« DES  PORTES  DE  FER »  S’OUVRENT

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« Lorsqu’ils eurent passé la première garde, puis la seconde, ils arrivèrent à la porte de fer qui mène à la ville, et qui s’ouvrit d’elle-même devant eux. » ‒ Actes 12 : 10.

Pierre vécut là une merveilleuse aventure ! Ce grand apôtre, plein de zèle, intrépide, œuvrait par le Saint Esprit. Avant d’avoir reçu l’Esprit de Dieu, il était déjà plein de zèle et d’amour, mais quelque peu impétueux, parce qu’il agissait spontanément, de sa propre initiative, au lieu de s’en remettre avec confiance au Seigneur. Il fit de nombreuses expériences enrichissantes, qui nous servent de leçons, pour fortifier notre foi et pour notre formation comme membres de Christ.

Lorsque Jésus, à Gethsémané, s’avança face à la foule venue de Jérusalem pour Le faire prisonnier, Pierre tira son épée pour protéger le Seigneur de ses ennemis, et coupa l’oreille droite du serviteur du souverain sacrificateur. Il fut plutôt surpris lorsque Jésus guérit le blessé. On se demande s’il comprit vraiment ce que Jésus lui dit à ce moment-là : « Remets ton épée à sa place… Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges ? » – Matthieu 26 : 51-53 ; Luc 22 : 50, 51.

Pourquoi Jésus, le Messie, l’Oint de Dieu, ne fit-Il rien pour se libérer Lui-même ? Peu après, lorsqu’Il parut devant Pilate et qu’on Le trouva coupable de prétendre qu’Il était roi, le gouverneur romain s’étonna que Jésus ne s’opposât pas à lui. Il Lui demanda s’Il ne savait pas que son pouvoir sur Lui était décisif. Mais Jésus lui répondit : « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en haut. » – Jean 19 : 11.

L’assurance de Jésus et l’entière confiance qu’Il témoigna au Père céleste furent de merveilleux exemples pour les disciples et les Apôtres, ainsi que pour nous aujourd’hui. Il savait très bien que son Père, là-haut, pouvait Le délivrer immédiatement de tout mal. Pourtant, Il n’attendit pas cela. Il savait qu’Il devait mourir pour les péchés du monde. S’Il avait été préservé des souffrances et de la mort, sa venue en tant qu’homme n’aurait servi à rien. C’est pourquoi Il dit à Pierre : « Comment donc s’accompliraient les Écritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi ? » – Matthieu 26 : 54.

Peu de temps après que Jésus eut commencé son œuvre, les dirigeants religieux s’attaquèrent à Lui. Ils auraient voulu Le réduire au silence, mais Jésus le savait et les évitait. Il était si étroitement lié à son Père, qu’Il connaissait exactement sa volonté. Il ne s’exposait pas inconsidérément à un danger, s’il ne Lui était pas destiné. Mais Il n’esquiva pas non plus l’assaut de ses ennemis, lorsqu’Il comprit que son heure était venue. Il savait qu’on ne toucherait à aucun de ses cheveux, sans la permission du Père.

Il y avait, dans le Plan de Dieu, un temps déterminé où Jésus devait donner sa vie pour sauver le monde. Quand son heure fut venue, Jésus le sut. Avant d’aller à Jérusalem, pour partager la Pâque avec ses disciples, Il leur expliqua qu’Il y serait arrêté et mis à mort, selon la volonté de Dieu.

Douze légions d’anges étaient prêtes à Le protéger de tout danger. Elles étaient plus puissantes que toutes les légions romaines et Pilate aurait été impuissant face à elles. Mais comme Jésus connaissait sa mission, Il n’appela pas les anges à l’aide. Pour Lui, le seul chemin possible était celui de la mort.

