« ENFİN, SOYEZ TOUS D’UNE MÊME PENSÉE »

Listen to this article

« Enfin, soyez tous d’une même pensée [en harmonie – en accord], ayant compassion l’un envers l’autre, aimez-vous comme des frères, ayez de la pitié, soyez courtois ; Ne rendant pas mal pour mal, ni injure pour injure ; mais au contraire bénissant, sachant que vous êtes appelés à cela, afin que vous héritiez une bénédiction. » – 1 Pierre 3 : 8, 9 (KJV).

Le mot « harmonie » ne signifie pas ressemblance ; mais plutôt unité dans la diversité – c’est le sens du mot Grec traduit par « même pensée » [Strong 3675]. Le Seigneur ne demande pas l’absolue similitude, qui négligerait les caractéristiques et les particularités individuelles. Au contraire, les différences dans l’harmonie sont plus souhaitables que la similarité. Par exemple, l’association harmonieuse des sept couleurs font la beauté de l’arc-en-ciel. C’est la même chose pour la musique : quelqu’un plaque un accord au piano ou à l’orgue, le résultat c’est l’harmonie, l’unité, une union ― les différentes notes créent une modulation qu’on ne pourrait pas obtenir, si on ne jouait qu’une note ou toutes les notes avec la même intensité. C’est l’image du peuple de Dieu que l’Apôtre voulait nous donner. Chaque membre a un tempérament et un caractère différent des autres. L’alchimie divine, qui transforme l’humain en spirituel, l’ancienne disposition d’esprit en une nouvelle disposition d’esprit, n’efface pas tout. Elle n’est pas faite pour détruire les éléments du caractère et des capacités. Mais elle cherche à éliminer les résidus, les imperfections et les impuretés du caractère et à donner ainsi à tous, la possibilité de s’unir et de se développer finalement en un ensemble harmonieux.

Le Seigneur n’attend pourtant pas de son peuple qu’il atteigne cet état de complète harmonie au moment de la consécration. Au contraire, comme l’Apôtre le dit dans le verset-clé, cette harmonie est le résultat, ou l’accomplissement glorieux ― plutôt que le début de l’œuvre de la grâce dans le peuple du Seigneur. Il dit « enfin », pas d’abord, nous devons tous ensemble être d’une même pensée ― en harmonie. En général, il faut de nombreuses années à l’école de Christ, jusqu’à ce que ses disciples aient grandi en grâce, en connaissance et en amour, avant d’atteindre l’état merveilleux, décrit dans notre texte après « enfin ».

L’Apôtre Paul nous dit que nous devons continuer à progresser en grâce, en connaissance, en amour, pour atteindre dans notre cœur et notre volonté, la maturité de l’homme parfait en Christ. Un « enfant » en Christ n’a pas la stature d’un « homme » et a besoin du lait de la Parole, et plus tard de « la nourriture solide », pour qu’il grandisse et atteigne l’état idéal décrit dans notre verset ― un état d’harmonie avec le Seigneur et avec les frères et sœurs, qui montre que l’œuvre de grâce a bien avancé ― que le but de l’amour parfait est bien atteint dans le cœur, même s’il n’est pas encore possible qu’il s’exprime complètement dans chaque mot et chaque œuvre de la vie.

L’Apôtre Paul décrit ce changement de vie, cette progression, en disant : « Soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence. » (Romains 12 : 2). Alors que l’enseignement ne demande que peu de temps et qu’il ne faut pas longtemps pour prendre la résolution de le suivre, cela nécessite de persévérer patiemment dans l’accomplissement du devoir pour satisfaire ses exigences ― d’abord pour atteindre le nouvel état de notre cœur ― pour pouvoir faire ce qui est juste, même s’il nous est difficile de toujours bien faire. Mais, il y a là un problème : beaucoup ne voient pas clairement ce que cela exige d’eux et sont déconcertés, bouleversés, dans le doute et la peur ; ils ne trouvent pas le repos, la paix et les bénédictions qui devraient résulter d’une bonne compréhension et d’un effort cohérent.

