Galates 5 : 15-26.
Texte d’or : « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit ». (v.25)
Saint Paul était un homme pratique ; ce n’était pas seulement un théoricien. Il amenait son enseignement à un niveau pratique tel que ses lecteurs pouvaient le comprendre. L’étude d’aujourd’hui est un tel enseignement. Comme toutes les épîtres et les exhortations de saint Paul, les versets que nous allons étudier s’adressent à l’Eglise, à ceux qui se sont détournés du large chemin de l’égoïsme et de la mondanité pour marcher dans le chemin étroit, sur les traces de Jésus, et pour devenir, par ce moyen, cohéritiers de Jésus dans son Royaume messianique qui doit bientôt bénir le monde. Néanmoins beaucoup de ceux qui ne sont pas saints, beaucoup de ceux qui ne sont pas entièrement consacrés à Dieu peuvent tirer de précieuses leçons des paroles de l’Apôtre contenues dans les versets de notre étude comme dans beaucoup d’autres. Beaucoup de leçons sur la manière de vivre, qui s’appliquent spécialement à ceux qui ont fait une consécration pour être des disciples du Seigneur, peuvent être aussi de grande valeur pour le reste de l’humanité.
Le chrétien est sorti, pour ainsi dire, de son vieux moi et il est devenu une nouvelle créature, un être spirituel, qui réside simplement dans la chair et qui a des intérêts franchement différents de la chair et souvent opposés à elle. L’Apôtre exhorte ces Chrétiens-là à marcher selon l’Esprit, c’est-à-dire à faire en sorte que leur conduite journalière soit en accord avec leur nouvelle nature. Ce faisant, ils résisteront et ils n’accompliront pas les désirs de la chair. Pourquoi ? Parce qu’ils se rendront compte qu’il y a une divergence d’intérêts, qu’il y a un antagonisme entre les désirs de la chair et leurs désirs comme nouvelles créatures. Les deux côtés sont en conflit, l’un désirant combattre l’autre. Il peut y avoir une trêve pour un temps, mais il n’y aura jamais de paix entre eux. Nos intérêts comme nouvelles créatures sont du domaine spirituel, tandis que nos goûts et appétits dépravés vont dans la direction opposée. C’est pourquoi l’Apôtre dit : « Vous ne pouvez pas faire les choses que vous voudriez ». Comme nouvelles créatures vous voudriez marcher sur les traces de votre Maître, parfaitement, mais, ayant une chair déchue, vous ne pouvez pas le faire. Vous pouvez tout au plus suivre le Maître clopin-clopant. Mais si nous adoptons cette attitude et si nous devenons Ses disciples, nous ne serons plus sous le jugement auquel est soumis la chair ; au contraire, nous serons jugés comme nouvelles créatures, étant parfaits en volonté et faisant de notre mieux pour obéir à la justice, en dépit du handicap que nous fait subir notre organisme humain imparfait.
Les fruits de la chair déchue.
Afin que personne ne puisse se tromper sur les choses qui constituent les désirs de la chair, l’Apôtre les énumère et déclare qu’elles sont manifestes et facilement perceptibles. Ce sont « la fornication, l’impureté, l’impudicité, l’idolâtrie, la sorcellerie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les colères, les intrigues, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les orgies et autres choses semblables », au sujet desquelles l’Apôtre nous prévient que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront pas le Royaume de Dieu. Ce sont des oeuvres de la chair déchue opposées à la justice. Tous ceux qui forment le peuple de Dieu doivent leur résister, s’ils ne veulent pas perdre la faveur divine. Ils ont déjà dans leur chair les semences de toutes ces choses iniques, les ayant reçues par hérédité, mais leur esprit et leur volonté ont été changés, transformés, ramenés vers la justice, pour faire la volonté de Dieu. Comme nouvelles créatures ils ne doivent pas pratiquer ces choses charnelles, autrement ils ne croîtront pas dans les fruits et les grâces du saint Esprit et ne seront pas propres au Royaume.
L’Apôtre ne dit pas ici que si quelqu’un était surpris en quelque faute, se mettait en colère, par exemple, et se prenait de querelle, l’accès au Royaume lui serait pour toujours interdit. Il pourrait, en effet, au moyen de larmes, de prières et du pardon divin, revenir en harmonie avec Dieu et devenir ensuite un estimé soldat de la Croix et disciple de l’Agneau. Mais si certains pratiquent de telles choses, sachant qu’elles développent et renforcent un caractère contraire à celui que Dieu approuve, ils reculent au lieu d’avancer. Faisons la différence entre un faux-pas accidentel, dont on se relève après une repentance, et la pratique volontaire du mal. Hélas ! combien de Chrétiens ont le sentiment qu’ils n’hériteront pas le Royaume de Dieu s’ils ne prennent pas un nouveau départ et n’inversent pas l’ordre de leur façon de vivre !
Les fruits du saint Esprit.
Si l’Apôtre nous a conduit dans une forêt vierge enchevêtrée d’égoïsme humain, d’épines et de chardons pour nous montrer des spécimens des fruits de la chair déchue, il nous conduit maintenant dans la direction opposée et nous montre les fruits et les fleurs au doux parfum qui appartiennent au Jardin du Seigneur. Il nous dit que ces fruits délicieux de l’Esprit devraient être de plus en plus cultivés et devraient être développés à la perfection dans nos coeurs ; qu’ils devraient, autant que possible, envahir, couvrir et étouffer les imperfections de notre chair. Les fruits de ce jardin sont tous les fruits de l’Esprit de Dieu – ceux-là mêmes que Dieu avait plantés à l’origine dans l’homme et qui ont été gâtés par le péché – les fruits qu’Il a maintenant implantés dans Ses sanctifiés et qu’Il voudrait voir se développer dans leurs coeurs. Les fruits de l’Esprit, qui devraient être évidents dans tous les disciples de Jésus plus ou moins parfaitement, sont les suivants : « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi. Contre de telles choses, il n’y a pas de loi ».
L’Apôtre explique que ceux qui sont devenus des disciples de Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises. Ils ont volontairement consenti à vivre contrairement aux inclinations et aux désirs de la chair déchue. L’Apôtre nous exhorte donc, en disant : Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit ! C’est l’Esprit de Dieu qui nous a vivifiés et qui finalement nous rendra parfaits. Il peut nous rendre parfaits seulement si nous sommes conduits par lui et si nous marchons dans ses voies ; si ce n’est pas le cas, nous ne serons pas qualifiés pour obtenir une place dans le Royaume, quelle que soit la place que nous pouvons avoir maintenant en vertu des dispositions de Dieu. L’un des plus dangereux défauts du Chrétien est le désir de paraître. Il conduit à plus de troubles et il provoque plus de querelles et de jalousies que ce que l’on suppose généralement. Si nous marchons selon l’Esprit de notre Maître, il s’ensuivra qu’au lieu d’être vaniteux, nous serons doux, humbles, dociles. Seuls ceux qui auront ces vertus seront prêts à recevoir la gloire, l’honneur et l’immortalité que Dieu confère aux fidèles à la seconde venue de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
W.T. 4687 – 1910.