Nous marchons sur ses traces

Ce qui paraissait étrange, voire horrible à Pierre, prit tout son sens plus tard. Grâce au Saint Esprit, il comprit que Jésus avait ouvert une voie, sur laquelle ses disciples avaient la possibilité de Le suivre et nous le comprenons aussi de nos jours. Nous avons conclu une alliance, pour marcher sur ses traces et pour être « crucifiés » avec Lui. Certains penseront : Quelle dure vérité ! Nous savons ce que cela signifiait pour Jésus de devoir être crucifié. Et nous utilisons ces termes sans crainte pour nous. Est-ce que nous portons vraiment une lourde croix ? Nos souffrances sont-elles plus ou moins les mêmes que celles du Seigneur ? Certes, nous avons des épreuves, certaines plus dures que d’autres, suivant notre force du moment ; car personne n’est éprouvé au-delà de ce qu’il peut supporter. Nous devons tous apprendre à porter notre croix, comme Jésus.

Dieu nous a souvent promis qu’Il peut nous protéger du malheur. « Celui qui demeure sous l’abri du Très-Haut repose à l’ombre du Tout-Puissant », dit David en Psaume 91 : 1. Aujourd’hui, comme autrefois, des légions d’anges sont prêtes à ôter chaque pierre du chemin des fidèles enfants de Dieu.

Mais à l’instar de Jésus, il n’est pas sage que nous tentions d’esquiver les épreuves. Nous devons apprendre à accorder notre confiance à Dieu et à nous soumettre à sa volonté. Jésus pria aussi son Père : « …s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi » (Matthieu 26 : 39). Comme nous Le comprenons ! Mais avant tout, Il souhaitait faire la volonté de son Père. C’était le plus important pour Lui, et cela Lui permettait d’ajouter : « Mon Père, s’il n’est pas possible que cette coupe s’éloigne de moi sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! » (v. 42). Malgré nos angoisses, notre vœu devrait également être de faire la volonté de Dieu, de souffrir, s’Il le juge nécessaire. En faisant confiance à sa puissance et à son amour, nous devrions être convaincus dans nos épreuves, qu’Il nous accordera, en définitive, de riches bénédictions.

La volonté de Dieu concernant Pierre

Pierre fut libéré de prison et ainsi protégé de la mort par la merveilleuse intervention de Dieu. Il envoya un ange pour le sauver. Mais ne pensons pas, qu’autrefois Dieu protégeait tous les disciples de Jésus. Il agissait et agit encore individuellement avec chaque consacré, selon ses besoins, et pour le bien de tout le peuple de Dieu. Pierre devait être fortifié par cette expérience pour la grande mission qui l’attendait.

Au début du chapitre, nous lisons : « Vers le même temps, le roi Hérode se mit à maltraiter quelques membres de l’Église, et il fit mourir par l’épée Jacques, frère de Jean » (Actes 12 : 1, 2). Aucun ange n’empêcha ce meurtre, bien que Jacques ait accompli fidèlement son pèlerinage ; il fut un exemple pour ses compagnons, car il mourut en martyr.

Nous lisons que pour plaire aux Juifs, Hérode fit emprisonner Pierre sous bonne garde. C’était pendant les jours des pains sans levain et il savait que les Juifs salueraient la condamnation et la mise à mort publique de Pierre. (v. 3-5).

Durant ce temps, l’assemblée passait ses journées à prier pour lui. Le Seigneur Jésus pria à Gethsémané pour que la coupe s’éloignât de Lui, si telle était la volonté de Dieu, et les frères savaient que Dieu ne pouvait accéder à ce souhait. Ils avaient aussi prié pour Jacques et pourtant il fut exécuté. Mais ils ne perdaient pas la foi. Ils priaient pour Pierre. C’était sans doute la volonté de Dieu qu’il meure comme son Maître ; Jésus avait annoncé cela (voir Jean 21 : 18, 19). Mais, il y avait pour Pierre, comme pour Jésus et pour ses disciples, un temps pour faire des expériences et un temps pour mourir. Son heure n’était pas encore venue.

Il était en prison, « et l’Église ne cessait d’adresser pour lui des prières à Dieu ». Rappelons-nous que l’apôtre Pierre se trouvait en prison, sévèrement gardé. Dans la maison de Marie – la mère de Marc – les frères et sœurs priaient tous pour lui. Ils risquaient d’être arrêtés à tout instant, mais ils restaient ensemble, en prière.

