APPELES A UN SERVICE ELEVE

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Luc 5 : 1-11

« Devenez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés ». Ephésiens 5 : 1.

Notre leçon se rapporte à l’appel de Pierre, d’André, de Jacques et de Jean, à être des compa­gnons permanents du Seigneur et à se préparer au ministère d’apôtres, qui allait débuter après sa glorifi­cation. Environ un an s’écoula entre la tentation dans le désert et la scène rapportée dans notre leçon et qui se passa sur le Lac de Galilée. Entre-temps, certains dis­ciples de Jean et d’autres acceptèrent Jésus en tant que maître, en ce qui concerne les choses célestes, et demeuraient plus ou moins en sa compagnie. Pierre, André, Jacques et Jean étaient de ceux-là. C’était à peu près en ce temps-là que Jean fut emprisonné et après, le ministère de Jésus semble être devenu plus vigoureux.

Comme le récit l’indique, Jésus se tenait sur le ri­vage du Lac de Galilée et une foule fut attirée à Lui ; affamée de paroles de vie, elle Le pressait de si près qu’elle Le gênait et Il monta dans l’une des barques de pêche amarrées au rivage. C’était la barque de Pierre ; notre Seigneur lui demanda de la pousser pour l’éloigner un peu du rivage, afin de Lui permettre de s’adresser plus facilement à la grande foule rassem­blée sur le rivage en pente. Pierre et son frère André manœuvraient l’une des barques et Jacques et son frère Jean en manœuvraient une autre, appartenant au même groupement, tandis que des aides à gage les assistaient (Marc 1 : 20). Ils nettoyaient et réparaient leurs filets, car ils avaient péché toute la nuit et se pré­paraient pour la pêche de la nuit suivante ; il apparaît, en effet, que c’est à ce moment-là que s’effectue la plus grande partie de la pêche au moyen de filets. Ces pêcheurs, et peut-être d’autres encore des environs, travaillaient tandis que le Seigneur prêchait, et ils prê­taient sans doute une attention soutenue à ses paro­les.

« JETEZ LE FILET MAINTENANT »

Lorsque le Seigneur acheva son discours, il sug­géra à Pierre de conduire la barque dans les eaux profondes et d’y jeter ses filets pour une prise de pois­sons. Pierre répondit qu’il ne fallait pas s’attendre à attraper du poisson, que lui et ses compagnons avaient peiné toute la nuit sans résultat, mais que, par respect pour le Maître, si tel était son désir, ils jetteraient les filets encore une fois, sans s’attendre, comme pê­cheurs, à réussir.

Il en résulta un filet rempli de poissons ; leur poids commençait à rompre ses mailles. Ils appelèrent leurs partenaires à l’aide, si bien que, finalement, les deux embarcations furent lourdement chargées de poissons, au point presque de mettre leur sécurité en danger. Lorsque Pierre vit le miracle qui venait de se réaliser, il tomba aux pieds de Jésus, disant : « Retire-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur, Ô Seigneur » (Luc 5 : 8). Il comprit qu’il était en présence de quelqu’un qui possédait une sagesse et une puissance supérieures à celles des hommes, et en conséquence il eut peur. Bien que lui et ses partenaires eussent connu Jésus depuis plus d’un an déjà, il n’avait jamais, auparavant, réalisé aussi parfaitement le pouvoir mer­veilleux caché en Christ.

Un miracle fut accompli, peu importe la manière dont on se l’explique : nous pourrions supposer que ces poissons furent créés sur les lieux mêmes, ou que la puissance du Seigneur attira un grand banc de pois­sons dans les parages, ou que le Seigneur connut la présence d’un tel banc en ces lieux. Quel que soit no­tre point de vue, il s’agira toujours d’un miracle. Nous ne devrions pas, non plus, souhaiter qu’il en fût autre­ment, nous rendant compte que ce miracle ressemblait aux autres puissantes oeuvres de Jésus. En ce qui concerne les poissons de ce lac, nous citerons ce qu’a écrit un grand rédacteur :

