APERÇU DE LA » TOUR DE GARDE » SUR LES TEMPS ACTUELS

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LA grande guerre européenne a pour effet de diriger l’esprit de nombre de personnes vers les choses religieuses et de les faire songer à une vie future. La pensée du danger que court la vie de fils, de frères ou d’un mari, de toutes manières dans un pays étranger, la pensée qu’aucune main humaine ne protège ces parents, conduit naturellement beaucoup de personnes à adresser leur requête au Créateur tout-puissant. Certains récits qui nous sont parvenus des nations belligérantes nous prouvent que les sentiments religieux se réveillent, que les églises sont plus fréquentées et que les prières adressées à Dieu sont plus nombreuses.

Comme ces actes religieux ne sont inspirés que par la crainte ou les sentiments d’abandon et d’impuissance, ils produisent un faible résultat ; les humains, instruits ordi­nairement dans les erreurs, ne savent pas que Dieu ne prend pas garde à leurs prières, qu’ils n’ont pas le droit de prier Dieu, qu’ils n’ont aucune base sur laquelle ils peuvent s’appuyer pour réclamer la protection divine pour leurs bien-aimés. Le grand Avocat Jésus-Christ, que Dieu a désigné pour intercéder en notre faveur est le seul par lequel nous puissions nous approcher du Père. Les humains ne savent pas non plus que Christ n’est pas l’Avocat du monde, mais de l’Eglise seule ; ils ne savent pas que les membres de l’Eglise seuls sont les personnes qui, ayant appris à connaître le Seigneur, se sont repenties et ensuite consacrées entièrement à Lui pour faire sa volonté. Les gens donc qui ne sont pas instruits selon les Ecritures (et ceux-là forment la grande majorité des chrétiens de toutes les dénominations reli­gieuses), crient de toutes leurs forces au Seigneur dans leur détresse, mais en temps de paix, lorsqu’ils sont sans danger apparent, ils vont pour adorer à l’autel des plaisirs, des richesses, de l’égoïsme, des satisfactions, des convoitises charnelles ou à l’autel de la bonne chère.

La classe de personnes dont nous venons de parler ne recevra aucun bienfait durable au temps actuel, pas plus que les païens ; mais un peu plus tard, dans le temps de grande détresse, dans la révolution et l’anarchie qui se succède­ront, selon les indications du Seigneur, ces personnes se réveilleront et commenceront à comprendre que, si ces jours n’étaient abrégés, personne n’échapperait (Matth. 24 : 22). Alors, elles chercheront le Seigneur, non seule­ment par pure forme de piété, mais d’un cœur sincère, d’un cœur brisé.

JÉHOVAH CHATIE LE MONDE

Les bénédictions que le Seigneur a préparées pour les humains leurs seront accordées en temps opportun. Le sang du Rédempteur accomplira complètement la récon­ciliation sous la nouvelle alliance ; Christ sera le Média­teur de cette nouvelle alliance, lorsqu’il sera entré dans son règne et qu’il exercera sa grande puissance ; c’est alors que le Millénium plein de gloire sera établi. Sous cette organisation, qui sera profitable à tous les humains, les ténèbres de la civilisation actuelle se dissiperont, l’obscurité profonde dans laquelle sont les païens fera place au Soleil de justice qui porte la santé dans ses rayons.

Le Seigneur parle aux peuples maintenant dans sa colère, il les châtie dans son courroux, mais bientôt Il se révélera à eux dans une flamme de feu et sera disposé à adresser à leur cœur meurtri des paroles de consolation et de miséricorde. Actuellement, les humains ne désirent pas entendre les bonnes paroles de Dieu et ils ne peuvent pas non plus les recevoir à cause de leur ignorance, de leurs fausses compréhensions et de la superstition dans laquelle ils sont plongés. Le Seigneur fera comprendre aux peuples le divin message, » afin qu’ils invoquent tous le nom de l’Eternel pour le servir d’un commun accord » (Soph. 3 9) ; » car la terre sera remplie de la connaissance de la gloire de l’Eternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent » (Hab. 2 :14). Après les expériences qui auront brisé leur cœur de pierre, les humains, auxquels la connais­sance sera donnée abondamment, plieront les genoux et confesseront Jésus, à la gloire de Dieu le Père. Ceux qui, après ces choses, refuseront de se conformer aux lois du règne glorieux et suprême de la justice seront exterminés du milieu du peuple. — Act. 3 23.

