« Si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez. »
Romains 8 : 13.
La mortification des actions du corps, par le Saint Esprit de Dieu, est déclarée par l’Apôtre Paul, dans ce verset, être essentielle pour parvenir à la vie éternelle. Pourtant, à certains de ceux qui sont devenus ses disciples, le Seigneur déclara : « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ». Et encore : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et croit en Celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle, et il ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie ». (Jean 3 : 36 ; 5 : 24). L’Apôtre Jean, dans sa première épître, s’exprime ainsi : « Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères » ; et : « Celui qui a le Fils a la vie ». (1 Jean 3 : 14 ; 5: 12).
Il ne nous faut pas comprendre que St. Paul contredit notre Seigneur et l’Apôtre Jean. Notre Seigneur Jésus et St. Jean ont parlé du point de vue de l’estimation Divine ; du point de vue légal. Ceux qui ont accepté Christ, et ont eu leur part de son mérite expiatoire, ont été libérés de la condamnation à mort adamique.
Leurs imperfections présentes, aussi bien que leurs péchés passés, sont recouverts par son mérite. Par la consécration et l’engendrement du Saint Esprit, ils sont devenus de nouvelles créatures en Christ. A partir du moment de l’engendrement, la vie éternelle à laquelle il a été pourvu pour eux est déjà considérée comme étant la leur, aussi longtemps qu’ils demeurent recouverts de la robe de la justice de Christ. Ils sont maintenant « sauvés en espérance ».
L’Apôtre Paul parle ici de ce sujet du point de vue de son plein accomplissement, qui aura lieu lorsque les membres de l’Eglise auront obtenu leur corps spirituel, seront absolument parfaits et auront reçu la plénitude effective de vie sans fin. Cette condition ne sera atteinte qu’à notre résurrection. Aucune vie ne peut être éternelle, dans le sens strict du mot, à moins qu’elle ne doive durer à jamais, ce qui ne sera pas déterminé avant que nous ayons affermi notre appel et notre élection. Elle nous est imputée, cependant, aussi longtemps que nous demeurons fidèles aux stipulations et aux conditions établies par Dieu. La vie ne pourrait pas durer à jamais dans les conditions terrestres actuelles, même si la pénalité de mort était entièrement ôtée ; ces conditions, en effet, n’y sont pas favorables. Les conditions et l’ambiance terrestres doivent être radicalement changées avant que la vie puisse durer éternellement et que l’on puisse en jouir dans sa plénitude.
L’embryon de vie, que nous avons reçu par suite de notre engendrement comme nouvelles créatures, est parfait dans la mesure où il a progressé. Et il lui faut continuer à croître et se développer, à progresser, jusqu’à ce que nous soyons finalement nés nouvelles créatures, parfaites et complètes, à la première résurrection. « Heureux et saints, ceux qui ont part à la première (principale) résurrection ! La seconde mort n’a aucun pouvoir sur eux ». (Apoc. 20 : 6).
L’ACTION DU SAINT ESPRIT EN NOUS
Les nombreuses exhortations adressées à cette classe d’engendrés de l’Esprit ne s’appliquent pas du tout au monde en général. L’Apôtre Paul s’adresse à nous en tant que fils de Dieu engendrés de l’Esprit, et nous fait connaître comment nous devons nous préparer pour notre naissance de l’Esprit en temps opportun. Il nous dit que nous devons accomplir ce grand travail préparatoire par l’Esprit, par la puissance de Dieu. L’Esprit, ou puissance de Dieu, agit de différentes manières. Ainsi par exemple, le message divin de la Vérité nous est donné, renfermant les différents traits du grand plan de Dieu, et nous montrant quelle est la volonté de l’Eternel nous concernant. Plus nous étudierons et comprendrons ce plan, et plus grande sera l’action de cette sainte puissance de Dieu dans nos cœurs. Plus profonde sera notre consécration, et plus nous ressentirons de sympathie à l’égard de tous les desseins de l’Eternel, et avec une ferveur d’autant plus grande désirerons-nous accomplir ce qui sera son bon plaisir.