« La mer de Galilée a toujours été réputée pour le nombre et la variété de ses poissons. Il y en a plus de cinquante espèces. La densité des bancs de poissons dans le lac de Génézareth semble presque incroyable à ceux qui ne les ont pas vus. Ils couvrent souvent une zone de plus d’un acre (environ 50 ares ou 5000 m2, trad.) ; et lorsque, lentement, la masse de ces poissons se déplace et qu’ils émergent hors de l’eau, ils se ser­rent tellement les uns aux autres qu’il semble qu’une lourde pluie frappe la surface de l’eau. »

L’OBJET DU MIRACLE

Il est évident que ce miracle fut réalisé afin de convaincre complètement et une fois pour toutes Pierre, André, Jacques et Jean du lien de parenté du Seigneur avec le Père, ainsi que de sa puissance pou­vant contrôler aussi bien les choses temporelles que les spirituelles. Cette leçon eut de toute évidence l’effet escompté et le Seigneur conclut l’affaire en invitant ces quatre hommes à devenir ses disciples permanents, à devenir « pêcheurs d’hommes ». Cette solution était l’opposé de celle que suggéra Pierre, demandant que le Seigneur se retire d’eux, car Il était parfait, saint et, de toute évidence, en relation avec les puissances spi­rituelles, tandis qu’eux étaient pauvres, faibles et pé­cheurs, imparfaits à cause de la chute originelle. De fait, une séparation intervint, mais ce fut entre les dis­ciples et leur entreprise et non pas entre eux et le Sei­gneur. « Ils laissèrent tout et Le suivirent ». Des épreu­ves semblables ont été expérimentées par tous ceux qui ont été appelés par le Seigneur durant cet âge.

BEAUCOUP D’APPELES, PEU D’ELUS

Une grande multitude sur le rivage entendit l’enseignement prêché par le Seigneur, mais tous n’ont pas reçu le message avec la même force et dans le même but. Un petit nombre seulement fut choisi et ap­pelé. Il y avait sans doute dans ces quatre disciples une condition élémentaire de cœur qui les rendait prêts et dignes de recevoir ce message particulier. Parmi la multitude qui se tenait sur le rivage, il y avait proba­blement de vrais Israélites, qui n’étaient pas encore mûrs pour recevoir l’invitation spéciale à devenir disci­ples ; il en fut de même des quatre disciples qui ve­naient de tout abandonner pour suivre le Seigneur. Ils avaient été avec Lui pendant plus ou moins une année et cependant, ce n’est qu’alors seulement qu’ils furent prêts à renoncer à tout.

Durant tout l’âge de l’Evangile, l’invitation du Sei­gneur s’étend en particulier à tous ceux qui sont de position sociale humble : Dieu ne choisit pas beaucoup de grands, de riches, de sages, d’éduqués, de nobles, mais les choses folles du monde, celles qui ne sont pas estimées, et principalement les pauvres de ce monde qui sont riches en foi (1 Corinthiens 1 : 26-28 ; Jacques 2 : 5). Le Seigneur agit pratiquement de la même manière envers chacun. Il n’invite pas en pre­mier lieu à une pleine consécration, mais donne plutôt des directives et des instructions dans le cadre de la justification, et après que les intéressés ont grandi en connaissance jusqu’à un certain point, ils ont le privi­lège de renoncer à toutes choses pour devenir ses dis­ciples, pour être « pêcheurs d’hommes ».

