« Je me placerai en observation et je me tiendrai sur la tour, et je veillerai pour voir ce qu’il me dira, et ce que je répliquerai quand il [l’incrédule] contestera avec moi. Et l’Eternel me répondit [ou me donna une réponse pour un tel] et dit : Ecris la vision et grave-la sur des tablettes afin que celui qui la lit puisse courir [être capable de se rendre compte de son exactitude], [puisse la lire couramment – Synodale]. Car la vision est encore pour un temps déterminé, et elle parle de la fin [elle se manifestera à la fin – Ostervald], et ne mentira pas. Si elle tarde [si elle paraît tarder], attends-là, car elle viendra sûrement, elle ne sera pas différée ». (Habakuk 2 : 1-3 Darby).
On a obéi à cet ordre. Par divers moyens : Cartes, Diagrammes, Concordances et explications, la vision ou révélation de la Parole de Dieu a été placée à la portée des gens ; mais les gens sont lents à croire que cet âge de l’Evangile se terminera et qu’il fera place à un autre âge, et ils disent, comme cela a été prédit : « Ou est la promesse de son avènement [présence] ? Car, depuis que nos pères sont morts, toutes choses demeurent comme depuis le commencement de la création ». (2 Pierre. 3 : 4). Cela indique que ceux qui seront dans les ténèbres au sujet de la fin lorsqu’elle viendra, le seront parce qu’ils ne croient pas au témoignage de Dieu. Cela est aussi confirmé plus loin par le prophète (verset 4) « Voici, celui qui est incrédule, son âme [sa compréhension ou sa pensée] n’est pas droite en lui [elle ne l’est pas parce qu’il n’est pas droit au fond du coeur] ; mais le juste vivra par sa foi [n’étant pas lent à croire tout ce que Dieu a dit par la bouche de tous Ses saints prophètes] »
Lorsque nous et d’autres avons appelé l’attention des gens en 1876 et 1877 sur la présence du Seigneur, et que nous leur avons montré que cela était enseigné dans la Parole de Dieu, nous avons trouvé peu de gens disposés à croire à notre prédication ; beaucoup dirent : « Où est la promesse de sa présence ? » La seule réponse que nous pouvions leur donner en ce temps-là était qu’ils examinent les preuves fournies par la Bible ; mais bientôt des preuves visibles apparurent corroborant les Ecritures ! Des émeutes éclatèrent dans les chemins de fer ; le. Socialisme en Allemagne, le Nihilisme en Russie et le Communisme en France commencèrent à faire hardiment front aux pouvoirs politiques et il devint manifeste que les gouvernements du monde civilisé tout entier se trouvaient sur la crête même d’un volcan fumant qui pouvait à tout moment entrer en éruption et les détruire.
Dans leur hâte, certains supposèrent que toutes les choses se rapportant à ce jour du Seigneur devaient être connues immédiatement. Mais non, l’Apôtre montre que la détresse de ce jour viendra comme des spasmes, comme de grandes vagues qui se suivent et dont chacune arrive plus près du grand point culminant évoqué par le prophète : « Je renverserai le trône des royaumes, je détruirai la force des royaumes des nations ». (Aggée 2 : 22).
L’Apôtre mentionne sous forme d’une illustration frappante ces spasmes grandissants de la détresse, lorsqu’il dit que la détresse viendra « comme les douleurs de l’enfantement ». (1 Thess. 5 : 3 ; Ps. 48 : 7). En vérité, les troubles qui surviennent au jour de l’Eternel ne sont que les douleurs de l’enfantement qu’éprouve la vieille dispensation à mesure que la nouvelle reçoit l’existence.
Juste au moment où les hommes avaient presque oublié les troubles de 1878 et le Socialisme, une autre douleur survint, une semi-panique ; ce ne fut pas une panique semblable aux précédentes qui avaient été sévères pour les pauvres, mais ce fut une
panique tout à fait différente, sévère pour les riches ; des millionnaires en souffrent actuellement.