Dieu, par son Saint Esprit, n’agit actuellement sur personne, si ce n’est sur cette classe spéciale. Tout ce qui existe dans la nature est le résultat de l’action de la puissance de Dieu, de son Esprit, d’une manière générale ; mais, dans notre texte, l’Apôtre ne se réfère qu’à l’influence de l’Esprit de Dieu sur l’être vivant. Dans les écrits du Nouveau Testament, l’œuvre du Saint Esprit n’a trait qu’à ceux qui sont devenus le peuple de Dieu dans les conditions établies par notre Seigneur Jésus-Christ. Tous ceux-là sont l’objet des soins particuliers de l’Eternel. Dieu commença cette bonne œuvre en nous. Celle-ci ne vient pas des hommes, ni par l’intermédiaire des hommes. Par conséquent, nous devons regarder à Dieu pour qu’il achève l’œuvre qu’il a commencée, et nous devons Lui donner notre coopération pleine et sincère.
Nous devons aller à la Parole de Dieu et l’étudier dans la prière, utilisant tous les manuels auxquels Sa Providence a pourvu à cet effet. Nous devons chercher ainsi à connaître la signification de cette Parole et nous efforcer de la manifester dans notre vie. Tout comme il est nécessaire de manger des aliments naturels pour fortifier et soutenir notre corps, de même Dieu nous a donné des aliments spirituels pour nous permettre d’en tirer des forces et un soutien spirituels, et de comprendre quelle est Sa volonté.
Cette action de Dieu, sur nous et en nous, par son Esprit Saint, est une œuvre graduelle. Elle s’opère après notre engendrement. Les esprits de beaucoup d’entre nous ont tellement été obscurcis par les erreurs de nos croyances précédentes, que nous sommes incapables de saisir, au premier coup d’œil, les choses profondes de Dieu. C’est pour cette raison que nous avons besoin d’étudier et de nous réunir avec ceux qui possèdent la même précieuse foi. Et s’il n’est pas possible à certains de se réunir, pour raison d’isolement, ils peuvent, néanmoins, avoir contact avec les frères par le moyen des périodiques.
LA SIGNIFICATION DE LA CONSÉCRATION
A mesure que nous arrivons à comprendre plus clairement tout ce que la pleine consécration à Dieu signifie, notre conception sur ce sujet change graduellement. Lorsque, pour la première fois, nous vînmes à Dieu, beaucoup d’entre nous pensaient que la volonté de Dieu nous concernant était que nous acceptions Christ comme notre Sauveur, et ensuite que nous menions une vie vertueuse, décente et honnête, que nous nous divertissions de toute manière légitime, que nous prenions bon soin de notre corps et attendions le dimanche pour aller à l’église et à d’autres réunions peut-être. Nous pensions que tous ceux qui ne se conduiraient pas ainsi seraient perdus, qu’il n’y aurait pas d’espérance de vie future pour eux. Mais ce n’est pas là du tout le plan de Dieu. Nous sommes maintenant mieux informés sur ce sujet. Dieu nous a montré que l’unique voie par laquelle l’Eglise de Christ peut espérer parvenir à l’héritage céleste, est celle de la destruction de la nature humaine et de ses intérêts, celle du renoncement à toutes les espérances et ambitions terrestres.
Tout d’abord, cette pensée nous est nouvelle, et la question suivante se pose à nous : « Est-ce que Dieu désire réellement que je mortifie, que je fasse mourir ma nature humaine ? Ne dois-je pas chercher à cultiver tous mes talents naturels et à les faire valoir au maximum ? Ne dois-je pas vivre une vie naturelle, pourvu que je ne pèche pas ? » Quelqu’un de non engendré du Saint Esprit de Dieu dirait : « Mais certainement ; suivez donc les inclinations de votre nature, pourvu que vous ne dépassiez pas les limites. Si une belle pièce de théâtre, ou une partie de base-ball devait vous faire plaisir, allez-y, et amusez-vous bien. Si un verre de liqueur ne vous nuit pas, prenez-le. Si vous possédez un talent naturel pour la musique, pour la peinture, ou pour quoi que ce soit d’autre, il est de votre devoir de le faire valoir le plus possible ». Ce conseil serait un conseil mondain.
