CELUI QUI DEMEURE SOUS L’ABRI DU TRES-HAUT

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Psaume 91 : 1 – 7.

Le Seigneur affirme sa protection et son soutien au peuple particulier, élu, par cette merveilleuse description. Nous y trouvons la comparaison avec les oiseaux qui, dans l’antiquité, construisaient leurs nids à la périphérie des temples bénéficiant ainsi de la protection de Dieu. Ils étaient ainsi préservés de la destruction, aussi longtemps qu’ils se trouvaient en ces lieux.

De même, Dieu a eu soin de son peuple pendant tous les âges. C’est précisément le thème du Psaume 91. L’examen de sa sollicitude donne un précieux encouragement à tous ceux qui font partie de la maison de la foi.

Il est incontestable que l’auteur de ce Psaume, décrivant l’abri du Très-Haut, avait en pensée la protection particulière d’Israël. Dieu choisit ce peuple et lui donna ce nom signifiant « Lui appartenant », et fit avec lui une alliance particulière. Dieu lui garantissait la protection et la vie à la condition d’obéir à celle-ci. Il fut ainsi à l’abri de l’ombre des ailes du Très-Haut.

Toutefois, ce n’est pas la protection d’Israël qui retient l’attention du chrétien. L’essence de cette description est destinée à ceux qui sont appelés pendant l’Age de l’Evangile, et plus spécialement au temps critique de la seconde présence de notre Seigneur.

Lorsque le Prophète Malachie se rapporte au jour de la détresse, il interroge : « Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Qui restera debout quand il paraîtra ? »

Ces questions ne sont pas vides de sens, mais renferment en elles l’idée que pendant la seconde présence du Seigneur nombreux seront ceux qui vont chuter lorsqu’ils seront confrontés à de grandes difficultés. Le criblage et les divisions de ces dernières années montrent que cette épreuve se poursuit.

La prise dans le filet, la flèche qui vole le jour et la peste qui marche dans les ténèbres font des ravages. Nombreux sont ceux qui tombent à droite et à gauche. Mais ceux qui demeurent à l’abri du Très-Haut, seront sauvés et préservés de la blessure.

L’ABRI

Quel est donc cet abri qui donne une si grande assurance ? Les enfants du Tout-Puissant sont baptisés en Christ et immergés dans sa mort. Ils ont leur part dans le Corps de Christ. Leur condition est décrite par l’apôtre Paul comme étant « le mystère caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints, à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir : Christ en vous, l’espérance de la gloire. » – Colossiens 1 : 26, 27.

La merveilleuse image du Saint dans le tabernacle est cet endroit de l’engendrement de l’Esprit saint, dont il est dit : « qu’ils marchent avec Dieu au-delà du premier voile de la consécration, hors de la vue des sages de ce monde et des chrétiens non consacrés. Ils bénéficient à l’intérieur de la lumière du chandelier d’or, alors que d’autres se trouvent dans les ténèbres du dehors ; ils disposent d’une nourriture spirituelle particulière représentée par les pains de proposition, et présentent l’encens sur l’autel d’or, agréable à Dieu par Jésus-Christ ».

Cette condition qui assure la protection du Très-Haut, est celle des engendrés de l’Esprit, des Oints, des Elus, des co-sacrificateurs de Christ.

LES ASTUCIEUX PIEGES DE L’ADVERSAIRE

Satan est un grand chasseur qui s’efforce de détourner les enfants de lumière. Il a à sa disposition de nombreux moyens subtils et efficaces qu’il utilise pour tromper et séduire. Aux temps anciens d’Israël, la méthode de séduction la plus répandue était l’idolâtrie. Dieu mit en garde Israël contre l’adoration d’autres dieux, car cela constituait une menace pour eux. – Exode 23 : 33 ; Juges 2 : 3.

Toutefois, après un certain temps, ce péché s’empara d’eux, et Israël devint une nation idolâtre. A cette époque chaque ville avait sa divinité, chaque route vers Jérusalem possédait son autel consacré à des idoles. Cependant, Dieu fut patient à l’égard d’Israël et les délivra souvent de diverses embûches.

