu as un démon, tu es fou », parce qu’ils vivent et travaillent pour les choses jusqu’ici invisibles, mais éternelles dans les cieux et qu’ils s’en réjouissent. — 2 Tim. 1 : 7 ; Jean 10 : 20 ; 6 : 27.

(*) [Holy anglo-saxon, hâlig, de hâl, anglais : whole : tout entier, complet. Notre mot correspondant, l’adjectif saint, est l’adjectif participial sanctum (du verbe latin sancire) ; il signifie : sans péché, pur, établi, accompli, parfait — Trad.]

            Considéré du point de vue individuel, l’un des ennemis les plus sérieux de ceux qui ont été engendrés à la sainteté d’esprit par les promesses et les desseins divins, c’est le mauvais esprit de crainte. Il voudrait nous persuader qu’il y a probablement quelque erreur, soit que Dieu n’inspira pas les plus grandes et les plus précieuses promesses, soit qu’elles ne sont pas pour nous ou que, pour certaines raisons, nous ne pourrons jamais les obtenir. Tous les enfants de Dieu sont exposés aux attaques faites avec plus ou moins de persistance par ce mauvais esprit de doute et de crainte, et tous ont besoin de terrasser courageusement ce mauvais esprit et de le détruire, de peur qu’il n’anéantisse les fruits du saint Esprit et finalement ne l’éteigne (ne l’extirpe complètement d’eux).

            Cependant, « l’esprit de crainte » n’est ni un dieu esprit, ni un diable-esprit qui serait entré dans nos cœurs ; c’est simplement une influence mentale naturelle à chaque être humain déchu rempli d’humilité. Cet esprit naît dans les cœurs qui se rendent compte de leur imperfection personnelle et de leur indignité d’avoir part aux faveurs divines. L’antidote de cet esprit de crainte est le saint Esprit de Vérité dont on accepte et maintient les instructions en pleine assurance de foi. L’Esprit de Vérité nous montre qu’il y avait de bonnes raisons pour que nous entretenions l’esprit de crainte ; mais que ces raisons n’existent plus depuis que nous sommes entrés en Christ comme nouvelles-créatures. Cet esprit nous fait détourner les yeux de nos faiblesses involontaires pour les reporter vers la grande Réconciliation accomplie par notre Seigneur Jésus ; Il nous cite les paroles de l’Apôtre inspiré : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Celui même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré [à la mort] pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses [nécessaires] avec lui ? Qui intentera accusation contre des élus de Dieu ? — C’est Dieu qui justifie ; qui est celui qui condamne ? — C’est Christ qui est mort [payant leur condamnation, suppléant à toutes leurs déficiences], mais plutôt qui [le Christ glorifié et hautement exalté] est aussi ressuscité, qui est aussi à la droite de Dieu, qui aussi intercède pour nous » — Rom. 8 : 31-34.

            Si l’ « Esprit de foi », l’une des manifestations ou modes d’action de l’ « Esprit de sainteté », de l’ « Esprit de la Vérité », s’affirme ainsi et qu’il est accepté et entretenu par la nouvelle-créature, la victoire sur l’esprit de crainte est rapidement gagnée, et il en résulte la paix et la joie dans le saint Esprit de foi, d’amour et de confiance en Dieu. Néanmoins, ces luttes doivent être livrées sans cesse dans chaque expérience du chrétien. En vérité, « l’esprit de crainte » peut devenir un serviteur précieux de la nouvelle-créature, alors qu’il ne doit être toléré ni comme un maître, ni comme un ami, ni comme un habitant du cœur. Faisons-en le chien de garde, que sa niche soit placée juste en dehors de la porte du cœur, et il pourra nous être très utile en attirant l’attention sur les larrons et les voleurs qui s’approchent furtivement pour nous dérober nos trésors de sainteté, de joie, de paix, d’amour et de communion avec notre Père et avec les frères. Ainsi que l’Apôtre nous y exhorte, « craignons » les attaques du dehors, après nous être mis en règle et en accord avec Dieu, en chassant de notre cœur toutes les influences adverses et en y recevant à leur place son Esprit. Craignons, de peur que, au moment d’aller vers l’Époux, de grand matin, quelqu’un d’entre nous soit vaincu par un esprit de paresse, d’insouciance, de sommeil et, qu’ainsi, à l’instar des « vierges folles », il ne soit pas préparé pour le grand événement, « le mariage », en vue duquel tous nos préparatifs ont été faits.