Une difficulté chez les chrétiens en général, de toutes dénominations, est cette seconde (Cette pensée est de février 1906. En 1914, l’Auteur associe la consécration au premier pas : article « Le Chemin, la Vérité, la Vie » – WT 5506. A la page 5508, 1ère colonne, on lit : « C’est une chose bénie que d’accomplir le premier pas dans la vie chrétienne, celui de l’acceptation de Christ, comme notre Rédempteur et Seigneur, et de la soumission complète de soi-même au Père par Lui. ») étape de pleine consécration, car elle est rarement soumise à leur attention. Sous l’influence de l’enseignement er­roné selon lequel il leur faut décider d’une question se rapportant au ciel ou à l’enfer, ceux de la majorité semblent se satisfaire d’une décence et d’une honnê­teté raisonnables pour échapper aux tourments éter­nels, et leurs ambitions ne dépassent pas ce stade. Ainsi, ils se considèrent et sont considérés par d’autres comme disciples de Christ, alors qu’en réalité ils ap­partiennent encore à la multitude de ceux qui enten­dent avec plus ou moins de joie les merveilleuses pa­roles provenant de la bouche du Seigneur, mais qui ne parviennent pas jusqu’à la position de disciples spé­ciaux. Ils n’apprécient pas et on ne leur enseigne pas cette vérité que, pour être disciples du Seigneur, il nous faut « nous charger de notre croix et Le suivre ». Ô combien la Vérité est nécessaire aux saints ! Com­bien merveilleuses sont les paroles du Seigneur : « Sanctifie-les par la vérité. Ta parole est la vérité ». L’erreur ne peut jamais sanctifier et, dans la mesure où elle se mélange, dans notre esprit, à la vérité, dans cette mesure celle-ci s’atténue et s’affaiblit.

RENONCER A TOUT POUR SUIVRE CHRIST

La narration de notre leçon semblerait indiquer que les quatre disciples avaient agi d’une manière très irra­tionnelle, en abandonnant à l’instant même leurs bar­ques et leurs filets, sans donner à leur sujet les instruc­tions voulues ou dire qui devrait s’en occuper. Mais le récit de Marc nous informe que les barques ont été confiées aux soins de Zébédée, le père de Jacques et de Jean, avec l’aide recrutée. Il n’est pas non plus né­cessaire de penser que le Seigneur et ces quatre dis­ciples, qui devinrent si remarquables comme apôtres, quittèrent cet endroit à l’heure même, voire dans la même journée. Il a fallu du temps pour prendre les me­sures adéquates concernant les poissons, les intérêts du partenariat, etc. etc. Il en est de même de nous : nous avons des devoirs dans la vie ; il ne serait pas bon d’y mettre brutalement fin et de les ignorer. Nous avons aussi des responsabilités envers d’autres, la gestion du foyer. « L’esprit de sobre bon sens » doit gouverner le peuple du Seigneur dans toutes ses affai­res, à la fois temporelles et spirituelles.

La chose importante décidée sur-le-champ, positi­vement et de manière définitive, était qu’ils acceptèrent l’invitation du Seigneur à entrer au service du Père avec Lui. C’était pour pêcher des hommes à un niveau plus élevé, plus important et pour les rassembler dans le filet de l’Evangile, en vue de leur ultime glorification, en tant que Nouvelles Créatures en Christ. C’était aussi en vue de leur participation avec Lui à la gloire, à l’honneur et à l’immortalité, dans son Royaume qui sera bientôt établi. Rappelons-nous l’importance d’une décision positive concernant notre consécration au Seigneur, notre acceptation de servir sous son égide, en tant que Maître et Capitaine. Arrangeons donc les affaires de notre vie avec sagesse, afin de ne pas avoir à nous soucier à propos des affaires terrestres et de pouvoir, avec d’autant plus d’empressement et plus complètement, consacrer notre temps et notre énergie à l’œuvre la plus importante, qui est de servir Dieu et répandre la bonne nouvelle de grande joie pour tous.

NOTRE TEXTE DE REFERENCE

Même si nous avons beaucoup entendu parler de Jésus, même si nous nous sommes beaucoup réjouis du salut auquel sa mort a pourvu pour nous, même si nous nous sommes entièrement confiés dans le mérite de son sacrifice, nous ne sommes pas devenus ses disciples aussi longtemps que nous ne sommes pas parvenus à Lui donner formellement notre cœur, notre vie et notre volonté, en répondant à son invitation. Y ayant répondu, nous sommes devenus des disciples de Dieu, comme des enfants bien-aimés, sous la conduite et les instructions de notre Frère aîné, Jésus. L’opportunité ne se présente pas à chacun d’entre nous de la même manière qu’elle s’est présentée aux quatre pêcheurs de notre leçon, et pourtant elle est similaire. Pour certains d’entre nous, l’Apôtre explique que c’est la volonté du Seigneur que nous demeurions dans la vocation dans laquelle nous nous trouvions lorsque le message de la grâce nous est parvenu (1 Corinthiens 7 : 20-22). Tous ne sont pas appelés à un ministère public, manifeste, pour consacrer tout leur temps, tous leurs talents, leurs efforts et leurs intérêts au message de l’Evangile. La majeure partie des ap­pelés, le Seigneur se propose de les instruire comme disciples, alors qu’ils s’occuperont de leurs tâches ha­bituelles, que leur dicteront leurs devoirs et les respon­sabilités qu’ils assumeront dans la vie.