Tous ont sans doute été frappés par le fait que ceux qui montrent le plus d’intérêt pour le Plan divin, ne sont pas toujours les personnes les plus calmes et les plus agréables au monde. Souvent, ils sont tellement chicaneurs qu’ils perturbent leurs amis et eux-mêmes avec leur manque de sagesse, et leur tendance à la querelle et à la contradiction. C’est justement cette qualité, l’harmonie, dont parle l’Apôtre dans le verset-clé, qui manque par nature à la majorité de ceux qui s’intéressent particulièrement à la vérité présente. À cause de cela, certains sont allés jusqu’à rejeter cet enseignement disant que ce n’est pas l’Esprit pacifique de Christ. Car là où il y a l’Esprit de Christ, l’amour et l’harmonie devraient régner. L’apôtre dit : « Enfin, soyez tous d’une même pensée ». C’est le résultat final de l’instruction à l’école de Christ qui devrait être gardé en mémoire. Nous pouvons mesurer nos progrès en grâce, en connaissance et en amour, à la mesure où nous avançons vers l’harmonie (si nous sommes fidèles et courageux face à la vérité).

Il y a une explication à la prédisposition à lutter ainsi de tant de membres du peuple de Dieu. Un caractère querelleur et contradicteur est le résultat d’une grande combativité ― mal dirigée ― employée en dépit du bon sens. La combativité n’est pas une mauvaise qualité ; au contraire, c’est une bonne qualité ― une qualité qui est actuellement indispensable pour obtenir le prix placé devant nous dans l’Évangile. Ceux qui ne sont pas combatifs manquent de caractère. Ils ne sont pas capables de mener une vie droite, dans les conditions actuelles. Ils ressemblent à un bateau sur un fleuve, qui n’a ni rames, ni barre, ni hélice. Ils ne peuvent que suivre le courant, car ils n’ont aucun moyen de lutter contre. Il y a beaucoup de gens convenables, mais sans persévérance, sans caractère, sans combativité, qui n’ont d’autre souci que de nager avec le courant populaire. Ils sont faussement pris pour des « saints », ce qu’ils ne sont pas du tout. Ils ne sont même pas du matériau, dont le Seigneur fait les « saints ». Ils ne sont pas adaptés à ce dessein, pour le présent appel de cet âge de l’Évangile ; car tous ceux qui sont appelés à faire partie de l’église élue, sont appelés à devenir des « plus que vainqueurs ». Ils sont appelés à nager contre le courant populaire ; appelés à mener le bon combat de la foi et de l’obéissance. Et ceux qui manquent totalement de fermeté, de combativité, de caractère, ne peuvent pas remplir ces conditions et ne sont pas dans la course.

Cependant, si certains d’entre eux, qui ont compris la vérité et se sont ensuite consacrés au Seigneur, ont ressenti l’absurdité de leurs dispositions naturelles ― leur combativité, leur penchant à la contestation et à la querelle, s’en trouvent découragés, qu’ils remercient Dieu et prennent courage. Qu’ils se rendent compte que cette disposition même constitue une qualification pour l’enrôlement et le service sous les ordres du Capitaine de notre salut, ― bien qu’un tel service implique que cette disposition contraire s’accorde avec l’esprit d’amour, ce qui, en fin de compte, signifie que la disposition querelleuse sera maîtrisée et que la combativité sera utilisée à bon escient dans une autre direction.

Nous pouvons trouver beaucoup d’encouragement dans l’idée que le Seigneur veut, cherche et appelle une classe combative de « plus-que-vainqueurs ». Ils ne peuvent être vainqueurs, que s’il y a quelque chose à vaincre ; et ils ne peuvent vaincre, que s’ils possèdent des dispositions combatives. Prenons rapidement les choses en mains et reconnaissons qu’avant, notre combativité était mal employée, et qu’à l’instant où nous sommes devenus des soldats de la Croix de Christ, notre combativité doit être dirigée vers de nouvelles voies. Nous devons d’abord apprendre que notre combativité ne doit pas être dirigée contre le Seigneur, car nous résisterions à sa volonté. Au contraire, nous devons Lui livrer entièrement nos pensées, nos paroles et nos manières. Nous devons nous rappeler que la combativité ne doit pas être employée contre les frères. Lutter contre les frères, c’est lutter contre Dieu, contre la vérité, contre les membres de nos propres rangs. Au lieu de lutter contre les frères, nous devons les aimer et combattre pour eux, comme pour le Seigneur et pour la vérité. Rappelons-nous que notre combativité ne doit pas se tourner contre nos amis, nos voisins ou contre le monde en général. Non, ils ont de quoi combattre, sans notre opposition. Au contraire, ils ont besoin de notre sympathie, de notre aide, de nos encouragements, de tout ce que nous pouvons leur apporter comme soutien.

