« DÉCAPITÉS POUR LE TÉMOIGNAGE DE JÉSUS »

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« Et je vis … les âmes [personnes] de ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus, et pour la parole de Dieu ; … et ils vécurent et régnèrent avec le Christ mille ans. » – Apocalypse 20 : 4 – Darby.

Tous ceux qui constituent la classe du royaume sont ici mentionnés comme étant décapités – chaque membre de l’église glorifiée doit, finalement, faire cette expérience, quelle qu’en soit la signification. Mais lorsque nous considérons que notre Seigneur n’a pas été décapité et, aussi loin que l’histoire le relate, peu d’apôtres ont été littéralement décapités ; en fait, très peu de saints du Seigneur, de la Pentecôte à nos jours, sont morts par décapitation. Nous devons cependant nous rappeler que cette déclaration est tirée du livre symbolique et qu’il s’agit donc d’une métaphore, d’une description imagée, et que sa signification doit donc être recherchée.

L’Apôtre nous en donne la clé en disant : « … que Christ est le chef [tête] de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ. » (1 Corinthiens 11 : 3). De même que la femme qui devient épouse accepte son mari comme chef de famille, de même l’église accepte Christ comme son Chef, et chaque membre de l’église entre ainsi en relation avec le Seigneur comme membre de son corps – non comme Chef ; et tous ces membres, pour être acceptables comme membres du corps figuré de Christ, doivent être sans volonté, sans tête : leur propre volonté doit être abandonnée, de sorte que, comme leur Seigneur, ils puissent dire : « Que ta volonté soit faite, mais non la mienne ». Ils doivent être sans tête dans le sens où ils doivent ignorer leur propre volonté, être morts à eux-mêmes et désormais se laisser guider par la volonté de la tête du corps, le Christ Jésus. Sa volonté, sa mentalité, son Esprit, doivent habiter dans chaque membre du corps, et y abonder, s’ils veulent demeurer membre de son corps, l’église. Ainsi, de même que l’épouse perd son propre nom et accepte le nom de son mari et sa direction, de même chaque membre de l’épouse de Christ doit perdre son individualité afin d’être accepté comme épouse de Christ. C’est cet abandon de soi à Christ de la part de son église qui est représenté dans le symbolisme du texte qui nous occupe.

L’un des principaux obstacles à la croissance Chrétienne est l’incapacité à discerner la plénitude du sacrifice requis de ceux qui veulent être considérés comme membres de l’église élue, le corps de Christ. Personne ne peut faire partie de ce nombre d’élus, pour vivre et régner avec Christ dans son royaume Millénaire, s’il n’a pas été décapité. Nous pensons souvent à cela lorsque nous entendons des Chrétiens bien intentionnés dire : « J’ai ma propre opinion, je pense par moi-même. » Il est certainement préférable, dans de nombreux cas, que quelqu’un pense par lui-même plutôt que de laisser un autre homme ou une autre femme le faire pour lui ; ou encore de permettre à un groupe d’hommes d’élaborer un credo pour lui, même si ce groupe, qui prétend être son chef, est appelé Synode, Consistoire ou Congrès, et désire que l’individu se soumette à sa direction et devienne membre d’une église terrestre. De tels systèmes sectaires – têtes et membres – sont de faux corps de Christ, que la vraie Tête n’a jamais reconnus.

Il est demandé de quiconque voudrait être compté comme membre de la vraie église, qu’il soit non seulement décapité (qu’il abandonne sa volonté propre), mais qu’il s’unisse au vrai Chef de l’église et se reconnaisse comme membre du vrai corps de Christ – « l’église du Dieu vivant, dont les noms sont écrits dans les cieux ». L’appartenance au corps Presbytérien, ou au corps Méthodiste, ou au corps Luthérien, ou au corps Baptiste, ou à toute autre institution humaine, ne compte pas, pour la simple raison que Christ n’a jamais reconnu aucun d’entre eux, n’a jamais fondé aucun d’entre eux, ne s’est jamais joint ou n’a jamais accepté de se joindre à aucun d’entre eux comme leur chef. Il n’y a pas plusieurs corps de Christ, mais un seul, l’église du Dieu vivant – il y a un seul corps, un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême. Le Seigneur n’est pas le chef de ces institutions humaines, qui se disent être ses corps, et être membre de ces institutions ne sert à rien quant à la récompense d’être cohéritier de Christ dans le royaume ; bien plus (comme le suggèrent les mots que nous avons omis dans notre verset de référence), l’adoration, la révérence de ces systèmes humains, lorsqu’on se rend compte qu’ils sont des contrefaçons du vrai corps, seront un obstacle à une place dans le vrai corps et aux gloires du royaume.