            Souvenons-nous donc, que quelque utile qu’il puisse être comme serviteur, l’esprit de crainte n’est pas de Dieu, et ne doit jamais être admis dans la citadelle du cœur chrétien ; celle-ci doit être entièrement occupée par les divers membres de la famille du saint Esprit : l’amour, la joie, la paix, etc. L’amour parfait bannit en effet la crainte, aussi bien que tous les membres de la famille de l’esprit impie : la colère, la malice, la haine, la jalousie, la crainte, le mécontentement, l’orgueil, les ambitions mondaines, etc… L’Apôtre déclare : « Car Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d’amour et de conseil (de sobre bon sens — note D. — Trad.) ». — 2 Tim. 1 : 7.

            Parfois, les attaques viennent par derrière et non de front — c’est la crainte des amis, la crainte du monde, etc., c’est une répugnance à admettre que Dieu veut sauver autrui, alors que l’on se confie en lui pour son propre salut. C’est là aussi une situation sérieuse, car elle chasse grandement l’esprit de paix et de joie, et dirige mal les énergies. « L’esprit de crainte » dit : c’est une grave erreur de penser que Christ mourut pour tous, et c’est une grande présomption de croire que tous pourront un jour obtenir quelque bénédiction ou possibilité d’obtenir la vie, grâce à la rançon. Ou bien, si la crainte ne peut nous gagner, c’est son mauvais compagnon, l’ « esprit d’erreur » qui peut tenter de nous entraîner dans la direction opposée, de nous amener à croire au salut universel, à la vie éternelle pour tous, en suggérant que par orgueil, Dieu ne détruirait pas ceux qui font le mal volontairement.

            L’ « esprit d’erreur » prétend être plus sage que la Parole de Dieu, et suggère à la raison humaine qu’elle devrait juger Dieu selon l’idéal ou les modèles humains, plutôt que de corriger son propre idéal selon la Parole de la révélation divine. Ainsi, de diverses manières, l’esprit d’erreur, l’esprit de crainte et l’esprit de servitude, qui sont autant d’éléments de l’esprit de l’Adversaire, de l’esprit impie, accusent de mensonges et renient les affirmations de l’Esprit de Vérité qui déclare que « Christ Jésus, par la grâce de Dieu, goûta la mort pour tous », et que, sous les conditions de la Nouvelle Alliance, l’occasion bienheureuse de venir en harmonie avec Dieu s’étendra finalement à tous les humains ; que lorsque chacun sera amené à la connaissance de la Vérité, il sera jugé par elle et, soit approuvé pour la vie éternelle, soit condamné à la destruction éternelle, la seconde mort : « A cela nous connaissons l’Esprit de Vérité et l’esprit d’erreur ». — 1 Jean 4 : 5, 6 ; Actes 3 : 23.

            L’Esprit de Dieu, l’Esprit de sainteté, est un esprit de joie et de paix chez tous ceux qui le reçoivent, dans la mesure où ils le reçoivent, — dans la mesure où ils viennent en accord avec le Père céleste et avec le Rédempteur qui a le même esprit, la même disposition. L’Esprit de l’Éternel conduit à la foi dans les promesses de Dieu ; l’esprit d’erreur mène dans la direction contraire, à l’incrédulité dans les promesses de Dieu, aux spéculations humaines, à la crédulité et à la superstition, c’est-à-dire à croire des choses dont Dieu n’a point parlé, et qui sont déraisonnables pour ceux qui ont le « saint Esprit, l’Esprit de sobre bon sens ». L’Esprit de Vérité conduit à l’activité et à l’énergie au service de la cause de Dieu, en faisant apprécier le privilège de collaborer avec Dieu à quelque degré que ce soit ; l’esprit d’erreur, au contraire, est un « esprit d’assoupissement », de négligence ou de nonchalance à l’égard des choses célestes, et de sollicitude pour les choses terrestres ; c’est un esprit de négligence envers la véritable Église et ses liens d’amour et, au contraire, d’attention pour les organisations humaines et leurs liens confessionnels. — Rom. 11 : 8.