Il existe une autre classe de personnes religieuses qui certainement ont subi une influence sérieuse plus pro­fonde que les précédentes, qui ont compris les leçons apprises et en ont fait leur profit ; ce sont de véritables chrétiens qui, pendant un certain temps, ont dormi ou qui, étant de petits enfants en Christ, n’ont pas reçu l’aliment complet de la parole de vérité. Ceux-ci ont actuellement une perception claire des choses (telle qu’ils ne l’ont jamais eue dans le passé) ; chaque jour leur intérêt pour les choses spirituelles s’accroît et ils en cherchent la signification, car tout, dans le monde, se déroule d’une manière différente de ce qu’on leur avait enseigné et, par conséquent, de ce qu’ils attendaient. Ils demandent déjà comment il se fait qu’ils ne voient pas la réalisation de leur espérance relativement à la conver­sion des païens, à leur entrée dans la chrétienté dont l’idéal est sublime. Ils demandent si l’on ne s’est pas trompé en croyant que les pays de l’Europe formaient des royaumes de Dieu et des royaumes chrétiens ; ces personnes-là commencent à comprendre que nous avons commis une grave erreur en croyant cela, elles recon­naissent que ces royaumes sont simplement des royaumes de ce monde et que le prince de ce monde les gouverne toujours ; elles comprennent que le Messie, le Prince de la lumière, dans cette tribulation, fait usage de sa grande puissance et commencera à établir son Règne de justice.

Il faut un certain temps pour faire germer la vérité dans les cœurs des humains qui ont été instruits dans

20 Mars 1916                                                              

une si grande erreur par les prédicateurs en qui ils avaient confiance. Après être restés dans une certaine apathie, après avoir eu un sentiment de doute à l’égard de tout, certaines personnes ont adressé à Dieu de fer­ventes prières qui partaient de cœurs consacrés, c’est pourquoi elles sont guidées, éclairées. Ces gens compren­nent que ce qu’ils ont édifié sur leur foi est construit avec » du bois, du foin et du chaume » , des choses matérielles, terrestres, des traditions humaines, des théories et des croyances diverses. Le feu de la destruction consumera ces constructions-là et préparera ces hommes pour rece­voir une foi réelle sur laquelle ils pourront bâtir avec l’or, l’argent et les pierres précieuses des promesses divines ; eux-mêmes seront édifiés sur le divin Rocher, Jésus-Christ et seront sauvés comme » au travers du feu » puisque le bois, le foin et le chaume, avec lesquels ils ont construit le monument de leurs erreurs, seront con­sumés. — 1 Cor. 315.

L’OEUVRE ÉTRANGE DE JÉHOVAH

Il y a une grande différence entre cette dernière classe de personnes et la première mentionnée qui n’a jamais été consacrée au Seigneur, dont tous les membres sont des chrétiens de nom, des enfants de l’erreur, de l’ivraie symbolique. Le feu qui consumera leur fausse foi ne leur laissera rien, car ils ne furent jamais réellement fondés sur le divin Rocher, Jésus-Christ. Ces individus-là seront mis au même niveau que le monde duquel ils ont toujours fait partie ; étant conduits dans l’erreur par de faux enseignements ; ils se croyaient chré­tiens. Ils furent plus ou moins considérés comme des chrétiens, de même que l’ivraie est prise pour du bon grain.