Le prophète se mit à décrire ce trait distinctif du jour d’affliction et il dit : « Comme le vin séduit celui qui le boit, ainsi sera [séduit] l’homme arrogant ; il ne sera pas honoré celui qui élargit son désir comme le shéol et est comme la MORT ; il ne peut être rassasié ; il [ le shéol.] rassemble vers lui toutes les nations et recueille vers lui tous les peuples ». (Verset 5, version anglaise).
Quelle photographie de notre jour ! Jadis ceux qui étaient extrêmement riches étaient « honorés », mais nous avons atteint le temps mentionné par le prophète où ceux qui sont riches, n’ayant pas de limite à leur âpreté au gain et s’efforçant comme la tombe de tout engloutir sans jamais être satisfaits, « ne seront pas honorés », bien au contraire.
A mesure que la connaissance augmente à travers le monde parmi les masses populaires, celles-ci en viennent non seulement à mettre en question les droits des rois, mais aussi à se demander comment et pourquoi un homme est censé être né avec le droit de commander et de gouverner les autres qui lui sont égaux ou supérieurs en capacité. Mais elles se posent aussi cette question : « Comment se fait-il que ces millionnaires roulent sur l’or, que non seulement ils n’arrivent pas à dépenser cet or, mais aussi ils ne savent pas comment l’entasser, alors que beaucoup d’autres gens, leurs égaux intellectuellement, moralement et physiquement, ont à peine ce qu’il faut pour leur subsistance ? » Etant donné que l’argent sert de parité pour les services, et que les possesseurs de grandes richesses n’ont jamais rendu d’extraordinaire service au monde, la conclusion logique est qu’ils ont accumulé malhonnêtement cette surabondance de richesses, c’est-à-dire sans donner au monde de service équivalent à cette surabondance.
Ce verdict du peuple est aussi exprimé par le prophète, (versets 6 et 7) : « Tous ceux-ci ne profèreront-ils pas sur lui un proverbe, une allégorie et des énigmes contre lui ? Et ils diront : Malheur à celui qui accumule ce qui n’est pas à lui :… jusques à quand ? – et qui se charge d’un fardeau de gages ! Ne se lèveront-ils pas subitement, ceux qui te mordront, et ne s’éveilleront-ils pas, ceux qui te tourmenteront ? Et tu seras leur proie ».
Cela nous rappelle une prophétie du Nouveau Testament qui correspond à celle qui précède : « A vous maintenant, riches ! Pleurez en poussant des cris, à cause des misères qui vont venir sur vous… Vous avez amassé un trésor dans les derniers jours. Voici, le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs et duquel ils ont été frustrés par vous, crie, et les cris de ceux qui ont moissonné sont parvenus aux oreilles de l’Eternel des armées… Usez donc de patience, frères, jusqu’à la venue du Seigneur ». (Jacques 5 : 1-8). Cette détresse qui envahira les riches, est-il déclaré, sera l’un des événements des derniers jours de cet âge ; non seulement cela, mais l’apôtre en parle comme devant avoir lieu au Jour du Seigneur – lorsqu’il sera venu. Cette conjoncture qui émerge maintenant confirme parfaitement le témoignage de l’Ecriture, la vision écrite et gravée sur des tablettes, qui nous dit que nous vivons actuellement (depuis 1875) au commencement du Jour du Seigneur.
Tout ce qui est écrit au sujet de ce jour ne se produira pas immédiatement, mais chaque spasme convulsif en préparera un autre jusqu’à ce que le point culminant soit atteint. Les preuves bibliques de la présence du Seigneur étaient claires pour certains d’entre nous avant que les preuves extérieures n’apparaissent, et celles-ci ne font que confirmer les convictions précédentes. A mesure que le Jour du Seigneur progresse, d’autres, qui ne pouvaient pas le voir d’après les Ecritures, en auront connaissance d’après les événements qui se dérouleront, jusqu’à ce que tous – les riches et les puissants, les pauvres et les esclaves ainsi que les hommes libres – se rendent compte que « le grand jour de sa colère est venu » et cherchent la protection des grandes montagnes (gouvernements) et des rochers (sociétés) qui pourraient les mettre à l’abri de la détresse. (Apocalypse 6 : 15-17 ; Luc 23 : 30).