L’ESPRIT QUI PORTE A L’ENVIE (*)

[V. Lausanne : « L’esprit… a-t-il des désirs qui tendent à l’envie ? » — Voir Note Crampon — Trad].

            Comme nous l’avons déjà signalé, les enfants consacrés de Dieu, des nouveIles-créatures engendrées de l’esprit, sont maintenant des êtres présentant une certaine dualité ; la nouvelle-créature, non encore « née », n’ayant aucun corps adéquat, vit dans le vieux corps de chair considéré comme mort et maintenant captif par la nouvelle volonté pour l’usage et le service de cette dernière durant la période de son développement. (Toutefois ceci n’implique pas que les chrétiens possèdent deux natures, car une telle conception est contraire à la science de la Bible). Le nouvel esprit (l’Esprit de Christ, la sainte disposition ou volonté) est seul reconnu par Dieu et devrait seul être reconnu par les « frères saints, participants du haut-appel ». Néanmoins, Il y a une lutte continuelle entre cette nouvelle disposition engendrée par la Parole de Dieu et l’ancienne vieille volonté (esprit ou disposition de notre chair déchue). Parfois, dans les Écritures, la volonté, ou la disposition contraire, de notre chair est assimilée à notre esprit, ainsi, nous lisons : « Pensez-vous que l’Écriture dise en vain : l’esprit qui demeure en nous [« Rien de parfait n’habite en notre chair »] désire-t-il avec envie ? » — Jacq. 4 : 5 (voir note Crampon).

            Le nouvel esprit, la nouvelle-créature (celle engendrée du saint Esprit d’amour) n’envie pas, car il est écrit : « L’amour n’est point envieux, il ne s’enfle point, etc. » (1 Cor. 13 : 4). Donc, toutes les fois que nous trouvons l’esprit d’envie, de haine, de querelle ou de vaine gloire, gouvernant en quelque mesure nos actes, paroles, ou pensées, c’est un signe certain que notre ancien esprit mauvais remporte une victoire sur notre nouvelle-créature. Dans la mesure où nous pouvons rejeter toutes ces choses, et où nous le faisons, et où nous sommes remplis des éléments du saint Esprit (la douceur, la bonté, l’humilité, l’affection fraternelle, la charité), nous croissons à image de Christ, qui est celle du Père, dans cette proportion, nous sommes remplis du saint Esprit. Nous ne sommes pas remplis d’une personne-esprit, mais de l’esprit, de l’influence, de la volonté d’une personne, à savoir de notre Père Jéhovah ; c’est le même esprit qui était et qui demeure encore dans le Fils Unique engendré.

            L’Apôtre Paul écrit aussi au sujet de ce même combat entre l’esprit (disposition ou mentalité) de notre chair et le nouvel esprit (disposition ou mentalité) auquel nous avons été régénérés. Seulement, il traite le sujet comme si notre chair n’était plus nous-même mais notre ennemie, et nous, « considérés comme » de nouvelles-créatures, le saint Esprit étant notre seul esprit ou disposition. Il déclare : « Mais je dis : Marchez selon l’Esprit et vous n’accomplirez point la convoitise [désir] de la chair. Car la chair convoite [désire] contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ; et ces choses sont opposées l’une à l’autre, afin que vous [les nouvelles-créatures] ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez » : l’opposition et les séductions continuelles de la chair sont en effet un empêchement à l’accomplissement d’actions parfaites, quoique, par la grâce de Dieu, ceci n’empêche pas notre acceptation par Dieu comme « nouvelles-créatures » dont le cœur, l’esprit, l’intention sont saints et agréables au Père, dans le Bien-aimé. — Gal. 5 : 16, 17.

