HEUREUX LES MORTS QUİ MEURENT

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Auteur : Henri P. , Conférence Pâque, le 20/04/2025, Vigy

– Sujet #07 –

Chers frères et sœurs et amis de la Vérité,

Que la paix soit avec vous.

Nous lisons en Apocalypse 14 : 13 : « …Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux car leurs œuvres les suivent. »

Ce texte particulier donne une vision de la mort totalement différente de celle que nous en avons habituellement. Dans la Bible la mort est généralement décrite comme étant une punition qui amène tout un cortège de malheurs. La mort est un ennemi. « Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. » – 1 Corinthiens 15 : 26.

Pourtant l’apôtre Paul lui-même avait une vision plus optimiste de la mort le concernant. Il dit en Philippiens 1 : 21 et 23 : « Car Christ est ma vie, et la mort m’est un gain… j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui est de beaucoup le meilleur. »

Cette façon de voir de l’apôtre devrait aussi être la nôtre. Sachant que nous nous sommes consacrés jusqu’à la mort, que celle-ci met un terme à notre pèlerinage terrestre, que la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume selon 1 Corinthiens 15 : 50, nous devrions la considérer comme étant le passage obligatoire et nécessaire pour être associés à notre Seigneur, comme étant la porte de la gloire.

Pour nous encourager à regarder la mort (notre propre mort que nous espérons prochaine) d’un œil plus favorable et ne pas appréhender ce moment, nous tenterons d’analyser notre texte de base d’Apocalypse 14 : 13 dans lequel se trouve un magnifique message d’encouragement.

Ces paroles, en effet, ont été écrites pour notre édification. Nous aimerions savoir à quelle période elles s’appliquent. Si nous sommes au nombre de ceux qui vivent dans le Seigneur, de ceux qui sont morts par rapport au monde, cette promesse du Maître nous intéresse au plus haut point. De plus nous croyons que les derniers membres du corps de Christ sont encore de ce côté-ci du voile, ce sont ces membres qui sont regroupés sous le terme de membre-pied. Il est bon de comprendre ce passage qui se rapporte à ces membres dont nous aimerions faire partie.

Notre texte de base a été lu dans la version Segond.

Lisons-le maintenant dans la version Darby : « Bienheureux les morts qui meurent dans le Seigneur, dorénavant. Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent. »

Lisons aussi la traduction marginale dans la Diaglott : « Depuis ce moment, bénis sont ces morts qui meurent dans le Seigneur ; Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils puissent se reposer de leurs travaux ; car leurs œuvres les suivent. »

A la lecture de ces différentes traductions il apparaît un certain nombre de termes-clés qui attirent notre attention :

— « Dès à présent », « Dorénavant », « Depuis ce moment ». Quel est ce moment ?

— « Heureux », « Bienheureux », « Bénis ». Quelle est la raison de cet état ?

— « Les morts qui meurent dans le Seigneur » : Quelle est cette condition de mort ? Comment sommes-nous dans le Seigneur ?

— « Se reposent de leurs travaux » et « Leurs œuvres les suivent » : Quel travail se fait de ce côté-ci du voile et comment se poursuit-il au-delà ?

1) Quel est ce moment ?

L’emploi des termes « Dès à présent » ou « Dorénavant » ou « Depuis ce moment » est suffisant pour prouver que quelque chose a changé avec le temps. Ce texte ne peut s’appliquer qu’à partir du moment qu’il désigne lui-même par ces mots. En d’autres termes la mort ne peut pas être considérée comme une bénédiction avant le moment désigné mais elle l’est ensuite. Quel peut bien être ce moment ? D’après la catégorie de personnes citées dans le texte, que nous démontrerons plus loin être les plus que vainqueurs, il est évident que le moment ne peut être placé dans le futur, c’est-à-dire après que l’Église soit au complet, mais plutôt avant cette échéance. Il doit donc y avoir un moment, peut-être un point chronologique, marqué soit par un message, soit par des événements, qui détermine le point de départ de l’application de ce texte.