Une oeuvre extraordinaire s’accomplira dans le jour de colère dont l’aurore apparaît au monde en général et surtout aux chrétiens de nom ; c’est évidemment de cette oeuvre que l’Eternel parle par la bouche du prophète Esaïe ; il dit : » L’Eternel… s’irritera.., pour faire son oeuvre, son oeuvre étrange, pour exécuter son travail, son travail inouï, (Es. 28 21). Les personnes qui n’ont pas été enseignées par le Seigneur verront tomber toutes les organisations religieuses des temps actuels, elles verront aussi le monde se transformer en un affreux chaos ; il est certain alors qu’elles trouveront la manière d’agir de Dieu bien étrange.

Le cri des peuples, dans le temps qui s’approche, ressemblera quelque peu au cri des apôtres dans la tempête sur le lac de Galilée : ils allèrent à Jésus qui paraissait dormir au fond de la barque et s’écrièrent » Maître, ne t’inquiètes-tu pas de ce que nous périssons ? » Aussitôt qu’ils eurent appris leur dépendance du Seigneur et qu’ils eurent crié à Lui du fond de leur cœur étonné et rempli de crainte, le Seigneur les délivra. Il en sera de même pour les humains ; ils ne comprennent pas encore très bien qu’ils ont besoin du secours de Dieu, mais, lorsqu’ils le comprendront et crieront au Seigneur, Il leur répondra de suite dans sa grâce et les délivrera.

C’est lorsque l’homme sent son impuissance que Dieu peut agir à son égard. Jésus se leva et parla avec auto­rité aux vents et aux flots de la mer, alors il se fit un grand calme. Il en sera de même au milieu de la détresse épouvantable où se trouveront les humains qui, (selon la Bible) rendront » l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre » c’est à dire l’établis­sement du Royaume messianique, » l’objet du désir de toutes les nations » Christ se rendra maître de la situa­tion et immédiatement la tempête des passions humaines et de l’anarchie s’apaisera. Alors, » de leurs glaives ils (les hommes) forgeront des hoyaux et de leurs lances des serpes ; une nation ne tirera plus l’épée contre une autre, et l’on n’apprendra plus la guerre » — Es. 2 : 4 ; Mich. 4 3.

DES POSSIBILITES MERVEILLEUSES VONT ÊTRE OFFERTES A TOUS

L’esprit des personnes qui savent réfléchir sera bientôt ouvert et elles comprendront la vérité toujours mieux de jour en jour. Dès maintenant, elles demanderont aux disciples du Seigneur de leur montrer la voie qu’elles doivent suivre, elles sentiront, comme jamais auparavant, le besoin de se renseigner sur les points importants que la Bible met en évidence, elles se procu­reront, pour pouvoir étudier avec fruits le saint Livre, des commentaires bibliques que d’autres personnes possè­dent déjà. Lorsque, selon les paroles des Ecritures, les sociétés et tous les systèmes religieux chancelleront comme un homme ivre, ces fidèles du Seigneur man­quant de lumière auront besoin du secours que, par la grâce de Dieu, nous pourrons leur donner. Le temps n’a certainement jamais été aussi favorable que celui dans lequel nous vivons pour présenter la lumière à une classe de personnes comme celle mentionnée. Lorsque ces gens reconnaîtront qu’ils n’ont pas été conduits dans la seule voie à suivre par leurs bergers ou conducteurs religieux, ils reconnaîtront aussi qu’ils sont » comme des brebis qui n’ont point de berger » .

Le temps actuel offre les plus merveilleuses possibilités de travailler pour Dieu aux personnes qui connaissent Dieu ainsi que sa Parole et ses plans d’amour. Celui qui aime Dieu aimera aussi les frères ; celui qui désire servir le Seigneur désirera aussi servir les frères et, plus son désir de travailler sera grand et sincère, plus nom­breuses seront les occasions de le faire ; donc, plus notre zèle sera grand, plus les résultats que nous obtiendrons seront nombreux, plus les bénédictions seront grandes pour nous-mêmes et pour nos semblables. » Celui qui moissonne reçoit un salaire, et amasse des fruits pour la vie éternelle » — Jean 4 36. –

D’après ce qui précède, l’on pourra comprendre que, selon notre attente, notre oeuvre n’est pas terminée, mais un travail important pourra encore s’accomplir en 1916.

