DISCOURS DE FRERE RUSSELL A PARIS

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LE 31 OCTOBRE 1913

“Il est attentif à la prière du misérable, il ne dédaigne pas sa prière. Que cela soit écrit pour la génération future, et que le peuple qui sera créé célèbre l’Eternel”.

Psaume 102 :18-20

C’est une prophétie destinée à une génération future, c’est pour un peuple qui n’est pas encore créé présentement. Ces paroles ne pouvaient pas être comprises par les gens qui existaient au temps du psalmiste ; ce temps n’était pas encore venu pour Dieu d’accomplir son plan. A nous, il a donné la clé pour comprendre ces choses. C’est Dieu qui nous a donné cette clé dans ses compassions. Il a regardé du haut de son sanctuaire ; des cieux. Dieu a regardé jusqu’à nous, entendant les soupirs des prisonniers et délivrant la famille humaine de la prison de la mort.

L’apôtre Paul dit que nous avons tous été vendus au péché, que nous sommes tous des esclaves du péché et de la mort adamique, enfants de colère. Nous sommes tous entachés de péché, moralement et physiquement.

L’apôtre dit : “Je ne fais pas le bien que je voudrais faire, mais je fais le mal que je ne voudrais pas faire”.

Nos pensées cependant sont libres. Mais comment faire ? Nous ne pouvons le dire. Les membres de la famille humaine aimeraient faire le bien, mais ils en sont empêchés par diverses circonstances qui se trouvent au dedans d’eux-mêmes et dans leur entourage. Cet esclavage pèse sur la famille humaine.

Nous pensons faire quelque chose de bien, mais nous ne faisons pas les choses que nous voudrions faire ; nous aimerions être en bonne santé, mais nous ne trouvons pas de remède à notre maladie ; nous voudrions redresser notre cœur, mais nous n’y arrivons pas et ainsi nous sommes des esclaves et des prisonniers depuis six mille ans. Rien ne peut nous délivrer des liens du péché et de la mort ; nous sommes tous liés dans cette grande prison : “’Par un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché la mort. . . ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché”.– Romains 5:12.

La Bible nous dit que nous soupirons dans cet état d’esclavage ; elle nous dit aussi que toute la création soupire après la révélation des fils de Dieu. Telle est l’histoire qui nous est parvenue par nos ancêtres depuis la création.

Si les credo nous ont enseigné que, lorsque nous descendons dans cette grande prison, nous allons dans un enfer de feu et de tourments, nous ne sommes pas étonnés que nos cœurs se soient détournés de Dieu. L’apôtre dit que nos pensées n’ont pas recherché Dieu ; ne nous étonnons donc pas que les hommes ne craignent pas Dieu ; ils ont déjà bien assez d’avoir des faiblesses, des souffrances ; ce serait épouvantable qu’après toutes ces choses ils aillent dans les tourments. Le témoignage de la Bible est bien différent ! Au lieu de penser que Dieu nous regarde pour nous jeter dans l’enfer, nous constatons, au contraire, qu’il nous voit avec sympathie. Il désire entendre les cris de souffrance des prisonniers pour sympathiser avec eux et sauver ceux qui sont destinés à la mort.

Chers amis, nous allons voir que l’immense bonté de notre Dieu a pris des dispositions parfaites, non seulement pour la délivrance du petit troupeau, l’Église, mais aussi pour tout le monde. Nous commençons à comprendre les sentiments de la prière de l’apôtre : “Que les yeux de votre cœur soient ouverts pour que vous sachiez l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu’il réserve aux saints et quelle est envers nous qui croyons l’infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force”.- Eph. 1 :17-19.

Voilà un amour qui dépasse toute notre compréhension, voilà une merveilleuse description de notre Dieu ! Nous commençons à apprendre combien il est aimable et bon. Le monde ne le comprend pas parce qu’il est éloigné de lui par le péché et parce qu’il en a été détourné par les fausses doctrines.