« COMBATS LE BON COMBAT DE LA FOİ » – 1 Timothée 6 : 12.

Comment donc et contre quoi, devons-nous exercer notre combativité pour qu’elle soit bien orientée pour le plaisir du Seigneur et au service de sa cause ? Nous répondons que notre combativité doit être dirigée contre le péché. Le premier travail doit commencer par nous-mêmes. La lutte contre le « moi » est le plus grand combat. Le Seigneur dit à ce sujet que celui « gouverne son esprit (sa propre mentalité, volonté) vaut mieux que celui qui prend une ville. » (Proverbes 16 : 32 – Darby). Celui-là a, en quelque sorte, appris à exercer la combativité d’un vrai caractère dans la bonne direction, dans la maîtrise de soi. C’est après avoir acquis une expérience conséquente dans la lutte contre le péché et l’égoïsme en nous-mêmes, en ôtant la poutre de notre œil, en subjuguant la colère, la méchanceté, la haine, les querelles dans nos propres cœurs et dans notre chair, ― c’est alors, et grâce à ce combat sévère et à cette expérience, que nous sommes préparés à assister nos frères et notre prochain dans leurs difficultés, à les aider à vaincre leurs défauts et leurs faiblesses.

Celui qui entreprend de lutter contre les péchés d’autrui, avant d’avoir mené une campagne victorieuse contre ses propres faiblesses et ses propres erreurs, se trompe. Il a besoin d’humilité et de compassion pour aider les autres à se battre ; mais il ne peut pas posséder ces qualités, s’il n’a pas d’abord lutté contre lui-même et appris combien l’ennemi qu’il faut combattre est fort et combien le péché et l’égoïsme sont profondément ancrés dans la chair. Parfois il est nécessaire d’avoir le dessous dans certaines luttes contre le « moi », pour comprendre notre propre incapacité à vaincre. Cela nous contraint à avoir recours au trône de grâce céleste, pour obtenir miséricorde et grâce, et une aide appropriée. Nous en avons besoin, car comme dit l’Apôtre, lorsque nous sommes faibles, alors nous sommes forts ; et si nous sommes forts et avons confiance en nous, si nous négligeons de nous tourner vers le Seigneur, c’est alors que nous sommes faibles, que nous perdons la bataille et sommes vaincus par l’ennemi ― le Péché. – Hébreux 4 : 16 ; 2 Corinthiens 12 : 10.

Tous ceux qui ont une certaine expérience en la matière, et qui ont appris comment et où diriger leurs énergies combatives, constatent qu’il y a une multitude de possibilités pour l’exercice de chaque élément de combativité qu’ils possèdent :

1) En nous-mêmes, continuellement ; comme l’Apôtre l’exprime : « Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d’être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres. » (1 Corinthiens 9 : 27). O combien d’énergie et de persévérance dans le bon combat de la foi et de la fidélité envers Dieu sont nécessaires pour la conquête de soi ! ― « … nous amenons toute pensée [et, dans la mesure du possible, toute parole et tout acte] captive à l’obéissance de Christ. » (2 Corinthiens 10 : 5). Là, il y a de l’espace pour la combativité ; de l’espace pour toutes les oppositions et tous les conflits que nous aimerions repousser ― oppositions contre le péché, à l’entêtement, aux conflits et opposition à chaque pas contre la volonté de la chair ― en la réprimant et en ôtant ses penchants et ses aspirations. Il n’est pas étonnant que l’Apôtre décrive ces expériences comme un combat ; pas étonnant qu’il nous dise d’être prêts à endurer les épreuves comme un bon combattant du Seigneur Jésus-Christ.

2) Dès que l’on a remporté la victoire sur le « moi » et dès que le nouvel esprit a mis une sentinelle dans toutes les parties du corps vaincu pour l’empêcher de se rebeller et pour l’assujettir au Roi des Rois et Seigneur des Seigneurs ― toutes les forces, qui ne servent pas au contrôle de soi, peuvent être employées pour trouver de nombreuses occasions d’être utiles dans la lutte pour le Seigneur, pour les frères, pour la vérité, contre l’erreur, contre toutes les tromperies du diable, car « nous n’ignorons pas ses desseins », comme dit l’Apôtre – 2 Corinthiens 2 : 11.