Pendant ce temps, Pierre, enchaîné entre deux soldats, s’était endormi. Quel exemple de foi ! Il avait non seulement deux gardes à ses côtés, mais il était enchainé à eux. La sentence de mort devait être prononcée contre lui, et il dormait ! Il avait une telle confiance en Dieu, qu’il pouvait tout Lui abandonner. Il était convaincu que tout ce qui lui arrivait était toujours pour son bien.

Ce même Pierre, qui autrefois était si révolté quand Jésus fut arrêté et qui sortit son épée pour Le défendre, était maintenant apaisé. Il avait appris la foi et la confiance, et dormait, même en étant en danger de mort. Cela nous rappelle l’humilité de David. Alors que ses ennemis le poursuivaient, il écrivit : « O Éternel, que mes ennemis sont nombreux ! Quelle multitude se lève contre moi ! Combien qui disent à mon sujet : plus de salut pour lui auprès de Dieu. – Mais toi, ô Éternel ! Tu es mon bouclier, tu es ma gloire et tu relèves ma tête. De ma voix je crie à l’Éternel et il me répond de sa montagne sainte. Je me couche et je m’endors ; je me réveille car l’Éternel est mon soutien. » – Psaume 3 : 2-6.

C’est aussi ce que ressentait Pierre. Le Seigneur était son bouclier et son sauveur. C’est ainsi qu’il pouvait dormir. Un ange du Seigneur apparut « en le frappant au côté, en disant : lève-toi promptement ! » – Actes 12 : 7.

Quel épisode surprenant ! Quand Pierre se coucha, il pensait qu’il serait réveillé bruyamment au matin par les serviteurs d’Hérode, et mené rapidement au supplice. Or, un miracle venait d’avoir lieu. Dieu s’occupait de lui. Les chaînes se délièrent et tombèrent au sol. L’ange l’invita à se lever, à mettre ses sandales et sa ceinture, et à le suivre. Il s’exécuta sans hésiter. (v. 8 et 9). Il croyait rêver ou avoir une vision. Il devait quitter la prison, mais comment ? Bien sûr, il n’était plus enchaîné, mais des portes fermées et gardées le séparaient du dehors. Il ne comprenait pas. Il suivit l’ange comme un somnambule. Tout cela allait si vite, il était dépassé par les évènements. Mais il fit tout ce qu’on lui ordonna.

Il y a une leçon à tirer de cette histoire. Lorsque les difficultés nous cernent ou que nous sommes dans les épreuves, Dieu nous envoie aussi un ange pour nous en sortir. « Des anges serviables » nous entourent, qui nous aident et nous guident. Nous sommes heureux, si nous les suivons, au lieu de suivre notre propre chemin dans la crainte et le doute. Le Père fait en sorte que nous soyons conduits sur le seul bon chemin.

Les anges ne nous sont pas visibles et ils ne nous parlent pas, mais ils supervisent toutes nos affaires et contrôlent le cours de notre vie. On parle souvent de la « Providence » (de Dieu). Sommes-nous conscients que des esprits serviables accomplissent la volonté du Père dans toutes les phases de notre vie et qu’ils sont bienveillants à nos côtés ? Il nous arrive de porter de lourds fardeaux et de ressentir de cuisantes oppositions sur le chemin sur lequel ils nous conduisent. Mais si nous leur obéissons de bon cœur, ils nous aideront à traverser toutes les tribulations et nous amèneront vers la victoire finale et la gloire éternelle.

« D’elle-même »

Pierre et l’ange passèrent la première, puis la seconde garde. Rien ne s’était mis en travers de leur route. D’ailleurs, qui ou quoi pourrait faire obstacle à un ange ? Ils arrivèrent donc à la porte de fer qui donnait sur la rue. Seule cette porte séparait Pierre de la liberté, mais elle était solidement verrouillée. On ne sait pas si Pierre se rendait bien compte de la situation. Nous lisons seulement que la porte s’ouvrit « d’elle-même ». A notre époque, hautement technologique, les portes et portails s’ouvrent au moyen d’un « œil électronique ». Lorsqu’on coupe le circuit magnétique, on déclenche un dispositif qui ouvre les portes « d’elles-mêmes », avec un mécanisme électrique.