Nous comprenons la première chose nécessaire, la rédemption. Dieu a donné son Fils bien-aimé pour qu’il soit notre Rédempteur. Personne ne peut donner une rançon pour son frère (PS.49 : 8), parce que tous sont sous la condamnation du péché et de la mort, voilà pourquoi Dieu a envoyé son Fils Jésus. Il n’y a pas de vie future sans son Fils. La condamnation était une condamnation à mort ; l’état mourant était notre état physique, moral et intellectuel. C’est alors que “Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle”. Nous voyons maintenant toute la force de ce mot “périr” ; nous savons qu’il ne signifie pas les tourments, mais “la destruction”. C’est pour cela que Dieu a donné son Fils unique, afin que nous ne périssions pas comme les bêtes. La sentence nous rejetait comme les bêtes et il n’y a pas moyen de nous en sortir. Les choses seraient ainsi, si Dieu n’avait pas envoyé un Sauveur pour nous sauver.

Le travail de ce Sauveur a commencé, seulement commencé. Il commença quand Jésus-Christ mourut pour nos péchés. La mort de Jésus n’a pas encore eu d’application complète pour la société. Le pardon pour les péchés sera manifesté quand il appliquera la rançon pour le monde. Jusqu’ici, le sacrifice de Jésus est pour nous et non pour le monde. Le monde n’a pas maintenant d’avocat, tandis que “nous”, nous avons un avocat. Voyons maintenant pourquoi et comment nous avons accès à cet avocat ?

Il s’est offert à tous ceux qui ont le désir d’être défendus par Lui ; le monde ne veut pas aller à Lui, mais nous, nous sommes contents qu’il accepte de défendre notre cause ; c’est ainsi que l’œuvre commence pour nous. Nous avons le pardon de nos péchés quand nous acceptons Christ, pas quand nous croyons seulement que Jésus est notre Sauveur. Pour illustrer notre pensée, supposons qu’il s’agit d’un tribunal terrestre : si nous avons quelque chose à présenter au tribunal nous n’y avons pas accès sans nous munir d’un avocat. Nous recherchons donc un avocat. L’un nous dit qu’il ne lui est pas possible de paraître à la barre pour nous, un autre ne veut pas le faire, enfin nous en rencontrons un qui accepte de prendre notre défense. Nous lui demandons combien cela coûte, il nous donne les conditions, alors c’est à nous d’accepter, si nous avons le désir d’être représentés par lui. Notre Avocat est toujours désireux de prendre notre cause en mains devant le tribunal céleste ; si nous voulons de lui, nous n’avons qu’à lui demander ses conditions. Il est prêt à nous représenter devant le Juge céleste ; il nous répond alors : “Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à soi-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive”. Il prendra notre cause en mains si nous acceptons ses conditions, la chose dépend donc de nous. Ce n’est pas au monde qu’il s’adresse ; pour lui, de telles conditions sont trop dures, personne ne veut renoncer à lui-même. Si nous disons à notre avocat : “Je ne puis me soumettre aux épreuves”. II nous répond : “Mon ami, je ne te représente pas sans que tu acceptes les conditions que je te propose. Comme il t’est impossible de t’approcher seul du grand Juge, il faudra que tu restes de côté ; toutefois, ne crains pas, le grand Juge ne te condamnera pas aux tourments éternels pour cela, mais tu ne pourras pas accéder dans son règne maintenant.

Quelle différence y a-t-il donc entre cette occasion et l’autre ? Oh ! Une grande différence !

Toute l’humanité sortira du tombeau, de la mort. Il y aura alors, un chemin tout à fait différent de celui d’aujourd’hui ; ceux qui marcheront étant dans ces conditions auront part à la liberté, à la gloire des enfants de Dieu dans le Royaume des cieux qui doit apporter des bénédictions à toute l’humanité : voilà la différence.