3) Au fur et à mesure que les yeux de notre compréhension s’ouvrent, nous voyons le grand conflit qui existe entre la justice et le péché dans le monde, entre notre Seigneur et le dieu de ce monde et ses agents aveuglés. Ces derniers croient, dans leur ignorance, servir Dieu et en fait combattent la vérité et les fidèles défenseurs de la Croix, leurs frères. C’est ce que fit Paul. Nous savons comment il persécuta l’église, sous le nom de Saul de Tarse. Dans son erreur, il utilisa sa combativité de mauvaise manière. Nous savons comment le Seigneur l’appela sur la route de Damas : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Actes 9 : 4). Pourquoi luttes-tu contre Dieu, pourquoi t’opposes-tu à la vérité et à sa cause ? Et nous constatons que, sitôt les yeux de son intelligence ouverts, il devint un ardent défenseur de la croix. Il n’hésitait pas à mettre sa vie au service du Seigneur et des frères, ceux à qui il s’opposait auparavant dans son ignorance.

La même combativité qui fit de Paul un persécuteur impétueux, lui permit de devenir plus tard, le plus valeureux des apôtres dans la défense de la vérité. Il en fut ainsi d’autres apôtres. Ceux qui étaient de nature combative furent les plus forts et les plus vaillants défenseurs de la vérité, lorsqu’ils étaient sur la bonne voie. Pierre, par exemple, était très combatif, mais cela l’égarait, au début. Il était prêt, pour défendre le Seigneur, à couper l’oreille du serviteur du sacrificateur. Plus tard, il employa ses talents à honorer le Seigneur, avec beaucoup de courage. Jacques et Jean, deux autres disciples, que le Seigneur privilégiait, appréciait et employait souvent au service de la vérité, avaient une telle combativité, qu’ils étaient connus sous le nom de « fils du tonnerre ». Ceux-là même qui, fâchés contre les Samaritains parce qu’ils ne voulaient pas recevoir leur Seigneur, qui éprouvaient tant d’amour et de zèle pour leur Maître, Lui demandèrent : « Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume ? » (Luc 9 : 54). Ils avaient la combativité, le courage, le zèle ; mais ils n’avaient pas encore appris la bonne manière de les utiliser. Le Maître souligna cela en disant : « Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. Car le Fils de l’homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver. » (v. 55, 56). Plus tard, à la Pentecôte, lorsqu’ils furent oints du saint esprit et qu’ils eurent appris de quel esprit ils étaient (de quel esprit était le Maître et de quel esprit ils devaient être, étant ses disciples), ils comprirent mieux comment employer leur combativité et leur zèle. Et ainsi nous voyons qu’ils ne craignirent aucun danger, comme fidèles soldats de la croix et comme soldats du Seigneur Jésus, ils affrontaient les épreuves, même jusqu’à la mort.

C’est cette combativité naturelle, consacrée à Dieu et correctement dirigée par l’esprit, qui a conduit Pierre et l’un des autres (apôtres), lorsque le Sanhédrin les menaça et leur ordonna de ne plus prêcher au nom de Jésus, à résister courageusement à cette restriction illégale de leurs libertés et de leurs droits en tant que Juifs sous la Loi, et à obéir à la voix de l’appel céleste en déclarant : « Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu ; car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu. » (Actes 4 : 19, 20). Le Seigneur savait qui choisir pour devenir ses apôtres. Il est clair que des hommes faibles, indécis, sans énergie n’auraient pas servi la cause comme l’ont fait ceux que Jésus a choisis. Et il est raisonnable d’en déduire que, durant cet âge, le Seigneur cherche et choisit également des caractères forts. Il cherche ceux qui osent pratiquer la justice ; ceux qui osent encourir la désapprobation du monde, ses insultes et ses sarcasmes, ses moqueries et ses railleries, ses persécutions, en raison de leur fidélité au Seigneur et aux frères. C’est cela vaincre ― et si quelqu’un avoue ne pas avoir assez de ces qualités, qu’il cultive sa combativité dans la bonne direction ― pour combattre la faiblesse, combattre le péché et combattre la dépendance aux choses qui sont en contradiction avec le Seigneur et sa Parole.