ENSEIGNÉS DE DIEU PAR L’ESPRIT

            Nous avons maintenant une certaine connaissance de l’Esprit de l’Éternel, de son action sur ses enfants, par son influence éclairante sur leur esprit, son enlèvement des erreurs, et son illumination de la Parole qui donne la vérité vivante ; nous sommes ainsi préparés pour comprendre et apprécier les paroles de l’Apôtre : « Ce que l’œil n’a pas vu, et que l’oreille n’a pas entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme [l’homme naturel], ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment. Mais Dieu nous l’a révélé par son Esprit, car l’Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu » (1 Cor. 2 : 9, 10) ; autrement dit, ayant soumis notre volonté à l’Éternel afin que nous soyons enseignés de lui et que nous puissions marcher dans ses voies, nous sommes entrés en harmonie avec sa volonté, avec ses dispositions, avec son Esprit, et nous sommes ainsi préparés, de ce nouveau point de vue — celui d’un esprit nouveau, droitement dirigé — à voir les choses sous un jour nouveau : toutes choses nous deviennent nouvelles. Le nouvel esprit (la nouvelle volonté) nous pousse à sonder les choses profondes de Dieu, à étudier la Parole de Dieu, afin que nous puissions connaître et faire sa volonté, en fils obéissants. Ayant la mentalité ou l’Esprit de notre Père, nous prêterons attention à ses instructions, dans tous les détails, et chercherons à marcher en accord avec lui. « Car, qui des hommes connaît les choses (*) de l’homme qui est en lui. Ainsi, personne ne connaît les choses de Dieu non plus, si ce n’est l’Esprit de Dieu » (1 Cor. 2 : 11). En d’autres termes : de même qu’aucun homme ne peut connaître la pensée et le plan d’un autre homme, s’ils ne lui sont révélés, ainsi, nul ne peut comprendre la pensée et le plan de Dieu s’il ne vient en harmonie avec la pensée de Dieu, s’il ne reçoit le saint Esprit.

(*) [l’esprit (*) [Darby donne cette traduction fort exacte du sens de l’anglais mind : « la faculté intelligente avec ses pensées » en note sur 1 Cor. 2 : 16 — C’est bien ce que signifie notre mot mentalité ou état d’esprit — Trad.], la volonté, les desseins] de l’homme, si ce n’est l’esprit [« mind »]

            « Mais nous, nous avons reçu… l’Esprit [la pensée, disposition ou volonté] de Dieu, afin que nous connaissions les choses qui nous ont été librement données par Dieu ; … mais l’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement ». Elles ne sont comprises que par ceux qui ont l’Esprit ou la mentalité de Dieu, l’Esprit de son plan, l’Esprit de la Vérité. Tous ceux-là doivent avoir des dispositions en accord avec la justice et la vérité, dans toute la mesure où ils comprennent ces principes, et ils doivent de même chercher chaque jour à connaître davantage de la pensée de Dieu, de sa volonté, et à avoir plus de son Esprit, de sa disposition. De pareils fils obéissants sont de plus en plus « remplis de l’Esprit » de Vérité, et de l’Esprit d’obéissance à cet Esprit. Toutefois, ils n’arrivent pas à cette condition en comparant des choses spirituelles avec des choses naturelles, ainsi que l’homme naturel est disposé à le faire, mais en suivant le conseil de Dieu d’exprimer « les choses spirituelles par des moyens spirituels » (1 Cor. 2 : 13 — Voir notes Darby et celle de Crampon). « L’homme spirituel [qui a reçu la sainte mentalité ou le saint Esprit] au contraire juge toutes choses [il est capable de comprendre et d’estimer convenablement à la fois les choses humaines et les choses spirituelles à la lumière du plan divin], mais il n’est lui-même jugé par personne » (Cr.). Aucun homme naturel (ou charnel — Trad.) ne peut comprendre ou juger correctement les mobiles qui poussent la nouvelle-créature spirituellement disposée à sacrifier volontairement des choses ayant de la valeur aux yeux de l’homme naturel en échange d’espérances et de perspectives qui, pour ce dernier, paraissent imaginaires et déraisonnables. C’est la raison pour laquelle les disciples du Seigneur sont « considérés comme fous » par ceux qui ont la mentalité du monde, par ceux qui ont l’esprit du monde. — 1 Cor. 2 : 12-16 ; 4 : 10.