Dieu a fait le nécessaire pour sauver toute l’humanité, mais il n’a pas encore agi avec elle ; à présent il n’a affaire qu’avec le petit troupeau, la classe de l’Église. Plus tard, tous ceux du monde qui le voudront pourront sortir du péché et de la mort. St. Paul dit en Romains 8 : 19 à 23 que toute la création soupire et gémit après cette délivrance. Il divise la création en deux classes : le monde et l’Église, “eux” et “nous”. Nous qui avons les prémices de l’Esprit “nous gémissons en nous-mêmes”, nous avons ces gémissements en nous. Nous sommes dans cette attente d’entrer dans le Royaume des cieux. L’apôtre continue en disant que toute la création sera affranchie, mais l’Église d’abord doit avoir part à la première résurrection, celle du monde aura lieu plus tard. Le monde doit être délivré et rétabli dans les glorieuses libertés perdues, cela après la manifestation des fils de Dieu.

Les fils de Dieu peuvent être de condition modeste au milieu des hommes, cela n’est que momentané ; c’est l’Église qui est les fils de Dieu et les paroles de l’apôtre Jean sont pour eux (1 Jean 3 : 2) : “Bien-aimés, nous sommes maintenant fils de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté, . . . nous serons semblables à Lui parce que nous le verrons tel qu’il est”. Ainsi, notre résurrection est une résurrection semblable à celle de notre Sauveur.

La création terrestre n’est plus de la parenté de Dieu — Adam était un fils de Dieu, les Écritures nous l’enseignent, mais après le premier péché commis, il ne fut plus appelé fils de Dieu et sa postérité ne fut plus appelée fils de Dieu jusqu’à Jésus, depuis lors, ceux qui sont appelés à sortir du monde sont appelés à être ses cohéritiers.

L’apôtre nous enseigne clairement que la création doit être délivrée de la condamnation du péché et de la mort (Romains 8 : 21) et dans notre texte, nous avons lu que Dieu regarde sur la terre avec sympathie les prisonniers pour lesquels il a en réserve de grandes bénédictions. L’apôtre nous enseigne que cette œuvre de Dieu a commencé à la mort de Jésus et qu’elle sera bientôt complétée. La création aura mille années pour se réjouir. Comme il est écrit que la création sera délivrée du péché et de la mort, nous comprenons que ce sera une délivrance graduelle ; pendant mille ans, toute influence sera bonne et aidera les humains à sortir de la mort et de leurs imperfections. Celui qui le voudra sera aidé à en sortir. Quant à celui qui ne le voudra pas, sa corruption sera manifestée au moral, au physique et au mental. La délivrance de cet état ramènera l’humanité à l’état d’Adam avant la chute, tous seront de nouveau des “fils de Dieu”. Dieu emploiera la force, pendant ces mille ans, il faudra subir un examen individuel et il ne faut pas oublier que les rebelles à la justice seront détruits dans la seconde mort. Ceux qui auront aimé la justice seront appelés “fils de Dieu”. En d’autres termes, ceux qui aiment le péché ne sont pas de Dieu, car ceux qui aiment Dieu aiment la justice. Nous voyons donc que les résultats seront comme le dit l’apôtre (Apocalypse 4 : 13) : “Toutes créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sur la mer et tout ce qui s’y trouve je les entendis qui disaient : A Celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire et la force aux siècles des siècles. Amen !”.

L’allégresse remplira les cœurs et sortira des bouches de ceux qui auront accepté les conditions de la nouvelle alliance et aimé la justice et tous ceux qui s’y seront opposés seront détruits. Le plan de Dieu sera alors réalisé.