Bien que les soixantedix années de déportation fussent pour eux un châtiment national, elles furent également le remède qui permit la guérison de l’idolâtrie. Après le retour d’exil, ils furent tentés par le culte de Baal, mais au temps de la première présence de Jésus, Israël, en tant que nation, même si ce ne fut qu’en apparence, adorait Dieu Jahvé.

Il en fut de même pendant tout l’âge de l’Evangile. L’idolâtrie s’est avérée être un piège pour les appelés de Dieu. Ils ne se prosternèrent pas réellement devant un veau d’or ou devant des statues de cuivre, mais d’autres pièges prirent une place plus grande dans leur cœur, que celle qui légitimement appartenait à Dieu.

La vénération de soi par un cœur envahi de lèpre spirituelle, incurable, que constitue l’orgueil, éloigne du véritable culte qui doit être rendu à Dieu. La richesse, les honneurs, la situation, la famille et les amis appréciés exagérément, devinrent les pièges de l’idolâtrie. Le sage dit : « Montre-moi ce que tu aimes, et je te montrerai ton idole ».

A la fin de l’âge de l’Evangile, période actuelle de l’ordre existant, il y a davantage de pièges exploités par ceux qui séduisent les frères. L’utilisation des connaissances et des inventions dans un noble but, pourrait devenir une grande source de bénédictions pour l’humanité. Mais leur mauvaise utilisation s’avère être néfaste et un piège pour le peuple de Dieu.

Certains se disent instructeurs, connaisseurs de la Parole de Dieu, mais démontrent par leur comportement, avoir besoin d’instruction eux-mêmes. Tous ceux-là deviennent en fin de compte des proies de Satan.

Le sectarisme se développe autant qu’auparavant. Il est simplement remis à neuf avec des thèmes comme : « l’amour fraternel, le comportement ; la paix à tout prix et le prosélytisme ».

L’apôtre Paul a mis en garde les frères de Corinthe et d’autres, contre ce danger. Toutefois, l’attachement à des conducteurs humains ou à des organisations, devient une chose très fréquente parmi ceux qui ont été choisis pour devenir des imitateurs de Christ.

L’église papale a reçu l’élévation et la vénération d’une grande partie du monde. Il en est de même pour l’église Protestante qui est l’image de la précédente. Aujourd’hui, la situation est affligeante mais bien réelle : nombreux sont ceux qui rendent un culte aux conducteurs et non à Dieu.

Chaque organisation religieuse qui utilise les différents moyens de diffusion, peut devenir une idole prétendant être le véritable canal de la vérité, séduisant un grand nombre et les conduisant à une obéissance servile, aux directives humaines et aux exigences de la gerbe sectaire.

LES IDOLES ACTUELLES

Dans la mesure où nous nous approchons du cataclysme final qui doit mettre un terme au monde mauvais actuel, les moyens de séduction deviennent de plus en plus fréquents et attrayants. Nous voyons le peuple du Seigneur divisé en de nombreux groupes, chacun d’eux utilisant certaines dispenses pour que le chemin étroit ne soit pas si rigoureux, ni resserré, comme l’exige le chemin de sacrifice, chemin de croix et de souffrances pour Christ. Ainsi, nombreux sont ceux qui sont attirés par ces groupes.

Nous devrions nous poser les questions suivantes : « Notre groupe particulier de frères constitue-t-il le véritable canal conduit par l’Esprit de Dieu ? » – « Notre comportement est-il plus prudent que celui des autres et suit-il les lignes tracées par Christ et ses Apôtres ? » – « Nous reconnaissons-nous dans notre groupe de frères, comme faisant partie du Corps de Christ ? »

Notre Seigneur déclara d’une manière simple « vous êtes tous frères« . Pouvons-nous appliquer aujourd’hui ces paroles dans leur simplicité innocente à tous les mouvements chrétiens ?

Aujourd’hui chaque association religieuse peut devenir dans une certaine mesure idolâtre. Le commandement divin est formel : « Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu et tu le servira lui seul ». L’attitude d’Israël naturel lui valut d’être châtié. Pour le même motif, une sanction identique peut frapper Israël spirituel. La protection du Très-Haut n’est assurée que pour ceux qui se gardent des idoles.

LA PESTE

La peste constitue le danger suivant, mais duquel la délivrance est possible. La peste peut être définie comme une épidémie fatale et étendue qui provient de la convoitise et qui attaque la Nouvelle Créature.