Le contexte de notre citation de base nous permet de déterminer plus précisément la période au cours de laquelle cette bénédiction devient une réalité. Les versets précédents sont à prendre en considération. Ces versets mentionnent trois messages particuliers qui doivent être proclamés dans les cieux symboliques afin de parvenir aux oreilles de ceux sur qui ces messages auront de l’influence.

Le premier message se trouve en Apocalypse 14 : 7 : « L’heure de son jugement est venue ». Ce message signale que le jour de la visitation pour l’Église est arrivé et la question est maintenant de savoir : Qui pourra tenir debout ? Le temps de la Moisson est là et un travail particulier progresse parmi ceux qui professent être de Christ. C’est ici aussi que commencent à s’accomplir les textes de Malachie 3 : 2 et 3 : « Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Qui restera debout quand il paraîtra ? Car il sera comme le feu du fondeur, comme la potasse des foulons. Il s’assiéra, fondra et purifiera l’argent, Il purifiera les fils de Lévi, Il les épurera comme on épure l’or et l’argent, Et ils présenteront à l’Éternel des offrandes avec justice. » C’est ici aussi que s’accomplit le texte de 1 Pierre 4 : 17 : « Car c’est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu. Or, si c’est par nous qu’il commence, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de Dieu ? »

Le deuxième message se lit en Apocalypse 14 : 8 : « Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité. » L’Éternel a rejeté, vomi l’église nominale de l’Âge de l’Évangile afin qu’elle ne soit plus son porte-parole. Nous lisons en Apocalypse 3 : 16 la raison de ce rejet : « Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. » Babylone, l’église nominale, a, en effet, été le réceptacle de la Vérité pendant longtemps. C’est ce que suggère le texte de Jérémie 51 : 7 : « Babylone était dans la main de l’Éternel une coupe d’or, qui enivrait toute la terre ; les nations ont bu de son vin ; C’est pourquoi les nations ont été comme en délire. Soudain Babylone tombe, elle est brisée. » Le texte d’Apocalypse 18 : 2-4 confirme ce rejet et lance simultanément une invitation à tous les véritables enfants de Dieu. Nous y lisons : « Il cria d’une voix forte, disant : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande ! Elle est devenue une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux, parce que toutes les nations ont bu du vin de la fureur de son impudicité, et que les rois de la terre se sont livrés avec elle à l’impudicité, et que les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe. Et j’entendis du ciel une autre voix qui disait : Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez pas à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux. »

La fin du verset précité nous conduit au troisième message que nous lisons en Apocalypse 14 : 9 et 10 : « … un troisième ange les suivit, en disant d’une voix forte : Si quelqu’un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main, il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le souffre, devant les saints anges et devant l’agneau. » Ce troisième message est une invitation similaire à quitter Babylone, dès que l’on a compris ses erreurs, afin de ne pas être châtié comme elle doit l’être.

Ces messages nous indiquent que la période de jugement prévu dans le plan de Dieu est arrivée. Ce jugement s’exerce d’abord sur le monde chrétien, sur ceux qui portent l’étiquette de « chrétiens » ― les vrais chrétiens et les chrétiens nominaux. Rappelons-nous l’inscription sur la muraille du temps du roi Belschatsar de Babylone. Lisons Daniel 5 : 24, 25 : « C’est pourquoi il a envoyé cette extrémité de main qui a tracé cette écriture. Voici l’écriture qui a été tracée : Compté, compté, pesé et divisé. » L’esprit du monde a tellement pris possession des pouvoirs ecclésiastiques de la chrétienté que toute réformation est désormais devenue impossible. Seuls les individus peuvent échapper au sort qui est réservé à ces systèmes en les abandonnant, en sortant de ces systèmes conformément à l’invitation que nous avons déjà citée. L’heure du jugement de Babylone est en effet arrivée, et les mêmes mots lui sont adressés. Sur ses murailles la main de la providence divine trace ces paroles mystérieuses : Méné, Méné, Teckel, Upharsim. Dieu a compté ton règne, et y a mis fin. Tu es pesée dans la balance, et tu es trouvée légère. C’est pourquoi il faut depuis lors sortir de Babylone, ne pas être attaché à elle, sous peine de subir les mêmes châtiments.