Revenons maintenant à l’Église. Il nous faut d’abord comprendre que son salut est dans la première résurrection. Le salaire du péché c’est la mort et tous les gémissements qui l’accompagnent. La résurrection n’est pas seulement le fait d’être réveillé de la mort ; c’est plus que cela, c’est l’état de l’être placé plus haut, plus haut avec Christ. Où commence cette résurrection ? Elle a commencé à la résurrection de Jésus, mais celle des membres de l’Église commença à la Pentecôte. Les cinq cents frères avaient déjà accepté les conditions du Seigneur, mais Dieu ne les avait pas encore acceptés — Jésus leur avait dit : “Le Père lui-même vous aime” – ils avaient la compréhension que leurs péchés seraient pardonnes, mais réellement ils n’étaient pas pardonnées, car ils ne le furent qu’au Calvaire par la mort de Jésus. Il monta en haut et là. II déposa devant le Père le prix de la rançon. A aucun moment avant que ce prix fût présenté, apôtres et disciples ne pouvaient être acceptés du Père, parce qu’ils étaient imparfaits, mais aussitôt que Jésus eut déposé le prix pour eux, ils furent acceptés en Jésus-Christ, son sacrifice n’étant accepté qu’à ce moment-là ; ils furent engendrés par le saint Esprit de Dieu, regardés comme morts selon la chair et engendrés comme créatures nouvelles, possédant une créature double.

La nouvelle créature est au-dedans ce nous-mêmes et la vieille créature en dehors, c’est la chair. L’apôtre nous enseigne que nous portons le trésor de notre nouvelle créature dans des vases terrestres. Il nous enseigne que la vieille nature, consacrée jusqu’à la mort, doit mourir journellement et qu’en même temps, la nouvelle doit se développer toujours, de plus en plus ; elle doit croître en toutes choses en Christ, dans la voie de la consécration et de l’amour. C’est ainsi que la nouvelle créature est rendue parfaite. Nous comprenons maintenant le commencement de la nouvelle créature qui se développe graduellement, de jour en jour. L’apôtre nous dit que nous sommes ressuscites en “Lui” (Christ) et que cette progression de la résurrection s’accentue en raison inverse de la mortification de la vieille nature et ne se fait pas chez les chrétiens nominaux, mais seulement chez les nouvelles créatures pour qui toutes choses anciennes sont passées et toutes choses sont devenues “nouvelles”. Elles ne sont pas transformées dans leur corps, mais par le renouvellement de leur entendement. Ces nouvelles créatures doivent mettre de côté toutes les choses mondaines, tout ce qui concerne le péché et le monde, c’est-à-dire les œuvres de la chair, pour se revêtir des qualités de l’esprit, comme l’apôtre nous l’enseigne aux Galates chapitre 5. Nous devons croître et pour cela, nous sommes exhortés à nous revêtir des fruits de l’Esprit : “l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la douceur, la fidélité, la tempérance”. — Galates 5 : 22, 23.

Je voudrais bien faire ressortir que cette œuvre se fait dans les membres de l’Église, la nouvelle création. Il en est pour vous comme pour moi, notre résurrection est commencée. Nous avons abandonné le péché et le monde, nous ne pouvons pas y retourner. Comme nouvelle création, nous avons des épreuves spirituelles sur le degré spirituel et nous ne pouvons pas retourner pour être parfaits en la chair, c’est en esprit que nous devons l’être et c’est ce qui constitue, pour l’Église, l’épreuve (le jugement) de sa vie spirituelle qui n’est pas pour le monde.

Si nous comprenons bien cette pensée, nous sommes sur une base importante.

Sommes-nous assez forts pour obtenir cette parfaite résurrection ?

Il faut que nous soyons déjà assez parfaits pour arriver au but de cette résurrection. Je comprends alors que nous tous qui comprenons l’importance de ce fait nous devons faire tous nos efforts pour croître dans la connaissance et les fruits de l’Esprit, car il nous faut obtenir une certaine perfection de caractère, il est écrit : “Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection. La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux” (Apocalypse 20 : 6). Il n’y aura dans cette résurrection que ceux qui seront appelés bienheureux.