On peut se demander pourquoi la présence du Prince de la Paix doit causer tant de troubles ? Nous répondons que ce Prince n’est pas seulement un gouverneur pacifique, mais un roi de justice, et qu’il ne peut pas y avoir de paix ou de bonheur vrai et durable en dehors des principes de justice. Pour que son Royaume soit établi, il est nécessaire que les royaumes actuels soient renversés, parce qu’ils sont soutenus par l’injustice et la tyrannie. Pour la même raison, les titres de noblesse et les distinctions honorifiques de naissance basés sur la fraude et l’injustice des siècles passés, non moins que les richesses et les honneurs acquis malhonnêtement de nos jours, doivent tous tomber sous le coup de la condamnation qu’infligera le nouveau Roi qui déclare que les humbles et les modestes seront élevés, tandis que les orgueilleux et les arrogants seront abaissés. Durant Son règne : « Les débonnaires posséderont le pays ». (Ps. 37 : 11).
La crise financière actuelle qui sévit parmi les riches n’est probablement pas encore terminée ; les pleurs et les cris de ces derniers seront probablement encore plus grands, et la crise n’est pas limitée à ce pays-ci uniquement, mais elle semble toucher toutes les places financières du monde. Bientôt elle cessera pour être suivie, après une période d’accalmie, par une crise encore plus sévère.
Nous ne devrions pas oublier que le Prince présent, notre Seigneur, n’est pas plus favorable aux monopoles religieux et aux titres pompeux, etc., qu’aux cartels financiers et politiques, et ceux-ci, pas plus que ceux-là, n’échapperont à la destruction. L’esprit orgueilleux et hautain, qui conduit le monde à rechercher les titres, les honneurs et à augmenter ses richesses, est le même que celui qui a conduit et qui conduit les diverses sectes de l’église nominale ; et le résultat est le même pour tous deux : « L’orgueil va devant la ruine, et l’esprit hautain devant la chute ». (Prov. 16 : 18.D). Ne soyons pas séduits ; c’est le même esprit qui dit avec jactance : Notre confession religieuse construit des églises à raison d’une par jour et elle espère bientôt doubler cette cadence ; cela a eu pour effet d’introduire le mois passé, dans une conférence pour l’élection d’Evêques, la tricherie et les intrigues comme dans une conférence politique, les divers candidats s’efforçant chacun d’être le plus grand tout en faisant mine, pour la gloire, de se nommer l’un l’autre.
Oui, tous ces systèmes terrestres dolosifs, dont chacun prétend être la véritable église, perdront l’honneur et le prestige qu’ils convoitent tant. Leur fausseté et leur imposture seront découvertes dans ce jour qui montrera ce que vaut l’oeuvre de chacun. Ce sera une bienheureuse délivrance d’un joug imposé par l’homme pour beaucoup des chers enfants de Dieu qui sont maintenant dans ces sectes et qui sont influencés et liés par leurs théories et leurs coutumes, prenant les églises nominales de la terre pour la véritable église ; or les membres de la véritable église ont leurs noms inscrits dans les cieux, ils ont comme loi la Parole de Dieu et non la parole des hommes.
Oui, cette liberté religieuse, financière et politique est celle dont les hommes ont besoin et après laquelle ils soupirent. Elle est un don précieux, mais le sentier par lequel on peut la conquérir est escarpé et épineux. Le renversement des gigantesques monopoles et systèmes actuels, religieux, financiers et politiques par le nouveau Roi, dans ce jour qui sera le Sien, causera « un temps de détresse tel, qu’on n’en aura jamais vu de pareil depuis qu’il existe des nations », « et qu’il n’y en aura jamais ». (Daniel 12 : 1 ; Matthieu 24 : 21).
W.T. 621 – 1884.