Ces trois messages ont été annoncés dès le début de l’œuvre du pasteur Russell, l’ont été depuis lors et doivent encore l’être maintenant pour informer ceux qui appartiennent à Dieu, même si on peut maintenant supposer que la majorité est sortie de Babylone, mais aussi pour mettre en garde quiconque serait tenté de fraterniser ou collaborer avec le monde religieux nominal.

En étant conscients que ces messages ont été diffusés par frère Russell dès le début de son œuvre, en constatant les fruits qui en ont résulté ― nombreux sont, en effet, ceux qui sont sortis de Babylone ― nous pouvons dès lors admettre que notre texte de base d’Apocalypse 14 : 13 est applicable depuis ce même moment. Depuis ce moment nous sommes à même de comprendre les termes employés dans ce verset et d’en apprécier la portée.

La Parole de Dieu nous fait comprendre que la résurrection des saints commença en 1878. C’est une date que l’on détermine par parallélisme avec les évènements de la première présence du Seigneur. Il est vrai que rien de visible ne s’est produit à ce sujet à cette date. Cependant, selon la vue spirituelle, le temps de l’œuvre grandiose de la première résurrection était arrivé. Cette résurrection concernait les saints qui dormaient depuis plus de 1800 ans. A ce moment-là, non seulement les apôtres furent ressuscités mais également tous les fidèles en Jésus-Christ, tous les membres du Corps de Christ, qui étaient plongés dans le sommeil de la mort. L’année 1878 marque le commencement de la résurrection du Corps de Christ car le Seigneur juge premièrement ceux qui Lui appartiennent avant de juger le monde. N’avait-Il pas dit qu’à son retour, Il appellerait ses serviteurs et réglerait ses comptes avec eux dans les paraboles des mines et des talents (Matthieu 25 : 14-30 et Luc 19 : 12-27). Il récompense donc d’abord les fidèles qui sont morts et ensuite Il s’occupe de ceux qui sont vivants au temps de sa seconde présence. Ces derniers sont changés en un clin d’œil, en un instant, lors de leur mort, car il n’est plus nécessaire qu’ils dorment dans la mort pour attendre une autre échéance. A ceux-là s’applique notre texte de base : « Heureux sont dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur. »

2) « Heureux », « Bienheureux », « Bénis » : Quelle est la raison de cet état ?

Il est évident et compréhensible que les saints du passé aient eu à dormir un certain laps de temps entre le moment de leur mort et celui de leur résurrection. Il est logique et raisonnable d’admettre que le Seigneur se soit occupé d’eux à son retour en les libérant de la prison de la mort et en leur accordant de suite la récompense, en leur accordant de revêtir leur corps spirituel incorruptible. Pourquoi aurait-il fallu différer leur résurrection ? Quelle échéance aurait-il fallu attendre ? Il n’y a rien de raisonnable qui vient à l’esprit pour répondre à ces questions. C’est pourquoi, acceptant les enseignements du serviteur fidèle et prudent, nous pouvons admettre que 1878 est bien la date de leur résurrection.

Mais qu’en est-il de ceux qui appartiennent à Christ et qui vivent dans cette période qui a commencé en 1878 ? Doivent-ils aussi s’endormir dans le sommeil de la mort et attendre quelque autre échéance, quelque autre événement ou quelque autre date ?

Le texte que nous étudions indique que dans la période de la moisson qui s’exécute sous la direction du Moissonneur couronné, une merveilleuse bénédiction, qui n’existait pas auparavant, est accordée à une certaine catégorie de personnes. A partir de 1878, ceux qui forment cette classe particulière, sont favorisés et bénis d’une manière dont aucun des membres de cette même classe, ayant vécu auparavant, n’a été béni. Le texte précise que leur mort n’interrompra pas leurs œuvres, que celles-ci se poursuivront, que le labeur et la fatigue seuls cesseront.