LE PARAKLETOS, LE CONSOLATEUR

            Le terme grec parakletos est rendu par consolateur en Jean 14 : 16, 26, mais l’idée qu’exprime habituellement le mot consoler, c’est-à-dire celle d’adoucir, d’apaiser, n’est pas ici la pensée véritable. L’idée juste est celle d’assistance, d’encouragement, d’aide, d’affermissement (*) [Voir notes D. et Cr. — Trad.]. Ainsi, la promesse de notre Seigneur impliquait que le saint Esprit que le Père enverrait au nom de Jésus et en qualité de représentant de Jésus serait, auprès de ses disciples, une aide présente à tout moment du besoin ; ce serait la sainte puissance par laquelle il guiderait et dirigerait son peuple et le rendrait capable de « marcher par la foi et non par la vue ». En vérité, notre Seigneur nous donne à comprendre que tous les ministères de l’Esprit sont les siens propres, lorsqu’il dit : « Je ne vous laisserai point orphelins, je viendrai à vous » (v. 18) : il identifie ainsi le saint Esprit avec lui-même. « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ il n’est point à lui » — et n’a pas le parakletos, l’aide divine.

            Cette puissance de Dieu est avec l’Église tout entière ; toutefois chacun, personnellement, reçoit sa part de la sainte influence — par relation individuelle avec les canaux de l’Esprit. La Vérité elle-même est le principal canal de l’Esprit de la Vérité ; mais tous ceux qui sont étroitement reliés à la Vérité et ont son esprit, sont également dans cette mesure, des canaux par lesquels l’Esprit exerce son influence sur d’autres et les aide.

            La puissance ou Esprit de Dieu est invisible aux hommes ; mais ses effets sont tangibles et visibles. On peut très bien comparer cet esprit au courant électrique, qui passe dans le fil de cuivre ; il est invisible, mais au moment où le tramway, convenablement équipé d’un moteur, touche le fil avec son bras ou « trolley », la puissance se manifeste dans la mise en mouvement du tram. Grâce à un autre dispositif le même courant éclaire la voiture, et toujours par un autre dispositif, lui fournit le chauffage, tandis que par une autre installation, il permet d’utiliser le télégraphe ou le téléphone. Avec un fonctionnement normal et favorable, ce sont tout autant de bénédictions dues au courant électrique ; par contre, ce même courant peut être utilisé de façon à provoquer la mort, comme c’est le cas pour la chaise électrique. Ainsi, le saint Esprit est-il l’énergie ou la puissance spirituelle de Dieu : il fait marcher, éclaire, réchauffe et instruit tous ceux qui, remplissant en eux-mêmes les conditions, sont mis en contact avec lui par ses propres canaux ; mais il peut aussi occasionner la mort — la Seconde mort de tous les pécheurs volontaires. Comme il est nécessaire alors que chaque membre du peuple de l’Éternel possède l’équipement convenable et les liaisons ou communications qu’il faut, afin d’être remplis de l’Esprit et rendus actifs pour toute bonne œuvre !

            Il n’y a rien dans ce rôle de consolateur, de soutien ou de réconfort qui indique que le saint Esprit soit un autre Dieu ou une autre personne d’une trinité de Dieux. Le contexte montre, au contraire, que le saint Esprit qui console ou fortifie est l’Esprit du Père et l’Esprit du Fils. Aux versets 18 et 23 il est fait allusion au Père et au Fils comme étant ceux qui fortifient, guident et réconfortent l’Église par l’Esprit. Ainsi, notre Seigneur déclare encore : « Voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la consommation du siècle (âge — Trad.) » — par le saint Esprit, et non dans la chair (*).