Pour ceux-ci, il sera cependant nécessaire de re­noncer en leur cœur aux barques, au matériel de pê­che, etc. à partir du moment où ils se seront pleine­ment consacrés au Seigneur. Nous ne pouvons servir Dieu et Mammon. Nous ne pouvons suivre deux buts dans la vie, les deux également proéminents à nos yeux. Notre Seigneur ne veut pas qu’il en soit ainsi de ceux qui doivent devenir cohéritiers du Royaume. Il faut que ceux de cette classe apprécient le privilège de la communion dans son œuvre, dans ses souffrances et espérances de gloire, à tel point que leur cœur ne s’attachera plus aux affaires courantes de la vie, qu’ils ne placeront plus leurs ambitions dans la richesse, la renommée ou la réputation du point de vue mondain. Il nous est nécessaire de renoncer à toutes ces ambi­tions et espérances si nous voulons être ses disciples. Il faut qu’Il soit le premier en tout et il faut que le co-héritage avec Lui soit notre ambition ; autrement, nos cœurs ne se trouveraient pas dans une condition agréable au Seigneur, nous ne serions pas à son uni­que service ; nous serions semblables à ceux qui sont décrits comme possédant une dualité d’esprit, comme étant inconstants dans toutes leurs œuvres et leurs voies (Jacques 1 : 8). Il s’agit indéniablement de la dif­ficulté touchant le plus grand nombre de ceux qui cla­ment le nom de Christ et qui professent s’être consa­crés à Lui et à son service.

« EN TANT QU’ENFANTS BIEN-AIMES »

Il est grand temps pour nous d’apprendre que nous ne pouvons servir à la fois Dieu et Mammon et qu’il nous faut faire un choix. Si nous ne choisissons pas le Seigneur et le service pour Lui, et n’accordons pas la première place à ces deux choses dans notre cœur, alors nous serons considérés comme accordant la première place aux autres choses, aux intérêts de la nature humaine. Et l’appréciation du Seigneur à notre égard, ainsi que la récompense qu’Il nous accordera correspondront à notre choix. Il a en effet des bénédic­tions pour toutes les familles de la terre, mais la béné­diction spéciale présentée dans les excellemment grandes et précieuses promesses de gloire, d’honneur et d’immortalité, est pour ceux qui L’aiment par-dessus tout, plus qu’ils n’aiment leurs maisons, leurs biens, leur travail et leurs richesses, leurs familles, leur pa­renté, plus, même, qu’ils ne s’aiment eux-mêmes.

Nous exhortons ceux qui ont renoncé à toutes choses pour suivre le Seigneur à ne pas regarder en arrière, estimant que nous avons fait la meilleure af­faire possible, étant sur le chemin pour obtenir le plus grand prix imaginable avec, en plus, l’association avec notre Seigneur dans son œuvre merveilleuse et l’approbation divine.

Cela semble être la pensée qu’exprime l’Apôtre lorsqu’il nous encourage à mettre de côté tout fardeau et tout embarras, afin de courir avec persévérance la course tracée devant nous, regardant à Jésus, l’auteur de notre foi, jusqu’à ce qu’Il en devienne le consom­mateur. Renonçons à notre volonté une fois pour tou­tes, aussi promptement que possible et dès le com­mencement de nos expériences chrétiennes, pour de­venir disciples de l’Agneau. Arrangeons une fois pour toutes, aussi sagement que possible, nos affaires et nos intérêts temporaires, en accord avec les exigences raisonnables que d’autres peuvent avoir à propos de ces mêmes affaires, et persévérons ensuite fidèlement jusqu’à la fin de notre course.

WT 1906 p.3720