Emissions «PIERRE ET THOMAS » 49

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LES PORTES DE L’ENFER

THOMAS : Pierre, j’ai trouvé un texte dans les Saintes Ecritures qui me semble difficile à comprendre. C’est un texte qui se trouve dans l’Evangile selon St. Matthieu au chapitre 16 verset 18; je vais le lire : « Et moi, je te dis que tu es Pierre et que sur cette pierre je bâtirai mon Eglise et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » Que… sont ces portes de l’enfer ?

PIERRE : Je pense qu’une autre question devrait être posée. Il nous faudrait d’abord savoir qu’est-ce que signifie cet enfer dans les Saintes Ecritures, ensuite, nous aurons plus de facilités pour comprendre que sont ces portes. Ne crois-tu pas, Thomas ?

THOMAS : Parfait, justement ce mot m’a toujours intrigué. Ce ne sera pas trop difficile pour toi de me répondre à ces deux questions ?

PIERRE : Pas difficile si nous voulons accepter le témoignage de l’Ecriture Sainte. Le mot « enfer » dans ce texte est la traduction du mot grec « Hadès » et Hadès est la traduction du mot hébreu « Shéol » de l’Ancien Testament. Le mot enfer est donc une des traductions du mot hébreu « Shéol » .

THOMAS : Tu veux dire que dans l’ancien temps, les gens ne connaissaient pas d’autres enfers que celui expliqué par le mot « Shéol » ?

PIERRE : Exactement, et cela est facilement contrôlable si tu prends une concordance grecque et hébraïque, tu verras que le mot « Shéol » est traduit par plusieurs autres comme … tombe, fosse, sépulcre, enfer.

THOMAS : Mais ces multiples traductions provoquent la confusion ?

PIERRE : Hélas oui ! cette confusion provient de ce que la véritable signification du mot « Shéol » employé dans les Ecritures a été cachée pendant longtemps. C’est aujourd’hui au 20ème siècle grâce à l’augmentation de la connaissance que nous pouvons facilement comprendre la véritable signification. Il y a aussi de nombreux ouvrages qui expliquent ce mot.

THOMAS : C’est très intéressant Pierre ! Mais pour en revenir au texte, quel sens a donc ce mot enfer ou shéol ?

PIERRE : Que l’enfer représente la condition de mort.

THOMAS : Est-ce que tu veux dire que la tombe est l’enfer ?

PIERRE : Presque … je dis presque, car le mot Shéol représente la condition de mort plutôt qu’un endroit.

THOMAS : Eh bien, c’est justement ce que je voulais savoir…, c’est-à-dire quel est l’état de la mort ou la condition des morts ? Est-ce que l’Ecriture en parle ?

PIERRE : Mais bien sûr, nous ne pourrions jamais nous baser sur les concordances si nous ne pouvions trouver confirmation dans les Ecritures. Ainsi par exemple, le mot shéol est employé dans Ecclésiaste 9:10, voudrais-tu lire ce texte Thomas ?

THOMAS : Ecclésiaste, chapitre 9, verset 10, … voilà je l’ai : « Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le car il n’y a ni oeuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts où tu vas ».

PIERRE : Certaines traductions emploient le mot « enfer »… d’autres… la tombe.

THOMAS : Dans tous les cas si dans l’endroit ou condition où vont tous les morts, il n’y a aucune oeuvre, ni sagesse … c’est clair que cela représente une condition de totale inconscience !

PIERRE : C’est la seule conclusion et… la plus logique que l’on puisse retirer, c’est la seule condition que l’homme trouve à sa mort. Lorsque Job était dans des grandes souffrances, il a exprimé le désir que Dieu le cache en enfer, afin que la colère divine s’apaise. Ici aussi, le mot enfer est la traduction du mot Shéol, dans d’autres versions on a employé le mot tombe.

THOMAS : Attends, je vais lire ce texte, où se trouve-t-il ?

PIERRE : Job 14 : 13.

THOMAS : Je lis : « Oh, si tu voulais me cacher dans le séjour des morts, m’y tenir à couvert jusqu’à ce que ta colère fut passée, et me fixer un terme auquel tu te souviendras de moi ». C’est vraiment ce que tu dis. Job était un ami de Dieu et certainement il n’aurait jamais exprimé le désir que Dieu le cache en enfer si dans cet enfer ou séjour des morts il y avait des tortures et des souffrances éternelles.

PIERRE : Tu as raison Thomas, Job a passé de grandes épreuves et a exprimé le souhait qu’il aimerait mieux se trouver dans la condition de mort comme il l’exprime dans le chapitre 3 verset 11 : « Pourquoi ne suis-je pas mort dans le sein de ma mère … »

THOMAS : Oui, c’est clair que l’enfer dans les Saintes Ecritures représente un endroit d’un repos complet, d’inconscience totale comme la tombe …mais es-tu certain que le mot enfer a la même sens dans le Nouveau Testament ?

PIERRE : Oui Thomas, j’en suis sûr, Dieu ne change pas. A nos premiers parents, Dieu a dit que par suite de la désobéissance, ils seraient punis de mort, et jamais Dieu n’a changé cette peine de mort en souffrances et tortures éternelles !

THOMAS : Je le crois aussi Pierre… mais alors que signifie ces « portes de l’enfer » dont Jésus a parlé ?

PIERRE : Naturellement ce ne sont pas des portes littérales ; des portes littérales conduisent d’habitude à un endroit mais pas à une condition ou état. N’oublie pas d’autre part que l’enfer est un état et non un lieu.