(*) [Le paragraphe suivant et la note Il de I’Appendice, qui s’y rattache constituent une discussion intéressant uniquement le lecteur anglais. Elle porte sur le pronom neutre it (lui ou elle pour les choses) que les trinitaires ont remplacé frauduleusement par les pronoms personnels him (lui) ou her (elle), laissant croire ainsi qu’il s’agit du saint Esprit (« holy Ghost ») leur troisième personne de Dieu. — Trad. ]

« IL VOUS CONDUIRA DANS TOUTE LA VÉRITÉ »

            Notre Seigneur indiqua le canal par lequel cette puissance de Dieu, « l’Esprit de la Vérité », parviendrait à son peuple, en disant : « Les paroles que je vous dis sont esprit et vie », autrement dit : Mes paroles expriment la pensée, la volonté, l’Esprit de Dieu. Nous voyons donc qu’il est absolument nécessaire pour remporter notre victoire, d’étudier la Parole de Vérité. Nous entendons l’injonction de notre Seigneur : « Sondez les Écritures ». Nous entendons l’Apôtre Paul recommandant la noble conduite des Béréens, « qui examinaient chaque jour les Écritures ». Nous l’entendons encore, disant que « nous devrions porter une plus grande attention aux choses que nous avons entendues », et nous avons son exhortation à Timothée qui nous assure que « la Parole de Dieu est utile, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre ». Nous entendons aussi l’exhortation de Pierre que « nous avons la parole prophétique plus ferme [de la révélation divine] à laquelle nous faisons bien de prêter attention ». — Jean 5 : 39 ; Actes 17 : 11 ; Héb. 2 : 1 ; 2 Tim. 3 : 17 ; 2  Pi. 1 : 19.

            Pour être « remplis de l’Esprit » (mentalité ou disposition) de Dieu, selon la promesse, il ne suffit pas de posséder la Parole de Dieu, ou de la lire simplement, mais il faut la sonder avec empressement en cherchant à la comprendre, et après l’avoir comprise, il faut vouloir, et même ardemment, lui obéir. Si nous voulons être remplis de l’Esprit de Dieu, il faut que nous buvions à longs traits à la source de Vérité qui est sa Parole. Comme nos vases terrestres sont imparfaits, fêlés, il est facile de laisser les choses spirituelles s’échapper (Héb. 2 : 1) ; dans ce cas, l’esprit du monde qui nous entoure constamment, se précipite vivement pour combler le vide. En vérité, il y a une pression constante de l’esprit du monde sur ceux du peuple de l’Éternel, tendant à supplanter le nouvel esprit, la nouvelle mentalité, l’Esprit ou disposition de sainteté. En conséquence, il appartient à toutes les nouvelles-créatures fidèles de l’Éternel de vivre très près de la source de Vérité, le Seigneur, et très près de sa Parole, de peur que l’Esprit de Dieu ne s’éteigne et qu’à sa place nous soyons remplis de l’esprit du monde.

            Il paraît opportun de mettre en garde certaines personnes en leur montrant que, bien qu’une connaissance de la Vérité, une connaissance des Écritures soit importante, essentielle à la possession de l’Esprit de la Vérité, néanmoins quelqu’un pourrait avoir une grande connaissance de la Parole de Dieu sans avoir quoi que ce soit de son Esprit. Recevoir l’Esprit de la Vérité, c’est entrer de tout cœur en accord avec la Vérité, venir en accord mental et en collaboration avec la volonté divine exprimée dans la Parole. Cette condition ne peut être réalisée que d’une seule manière : il faut d’abord accepter le Seigneur Jésus comme notre Rédempteur et comme Celui qui nous justifie, et il faut ensuite nous consacrer sans réserve pour chercher à connaître et à faire sa volonté.