Dans la Parabole des Talents, dite par Jésus, les talents donnés par un certain seigneur à ses différents serviteurs représentaient des occasions favorables de servir ce maître. Le maître plaça une occasion de le servir dans les mains de chaque serviteur et attendit que celui-ci la mît à profit. De la même manière, notre Seigneur céleste et Maître place devant ses serviteurs certaines occasions de services devant être utilisées à sa gloire, selon les aptitudes de chacun. Ces occasions sont données en accord avec les capacités naturelles de chacun, et non en désaccord avec ces dernières. Mais cela ne veut pas dire que toutes les aptitudes que nous pouvons posséder, que leur emploi glorifie Dieu ou ne le glorifie pas, doivent être mises à profit et employées.
Comme nouvelles créatures, nous devons employer tous nos moyens à la gloire de Dieu. S’ils ne peuvent pas être employés ainsi, nous devons les sacrifier et nous dépenser dans des directions qui seront en harmonie avec notre alliance de sacrifice.
COMMENT LE VIGNERON TRAITE SA VIGNE
A chaque consacré, engagé dans cette voie céleste, nous voudrions dire : « Vous vous êtes mis dans les mains de Dieu. Vous avez demandé à l’Eternel de vous transformer, de renouveler votre esprit, de vous métamorphoser entièrement, pour que vous puissiez être rendu apte et préparé en vue de la glorieuse position qu’il vous a promise. Aussi, toutes vos forces doivent-elles être portées dans la direction vers laquelle vous êtes conduit pour être formé par votre Maître ».
Si la vigne, traitée par le vigneron, pouvait raisonner et parler, elle dirait probablement : « II est naturel pour moi de produire un feuillage abondant et d étendre, dans toutes les directions, des branches et des vrilles pour en être soutenue ». Mais le sage vigneron coupe vigoureusement ces branches et ces vrilles superflues qui dissipent la force de la sève, ne produisent que du bois et des feuilles, et font adhérer la vigne à des supports impropres. Le vigneron recherche du fruit, du fruit riche et abondant ; et tout ce qui l’empêcherait d’atteindre ce résultat doit être sacrifié. La vigne tendrait à pousser vers le bas. Le vigneron la taille pour qu’elle croisse vers le haut. C’est de cette manière que notre grand Vigneron Céleste nous taille, nous qui sommes sa vigne spirituelle, pour que nous produisions des fruits abondants, à sa louange.
Nous n’appartenons plus au monde. Notre conduite, maintenant, doit être celle que Dieu a tracée pour nous dans les Ecritures. Si nous ne mortifions pas, si nous ne faisons pas mourir les actions du corps, nous n’obtiendrons jamais la vie éternelle promise aux fidèles vainqueurs uniquement. Pour parvenir à la vie éternelle, la vie qui nous est offerte actuellement – la gloire, l’honneur, l’immortalité – nous devons nous conformer aux instructions qui nous sont données par notre grand Maître-Tailleur. Nous ne pourrons le faire de notre propre force, sans le secours d’aucune aide. Ce serait impossible. Mais notre Père Céleste a promis d’agir en nous aussi longtemps que nous travaillerons à notre salut avec crainte et tremblement.
LA MORTIFICATION DES ACTIONS DU CORPS
La pensée réelle contenue dans les mots : « Mortifiez les actions du corps », n’est pas ce que certains ont pensé – mortifier le corps. D’après l’histoire, et d’après certaines pratiques actuelles, nous apprenons que certains se sont imaginés qu’ils devaient torturer et châtier leur corps. Ils se font fouetter la chair jusqu’au sang. Puis, ils endossent un veston de poils. Il arrive parfois que les plaies de leur corps s’enveniment à cause des poils piquants qui torturent la chair mise à vif. Certains mortifient leur corps en se couchant véritablement par terre pour que d’autres marchent et s’essuient les pieds sur eux. Nous ne pouvons pas contester que ceux qui exercent ces pratiques aient un motif pour agir ainsi, et jamais nous ne tolérerions la pensée que ce soit un mauvais motif. Mais, ceux-là se sont entièrement mépris sur ce qu’est la mortification biblique.