En d’autres termes cela signifie que depuis cette date, ceux qui forment le peuple pleinement consacré du Seigneur, ceux qui sont entièrement « morts avec Lui » ne dormiront pas dans la mort, comme il était nécessaire que ce fut le cas de tous les membres précédents du Corps de Christ à travers tout l’Âge de l’Évangile. Ceux qui meurent maintenant dans le Seigneur subissent leur changement au moment de la mort, ayant part à la première résurrection. Ils passent en un clin d’œil de l’état mortel à l’état immortel, de l’état corruptible à l’incorruptibilité, de la faiblesse à la puissance, du déshonneur à la gloire, de la condition charnelle à la condition spirituelle selon 1 Corinthiens 15 : 42-44.

Souvenons-nous des textes de 2 Corinthiens 5 : 2-4 : « Aussi nous gémissons dans cette tente, désirant revêtir notre domicile céleste, si du moins nous sommes trouvés vêtus et non pas nus. Car, tandis que nous sommes dans cette tente, nous gémissons, accablés, parce que nous voulons, non pas nous dépouiller, mais nous revêtir, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie. » Tous les saints du passé se sont trouvés dans une condition de nudité car dans le sommeil de la mort ils n’avaient plus d’enveloppe terrestre et n’avaient pas encore reçu leur corps spirituel. Ils ont été dans cet état depuis le moment de leur mort jusqu’en 1878. Par contre ceux qui meurent maintenant revêtent immédiatement leur nouveau corps et ne sont, de ce fait, jamais dans une condition de nudité. Ce qui est mortel est englouti par la vie. C’est une merveilleuse bénédiction qu’avaient espérée tous les saints du passé mais dont ils ne purent bénéficier. Par contre tous les fidèles du temps présent qui achèvent leur course sont bénis en vertu de ce texte.

Parlant de cette première résurrection et de son aspect particulier pour ceux qui vivent actuellement, au temps de la seconde Présence, l’apôtre Paul écrit en 1 Corinthiens 15 : 51 et 52 : « Voici je vous dis un mystère : nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés ; en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette car la trompette sonnera et les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous, nous serons changés. » (version Darby).

Nous pensons que la trompette mentionnée dans ce texte est la dernière d’une série de sept. Celle-ci a commencé à sonner en 1874, date qui marque chronologiquement le début de la seconde présence de notre Maître. Cette trompette continuera à sonner jusqu’à la fin du Millenium. Selon les paraboles citées précédemment nous comprenons que le Maître revenu est désormais investi de l’autorité royale (Luc 19 : 15 : « Lorsqu’il fut de retour, après avoir été investi de l’autorité royale… ») et qu’il est logique qu’Il l’exerce à partir d’un certain moment. Dans ce cadre Il s’occupe des siens, de ceux qui Lui appartiennent. Il récompense ceux qui sont morts, ceux qui avaient déjà été polis, taillés, préparés et qui dormaient en attendant le temps de l’établissement du Royaume. Il fait aussi rendre des comptes à ceux qui sont vivants, à ceux qui appartiennent à la même classe de joyaux. Ils sont rassemblés à mesure qu’ils achèvent leur course. Ils sont obligés de passer eux aussi par la mort. De même que notre Seigneur se consacra pour mourir et mourut réellement, de même chaque membre du corps de Christ s’est consacré pour mourir avec Lui et doit mourir aussi effectivement. La Bible indique que le passage par la mort est obligatoire. Nous lisons en 1 Corinthiens 15 : 50 : « Ce que je dis, frères, c’est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu… ». Nous lisons aussi dans le Psaume 82 : 6 et 7 de la version Darby : « Moi j’ai dit : Vous êtes des dieux, et vous êtes tous fils du Très-Haut. Mais vous mourrez comme un homme, et vous tomberez comme un des princes. » Vous êtes des dieux c-à-d des puissants. Vous êtes fils du Très-Haut. Ces termes s’appliquent effectivement aux plus que vainqueurs. Ceux-ci doivent donc bien mourir comme un homme, comme un des princes. Adam et Jésus Christ furent deux princes de notre race. Adam mourut à cause de sa désobéissance et notre Seigneur mourut en sacrifice. Nous-mêmes, étant délivrés de la mort adamique grâce à la justification par la foi, devons néanmoins mourir en sacrifice comme notre Maître afin d’être conformes à l’exemple qu’Il a laissé.