ÉLIE FRAPPANT LE JOURDAIN.— SIGNIFICATION DE CE SYMBOLE

Nous avons déjà fait remarquer, dans les » Etudes des Ecritures » , vol. Il, qu’Elie le prophète est un type de Christ c’est à dire de Jésus la tête et l’Eglise son corps, Elie les représente dans leur existence terrestre. L’enlè­vement du prophète est un symbole du passage final de l’Eglise, de sa condition terrestre à la condition céleste. Avant son enlèvement, Elie fut envoyé de Guilgal à Béthel, de Béthel à Jéricho et de Jéricho au Jourdain ; Elie éprouva sans doute un certain désappointement dans chacun de ces endroits, lorsqu’il vit qu’il devait continuer sa route, cependant ni lui ni Elisée ne furent découragés, mais continuèrent leur chemin. Le Jourdain représente la fin du temps des nations, 1915. Le Jourdain est le dernier point vers lequel fut envoyé Elie et 1915 est la dernière date vers laquelle l’Eglise marcha. Elie, depuis là, continua sa marche sans but défini, de même la véritable Eglise continue sa marche sans connaître d’autre date.

Bientôt aussi le chariot de feu séparera la classe de chrétiens représentée par Elie de celle représentée par Elisée ; ce chariot de feu semble être le symbole de grandes épreuves ou de dures persécutions. Encore un peu de temps et la classe de chrétiens représentée par Elie sera enlevée dans un tourbillon. Dans d’autres pas­sages de la Parole de Dieu, un tourbillon semble sym­boliser le temps où l’anarchie aura une grande puissance. Nous pouvons conclure de toutes ces indications que les fidèles enfants du Seigneur représentés par Elie seront les premiers à souffrir dans les pays civilisés, lorsque sous le pouvoir de l’anarchie, les lois ne seront plus observées.

Nous ne connaissons pas le moment où la détresse arrivera à son comble et il n’est pas nécessaire que nous le connaissions ;

21 Mars 1916                                                              

il nous suffit de savoir que notre Seigneur tient le gouvernail et qu’il demande à chacun d’être » fidèle jusqu’à la mort » . Il y a une autre partie du type qui doit nous occuper maintenant : lorsque les deux prophètes arrivèrent au bord du Jourdain, Elie prit son manteau, le roula et en frappa les eaux qui se partagèrent çà et là, et ils passèrent tous deux à sec.

Que symbolisent ces choses ? Elles symbolisent proba­blement des événements qui se produiront dans un temps très rapproché, qui arrivent, pourrions-nous dire, à grand pas.

Nous ne comprenons pas encore très bien ce que symbolise le passage du Jourdain que nous venons de mentionner, mais, souvenons-nous que les prophéties de la Bible sont rarement révélées longtemps avant leur accomplissement. Les prophéties relatives au premier avènement de notre Seigneur étaient accomplies depuis un certain temps lorsque les disciples les comprirent ; il en fut de même des prophéties qui avaient trait à la mort de Jésus et à sa résurrection. C’est le Maître lui-même qui, après sa résurrection, expliqua ces choses aux disciples ; il nous est dit (Luc 25 45) : » Il leur ouvrit l’esprit, afin qu’ils comprissent les Ecritures » . Il en sera probablement de même pour nous ; nous verrons peut-être l’accomplissement de ce symbole sans le comprendre jusqu’à ce que les événements qu’il représente soient passés.

Le manteau d’Elie représentant la puissance divine agissant par le moyen d’Elie est, pensons-nous, le sym­bole de la puissance de Dieu qui agit par le moyen des élus actuellement. Dans les Ecritures, l’eau représente la vérité et aussi les hommes ; nous pouvons donc penser que le partage des eaux du Jourdain nous montre la propagation de la vérité qui divise les hommes. Le Jourdain est aussi le symbole des épreuves ou des juge­ments. Si nous examinons ces trois symboles, nous pensons que l’interprétation suivante est juste et a une profonde signification Dieu exercera sa puissance par le moyen des fidèles qui ont reçu la lumière de la vérité ; cette dernière servira d’épreuve aux humains qui se diviseront.