Il n’y avait pas de tels moyens techniques dans les prisons romaines. Mais Dieu avait donné le pouvoir d’ouvrir la porte en fer à son ange et la porte s’ouvrit « d’elle-même ». La puissance divine libéra le serviteur fidèle du Seigneur pour qu’il puisse poursuivre son ministère auprès du peuple de Dieu.

Pierre et l’ange passèrent la porte vers la liberté, puis l’ange disparut (v.10). Pierre connaissait le chemin pour rejoindre la maison de Marie, où il pensait retrouver ses amis et les frères et sœurs. Il n’avait plus besoin de l’aide de l’ange. Retenons que Dieu n’intervient qu’en cas de nécessité. Autrement, il nous laisse décider de la bonne direction à prendre, d’après sa Parole. Avec sagesse, Il donne à l’homme ce dont il a besoin sur le moment. Les Israélites recevaient la manne pour une journée, et n’en recevaient pour deux jours que la veille du sabbat. Jésus nous a appris à prier pour le pain de chaque jour. Il ne nous a pas été promis pour toute une année. Nous ne devons donc pas faire de projets, en toutes choses, ni nous faire de soucis, car « à chaque jour suffit sa peine » – Matthieu 6 : 34.

Pierre avait reçu, de façon merveilleuse, l’aide de l’ange au bon moment. Puis, dans la rue, il réalisa enfin ce qui lui était arrivé. Le Seigneur lui avait réellement envoyé un ange, si visible, si palpable, qui l’avait libéré. Il s’empressa d’aller chez Marie, où de nombreux frères et sœurs s’assemblaient.

Il frappa à la porte, une servante l’entendit et reconnut sa voix. Emportée par la joie, elle oublia de lui ouvrir, et courut annoncer que Pierre était là. Ils ne la crurent pas et lui dirent : « Tu es folle » (v. 12-15). Ils ne manquaient certainement pas de foi et savaient que Dieu pouvait exaucer leurs prières. Mais ils avaient aussi appris que des frères avaient été exécutés sur l’ordre d’Hérode. Cela leur parut tout à fait invraisemblable que Pierre, si étroitement surveillé, ait pu s’échapper de la prison. Ils pensaient que c’était impossible, à moins que le Seigneur ne lui ait envoyé un ange. Fermes dans leur souhait, ils avaient prié pour revoir Pierre. Mais ils avaient sans doute prié, avant tout, pour qu’il ait la force de traverser cette dure épreuve, – force qui lui fut certainement donnée, sinon comment aurait-il pu dormir ? Maintenant, leur vœu  de le revoir vivant était exaucé. Enfin, ils saisissaient la chose et lui ouvrirent la porte.

Pierre leur raconta sa merveilleuse libération, puis les quitta pour se rendre à un autre endroit. Son service pour le Seigneur n’était pas achevé, il devait continuer à paître « les brebis », comme le lui avait recommandé Jésus. Il devait fidèlement fortifier les frères ; c’était son privilège et sa mission.

Nos « portes de fer »

Nous voyons dans l’expérience de Pierre, comme dans les évènements de la vie de Jésus et des Apôtres, que Dieu intervint de façon extraordinaire. Nous aurions vraiment aimé assister à l’un de ces évènements. Mais dans notre vie aussi, il y a de merveilleux instants. Par moment, nous n’avons pas l’impression d’avoir un ange à nos côtés, et cependant la puissance de Dieu nous guide, et sa bienveillance et son amour sont toujours avec nous.

Chacun de nous a eu des occasions de le constater. Imaginons ce que nous serions sans aide. Le Seigneur, qui nous a aidés jusque-là, veille toujours avec bonté sur nous et supervise chaque détail de notre vie quotidienne. Si nous nous en souvenons, nous gagnerons en confiance et nous affronterons mieux les prochaines épreuves de foi.