Le changement « en un instant, en un clin d’œil » que subissent dès lors les membres vivants du corps de Christ, est en réalité un changement instantané pour chacun d’eux mais n’implique pas que tous les membres doivent être changés ensemble au même instant. Serait-il raisonnable d’imaginer que subitement, dans toutes les parties du monde, tous les fidèles du Seigneur qui restent meurent à la même seconde ? Serait-il logique de concevoir qu’à l’instant une partie d’entre nous, ici dans cette salle, meurt sur place parce que le moment est venu de prendre ceux qui sont restés vivants ? De plus, combien devrait-il rester de membres de ce côté-ci du voile pour déclencher un tel scénario ? Faut-il qu’il en reste 5000, 1000, 100 ou 10 ? Quel argument favoriserait plus une quantité qu’une autre ? Pourquoi ne pas attendre plutôt que tous se soient endormis (mais dans ce cas notre texte de base n’a plus de valeur) ? Cette méthode ne semble pas être celle de notre Dieu. La résurrection des humains ne sera-t-elle pas une œuvre graduelle, la détresse ne progresse-t-elle pas par étapes ? Là semble être la méthode de notre Père céleste. C’est pourquoi nous pensons que le jugement des membres vivants de l’Église, l’entrée des vierges sages de la parabole de Matthieu 25, est une œuvre qui s’accomplit graduellement. Cette œuvre est en cours depuis plus d’un siècle et approche de son terme. Le travail en cours englobe aussi le rejet des vierges folles. Il englobe aussi le renvoi définitif de ceux qui ont ôté « la robe de noce » de la justice de Christ et qui vont de ce fait à la seconde mort. C’est ce que nous montre la parabole de Matthieu 22 : 1-14 et les paroles de l’apôtre Paul en Hébreux 6 : 4-6 : « Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu’ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l’exposent à l’ignominie. » et en Hébreux 10 : 29 : « De quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l’alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l’Esprit de la grâce ? »

Nous connaissons tous le merveilleux Psaume 46. Le verset 6 (ou 5 dans certaines versions) exprime la raison de la joie de ceux qui appartiennent à Dieu. Nous lisons : « Dieu est au milieu d’elle : elle n’est point ébranlée ; Dieu la secourt dès l’aube du matin. » Dieu secourt Sion à l’aurore de son matin, au matin du jour de triomphe de Christ c’est-à-dire au début du 7ème millénaire. Cette délivrance est actuellement en cours, Dieu secourt déjà Sion. L’un après l’autre, sans que le monde s’en doute, les saints sont maintenant changés et vont rejoindre l’assemblée des plus que vainqueurs, vont rejoindre les membres glorifiés. Ceux qui restent doivent continuer leur travail de témoignage jusqu’à ce que la porte soit fermée et qu’il n’y ait plus d’occasion de travail. Jusqu’à cette échéance il faut tenir ferme dans la foi, attendre patiemment et joyeusement le changement quel que soit le moyen par lequel il plaira à Dieu de l’accomplir.

3) « Les morts qui meurent dans le Seigneur » : Quelle est cette condition de mort ? Comment sommes-nous dans le Seigneur ?

Cette expression ne doit pas être considérée comme une erreur mais comme une description puissante et expressive de la petite classe pour laquelle la mort est une réelle bénédiction. Cette classe forme les pieds de Christ et chacun des membres du corps de Christ doit consommer son sacrifice dans la mort réelle. Ceux qui dans le temps présent achèvent ainsi leur pèlerinage sont les morts qui meurent. Nous sommes reconnus aux yeux de Dieu comme étant déjà morts et c’est ainsi que nous devrions nous considérer. Ne lisons-nous pas en Romains 6 : 11 : « … regardez-vous comme morts au péché… ».