L’Apôtre nous dit que ce sont les actions du corps que nous devons mortifier les pratiques naturelles de la nature charnelle. « C’est mon habitude de faire comme ceci et comme cela », dira quelqu’un. Mais la Bible déclare que nous ne devons pas nous conduire d’après nos penchants innés, parce que nous sommes tous nés pécheurs. Nous possédons maintenant l’Esprit de Dieu, le Saint Esprit, pour nous guider dans la voie que nous devrions suivre. Nous devons mortifier tout ce qui en nous ne serait pas pleinement approuvé par le nouvel esprit, tout ce qui empêcherait la mort de la vieille créature – considérée déjà comme morte – et empêcherait la croissance de la nouvelle créature. Certains éléments du corps mortel doivent être détruits, combattus à tout moment. Certaines qualités du corps humain, par contre, doivent être utilisées au service de la justice. Nous fûmes jadis vendus au péché. Mais nous en avons été rachetés et maintenant, nous possédons l’Esprit de Christ.
Nous devons maintenant traiter notre corps humain comme un vase de terre devant être utilisé à la gloire de Dieu. Dirigés par l’Esprit Saint, nous devons savoir comment nous servir de ce vase humain. Nous devons nous rappeler d’abord, qu’il est considéré comme mort en tant que corps humain, ayant été sacrifié avec Christ lorsque nous nous sommes consacrés pour être morts avec Lui ; et ensuite que, tandis que considéré comme mort, ce corps a été, de fait, stimulé, ranimé, revivifié, pour servir la nouvelle créature comme propriété, serviteur de celle-ci, en lieu et place du corps spirituel que nous devons avoir, mais que nous n’avons pas encore obtenu. Toutes les qualités de ce corps, pouvant servir les intérêts de la nouvelle créature, doivent être utilisées.
Il ne nous appartient pas de dire : « Si je fais usage de tel talent naturel que je possède, je peux apporter à d’autres du bien-être ou du plaisir, ou bien, je peux encourager quelque œuvre de réforme ». La question que nous devons nous poser est celle-ci : « Est-ce que l’usage de ce talent, ou faculté naturelle, m’assistera en tant que nouvelle créature, ou contribuera au travail de rassemblement et de préparation de l’épouse de Christ pour son œuvre future ? » Car, c’est cela notre mission actuelle. En ce qui concerne tout autre travail, il y en a d’autres pour l’accomplir. Nous constatons ainsi que notre développement personnel, comme nouvelle créature, et notre assistance dans l’édification des frères dans la très sainte foi, exigent une attention complète de notre part et signifient un combat continuel de la nouvelle nature contre la vieille.
C’est ce que l’Apôtre appelle le combat de l’esprit contre la chair. Notre développement à la ressemblance de Christ exige que nous fassions du bien à tous les hommes selon que nous en avons l’occasion là où cela ne met pas obstacle à nos vœux de consécration -, mais surtout à ceux de la maison de la foi, comme nous le dit l’Apôtre.
Notre chair n’étant que considérée comme morte, mais morte, elle ne l’est pas véritablement, nous devons être continuellement sur nos gardes. Notre langue est sujette, à moins d’être soigneusement et instamment surveillée, à parler calomnieusement ou, peut-être, à faire de blessantes remarques. Tous nos membres doivent être mis en accord avec Dieu et Sa volonté. Nous devons avoir en nous le sentiment exprimé dans ce cantique que nous chantons souvent : « Que mes yeux regardent à Jésus uniquement ».
Nous devons regarder continuellement à Jésus pour être dirigés par Lui. Le considérant ainsi, nous devons être rendus de plus en plus conformes à sa glorieuse ressemblance. Nous devons nous efforcer de tout envisager du point de vue divin. Nous n’atteindrons jamais la perfection dans la chair ; mais, tant que nous demeurerons dans ce corps, notre devoir et notre privilège seront de contraindre celui-ci à accomplir la volonté de la nouvelle créature.
Notre corps humain fut jadis esclave du péché, esclave des choses de ce présent monde mauvais. Mais actuellement, nous devons nous dire : « Ce corps appartient à l’Eternel. Il faut que je le gouverne pour l’employer à la gloire de Dieu. Je suis déterminé à accroître, de jour en jour, mon autorité sur lui pour pouvoir l’utiliser de plus en plus au service de mon Roi. Je ne dois pas faire de folies. Je ne dois pas sauter du sommet d’un temple pour voir si Dieu me protégera dans ma tentative de démontrer que je suis un préféré spécial du ciel. Mais, guidé par l’Esprit Saint, je dois employer ce corps au maximum au service de celui que j’ai accepté comme mon nouveau Maître. »
Cette considération et cette détermination sont nécessaires au développement du caractère requis en raison du grand travail futur que nous aurons à accomplir, non seulement au cours de l’âge à venir, mais au cours de toute l’éternité. Nous sommes appelés au cohéritage avec Christ. C’est à peine si nous pouvons saisir ce que cela signifie. Nous ne serions jamais préparés à une telle élévation si nous ne nous montrions pas vainqueurs. Ce qui veut dire que nous avons quelque chose de réel à vaincre. La victoire signifie le développement du caractère, sa ferme croissance dans le Seigneur. L’Eternel déclare qu’il appelle seulement ceux qui sont capables de vaincre de cette manière.