Il est possible que cela se rapporte à la contagion dont nous parle l’apôtre Pierre, concernant les faux docteurs qui devaient apparaître au sein du peuple de Dieu, en introduisant de faux enseignements, séduisant de nombreuses personnes. Voici ses paroles : « Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes (instructeurs) et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui reniant le Maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux. Par cupidité, ils trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses, eux que menace depuis longtemps la condamnation, et dont la ruine ne sommeille point. » – 2 Pierre 2 : 1 – 3.

Aujourd’hui, cette contagion s’étend de plus en plus. Les conducteurs religieux qui possèdent des capacités rapides d’assimilation et d’interprétation des choses bibliques, peuvent devenir l’objet des attaques de Satan. Il les pousse à l’ambition et au désir de dominer par les flatteries et l’hypocrisie.

Alors, par des sophismes et des flatteries, ils soumettent les frères et les détournent du chemin de la vérité. « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ. » (Colossiens 2 : 8). Ceci est l’excellent conseil de l’apôtre, mais combien triste est le record de l’âge de l’Evangile, témoin du conflit de millions de personnes contaminées par cette peste et par la convoitise.

Le seul recours pour se préserver de cette contagion, consiste dans l’une des parties de l’armure de Dieu, qui est la ceinture de Vérité. Ceux qui se trouvent ainsi vêtus, utilisent la Vérité comme réconfort et comme défense. Dans les jours d’épreuves et de difficultés, combien il est important d’être de véritables étudiants de la Bible, et non des débutants en Christ.

Combien il est nécessaire d’éprouver chaque chose et de se tenir fermement à tout ce qui est bon. La Bible, les volumes, la concordance, les lettres apostoliques et les prophéties sont un don divin, pour que nous soyons capables de distinguer l’erreur de l’imitation de la vérité et des philosophies trompeuses. Cette ceinture rend capable d’acquérir la liberté en Christ et dans la Vérité.

LA TERREUR DE LA NUIT

Il y a encore d’autres dangers énumérés dans ce Psaume auxquels on ne peut échapper. Cependant le texte nous assure que l’Oint de l’Eternel n’a rien à craindre. Parmi ces dangers se trouve la « terreur de la nuit ». Qu’est-ce qui peut tant effrayer les autres et non le chrétien ?

Il est probable que le Psalmiste fasse allusion au passé, lorsque la peur vint la nuit, apportant l’horreur et la mort pour les orgueilleux et les hautains d’Egypte. A minuit, l’ange de la mort frappa les premiers-nés de chaque maison d’Egypte, depuis celui de pharaon jusqu’à celui de l’esclave. Un grand cri se fit entendre, car il n’y avait point de maison où il n’y ait un mort. Toutefois Israël fut sans crainte. Il était sous la protection du Très-Haut.

Pendant de nombreux siècles, les nations tremblèrent de terreur devant le malheur qui vient de la nuit, colère qui semblait venir du Seigneur sur tous ceux qui ne voulaient pas se soumettre aux théories religieuses imposées. Les tourments éternels, le purgatoire et la seconde mort furent pour tous ceux-là une terreur dans la nuit.

La crainte du grand « Jour de l’Eternel », décrit par le prophète Esaïe (13 : 6 – 8), angoisse bon nombre de personnes. Toutefois l’enfant de Dieu n’est pas effrayé (Esaïe 54 : 14). Sa confiance repose sur le Tout-Puissant en qui il espère. L’amour chasse la crainte, et laisse place à la paix que le monde ne connaît pas.

LA LANGUE

« Ni la flèche qui vole de jour » – Il est ici question d’une forme d’attaque qui ne vient pas des ténèbres, de la nuit, mais ouvertement « le jour ». L’Eglise de Dieu est soumise à de nombreuses attaques ouvertes, mais celle de la langue fait le plus grand mal. Le prophète Jérémie décrit la langue comme un « trait meurtrier » (Jérémie 9 : 8). Utilisée pour nuire, elle fait plus de mal qu’une épée.

Certains de ceux qui reçoivent la connaissance de la Vérité, se résignent et abandonnent ce précieux privilège uniquement par crainte du qu’en dira t-on. D’autres se retirent par crainte de la critique. D’autres encore évitent d’en parler, car ils redoutent les attaques verbales. Jésus a subi toutes ces attaques, mais Il ne manifesta jamais de crainte.