Nous avons tous des portes de fer symboliques à vaincre lorsque nous sommes dans des situations difficiles. Si nous nous laissons guider par le Seigneur et si nous Lui faisons entièrement confiance, alors nos portes de fer s’ouvrent d’elles-mêmes et nous échappons au danger, ou bien nous sommes libérés des difficultés. N’essayons pas de nous sortir seuls de cette situation, car nous ne pouvons éviter l’épreuve que le Seigneur, dans sa sagesse, a jugée à propos de nous donner. En même temps que l’épreuve, notre Père céleste a prévu sa solution. Faisons-Lui confiance et remettons-nous à Lui.

« En un lieu de délices »

La prophétie suivante s’applique à Jésus : « Ma part me revient en un lieu de délices ; c’est un héritage magnifique pour moi. » (Psaume 16 : 6 – version Colombe) – [Darby : « les cordeaux (pour mesurer les parts) sont tombés pour moi »]. Il devait suivre une certaine ligne de conduite (symbolisée par les cordeaux) et rester dans les limites déterminées par la volonté du Père céleste.

Il en est de nous comme de Pierre. Nous ne cheminons pas avec la grande masse des gens sur le chemin descendant de la destruction. Nous avons choisi le chemin étroit et ascendant. Restons-y, ne suivons pas le courant général, car notre but plus élevé exige plus d’efforts. Des barrières sont dressées le long de notre chemin, des cordeaux y sont posés, des mesures données.

Pierre eut raison de se soumettre à la volonté du Père céleste, d’attendre et de suivre l’ange. Rappelons-nous de cela et agissons de même. On peut comparer le passage devant les deux gardes puis la sortie par la porte de fer au chemin étroit sur lequel nous avançons, nous efforçant de ne dévier ni à gauche, ni à droite, pour suivre Dieu, notre guide.

Ainsi, nous serons délivrés de tous nos ennuis. Les cordeaux sont tombés « en un lieu de délices » pour Jésus, il en est de même pour nous. Son désir était de faire la volonté de son Père. Bien qu’Il ait prié pour que la coupe s’éloignât de Lui si possible, il Lui était plus important de mener à son terme le projet de son Père. Il devrait en être ainsi pour nous. Quand nous nous consacrons, nous promettons solennellement de vivre selon la volonté de Dieu. Nous trouvons dans sa Parole les directives pour mener une vie qui soit en accord avec elle. Nous y trouvons aussi des promesses pour nous encourager dans les difficultés. Nous savons que les anges de Dieu sont toujours à nos côtés et ne sont jamais source d’angoisse.

Mais n’avons-nous jamais de craintes ? N’avons-nous aucun souci, aucun doute ? Souvent, nous sommes face à des problèmes qui s’élèvent devant nous comme de hauts murs, qui nous paraissent comme des portes de fer, et nous nous demandons comment les vaincre. Il peut s’agir de situations qui nous paraissent sans importance par après, ou au contraire de véritables épreuves. Dans tous les cas, essayons de suivre notre « ange », plutôt que de choisir un moyen qui nous semble, sur le moment, meilleur que celui du Seigneur. Même si le danger nous paraît immense, la situation critique, soyons sûrs que notre porte de fer s’ouvrira « d’elle-même ».

Si nous portons attention à chaque détail de notre vie, nous constaterons que de nombreuses portes de fer s’ouvrent devant nous. Le Chrétien devrait chaque soir passer en revue sa journée, et méditer chaque matin ; il aurait alors suffisamment de raisons pour louer l’Éternel, pour l’amour et la sagesse avec lesquels Il dirige toutes choses.

Dans le cas de Pierre, la porte de fer était une barrière entre lui et la liberté ; plus important encore, elle le séparait des frères qu’il devait servir. Nous connaissons tous ce genre de porte de fer. Aucun disciple de Jésus n’est satisfait s’il ne peut travailler au service du Seigneur. Il existe toutes sortes d’empêchements à cela. Parfois, on essaie de contourner la porte de fer ou de la franchir d’une manière ou d’une autre, en croyant que ce serait formidable de travailler pour le Seigneur, en gagnant la liberté comme Pierre. Mais rappelons-nous que c’est la volonté du Seigneur, si les choses n’avancent pas.