Examinons maintenant comment nous avons pu avoir accès à ce degré ?

Si nous n’avons pas encore obtenu ces qualités de sainteté, nous n’avons pas encore atteint le but. Les Écritures nous disent qu’il y aura une quantité de chrétiens qui ne seront pas prêts pour le Royaume, li est donc intéressant pour nous de savoir ce qu’il adviendra de nous si nous ne sommes pas préparés. Nous trouvons les indications à ce sujet dans les saintes Écritures. Nous y voyons la grande multitude de ceux qui ne sont pas prépares, qui ne sont pas très forts dans le Seigneur, qui sont plutôt faibles ; ils sont encore dans les liens, alors qu’ils auraient dû être plus courageux pour avoir part à la première résurrection. “Bienheureux et saints ceux qui ont part à cette résurrection !” ceux-là sont le petit troupeau, c’est l’Épouse. La grande multitude n’a pas développé son caractère pour entrer dans cette classe privilégiée.

Il y a deux classes dans la grande multitude de ceux qui n’ont pas développé leur caractère.

Quelques-uns se retirent pour se perdre, il me semble que ce sont quelques-uns qui, ayant été engendrés, se sont vite fatigués et retournent en arrière pour suivre le chemin du péché, ou, comme l’apôtre Pierre le dit : “Ils retournent comme la truie qui après s’être lavée se vautre à nouveau dans la boue”. Espérons, mes chers amis, que personne parmi nous ne fait partie de cette classe. Cela peut nous étonner que quelques-uns retourneront en arrière, cependant, à ce que nous savons, il y aura une telle classe.

Il y a encore une autre classe, qui aime la justice mais n’est pas assez forte, pas assez zélée, qui ne sert pas le Seigneur de tout son cœur ; la Bible nous dit de cette classe, qu’elle doit passer par un temps de détresse et de souffrances non pas comme punition, mais plutôt comme une occasion de se purifier. Nous pensons que cette détresse devra suffire pour épurer ces chrétiens- là, pour qu’ils apprennent la justice, pour qu’ils apprennent la fidélité à Dieu ; ils doivent être forcés dans cette condition, mais ce n’est pas ce que Dieu veut, nous remarquerons que cette classe n’a pas le même esprit que Jésus dont la devise est : “Mon désir est de faire ta volonté ô Dieu !”.

Si notre désir est celui-là (et c’est le seul que nous devrions avoir), celui de faire la volonté de Dieu, nous l’aurons constamment devant nous et tous les matins, regardant à lui, nous répéterons les paroles du Psalmiste, PS. 116 : 12 à 14 : “Que te rendrai-je, ô Eternel ; tous tes bienfaits sont sur moi ! J’élèverai la coupe de délivrances et j’invoquerai le nom de l’Eternel – J’accomplirai mes vœux envers l’Eternel en présence de tout son peuple”. Que nous puissions dire avec l’Apôtre Paul : Je me réjouis (même dans les souffrances) de participer aux souffrances du Seigneur, afin de devenir cohéritiers de Jésus dans le Royaume.

Voyons maintenant une autre partie de notre sujet : le danger qu’il y a pour nous de nous laisser décourager. Nous devons être maîtres de notre chair, sinon nous sommes en danger d’être découragés. La nouvelle créature doit vaincre la chair dans son épreuve (jugement). Le Seigneur nous enseigne qu’il ne nous juge pas selon la chair qui est vacillante : quelques-uns sont mauvais, d’autres sont bons, mais il n’y a pas une seul juste. Le Seigneur nous connaît bien ; quand il nous a reconnus comme siens, il n’a pas accepté la chair qui doit être sacrifiée ; c’est ainsi que Dieu considère la nouvelle création ; nous savons très bien que ce n’est pas la chair mais la nouvelle créature qui plaît à Dieu — Plus elle croît, plus le Père céleste est content.

