DONNE-NOUS AUJOURD’HUI NOTRE PAIN QUOTIDIEN

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DONNE-NOUS AUJOURD’HUI NOTRE PAIN QUOTIDIEN

« Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien » – Matthieu 6 : 11.

Les réflexions précédentes sur la prière du Seigneur concernaient, comme nous l’avons vu : Dieu, son Nom, son royaume et sa volonté. Les requêtes suivantes concernent quant à elles nos besoins quotidiens et sa providence à notre égard. Nous avons d’abord exprimé notre vénération pour Dieu, reconnu ses promesses et ses arrangements, et notre promptitude à nous soumettre à sa volonté. A présent, nous demandons sa grâce, sa miséricorde et sa protection qui nous permettent d’être en communion avec Lui et d’accomplir ainsi avec sagesse sa volonté.

Pour vénérer Dieu (célébrer son Nom), discerner sa volonté et y obéir, nous devons vivre, et pour vivre nous avons besoin de certains moyens d’existence. Tous ces moyens, c’est-à-dire les choses nécessaires à la vie, sont inclus dans l’expression « notre pain quotidien ». Ceci comprend, non seulement le pain (charnel et spirituel), mais aussi l’habillement, le logement etc., comme toutes les autres choses nécessaires à la vie.

Cette demande ne doit pas être irréfléchie, ni constituer une réclamation égoïste pour tout ce qui concerne la nourriture ou d’autres besoins vitaux, mais une sage reconnaissance de la divine providence et de ses arrangements qui nous ont amenés à l’existence et qui nous procurent les choses nécessaires de la vie. Cela veut dire qu’il nous faut coopérer d’une certaine manière avec les arrangements divins ; il nous faut travailler et fournir des efforts pour nous assurer le pain et les choses indispensables. Toutefois, toutes ces choses nécessaires que l’on reçoit, ne sont pas tant le fruit de notre travail qu’un don de Dieu, qui a créé tout ce dont nous avons besoin pour vivre.

Si les êtres humains voulaient voir dans toutes ces choses Dieu et la grande largesse de sa main, plus vite ils apprendraient à apprécier ces dons et les accepteraient avec une grande reconnaissance. Tout cela augmenterait leur contentement et leur bonheur et les préserverait de l’absurde présomption, de l’orgueil, de l’égoïsme, de la convoitise et de la jalousie.

Les êtres humains ont perdu de vue que notre Dieu qui est sage, puissant et bon, tient le gouvernail du monde, et qu’en se soumettant intelligemment et justement à ses dispositions et à ses lois, l’humanité pourrait voir son existence assurée dans le contentement, le bien-être et le bonheur. Malheureusement, les humains sont devenus craintifs, égoïstes, avides, envieux, présomptueux, méchants et irréfléchis.

Cette condition malheureuse de l’humanité fait que la largesse divine manifestée dans la nature est mal comprise, déformée et abusée de nombreuses manières. Certains, au lieu de remercier Dieu pour le bien-être et les bontés reçues, au lieu d’utiliser leurs talents pour le bien d’autrui, s’attribuent fièrement et s’approprient égoïstement de plus en plus de richesses, ne prêtant nulle attention que d’autres soient dépossédés des besoins nécessaires à la vie, privés d’une vie honnête, poussés à toutes sortes de convoitises, à la jalousie, à la haine, au vol, au pillage et même au meurtre. N’est-ce pas la triste réalité à propos de notre société actuelle ?

Comme nous venons de le voir, la prière du Seigneur est généralement ignorée, ce qui conduit à l’égoïsme et au développement de nombreux abus et aux vilenies. Lorsque nous observons ces choses de ce point de vue, il nous appartient de veiller afin que la signification de cette prière soit parfaitement comprise et que nous marchions en accord avec elle.

Dans un sens plus large, nous pourrions comprendre cette prière de la façon suivante : « Père, fais-nous connaître au mieux ta merveilleuse disposition, par laquelle Tu nous combles de tous les besoins journaliers. Fais que nous puissions en collaboration avec ces arrangements recevoir toutes les choses qui nous sont nécessaires pour mener une vie honnête et pieuse ». L’expression « de chaque jour », renferme la pensée que nous ne prions pas pour des choses vaines ou la richesse, mais simplement pour les choses nécessaires. Il en résulte que nous ne devons ni murmurer ni nous plaindre lorsque nos réserves sont modestes et ne nous permettent aucun surplus.

Tout ce que la providence divine permet, doit être accepté avec reconnaissance, en nous efforçant de gérer sagement et économiquement ce que nous avons. Si nous nous trouvons dans des conditions difficiles, et que nous discernions un moyen honnête quelconque pour améliorer nos conditions, nous pouvons en profiter. Toutefois, nous ne devons jamais avoir recours à des méthodes malhonnêtes ou sans scrupule, pour acquérir un « morceau de pain meilleur ».

Nous devons nous souvenir des paroles suivantes de notre Seigneur Jésus-Christ « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Cela veut dire que les choses spirituelles et la nourriture spirituelle doivent avoir pour nous une signification plus grande que ne l’auraient des choses temporelles. Toutefois, ces dernières ne doivent jamais être acquises au prix des premières. Cette pensée est exprimée par notre Seigneur en Matthieu 6 : 31-33.

Remarquons encore que nous ne demandons pas « Donne-nous toujours notre pain quotidien », mais « donne-nous aujourd’hui ». Cela veut dire que dans nos démarches pour avoir le pain de chaque jour, nous devons éviter l’avidité et les soucis inutiles quant à l’avenir. Cela ne veut pas dire que nous devons être négligents et mener une vie au jour le jour, sans provisions pour l’avenir. Au contraire, toutes les lois de la nature, comme le plan de Dieu qui nous a été révélé, prouvent que Dieu a soin du lendemain. C’est pourquoi, nous devons nous aussi avoir sous cet aspect une démarche appropriée, en rapport avec les conditions dans lesquelles nous nous trouvons.

C’est en tant qu’économe raisonnable que nous devons nous occuper de toutes les choses que la providence divine nous accorde, sans nous soucier exagérément de l’avenir. Le travail que nous faisons en vue de la vie future, associé à la gestion sage de la vie présente, est profitable à tous égards. Par contre, un souci exagéré du lendemain est une chose mauvaise et nuisible, car il détruit la paix de l’esprit et éveille l’avidité et les mauvaises envies.

Périodique Straz 1937-10-146 ; 11-162.

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