Comme Jésus n’a pas été le fondateur ou l’organisateur de ces corps, Il n’en est pas non plus le chef ; les apôtres également ne furent membres d’aucune de ces sectes ou partis humains, et tous les vrais saints du Seigneur qui, sous l’effet des falsifications de Satan, ont été amenés à considérer ces institutions humaines comme le corps de Christ, et à s’y joindre, alors qu’en réalité, dans leur cœur, ils font allégeance à Christ comme étant bien au-dessus d’eux, comme étant la seule véritable autorité et le seul Chef – sont maintenant exhortés à sortir de tous ces divers systèmes ; et la lumière de la vérité présente a pour but de leur montrer où ils se trouvent, et leur permettre de renoncer à leur allégeance aux systèmes humains, et de ne déclarer leur allégeance qu’à l’unique Tête et à l’unique « église qui est son corps ». Ces systèmes sont si nombreux, et leurs théories si diverses et confuses, que le terme général de « Babylone » (confusion) leur est appliqué comme un nom général ou de famille, et que les vrais enfants de Dieu sont avertis : « Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés et que vous n’ayez point de part à ses fléaux. » – Apocalypse 18 : 4.

Par Israël, Dieu a donné une représentation typique de son église en Aaron, le souverain sacrificateur, et en ses fils, les sous-sacrificateurs. Aussi, l’Apôtre dit, nous sommes « une sacrificature royale », et encore : « Considérez … le souverain sacrificateur de notre confession [ou ordre de sacrificature], le Christ Jésus » (Hébreux 3 : 1). Or, notons que, dans le type, la décapitation des sous-sacrificateurs était pleinement illustrée par le fait que les sous-sacrificateurs devaient porter des « bonnets », tandis que le souverain sacrificateur seul était sans bonnet et portait la tiare. Le souverain sacrificateur était ainsi proclamé chef de la sacrificature ; et en se couvrant la tête, les sous-sacrificateurs disaient, dans le type : « Nous sommes sans tête ; regardez le souverain sacrificateur, il est notre tête ». Ainsi, dans l’antitype, tous les membres de la sacrificature royale spirituelle doivent être sans tête, et tous, dans le langage de l’hymne, doivent dire :

Ô n’être rien, rien, non rien

Que toutes les voix s’élèvent vers Lui ;

Il est la source de bénédiction,

Lui seul est digne d’être loué.

Et cette condition d’être sans tête ou sans volonté n’est pas simplement un sentiment ; elle doit être une réalité, en ce qui concerne la nouvelle créature. Tous ceux qui sont réellement « membres du corps de Christ » doivent, dans leur cœur, atteindre à cette condition où ils peuvent dire avec la plus grande sincérité : « Que la volonté de Dieu soit faite », « Enseigne-moi ta volonté, Ô Dieu ». Ils doivent parvenir à cette attitude de relation avec Christ qui consiste à chercher continuellement à connaître la volonté de la Tête, et à chercher à la faire. Il est vrai que la nouvelle créature doit agir et penser par l’intermédiaire d’un organisme humain ; et ce dernier étant imparfait, à cause de la chute, il en résulte souvent une perception imparfaite de la volonté de Christ, ainsi qu’une exécution imparfaite de cette volonté. Cependant, les imperfections de la chair ne sont pas imputées à la nouvelle créature, si le cœur est loyal dans sa recherche à connaître et à faire la volonté de Christ.

« Le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie » (Apocalypse 19 : 10). Notre texte suggère que c’est la fidélité à cet Esprit de vérité, l’Esprit de Christ agissant en nous, en liaison avec la Parole de Dieu, les « excessivement grandes et précieuses promesses », qui agira sur nous pour opérer le changement de notre propre volonté en la volonté de Christ – nous décapitant, nous rendant morts à nous-mêmes et vivants pour Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur. Il n’est pas question ici de dépendre d’arrangements et d’institutions sectaires ; chaque « âme » (individu) doit être décapitée pour elle-même, et doit être unie individuellement à Christ, la Tête de l’église. Il n’est pas question d’accepter quelque secte ou parti. Au contraire, le sectarisme, à tous points de vue et à tous les degrés, est opposé à l’arrangement Scripturaire de l’union, directe et complète, entre le Seigneur et l’individu seul.