On ne peut dire à aucun humain déjà mort de mourir car s’il est déjà mort il est obligatoirement déjà dans la tombe. Par contre notre formulation peut s’appliquer à une certaine catégorie de morts qui doivent achever leur consécration dans une mort effective.

Du point de vue divin et considérant notre existence sous l’angle terrestre, nous sommes morts aux yeux de Dieu mais nous sommes vivants en tant que Nouvelles Créatures en Christ. Nous sommes passés de la mort à la vie. Nous sommes libérés de la condamnation adamique et du péché tant que nous demeurons sous la robe de justice de Christ. Il faut en effet que nous reconnaissions toujours notre Seigneur comme notre avocat, que nous reconnaissions toujours avoir besoin de ses mérites, de la justification qu’Il nous accorde, pour être au nombre de ces « morts qui meurent dans le Seigneur ». Dès lors notre mort n’est plus la mort adamique mais une mort en sacrifice. Journellement nous mourons en sacrifice (1 Corinthiens 15 : 31), achevant ce processus de mort dans une mort réelle à la fin de notre course. Frère Russell a écrit dans une question réponse de 1913 page 546 FR qu’un consacré ne peut pas mourir de la mort adamique. Sa mort ne peut être qu’une mort en sacrifice ou la seconde mort. Dans une autre QR page 930 FR il écrit aussi qu’il existe trois sortes de mort dans la Bible : la mort adamique, la mort en sacrifice et la seconde mort. La mort adamique s’est étendue à tous les hommes à cause du péché d’Adam. Toute l’humanité est regardée comme coupable selon Romains 5 : 12 : « Comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché… » La mort de Christ est différente de celle d’Adam et de sa postérité. Adam est mort comme un coupable. Notre Seigneur n’est pas mort pour cette même raison mais Il est mort en sacrifice pour le péché du monde. Ce fut une mort en sacrifice dont le processus démarra au Jourdain quand Il se consacra à Dieu et se termina quand Il mourut sur la croix. Dès le moment de sa consécration le Seigneur Jésus ne fut plus regardé par Dieu comme homme mais comme nouvelle créature. Il était mort quant à la chair mais vivant quant à l’esprit. Ceci est également vrai des disciples de Christ. Nous lisons en Romains 6 : 3 : « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés. » Depuis le moment où nous nous sommes totalement consacrés à Dieu, nous sommes considérés comme morts. C’est également ce que précise l’Apôtre en Colossiens 3 : 3 : « Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. » C’est la vieille créature qui est considérée comme morte. Du point de vue biblique la vieille créature est morte à partir du moment où nous sommes entrés dans la famille de Dieu. C’est d’ailleurs la seule condition pour y être reçu. Nous ne pouvons pas être acceptés si nous ne nous offrons que partiellement en sacrifice. Il faut renoncer totalement à notre propre volonté c’est-à-dire que celle-ci doit être totalement morte. Abandonner notre propre volonté c’est renoncer à soi-même, au monde, à la chair, au péché, c’est être mort pour tout ce qui est à caractère terrestre.

Par ailleurs il est intéressant de noter qu’il s’agit des morts qui « meurent » et non de ceux qui « s’endorment ». Nous avons déjà cité le texte de 1 Corinthiens 15 : 51 : « … Nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés… » S’il est vrai que tous les vrais chrétiens qui ont achevé leur course pendant l’Âge de l’Évangile se sont en réalité « endormis », attendant le moment de leur résurrection, ce texte veut signifier qu’un certain nombre de vainqueurs n’aura pas à s’endormir et à attendre. Pour ces derniers le passage dans la mort sera des plus rapides car en fait le moment de leur mort sera le moment de leur changement de nature. Néanmoins ils seront passés par la mort. Nous devons tous mourir mais nous ne devons pas tous dormir.

4) « Se reposent de leurs travaux » et « Leurs œuvres les suivent » : Quel travail se fait de ce côté-ci du voile et comment se poursuit-il au-delà ?