Nous ne savons pas ce qui arrivera ni comment le Seigneur agira ; ce que nous savons, c’est que nous devons nous attendre à l’Eternel, car, par sa providence, il fera concourir toutes choses à notre bien. En attendant les événements prochains, la classe de personnes repré­sentée par Elie doit veiller attentivement, elle doit s’inté­resser ce que Dieu fait, elle doit être active, elle doit se tenir prête, veiller et suivre les directions du Seigneur.

Connaissant ces détails des plans de Dieu, nous recommandons aux chrétiens consacrés qui possèdent la lumière de la vérité, de suivre la recommandation de l’apôtre Pierre (1 Pier. 113) : » Ceignez les reins de votre entendement, soyez sobres, et ayez une entière espérance dans la grâce qui vous sera apportée, lorsque Jésus-Christ apparaîtra » Nous leur recommandons de ne pas se laisser prendre au piège par les choses de ce monde, mais de se maintenir dans l’amour de Dieu, de continuer à servir Dieu, la vérité et les frères.

Après la crucifixion de notre Seigneur, si nous nous souvenons de ce récit, plusieurs des disciples désiraient reprendre leur travail de pêcheurs, ce qui était une chose toute naturelle. Le Maître leur fit alors comprendre qu’ils devaient continuer à être des » pécheurs hommes » et leur donna la preuve que sa bénédiction les accompa­gnerait, il leur dit aussi que leurs succès dépendraient de lui-même et que, sans lui, ils ne pouvaient rien faire. Cette leçon fit une profonde impression sur les disciples qui venaient de reprendre leur travail de pécheurs. Ils avaient travaillé toute la nuit sans rien prendre ; le matin, ils virent Jésus au bord de l’eau et trouvèrent auprès de lui du poisson déjà rôti ; ils paraissent n’avoir jamais oublié cette leçon. — Jean 21 :1-10.

Nous nous intéressons beaucoup à tous les frères bien-aimés du Seigneur, surtout à ceux qui, dans des conditions moins favorables que les conditions actuelles, ont montré un grand zèle dans l’œuvre du colportage et qui ont repris leur ancien travail, leur commerce, les affaires du monde. Depuis une année, une centaine de colporteurs ont abandonné leur travail et pourtant les conditions financières du peuple nous permettraient (en Amérique) de doubler le nombre actuel des amis qui accomplissent cette oeuvre. Nous ne nous plaignons pas de cet état de choses, nous faisons remarquer d’une manière générale, sans viser aucun individu, que l’amour de quelques-uns s’est refroidi et qu’ils courent le danger de ne pas obtenir » le grand prix » .

Nous ne savons pas quelle tâche le Seigneur nous donnera, dans la vérité, qui puisse être la cause d’une grande division parmi le peuple. Le manteau d’Elie symbolise-t-il une puissance financière ou d’une autre nature ? Nous attendons et nous verrons. En attendant, nous nous efforçons de garder toutes les branches de l’œuvre dans de bonnes conditions, afin d’être prêts, au temps marqué, à atteindre le but que Dieu mettra devant nous. Les­ enfants bien-aimés du Seigneur désirent que son règne vienne et doivent sûrement avoir un esprit de sagesse, d’énergie, de zèle, ils doivent considérer les choses actuelles » comme une perte » , car elles » ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire à venir qui doit nous être révélée » — Act. 20 :24 ; Phil.3 :8 ; Rom. 8 :18.

Dès maintenant nous désignerons plusieurs frères pèlerins capables de faire des conférences publiques, qui se tiendront à la disposition de la Société pour être envoyés de lieu en lieu, ou faire des voyages plus ou moins longs. Les assemblées qui désirent organiser des conférences et qui peuvent obtenir une grande salle convenable, peuvent s’adresser au bureau de la » Tour de Garde » et dire ce qu’elles peuvent faire dans ce domaine. Cela n’empêchera pas aux assemblées moins importantes d’être visitées aussi, car nous avons des frères qui ne possèdent pas de talents spéciaux pour parler dans de grandes assemblées, mais qui sont très bien doués pour expliquer la Parole de Dieu dans des réunions semi-publiques ou dans des réunions particulières, c’est à dire à la famille de la foi qui connaît déjà la vérité présente.