LA FOİ ET LES MESSAGES SONT ÉGALEMENT ESSENTİELS.

Mais la combativité seule ne suffit pas. Il faut une foi correspondante, pour employer la combativité de la bonne manière. C’est pourquoi le Seigneur dit : « … et la victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi » (1 Jean 5 : 4). La foi dans le Seigneur doit être la force qui anime son peuple et lui donne de l’énergie. Ce n’est pas la foi dans les credo, ni la foi dans les hommes, ni la foi en soi-même, mais la foi dans le Seigneur et dans ses excessivement grandes et précieuses promesses. De même que les roues du bateau à vapeur représentent sa combativité, grâce auxquelles il lutte contre l’eau et la pousse, ce qui lui permet de remonter le courant, de même la puissance de la vapeur, par l’intermédiaire du moteur, représente la foi qui doit être derrière la combativité pour exercer la combativité ― pour nous amener à supporter les épreuves, pour nous conduire à mener le bon combat et à espérer les récompenses qui doivent être atteintes.

De même, le combustible et la chaudière générant la vapeur représentent la Parole et les providences de Dieu qui produisent en nous la cause, la puissance de la foi qui nous donne l’énergie permettant de remonter le courant. Les excessivement grandes et précieuses promesses de la Parole divine nous sont données comme base de notre foi ― comme combustible, pour produire en nous la force de vouloir et de faire, selon le bon plaisir de Dieu (Philippiens 2 : 13). C’est pourquoi, nous ne devons pas négliger ces gracieuses promesses. Elles doivent toujours être utilisées et continuer à nous donner de l’énergie. Cette énergie doit être mise en œuvre, nous devons proportionnellement avancer contre le courant du monde, si nous voulons atteindre la merveilleuse position, à laquelle nous sommes appelés.

Bien que nous devions toujours nous rappeler (sinon nous nous découragerions) ce que doit être « finalement » la maîtrise de nos propres esprits, de nos propres pensées, et leur mise en plein accord, en pleine harmonie, avec le Seigneur et, dans la mesure du possible, en accord avec tout le peuple du Seigneur qui est en accord avec Lui, nous ne devons cependant pas retarder nos efforts pour atteindre ce développement final et grandiose auquel l’Apôtre nous exhorte dans notre texte. Nous devons l’avoir continuellement devant nous comme la norme, l’idéal, le but, et bien que nous puissions échouer à plusieurs reprises, si nous sommes correctement exercés en la matière, nous serons plus forts à la suite de chaque échec ; car chaque échec nous montrera plus clairement que nous ne l’avions discerné auparavant, les points faibles de nos caractères, résultant naturellement de la chute. Et si nous notons soigneusement chaque point faible et que nous nous en prémunissons pour l’avenir, nous parviendrons peu à peu, par la grâce de Dieu et sous la direction de notre grand Maître, par sa Parole, son exemple et ses conseils providentiels, à cette condition maîtrisée, cette condition harmonisée, qui serait conforme à la formulation du texte. Et pour ceux-là, en regardant en arrière, même les échecs qui, reconnus par la suite, ont conduit à être plus forts contre les ruses de l’Adversaire et les faiblesses de la chair, peuvent être considérés comme ayant été dirigés par le Seigneur pour notre bénédiction, selon sa promesse, « que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » – Romains 8 : 28.

Lorsque nous parviendrons enfin, dans une mesure de plus en plus grande, à l’harmonie ― à la maîtrise de nos dispositions naturelles à la querelle, en mettant progressivement ces tendances combatives en accord avec le Seigneur, sa Parole et son Esprit, et en accord avec ceux qui sont les siens, nos compagnons de combat dans cette lutte pour la justice, notre état sera ce que l’Apôtre décrit ici : nous aurons de la compassion les uns pour les autres. Nous nous attendrons à voir et nous verrons « les frères » s’efforcer de se maîtriser et nous serons compatissants ; de sorte que s’ils s’égarent à cause de la faiblesse de la chair, nous serons heureux de les rétablir avec un esprit de douceur, nous souvenant aussi de nous-mêmes pour ne pas être tentés (Galates 6 : 1). Nous les aimerons comme des frères doivent aimer ― de tout cœur, profondément ― d’un amour, d’une sympathie, d’une compassion tels que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour leur venir en aide ; ― surtout dans le domaine de l’aide spirituelle, dans la lutte contre le péché, dans la croissance de la grâce, de la connaissance et de l’amour ; ― mais aussi dans le domaine temporel, si nous en avons l’occasion, si c’est possible pour nous.