Les derniers membres du Corps de Christ encore dans la chair de ce côté-ci du voile ont une œuvre spéciale à accomplir avant d’être changés. Il n’est pas déshonorant d’être encore de ce côté même si nous désirons ardemment être avec le Seigneur comme le souhaitait l’Apôtre lui-même. Ce n’est nullement une marque de désapprobation de la part de Dieu que de nous laisser ici-bas pour quelques temps encore. L’œuvre que nous avons à faire est aussi importante et aussi essentielle que celle impartie aux membres déjà glorifiés. Actuellement notre Seigneur et les membres plus que vainqueurs déjà au-delà du voile dirigent les grands changements nécessaires qui s’opèrent dans ce Jour de Préparation en vue de l’instauration du Règne de Paix. Les membres non encore glorifiés restants de ce côté du voile sont les agents du Royaume et annoncent par la parole, par des journaux et d’autres moyens appropriés la « bonne nouvelle d’une grande joie qui sera pour tout le peuple ». Ils annoncent au monde le message béni du divin et glorieux plan des âges. Ils annoncent que le temps est proche où les bénédictions prévues seront déversées sur le monde entier. Ils montrent la nécessité de la grande détresse qui s’abat sur le monde et consolent par le message d’espérance qui concerne l’avenir.

C’est de ces membres-là et de leur activité que parlait le prophète Ésaïe quand il disait en Ésaïe 52 : 7 et 8 : « Qu’ils sont beaux sur les montagnes les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie la paix ! De celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie le salut ! De celui qui dit à Sion : Ton Dieu règne ! » S’il est vrai que le message de ces membres-pieds n’est pas toujours bien reçu ou apprécié, néanmoins c’est avec joie et avec zèle qu’il est proclamé. Quelle joie ressentons-nous à proclamer la vérité présente, à rassembler les « élus » vivants, à dire à Sion que le temps de l’établissement du Royaume est venu et à déclarer que le règne de justice qui doit bénir toutes les familles de la terre va bientôt être inauguré. Ce message, dit sous cette forme, reçoit l’approbation du Seigneur et des membres qui sont au-delà du voile. Cette mission qui nous est confiée est une partie importante de l’œuvre du Royaume. Cette mission doit être accomplie. Ce message laissera des informations profitables au sujet du Royaume et de son œuvre présente et future pour le monde et pour les chrétiens qui n’auront pas couru de manière à remporter le prix de l’appel céleste. Tous ceux qui forment les « pieds » sont occupés à publier ces bonnes nouvelles, à dire à Sion : « Ton Dieu règne », à annoncer que le Royaume de Christ sous sa forme « jugement » est commencé et à proclamer le Jour de vengeance de notre Dieu. Toutes les vraies sentinelles peuvent voir clairement et chanter d’un commun accord le cantique nouveau de Moïse et de l’Agneau, le cantique du rétablissement de toutes choses.

Un à un ces membres-pieds, dont nous espérons être, passent au-delà du voile. Ils passent de la condition mortelle à l’immortalité, de la faiblesse à la puissance, du déshonneur à la gloire, de la condition terrestre à la condition céleste. Ils abandonnent leur corps animal, leur enveloppe terrestre pour revêtir leur corps spirituel. De ce côté-ci ils étaient fatigués, épuisés, blessés. De l’autre côté tout cela cesse. Mais leur œuvre ne cesse pas. L’œuvre du Royaume commencée de ce côté-ci du voile se poursuit de l’autre côté.