Nous rappelons à tous nos amis, ayant la possibilité d’entrer dans l’œuvre du colportage, qu’il existe encore des millions de familles qui ne possèdent pas les » Etudes des Ecriture » , qui n’ont pas le bonheur de connaître le » Photo-drame » ou d’autres brochures importantes. Il existe des champs de blé dans lesquels il est nécessaire de glaner d’un bout à l’autre avant que nous soyons enlevés dans un tourbillon. Pensons aux privilèges immenses que nous possédons, aux occasions de servir le Seigneur qui se présentent à nous, afin que nos cœurs ne défaillent point ; soyons pleins de zèle au service de Dieu et courageux pour porter son message aux frères qui ont besoin de notre aide, à tous ceux qui ont des oreilles pour entendre, surtout aux personnes qui ont fait de rapides progrès dans la vérité pendant ces derniers mois. En pensant à toutes ces choses, nous avons trouvé bon de choisir le texte suivant comme devise pour 1916 :

 » Fort dans la foi » — Rom. 4 :20,

Nous avons édité des cartes avec ce verset. Nos amis qui en désirent, peuvent nous écrire dès maintenant. Nous pourrons leur en envoyer deux pour 25 cent. ou 6 pour 60 centimes.

COMBIEN DE TEMPS LE MILITARISME DÉPLOIERA-T-IL ENCORE SES FORCES ?

C’est avec un sentiment de crainte que nous abordons ce sujet, car nos amis, dans toutes les nations belligé­rantes sont assez susceptibles. Nous avons reçu sept lettres de nos amis, trois d’un côté et quatre de l’autre nous disant que nous leur faisons tort ou que nous ne leur rendons pas justice.

22 Mars 1916                                                              

. Nous croyons cependant que le plus grand nombre d’entre eux nous comprennent et que ceux qui nous ont écrit ne comprennent la vérité que depuis peu de temps. Les amis qui comprennent savent bien que nous ne pouvons approuver l’invasion d’un territoire neutre quels qu’en soient les prétextes. Nous ne pouvons approu­ver des actes de violence et des crimes ni dans un pays ni dans un autre ; nous ne pouvons pas approuver la destruc­tion de personnes civiles ni l’anéantissement de bâtiments destinés au commerce par des sous-marins, même si ces bâtiments transportent des munitions ; nous n’approu­vons aucune nation qui lance des bombes au moyen d’aéroplanes. En un mot, nous n’approuvons pas du tout la guerre.

D’un autre côté, nous ne considérons pas les nations comme des nations chrétiennes, ainsi, nous ne sommes pas étonnés qu’elles se soient engagées dans une guerre aussi injuste. Nous ne nous étonnons pas que, dans leurs efforts pour obtenir une victoire qui leur semble nécessaire, toutes les nations engagées dans cette guerre, foulent aux pieds les lois des nations, ces lois qu’elles approuvent. Nous ne pouvons pas approuver une nation plus qu’une autre, si elle viole les droits de la nation voisine. Nous voyons le mal se commettre de tous côtés par les nations appelées chrétiennes.

 » Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger » , nous disent les Ecritures (Rom. 12 : 20) et ce ne sont pas de vaines paroles. Nous voyons certaines nations soi-disant chrétiennes essayer de prendre d’autres soi-disant nations chrétiennes par la famine, celles-ci répondent par des bombes lancées par des aéroplanes, elles détruisent leurs vaisseaux par le moyen de sous-marins ou par d’autres moyens. Toutes ces nations sans exception n’ont pour devise que celle exprimée par les paroles suivantes : Nécessité ne connaît pas de loi.