Quel honneur et quelle dignité sont ainsi donnés à la Parole de Dieu – et au témoignage de Jésus, – non seulement à ses paroles, mais surtout à sa vie et son exemple, dont tous les membres du corps doivent partager l’esprit, avant de pouvoir participer à ses souffrances, en marchant sur ses traces dans le même chemin étroit du sacrifice de soi, et être ainsi préparés à participer avec Lui au royaume. Cependant, il ne faudrait pas en déduire qu’il n’y a pas d’aide, d’assistance, à donner ou à recevoir, à apprécier dans le corps de Christ, entre les différents membres ; en effet, d’autres Écritures nous montrent que si un membre du corps se réjouit, les autres membres sont réconfortés ; et si un membre souffre, les autres partagent sa peine. Et l’Apôtre nous montre très clairement que le Seigneur, la Tête, communique avec les membres de son corps en se servant de certains d’entre eux comme ses représentants – de sorte qu’un membre peut servir le corps comme œil, un autre comme oreille, un autre comme bouche (1 Corinthiens 12 : 12-31). Néanmoins, nous devons toujours prendre en considération les directives du Seigneur ; les dispositions qu’Il prend pour le corps sont ce qu’il faut rechercher dans chaque cas, et non ce que les hommes peuvent combiner ou faire par orgueil en tant que prétendus enseignants du corps de Christ.

Chers frères, considérons bien la signification de cette déclaration hautement symbolique. Demandons-nous : (1) Ai-je, en obéissant à l’esprit et à l’exemple de Jésus, et au témoignage de la Parole de Dieu, renoncé à ma propre maîtrise personnelle, à ma propre volonté ? (2) Si je l’ai fait, à qui l’ai-je donnée ? à une grande dénomination, professant être le corps de Christ, ou à une petite dénomination, professant la même chose ? (3) Est-ce que je les considère comme ma tête, mes instructeurs, les guides de ma conscience, les dirigeants de mes énergies spirituelles ? Ou bien ai-je renoncé à me diriger personnellement et accepté pleinement la direction de Jésus-Christ, – en ignorant toute autre direction ou autorité contraire – pour être enseigné par le Seigneur, guidé par le Seigneur, utilisé par le Seigneur, et recevoir les expériences que sa sagesse infinie juge les meilleures pour moi ? (4) Et suis-je pleinement satisfait d’être ainsi un membre de son corps, coupé de tous les autres, et d’être utilisé selon sa volonté telle que je la trouve enregistrée dans sa Parole ? Ou suis-je, pour ainsi dire, un homme à deux têtes, cherchant à avancer dans la vie en reconnaissant la direction de Jésus, mais en ayant en même temps une autre tête ou volonté qui m’est propre – étant ainsi ce que l’Apôtre Jacques appelle « un homme irrésolu (à double pensée), inconstant dans toutes ses voies » (Jacques 1 : 8), essayant de suivre mes propres inclinations à certains moments, et les directives du Seigneur à d’autres moments, étant ainsi instable, inconstant, en tant que membre de son corps, et impropre à être utilisé par Lui, dans une condition à être finalement répudié si je ne suis pas entièrement décapité quant à ma propre volonté ? (5) Ou bien, pire encore, ai-je trois têtes, ou une tête en trois parties – une partie de ma propre tête, ou volonté, qui n’est pas entièrement coupée ; une partie de la tête ou volonté de Christ, partiellement attachée ; et une partie d’une tête sectaire, faite par l’homme – créant une confusion encore plus grande, qui me rend totalement incapable de comprendre et d’obéir à la pensée de l’Esprit ?

Chers bien-aimés, le temps est court, le grand prix que nous visons est proche, la « marque » ou la norme du caractère à atteindre est clairement placée devant nous, et les Écritures sont lumineuses avec des illustrations représentant la nécessité d’une entière consécration au Seigneur – nous montrant que cela signifie la mort à soi-même. Ne devons-nous pas veiller à ce que, par la grâce de Dieu, toute autre tête et autorité soit complètement coupée et rejetée, et que désormais, comme l’Apôtre l’a exprimé, « pour moi, vivre c’est Christ » – en tant que membre du corps de Christ, guidé par sa volonté telle qu’on la discerne dans sa Parole, sa providence et son exemple ? Il s’agit là d’une autre image de l’achèvement complet du caractère à l’image de notre Seigneur. N’a-t-Il pas pleinement abandonné sa propre direction, sa propre volonté, à la volonté du Père ? Il l’a fait assurément ; et comme cette consécration totale a été récompensée par le Père, nous avons l’assurance que notre entière consécration (et rien de moins que cela) sera pleinement récompensée par notre Seigneur et Chef dans le royaume.

WT1901 p2844