Quelle est alors notre orientation dans cette question ? Nous laisserons-nous aller à satisfaire la chair ? Oh non ! Nous devons bien nous en garder. La nouvelle créature est responsable de la chair. Dieu regarde, non comment nous maîtrisons notre chair, mais il regarde à nos efforts pour la maîtriser, car nous ne sommes pas toujours capables de gouverner la chair. C’est la nouvelle créature et non la chair qui combat le bon combat. Si nous sommes dans cet état, Dieu nous accepte et nous aime.

La chose la plus importante à garder, c’est notre cœur ; si nous ne surveillons pas la chair, nous aurons des surprises et des déceptions ; ainsi, il est écrit au chapitre 4 des Proverbes, au verset 23 : “Garde ton cœur plus que tout autre chose qu’on garde, car c’est de lui que procèdent les sources de la vie”. La réalisation de notre désir d’avoir part à la première résurrection dépend de nous-mêmes ; il dépend de nous-mêmes d’obtenir la vie ou d’aller à la mort.

Qu’est-ce donc que le cœur ? C’est ce qui représente notre nouvelle volonté. Mes intentions, mes pensées, mes désirs, ma volonté, c’est mon cœur. Combien devons-nous alors garder ce cœur là ! Mais vous pourriez dire : Pourquoi est-il nécessaire de garder notre cœur s’il est consacré au Seigneur ? C’est parce que nous avons des tentations, nous ne devons pas l’oublier, ces tentations sont : le monde, qui nous invite à suivre les chemins mondains — notre chair, qui s’oppose constamment à notre nouvel être et Satan qui rôde autour de nous et essaye d’égarer notre cœur en s’efforçant de substituer l’ombre à la lumière, le mal au bien. D’après les Écritures, nous avons besoin de conserver notre cœur complètement en bon état pour accomplir la volonté de notre Dieu. Si nous avons cette volonté, le point suivant sera de connaître la volonté de Dieu. Il nous la fera connaître si nous crions à Lui : “Que faut-il que je fasse ?”. C’est la Bible qui nous enseigne ce que nous devons faire, puis aussi, nous sommes aidés en cela peut-être par nos amis, par les livres, les brochures et autres publications. Néanmoins, notre instruction est plutôt ce que Dieu nous dit dans sa Parole. C’est aussi ce que la Bible nous enseigne ; tout consacré, nous enseigne-t-elle, doit croître dans la grâce, dans l’esprit de la vérité et cela, pas seulement pour comprendre les Saintes Écritures à la lettre, mais pour en saisir l’esprit. A nous de garder dans notre cœur ce qui est en harmonie avec elles, de garder notre vie … Cela est d’autant plus facile que nous-mêmes avons la règle d’or qui doit régler toutes choses avec le monde ; puis nous avons pour nous y aider l’assistance des frères et sœurs. Comme les Écritures nous l’enseignent, nous devons nous édifier les uns les autres dans notre très sainte foi ; nous lisons que l’Épouse s’est préparée. Alors, chers amis, si nous sommes si près du Royaume que nous le croyons, nous n’avons pas beaucoup de temps pour compléter notre sanctification dans la crainte de Dieu, pour achever notre perfection, non pas celle de la chair, mais celle du cœur. Mettons donc tous nos soins à garder nos cœurs, notre volonté et à ne pas les laisser aller d’après les choses mondaines. Notre alliance par le sacrifice doit être devant nous journellement et nous devons nous efforcer de marcher, nous tenant près de la Parole de Dieu et nous efforcer aussi d’aider les autres autour de nous. Ce sera le seul moyen d’affermir notre vocation et notre élection, comme St Pierre nous le dit : “Si nous faisons ces choses, nous ne broncherons jamais. C’est ainsi que l’entrée dans le Royaume éternel de nôtre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, nous sera pleinement accordée”. — 2 Pierre 1 : 10, 11.

T.G. 10-1913