LA RÉCOMPENSE DIVINE A CEUX QUI SACRIFIENT
Le monde aura mille ans pour se mettre en parfait accord avec la volonté de l’Eternel, et il ne lui sera pas demandé de sacrifier les désirs légitimes de la chair. Mais de nous est exigé, une fois l’appel actuel accepté par nous, le sacrifice des intérêts de la chair ; et nous n’avons qu’un temps très limité pour développer en nous le caractère nécessaire. Dieu sélectionne et dirige à présent ceux seuls qui, de leur propre gré, désirent faire le sacrifice de leur vie avec Christ. Ceux-là ont pour Dieu un amour suprême ; et II lui est agréable d’appeler ces saints ses joyaux. Il ne leur refusera aucun bienfait. « L’œil n’a pas vu, ni l’oreille n’a entendu, ce que Dieu a en réserve pour ceux qui l’aiment ». Ceux-là vont de grâce en grâce ; ils ne vivent pas selon la chair, mais selon l’esprit.
Aux yeux du monde, ils paraissent passer de durs moments. La Bible déclare en outre que « C’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu. » Et encore : Or, tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés. » (2 Tim. 3 : 12). A moins de renoncer à soi-même, de se charger de sa croix et de suivre Jésus, l’on ne peut devenir son disciple. Mais, d’un autre côté, tous les vrais chrétiens conviendront avec l’Apôtre qu’il leur est possible d’atteindre ce degré de développement de caractère où ils se réjouiront dans toutes leurs expériences, où ils se réjouiront alors qu’ils opéreront en eux la mortification, l’étouffement de la chair. Ce n’est pas que nous soyons, de nature, si différents des autres humains que nous devrions nous réjouir de ce que ceux-ci n’aiment pas, mais c’est parce que nous percevons une raison pour nous en réjouir. Nous savons que tel est le dessein de Dieu à notre égard et que, par cette mortification de la volonté de la chair, des désirs de la chair, nous croissons dans la faveur de Dieu.
« Grande est la paix de ceux qui aiment ta loi : rien ne peut les faire chanceler. » (PS 119 : 165, Syn.). Ceux-là ont, ainsi, la paix de Dieu qui règne dans leur cœur. Ils savent que toutes leurs affaires se trouvent sous la surveillance divine. Le monde a ses afflictions et ses craintes. Certains, riches en biens de ce monde, sont tourmentés par la peur de mourir dans un asile de pauvres. Beaucoup d’avares ont été trouvés morts avec une somme considérable d’argent cachée chez eux, ayant craint toute leur vie de tomber dans la pauvreté et dans le besoin. D’aucuns ont eu différents autres pressentiments. Mais, ceux qui ont placé leur confiance en l’Eternel jouissent d’une paix que le monde ne peut ni connaître ni enlever. Elle est au-dessus de tout ce que le monde peut offrir.
Mais nous ne pouvons pas expliquer cela au monde. Il serait incapable de le comprendre. Le monde, parfois, s’exprime ainsi au sujet de ceux du peuple consacré de l’Eternel : « Ne sont-ils pas des imbéciles ? » Il ne peut comprendre nos espérances, si réelles pour nous, et qui nous rendent si heureux. Ceux qui sont entrés à l’école de Christ, et qui ont été enseignés de Lui, les connaissent. Nous savons tous que, pour toute chose à laquelle nous renonçons à présent. Dieu nous donne d’abondantes compensations en bénédictions et en joies spirituelles ici-bas même ; et puis, nous attendent encore, juste au-delà du voile, toutes les gloires indicibles promises à ses saints.
W.T. 5931 – C.T.R. 1916