Nous pensons qu’il eut été plus sage de s’en tenir aux enseignements de Jésus et d’observer les lois des nations voisines. Certaines nations auraient dû se rappeler que nous sommes toujours sous la domination du prince de ce monde, du dieu de ce monde, Satan, qu’il fait son oeuvre dans le cœur des enfants de la rébellion et que rien de ce que ces derniers font ne doit nous étonner. N’avons-nous pas appris, par les Ecritures, que le cœur de l’homme est désespérément malin, que sa colère, sa malice, sa haine, son envie, ses querelles, son amer­tume, sont des oeuvres de la chair et du diable et que ces choses se manifestent partout, même où les églises et les prédicateurs sont nombreux ?

St. Pierre écrivit aux disciples de Jésus, aux consacrés qui font partie de son Eglise : » Vous êtes… un sacer­doce royal, une nation sainte, un peuple acquis (parti­culier, selon la version anglaise) afin que vous annon­ciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pier. 2 9). Cette nouvelle nation, la nation de Dieu est dans le monde, mais n’est pas du monde ; ses membres ne peuvent pas être fidèles au prince de ce monde et au Prince, au Roi de gloire ; ils doivent servir l’un ou l’autre. C’est ce qui les rend particuliers aux yeux de la plupart des gens qui ne comprennent pas ces choses, mais qui croient que les royaumes de ce monde sont des royaumes chrétiens ; ils se demandent cependant pourquoi un royaume chrétien cherche à enlever à son voisin son pays et à le chasser de la mer.

Toutes les nations reconnaissent qu’elles s’appauvris­sent, qu’elles perdent leurs hommes les plus forts et leurs richesses, qu’elles mettent d’énormes fardeaux de dettes sur les épaules, des générations futures, à moins que ces dettes ne soient rejetées par le peuple, ce qui signifierait révolution et anarchie, comme la Bible semble le prédire. Il n’est pas étonnant qu’on demande la paix dans tous ces pays, car ils offrent un triste spectacle. Comme tout ce que ces peuples voient et tout ce qu’ils entendent doit leur sembler étrange ! Tout cela n’est-il pas étrange pour nous ? Les nations les plus importantes se saignent à mort, elles sont toutes dangereusement blessées. Plus de vingt millions d’hommes sont actuelle­ment sous les armes, dépensent de l’argent, ne gagnent rien, ne font aucun travail productif, sans compter ceux qui sont déjà morts (neuf millions), et ceux qui sont blessés.

Les nations seront-elles assez sages maintenant pour ne pas continuer la guerre ? Leur courage admirable et leur grande fierté semblent répondre non ! Leur détermination semble justement être ce que la Bible à prédit (voir Vol. Il, » Etudes des Ecritures » ) Ce que nous avons dit il y a vingt-cinq ans déjà se réalise, la guerre continuera et une nation après l’autre s’y engagera ; tous les peuples qui y participent s’affaibliront et se prépareront pour le rand de terre de la révolution sociale, pour tremblement le feu de l’anarchie qui suivra et qui mettra la terre dans une désolation épouvantable. Cette parole des Ecritures est bien vraie » L’orgueil va devant la ruine, et l’esprit hautain devant la chute. » L’histoire nous montre qu’autre­fois le monde n’avait pas de plus mauvaises intentions qu’aujourd’hui à l’égard de ses semblables, mais Dieu dans sa providence est toujours intervenu en disant : » Tu viendras jusqu’ici et tu n’iras pas plus loin » (Job 38 : I). Nous sommes arrivés sûrement au temps où l’Eternel dit : » Voici, je fais lever.., un vent destruc­teur. » Ces vents soufflent de plus en plus impétueuse­ment et deviendront, selon les Ecritures, un tourbillon épouvantable qui plongera tout le monde dans la détresse.