            Mais on ne doit pas confondre cet « Esprit de la vérité », ce « saint Esprit » ou disposition mentale en harmonie avec Dieu et Sa justice, avec les « dons de l’Esprit », ni encore avec les « fruits de l’Esprit », bien que ces derniers soient un produit de cet esprit : « les fruits paisibles de la justice » (la douceur, la patience, l’amabilité, l’affection fraternelle, l’amour). Il faut que l’Esprit de la Vérité soit nôtre, avant qu’il puisse produire dans notre vie quotidienne ces fruits de l’Esprit : chez certains la période de développement de fruits mûrs, de grosseur suffisante et de saveur agréable est plus longue que chez d’autres ; mais chacun devrait se souvenir des paroles de notre Seigneur : « C’est en ceci que mon Père est glorifié, que vous portiez beaucoup de fruits afin que vous soyez mes disciples ». Nous devrions nous souvenir aussi de la parabole de la Vigne dans laquelle les sarments représentent individuellement ses disciples consacrés. De ceux-ci, il déclare : « Tout sarment en moi qui porte du fruit, le Père l’émonde afin qu’il porte plus de fruits, et tout sarment qui ne porte pas de fruits, il l’ôte ». — Jean 15 : 8, 2.

            Le chrétien est un sarment dès le moment de sa consécration, et il participe à la sève de la racine, il participe au saint Esprit, et pourtant on ne doit pas s’attendre à ce qu’il porte instantanément tous les fruits de l’Esprit, ni aucun d’eux dans leur perfection. Les premières preuves de la parenté du chrétien avec la Vigne-Eglise seront son association avec les autres sarments, son attachement au cep, et des preuves de vie. Ensuite, viendront les antennes ou vrilles au moyen desquelles les progrès seront cherchés et obtenus. Puis viendront les feuilles, les professions de foi ; on s’attend ensuite à la fleur, et plus tard, au fruit. Tout d’abord, celui-ci est extrêmement petit et vert ; il lui faut du temps pour former des grappes de grosseur et de saveur agréables au grand Vigneron. Tels sont « les fruits de l’Esprit » de Christ, que tout sarment de la Vigne, tout membre du corps de Christ, l’Église, doit porter. A moins que n’apparaissent au temps convenable ces fruits de l’Esprit — la douceur, l’amabilité, la patience, l’affection fraternelle, la foi, l’espérance, l’amour, — le sarment cessera d’être considéré comme tel et il sera retranché comme un « gourmand », de toute association et de tout privilège ultérieurs.

            Nous avons déjà vu que « les dons de l’Esprit » accordés au début de l’Age de l’Évangile, pour l’établissement de l’Église, différaient « des fruits de l’Esprit ». Les « dons » étaient conférés par l’imposition des mains des apôtres ; ils ne se manifestaient spontanément que dans des cas exceptionnels (Actes 2 : 4 ; 10 : 45). Simon le magicien, bien que baptisé et possesseur d’un don pour son propre usage, était incapable de conférer les dons à d’autres et fut réprimandé par Pierre pour avoir offert de l’argent afin d’obtenir ce pouvoir purement apostolique (Actes 8 : 13-21). Le même récit indique clairement que même Philippe l’Évangéliste, bien que capable d’accomplir des « prodiges et de grands miracles », ne pouvait pas conférer les dons de l’Esprit, mais il était obligé de quérir les apôtres pour qu’ils accordent ces dons à ses convertis. Tout ceci est entièrement d’accord avec la déclaration de l’Apôtre Paul que beaucoup des dons « cesseraient », « disparaîtraient » ; il en fut forcément ainsi, lorsque tous les Apôtres étant morts, tous ceux auxquels ils avaient conféré ces « dons » moururent aussi. Les dons de la foi, de l’espérance et de l’amour que l’Apôtre déclarait devoir demeurer n’étaient pas des dons miraculeux, mais des produits — des « fruits », ainsi qu’il les décrit ailleurs. — 1 Cor. 13 : 8 ; Jean 15 : 16.