Cette compassion et cet amour fraternel entre les frères spirituels, même en ce qui concerne les questions temporelles, ne peuvent certainement pas être moindres qu’ils ne le seraient entre les frères naturels. En effet, dans la mesure où la relation spirituelle est la plus élevée, la plus noble, la plus importante des deux, sans rien enlever à l’amour, à l’affection et aux obligations envers la fraternité charnelle, cela impliquerait que le spirituel nous attire encore plus fortement, de sorte que, dans le temporel, nous ferions pour un frère en Christ tout ce que nous ferions pour n’importe quel frère terrestre ― et même davantage. L’Apôtre fixe cette norme en disant que nous devons faire du bien à tous les hommes quand nous en avons l’occasion, mais surtout à ceux de la maison de la foi – Galates 6 : 10.

Cela ne signifie évidemment pas que nous devons négliger les membres de notre famille immédiate et nos responsabilités particulières envers eux ; mais cela signifie qu’en dehors d’eux, les frères spirituels devraient avoir la première place dans nos cœurs, dans nos sympathies et dans notre amour, et dans tout ce que cela impliquerait dans la manière de partager avec eux les biens spirituels et temporels dont nous jouissons, en fonction de leurs besoins. Ceux qui ont atteint cette condition d’harmonie du cœur avec le Seigneur et avec son plan gracieux auront eu une telle expérience en atteignant eux-mêmes cette position que cela les rendra compatissants envers les autres, ― compatissants envers les difficultés et les épreuves des autres ; et cela les rendra « aimables », « polis », « doux envers tous ».

D’après l’idéal présenté par les Écritures, les membres de l’Église élue de Christ devraient être les plus policés, les plus raffinés, les plus complaisants, les plus généreux, les plus aimables des hommes. Ils devraient être tout cela dans le sens le plus absolu ; non pas revêtir la forme et l’apparence purement extérieures de bonté, d’amabilité, etc., si communes au monde, mais manifester une douceur, une obligeance venant du cœur, ayant sa source dans l’appréciation de l’esprit du Seigneur, de l’esprit de la vérité, de l’esprit d’amour et aussi, de l’esprit de justice. Il est très important que nous apprenions à être parfaitement justes et, dans toutes nos affaires, à faire aux autres ce que nous voudrions qu’ils fassent pour nous, ― que nous leur accordions les mêmes libertés que celles dont nous voudrions nous-mêmes jouir. En vérité, la loi de Dieu est une loi merveilleuse, et en vérité, le peuple qui est enseigné par le Seigneur et formé en harmonie avec la volonté divine, doit être un peuple particulier, zélé pour les bonnes œuvres.

Les personnes combatives, aussi longtemps qu’elles seront dans la chair, auront toujours une tendance à vouloir user de représailles. Mais ceux qui auront appris à se dominer et auront développé de la douceur, de l’amour fraternel et de la compassion seront capables de remplir les conditions de notre texte-clé, ― ne pas rendre le mal pour le mal, ni des injures pour des injures. S’ils considèrent le Seigneur comme un exemple, ils verront de quelle manière Il se comportait : « lui qui, injurié, ne rendait point d’injures » (1 Pierre 2 : 23). Ce n’est pas parce que ses ennemis avaient trouvé en Lui quelque chose qui leur permît avec juste raison de L’injurier et de médire de Lui, ― ni parce qu’ils étaient très près de la perfection, que Jésus ne trouva rien en eux qui Lui permît d’en faire autant. S’il ne le fit point, c’est parce qu’Il était tellement rempli de soumission à la volonté divine qu’Il fut capable d’endurer les moqueries et les railleries du peuple, de les supporter humblement, avec patience et de se souvenir que c’est à cela qu’Il avait été appelé. Il souffrit patiemment, apprit les leçons, se montra fidèle, développa et démontra son vrai caractère, ressentit et manifesta sa pitié et son amour pour les gens aveuglés et ignorants.