Que ceux qui suivent les traces du Maître sachent qu’ils seront l’objet de médisance, de dénigrement et de persécution. Les véritables soldats de la croix ne doivent pas éprouver de crainte, mais annoncer ouvertement la Vérité. La foi est leur bouclier. Ainsi armés, ils peuvent repousser toutes ces attaques avec courage et sagesse.

Au sein des épaisses ténèbres qui enveloppent la terre, l’adversaire a introduit avec force de nombreuses doctrines contradictoires et de faux enseignements qui peuvent être décrits comme étant « la peste qui vient des ténèbres« . Les faux docteurs ayant l’apparence de la vérité sont décrits par Jésus, comme faisant des signes et des miracles, au point de séduire s’ils le pouvaient les élus. C’est pourquoi ils devaient en séduire un nombre, et ils seront légion.

Le reniement de la Rançon : 

Il s’agit d’une ancienne forme de contagion, mais qui détruit différemment. La manière actuelle ne s’efforce pas de nier la rançon, mais limite son application.

Un grand travail de témoignage : 

L’œuvre d’évangélisation est considérée comme étant la seule porte qui donne accès au Royaume. On constate une œuvre de diffusion massive de littérature religieuse, de publication tapageuse et de pro-sélytisme. On fait état des persécutions endurées comme signe évident d’un travail pour le Seigneur. « N’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? »

Le jugement du monde actuel : 

C’est une nouvelle formulation des tourments éternels qui tente d’amener le monde, par la crainte, à la religion sectaire.

Le salut pour tous : 

Superficiellement, cette formule semble être une saine doctrine, elle amplifie l’amour et la miséricorde divine. Mais lorsque nous l’analysons plus en détails, nous nous apercevons que celle-ci est contraire aux enseignements de notre Seigneur en ce qui concerne la destruction finale des incorrigibles. C’est à ce titre qu’elle n’est pas en accord avec les enseignements de la Bible, donc trompeuse.

L’énumération de cette courte liste quoique déjà bien affligeante, n’est pas exhaustive. « Mille d’un coté, dix mille de l’autre » seront séduits par ces doctrines trompeuses, mais ceux qui sont ceints de la ceinture de la vérité ne seront pas séduits.

LA CONTAGION QUI FRAPPE EN PLEIN MIDI

Arrêtons-nous quelques instants sur cette dernière forme de contagion décrite comme une insolation qui frappe en plein midi. Il nous faut être très clairs sur ce point. Cette épidémie attaque ouvertement la Nouvelle Créature, avec des effets dévastateurs. Elle s’étend largement, brise et détruit la vie chrétienne. Notre Seigneur la décrit en Matthieu 24 : 12 : « Et parce que l’iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira« .

Lorsque l’apôtre Paul nous parle de ses effets, il dit que l’égoïsme, l’orgueil, la jalousie, la libéralisation des mœurs, le blasphème et l’opposition à la vérité, devaient abonder dans les derniers jours. Cela signifie l’extinction de l’Esprit de Christ, et l’abandon de la moralité.

L’intolérance, l’égoïsme et l’esprit de contradiction prennent la place des fruits de l’Esprit. Au commencement cela peut se manifester d’une manière très innocente. Mais comme le levain, cet esprit se développe, jusqu’à ce que le premier amour soit oublié.

Les véritables chrétiens ne sont pas touchés par cette contagion, et ne craignent en aucun cas son néfaste développement. Ils suivent les traces de leur Maître, dont la vie fut pure et consacrée à la justice. Oui, aucun mal ne les touchera et nulle contagion n’approchera de leur tente !

« Puisqu’il m’aime (dit le Seigneur), je le délivrerai, je le protégerai, puisqu’il connaît mon nom« . Ayant foi en cette promesse, la Nouvelle Créature se préserve et avance sur le chemin étroit qui la conduit à la vie éternelle, sans craindre d’être ébranlée, ni apeurée par les plaies, la contagion ou les pièges qui se trouvent sur son chemin.

Certainement, la bonté et la miséricorde les accompagnent tous les jours de leur vie, et ils habiteront dans la maison du Seigneur pour toujours.

Traduit du périodique polonais « Straz Poranka » – Mars-Avril 1952