THOMAS : En d’autres termes les portes de l’enfer sont les portes de la mort, n’est-ce pas ?

PIERRE : Oui, ta pensée est bonne, cette expression se trouve dans les Saintes Ecritures, par exemple en Job 38 : 17 il est écrit : « Les portes de la mort t’ont-elles été ouvertes ? As-tu vu les portes de l’ombre de la mort ? »

THOMAS : L’idée est donc que les portes de la mort peuvent être ouvertes ou fermées selon les circonstances…. Y a-t-il d’autres textes qui parlent des portes de l’enfer ?

PIERRE : Oui, la prophétie d’Esaïe relate un fait qu’un roi du nom d’Ezéchias, roi de Juda était très pieux et craignait Dieu. Ezéchias tomba malade et Dieu par le prophète lui annonça qu’il mourrait. Ezéchias pria Dieu ardemment de lui prolonger la vie, Dieu exhaussa sa prière et lui accorda environ 15 années de vie.

THOMAS : Et alors, que se passa-t-il ?

PIERRE : En reconnaissance, ce roi a composé à la gloire de l’Eternel un cantique et dans le verset 10 il s’exprimait ainsi : « Quand mes jours sont en repos, je dois m’en aller aux portes du séjour des morts… » D’autres traductions disent : « Je rentrerai aux portes du sépulcre, je serai privé du reste de mes années ».

THOMAS : Il est clair que le roi raconte sa vie abrégée et comme il était pieux il est certain qu’il comprenait que s’il mourrait il n’irait pas aux tourments éternels. Puisqu’il parlait des portes de l’enfer, il est clair qu’il avait en pensée l’état de mort, la condition de mort, sitôt que le prophète l’a informé qu’il allait mourir.

PIERRE : Tu as bien répondu Thomas. Dans un certain sens, les portes de l’enfer représentent la puissance qui tient l’humanité dans l’état ou la condition de mort. Cette même pensée se trouve dans les paroles de notre Seigneur Jésus lorsqu’Il dit à Pierre que les portes de l’enfer ne prévaudront point contre l’Eglise du Christ.

THOMAS : Je pense qu’au sujet de la condition de la mort, on peut la comparer à une grande prison que Dieu en son temps ouvrira et libérera tous les prisonniers de l’état de mort.

PIERRE : C’est une bonne pensée. Justement la Bible emploie cette figure pour mieux faire comprendre l’enseignement de la résurrection. Dans ce même ordre d’idée notre Seigneur s’exprime symboliquement en parlant des clefs de l’enfer et de la mort comme indiqué en Apocalypse 1:18.

THOMAS : Oui je me rappelle ce texte : Jésus nous assure que c’est Lui qui possède les clefs de l’enfer et de la mort.

PIERRE : Naturellement, nous pouvons nous réjouir que c’est Lui qui possède les clefs de l’enfer, c’est un espoir pour nous car lorsque arrivera le temps convenable, les portes de l’enfer s’ouvriront et tous les prisonniers de la mort sortiront et seront libérés.

THOMAS : Cela signifie que l’enfer et la mort rendront les morts qui étaient en eux comme indiqué en Apocalypse 20:13 … mais Pierre avec l’Eglise ? Le Seigneur a dit que les portes de l’enfer ne prévaudront pas son Eglise ? Faut-il comprendre que les membres de l’Eglise vont également en enfer, ce Shéol, et qu’ils attendent la résurrection ?

PIERRE : L’apôtre Paul répond très clairement à cette question. Dans la première épître aux Corinthiens 15 il dit : « S’il n’y a pas de résurrection, ceux qui sont morts en Christ sont perdus. » Jésus a dit à ses disciples : « Je vais vous préparer une place et lorsque je m’en serai allé et lorsque je vous aurai préparé une place, je reviendrai et je vous prendrai… » Jean 14:2.

THOMAS : Qu’est-ce cela signifie ?

PIERRE : Cela signifie que les membres du corps du Christ ne vont pas à Christ, mais c’est Lui qui doit venir les chercher et les prendre avec Lui. L‘Apôtre explique qu’à la seconde présence du Christ sur la terre, les morts en Christ ressusciteront les premiers (1 Thessaloniciens 4:16).

THOMAS : La résurrection de l’Eglise sera la première résurrection dont parle l’Apocalypse 20:6, je peux lire ce texte.

PIERRE : Mais bien sûr !

THOMAS : « Heureux et Saints ceux qui ont part à la première résurrection. La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux … » Comment comprendre que sur ceux qui auront part à la première résurrection, c’est-à-dire les membres de l’Eglise, la mort n’aura aucun pouvoir ?

PIERRE : L’Apôtre Paul explique cela en 1 Corinthiens 15 versets 40 à 44 et 53 à 55. Il dit que l’Eglise à la résurrection obtiendra des corps spirituels qui ne seront pas assujettis à la mort. Sur la terre, actuellement l’Eglise a des corps terrestres, sujets à la mort. A la résurrection elle obtiendra l’immortalité. A la fin l’Apôtre dit que la mort sera engloutie dans la victoire. C’est ce que Jésus a dit en Matthieu que les portes de l’enfer ne vaincront pas l’Eglise, c’est ce qui est écrit également en Apocalypse que la mort n’aura aucun pouvoir sur les membres de l’Eglise. En d’autres termes, cela signifie que l’Eglise à la résurrection obtiendra des corps spirituels, qui ne seront pas sujets à mourir. L’Eglise sera immortelle.