Il est possible que la guerre s’étende jusqu’en Perse et de là jusqu’aux Indes. Toutes les nations seraient heureuses d’avoir la paix, mais, d’autre part, chacune d’elles redoute de faire le premier pas craignant de perdre son prestige. L’Esprit du Seigneur ne se mani­feste pas partout et nous ne pouvons pas attendre cela maintenant ; le temps est venu pour tous de comprendre que ces grandes nations ne sont pas des nations chré­tiennes, mais des royaumes de ce monde dirigés par le prince de ce monde qui agit dans les fils de la rébel­lion, par la colère, la malice, la haine, l’envie, les querelles, l’amertume. La première des manifestations de l’Esprit du Seigneur est l’humilité. » Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève quand le temps sera venu » (1 Pier. 5 6). Le monde ne reconnaît pas cet esprit-là comme l’idéal vers lequel on doit tendre, c’est pourquoi l’on ne trouve pas dans le monde, l’Esprit de Christ qui, selon l’apôtre, produit l’humilité, la douceur, la patience, la longanimité, l’amour fraternel, la charité. — GaI. 5 22, 23 ; 2 Pier. 1 6, 7.

Nous supplions de tout notre cœur tous les enfants bien-aimés de Dieu de se rappeler qu’il n’y a que deux maîtres, que nous nous sommes enrôlés sous la bannière de Dieu et de Christ et que nous devons être trouvés fidèles au milieu de cette génération perverse et cor­rompue, aveuglée par le dieu de ce monde, remplie de l’esprit d’orgueil, de fierté, d’animosité, de haine et de querelles. Nous devons avoir le désir de rester neutres au milieu des armées de l’empire de Satan. Nous les aimons toutes, nous leur souhaitons de grandes bénédic­tions, nous avons un message d’espérance pour toutes les personnes qui ont des oreilles pour entendre ; nous croyons que lorsque les humains reconnaîtront leur inca­pacité, Dieu pourra agir à leur égard ; nous croyons que le Royaume de Christ le Fils bien-aimé de Dieu fera disparaître la malédiction et la remplacera par les béné­dictions destinées à toute l’humanité.

N’oublions jamais notre neutralité ; soyons justes, bons, généreux envers tout le monde ; évitons autant que pos­sible toute discussion sur ces choses avec les gens qui sont incapables de nous comprendre, de comprendre la position que nous avons prise à l’égard de tous ; Si nous agissons autrement, nous n’obéissons pas aux ordres du

23 Mars 1916                                                              

Maître qui dit : » Ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent » (Matth. 7 6). Nos voisins du monde ne voient pas les choses comme nous les voyons, ils ne peuvent donc pas comprendre notre raisonnement, mais ils comprendront quand le temps sera venu pour cela. Maintenant les enfants de Dieu consa­crés ne doivent pas être importuns, ils ne doivent pas faire naître des disputes, ils ne doivent pas avoir un esprit de parti, ils ne doivent pas non plus être bigots, mais ils doivent être compatissants et doivent comprendre la situation réelle dans laquelle se trouve le prochain, même si celui-ci n’est pas capable de la comprendre.

Si nous avons suivi les faits de la guerre actuelle, nous pouvons dire que pas une des nations belligérantes ne possède toutes les vertus et qu’aucune n’a tous les vices. Si certaines nations ont été injustes à l’égard d’autres nations, ces dernières à leur tour ont été injustes à l’égard d’autres peuples et nous pourrions multiplier les exemples semblables.

LES JUIFS SOUFFRENT DE LA GUERRE ACTUELLE

Tous les peuples souffrent directement ou indirecte­ment de l’épouvantable guerre actuelle, mais les pauvres Juifs sont ceux qui paraissent en souffrir le plus en tous lieux. On trouve des Juifs dans les armées des diffé­rentes nations en guerre. Dans certains pays, ils sont haïs et souffrent beaucoup ; ils sont, pour ainsi dire, balayés d’un côté et ensuite d’un autre. Ces malheureux Juifs commenceront sûrement bientôt à prier : » Que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Nous voyons que le Seigneur prépare le monde, afin qu’il acclame avec des cris de joie le Royaume du Messie » l’objet du désir de toutes les nations » . — Ag. 2 :7.