Il doit se passer la même chose pour nous à mesure que nous développons un caractère semblable à celui de notre Seigneur. Nous n’aurons plus tendance à injurier ceux qui nous injurient, ni à insulter ceux qui nous insultent. Nous serons prêts à tout perdre, même avec joie ; et à être dans l’allégresse au milieu des épreuves et des difficultés du temps présent. Car nous savons, comme le dit l’Apôtre, que cela produira pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire. Nous voyons ici l’accord entre les paroles de l’apôtre Paul et celles du Seigneur : « Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas. » (Romains 12 : 14 ; Matthieu 5 : 44 ; Philippiens 3 : 8 ; 2 Corinthiens 4 : 17). L’Apôtre dit donc que nous devrions plutôt bénir. Ne nous décourageons pas, si nous n’avons pas encore atteint ce haut niveau qui se trouve à la fin de la course, la marque de l’amour parfait, où nous aimons nos ennemis et sommes prêts, disposés et désireux de les bénir, de les aider, de souhaiter qu’ils sortent des ténèbres et de la dégradation, et de vouloir et de faire tout ce que nous pouvons en harmonie avec cela, le plan divin. Efforçons-nous d’avancer, afin d’atteindre le plus tôt possible ce point, la marque du caractère parfait. Car, comme dit l’Apôtre : « Car, c’est à cela que vous avez été appelés, afin d’hériter la bénédiction. » – 1 Pierre 3 : 9.

L’HÉRİTAGE BÉNİ POUR LEQUEL NOUS SOMMES EN COURS DE PRÉPARATİON.

Nous sommes appelés à être la sacrificature royale sous Jésus, le Souverain Sacrificateur Royal de notre foi. Les Écritures nous disent que la sacrificature royale sera l’instrument de Dieu pendant le Millénium, pour bénir les humains. « C’est à cela que vous avez été appelés » (1 Pierre 2 : 21) afin d’être qualifiés pour cette sacrificature. L’Apôtre dit que pour préparer notre Seigneur Jésus à sa fonction de Souverain Sacrificateur, il était nécessaire qu’Il fût éprouvé, soumis à la tentation et qu’Il souffrît, pour être ainsi un Sacrificateur Royal miséricordieux et fidèle, lorsque le temps sera venu d’exercer l’autorité et le pouvoir de sa fonction. De même, il est indispensable, que ceux qui désirent faire partie de cette sacrificature royale, fassent maintenant de telles expériences, pour développer en eux les principes de vérité et de justice ― de telles expériences qui les amèneront à aimer la justice et à haïr l’iniquité ― de telles expériences dans la lutte et la maîtrise de soi (au moins autant que l’esprit et la volonté entrent en ligne de compte), qui les rendront vainqueurs et développeront en eux les fruits de l’Esprit, que l’Apôtre mentionne : l’amour fraternel, la compassion, la bonté. Toutes ces qualités seront utiles dans les relations avec le monde durant le Millénium. Ils seront des sacrificateurs miséricordieux et fidèles, parce qu’ils seront en capacité d’avoir pitié du pauvre monde dans sa condition déchue. Ils les encourageront, selon leurs efforts, pour atteindre la perfection qui sera la norme, au fur et à mesure du rétablissement.

Alors nous serons rois aussi bien que sacrificateurs. Comme rois nous aurons autorité pour diriger le monde. Ce sera une application rationnelle de la combativité. Nous ne sommes toutefois pas qualifiés et préparés pour diriger le monde actuellement. C’est pourquoi le Seigneur dit à son peuple d’attendre, de patienter et de prier pour que son royaume vienne et que sa volonté soit faite ― qu’il sera introduit par la puissance et l’autorité célestes. Ces rois et sacrificateurs « élus » seront pleinement qualifiés pour exercer leur autorité avec douceur. Ils auront un nouveau corps en parfaite harmonie avec leur nouvel esprit ― le nouvel esprit qui se forme et s’entraîne pour arriver à l’amour parfait qui est plein de pitié, de compassion, d’amour fraternel et d’harmonie. Il est indispensable, chers frères et sœurs, que nous apprenions ces leçons, si nous voulons être prêts à être utilisés dans le glorieux service du royaume qui sera bientôt établi.

[WT1901 p2877]

TA – Juillet-Août 2007