En ce temps de la fin, dans lequel nous vivons, notre Seigneur a permis que certaines informations particulières nous soient dévoilées conformément à ce qui avait été dit à Daniel en Daniel 12 : 9 : « Va, Daniel, car ces choses seront tenues secrètes et scellées jusqu’au temps de la fin. » Ces prophéties de temps ont été données, d’une part, pour notre consolation et pour que nous ne restions pas dans la crainte et dans le doute ; mais aussi, d’autre part, pour que, en tant que représentants de ce Royaume parmi les hommes, nous soyons instruits du grand changement de dispensation qui a lieu et que nous soyons capables de donner le témoignage au monde sur tout ce qui concerne le Plan de Dieu. Un autre but imparti à ces prophéties est que les fidèles ainsi équipés et fortifiés par la Parole de Dieu puissent demeurer fermes quand beaucoup tomberont dans l’incrédulité et dans diverses autres erreurs décevantes. Une troisième raison est encore de donner plus de force au Plan des Âges, de mieux l’indiquer pour qu’il soit mieux compris et assimilé, afin que nous ne soyons pas découragés en annonçant ces bonnes nouvelles à des oreilles peu réceptives. Par ces données prophétiques le Seigneur a voulu nous fournir un stimulant pour nous réveiller pleinement et nous garder actifs à son service.

Nous pouvons ajouter que, pour comprendre le repos dont jouissent les membres au-delà du voile, nous avons la magnifique illustration du règne de Salomon. A l’inverse de celui de son père David, le règne de Salomon fut un règne de paix et de prospérité. Le règne de David représente l’œuvre de l’Église dans la chair, de ce côté-ci du voile. Ce fut un règne de combats continuels car David avait beaucoup d’ennemis. Les luttes de David représentent celles de l’Église entière. Nous avons à lutter sans cesse contre les ennemis de la Nouvelle Créature qui nous environnent de tous côtés. David n’a pas été autorisé à construire un temple pour Dieu mais il a largement contribué à la préparation des matériaux (1 Chroniques 22 : 5). De même le temple de Dieu n’est pas assemblé de ce côté-ci du voile mais est ici en préparation. Le rôle de l’Église dans la chair est de préparer les matériaux de ce temple dont l’assemblage se fait sans bruit au-delà du voile dès l’aube du matin. Notre travail ici-bas est de combattre le bon combat, de rassembler les matériaux et de préparer les pierres vivantes pour le glorieux temple. Au-delà du voile les fidèles vainqueurs de cet âge entrent dans le glorieux règne préfiguré par celui de Salomon. Ce règne représente l’œuvre de l’Église glorifiée, « au repos » car il n’y a plus d’ennemis (1 Chroniques 22 : 9).

En analysant le texte qui a servi de base à notre exposé nous avons rappelé que nous vivons dans une époque particulièrement bénie. Cette époque est bénie par le fait que le Seigneur, à nouveau présent, s’occupe spécialement de son peuple. Il a ressuscité les membres qui s’étaient endormis pendant l’âge de l’Évangile, Il nous nourrit maintenant tout particulièrement par une nourriture propre à notre temps pour nous affermir et nous aider à tenir fermes jusqu’au moment de notre changement. Il nous a enrôlé dans l’œuvre du Royaume qui doit être faite de ce côté-ci du voile et qui consiste à avertir le monde des changements imminents qui doivent s’opérer, à expliquer le rôle de la détresse qui s’abat sur le monde et à consoler les âmes inquiètes ou troublées en exposant les bienfaits à venir. De plus l’œuvre qui nous est confiée consiste aussi à aider nos frères et sœurs à assimiler la Vérité Présente afin d’être fortifiés pour tenir bon dans la foi jusqu’au terme du pèlerinage terrestre. Nous avons aussi expliqué que cette époque est particulièrement bénie pour les véritables membres du Corps de Christ qui terminent leur course à l’heure actuelle car le moment de leur départ, de leur mort, correspond en réalité au moment de leur changement de nature, c’est-à-dire que, déposant leur enveloppe terrestre, ils reçoivent aussitôt leur nouveau corps, leur corps spirituel. Étant actifs de ce côté-ci du voile leur mort n’interrompt pas leur service au profit du Royaume, bien au contraire, car ils sont alors débarrassés de la fatigue inhérente à la vieille enveloppe.

Puissions-nous être totalement engagés au service du Maître actuellement afin que lorsque notre changement s’opérera nous puissions être jugés dignes de continuer notre tâche au-delà du voile.

Amen