            Parmi les dons de l’Esprit, l’Apôtre spécifie celui (1) des Apôtres, (2) des prophètes, (3) des docteurs (instructeurs — Trad.). Nous avons encore avec nous le don des Apôtres, en ce sens que nous avons leurs enseignements dans le Nouveau Testament, si parfaits et si complets qu’ils n’exigent aucune adjonction ; et c’est pourquoi les douze apôtres n’ont pas de successeurs, et n’en ont pas besoin, puisqu’il n’y a que « douze apôtres de l’Agneau » ; ils sont les « douze étoiles », la couronne de l’Église ;  ils sont les « douze fondements » de l’Église glorifiée, la Nouvelle Jérusalem (Jean 6 : 70 ; Apoc. 12 : 1 ; 21 : 14). Nous avons encore également, dans l’Église, les dons de prophètes ou commentateurs et des instructeurs, des serviteurs de Dieu et de son Église, parlant diverses langues ; mais désormais l’Esprit ne leur accorde plus ces dons instantanément et miraculeusement par l’imposition des mains des Apôtres sans qu’ils soient instruits et possèdent les talents nécessaires. Ces miracles ne sont plus nécessaires et ne sont plus employés — assurément plus au même degré qu’autrefois. Au lieu de cela, le Seigneur choisit en général, certaines personnes qui, par leurs aptitudes naturelles et leur instruction, sont compétentes pour ce service ; néanmoins, nous devons nous souvenir que la condition du cœur est beaucoup plus importante aux yeux du Seigneur que toutes les autres qualifications combinées, et qu’il est tout à fait capable d’employer ceux qu’il choisit (parce que remplis de son Esprit) pour être ses serviteurs et ambassadeurs spéciaux ; il peut leur procurer providentiellement une assistance sous la forme qu’il lui plaît ; tel fut le cas, par exemple, de Moïse, son serviteur spécial qui avait une élocution difficile ; Dieu lui donna Aaron pour être son porte-parole.

            Le peuple du Seigneur ne doit pas oublier que, bien que l’administration ou la méthode ait changé, le même Seigneur par le moyen du même saint Esprit, dirige toujours les affaires de son Église d’une manière moins apparente, moins extérieurement visible, mais non moins réellement, non moins soigneusement et dans chacun des détails de ses affaires. Tous ceux qui appartiennent au troupeau du Seigneur, qui sont conduits par son Esprit et sont enseignés par sa Parole, doivent exercer un jugement discriminatoire à l’égard de ceux qui paraissent être des instructeurs et des évangélistes, et se présentent comme tels. Le peuple de Dieu ne doit pas accepter tels quels tous ceux qui font profession d’être des instructeurs et des évangélistes, mais seulement ceux chez qui ils discernent l’empreinte du Seigneur, marquée par la possession de ces dons ; l’une de ces mises à l’épreuve a trait à leur fidélité à la Parole de Dieu, car ils ne doivent pas se prêcher eux-mêmes, mais prêcher Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié, la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu pour tous ceux qui croient. Si quelqu’un vient à nous avec un autre évangile, il nous est particulièrement enjoint de ne pas le recevoir comme instructeur de la Vérité, mais de le considérer comme un serviteur conscient ou inconscient de l’erreur.

            Ainsi l’Esprit ou influence de Dieu, le saint Esprit ou influence de la Vérité, instruit-il son peuple, en guidant les membres (directement ou indirectement) dans la connaissance de Dieu. C’est ainsi qu’il est le canal de la réconciliation (« at-one-ment ») actuellement (*) [Écrit en 1899 — Trad.] pour l’Église, et qu’il sera d’une manière un peu analogue, le canal de la réconciliation pour le monde dans l’âge prochain, quand l’Époux et l’Épouse [l’Église glorifiée] diront : « Viens… que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie ». — Apoc. 22 : 17.

                                        (Hymne 9)

  Le Puissant Sauveur

A JESUS, soit toute la gloire :

Vie et salut sont dons gratuits.

Il lave. II absout qui veut croire,

Moi-même fus sauvé par Lui.

CHŒUR

Puissant est Jésus Christ qui sauve,

Son salut est pour tout pécheur,

Son mérite m’est sûr et Son sang me rénove,

De la neige, oui, j’ai la blancheur !

Il m’a porté du sombre abîme

Dans la clarté de Son amour,

Et fait héritier légitime

Du céleste et royal séjour.

Ô sommets bénis de Sa grâce !

De Son amour, vastes torrents !

Mon cœur ardent que rien ne lasse

Vers Lui dirige ses élans !

En Lui, j’ai tout en abondance,

Ici-bas, c’est déjà mon ciel ;

Son sang me rend par l’innocence

Blanc comme neige du Carmel.