Rappelons-nous également que la possibilité d’un service particulier peut se trouver justement dans cette situation, apparemment gênante. Paul, par exemple, est resté longtemps derrière « la porte de fer », pendant le long voyage sous surveillance, depuis sa capture à Jérusalem, jusqu’à son incarcération à Rome. L’ange du Seigneur ne le délivra pas tout de suite, comme Pierre, et il lui fut donc impossible de servir.

Pourtant, il trouva des occasions. Il témoigna devant des princes et des dirigeants. Il parla de la vérité à ses gardiens et aux soldats. Il écrivit aux frères et sœurs depuis Rome, pour les consoler et les fortifier. S’il avait pu voyager, ces lettres n’auraient sans doute jamais été écrites. Ce sont elles précisément, riches d’enseignements, qui ont apporté aide et encouragement aux frères et sœurs, durant tout l’âge de l’Évangile, jusqu’à nos jours au vingt-et-unième siècle. Peut-être aurait-il voulu prêcher, enseigner et aider les frères directement. Mais grâce à ses lettres, il a servi un plus grand nombre de frères et de sœurs. Nous aussi, laissons au Seigneur les circonstances dans lesquelles il nous apparaît impossible de servir, qu’elles soient personnelles, ou en raison d’une maladie, d’un manque d’occasion ou de toute autre cause.

C’est ce que fit Pierre. Il était si confiant qu’il dormait enchaîné entre deux gardes. Nous aussi, nous pouvons « dormir », c’est-à-dire rester en paix, même si nous nous sentons entravés. Il aurait été inutile, pour Pierre, de rester éveillé cette nuit-là, de se révolter contre ses chaînes ou de méditer sur la manière de vaincre cette porte de fer.

Lorsque Paul et Silas étaient en prison à Philippes, ils chantèrent des cantiques. Ils n’avaient aucune crainte, mais louaient le Seigneur. Et Il les délivra. En outre, ils eurent la preuve de l’utilité de leur emprisonnement : leur geôlier accueillit la Vérité. Ayons donc foi en Dieu et réjouissons-nous en Lui, quel que soit le côté de la porte de fer où tombe le cordeau.

Si nous souffrons d’une maladie qui nous empêche d’avancer sur le chemin étroit, nous luttons peut-être de toutes nos forces pour guérir. Il n’est pas déraisonnable de nous préoccuper de notre santé, mais il est inutile de faire des efforts acharnés, car nous savons que le Seigneur peut nous délivrer de la souffrance, s’Il juge que c’est le bon moment. Il sait ce qui est bon pour nous, pour la Nouvelle Création. Apprenons, grâce à nos expériences, à faire confiance à sa sagesse. Nous sommes heureux quand nous avons compris cela et que nous ne cherchons plus à ouvrir nos portes de fer avec nos propres forces.

Pour Pierre ce fut une expérience unique lorsque la porte s’ouvrit « d’elle-même ». La même chose peut arriver dans la vie de chacun de nous. Que le Seigneur nous ouvre la porte ou la maintienne fermée, soumettons-nous à sa volonté, ne soyons pas mécontents, craintifs ou incrédules. Si quelque chose nous empêche d’être actifs pour le Seigneur, ne repoussons pas l’obstacle avec violence, mais attendons que le Seigneur nous ouvre la voie. Autrement, comment pourrions-nous savoir si nous Le servons selon sa volonté ? Il sait qui est le mieux adapté à tel ou tel service, qui est dans la meilleure disposition d’esprit. Réfléchissons aux conséquences, si nous nous attribuions de force une mission qui nous rendrait orgueilleux par manque de maturité en Christ. L’Éternel a les orgueilleux en horreur. Attendons que le Seigneur décide de nous accorder une mission.

Il y a aussi une porte de fer qui sépare les disciples du Seigneur de la glorieuse liberté des Fils de Dieu. De ce côté de la porte (symbolisée par le voile du Très-Saint dans le tabernacle), nous sommes tous contrariés par la chair et les vicissitudes de la vie qui nous empêchent de faire ce que nous souhaiterions. Mais au temps fixé par le Seigneur, cette porte s’ouvrira aussi d’elle-même, alors, nous serons réellement libres et nous entrerons dans la joie éternelle en présence de Dieu.

TA  Juillet-Août 2005

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