A cette époque de l’année, de nombreux chrétiens réfléchissent et pensent aux souffrances et à la mort de Jésus. Comment réagirent les disciples témoins de ces événements ? Ce fut assurément pour eux une expérience pénible de voir leur Maître maltraité. Les Ecritures disent qu’on s’est moqué de lui, qu’on a craché sur lui, qu’on l’a injurié et forcé à porter sa croix. Mais le plus cruel pour eux fut de le voir pendu à la croix et mourir.
Si Jésus avait été emprisonné, ses disciples auraient pu espérer le voir un jour libéré. Ils avaient cru qu’il allait bientôt jeter les bases de son royaume. Mais maintenant il était mort et leurs espérances s’étaient évanouies. Il est difficile d’imaginer à quel point les disciples furent désespérés et malheureux ce jour-là. Le chagrin qu’ils éprouvaient a été semblable au nôtre lorsque nous déplorons la perte d’un être aimé. Jésus était pour eux un frère qu’ils aimaient. Les gens n’avaient jamais connu un homme aussi juste que lui. Jamais les pauvres en Israël n’avaient entrevu l’espoir d’être un jour comblé de bienfaits. Maintenant qu’il était mort, tout était perdu. Pour les disciples ce n’était pas seulement la perte d’un être bien-aimé, mais celle de toutes leurs espérances.
Considérant ces événements, il est intéressant de noter que les disciples ne croyaient pas que la mort fût un passage à une vie plus heureuse et prospère. Ils ne croyaient pas que Jésus possédât une âme immortelle ou même qu’il n’était pas réellement mort. Si telle avait été leur croyance. ils n’auraient pas été désespérés de le voir mort. Ils savaient parfaitement que la mort est une condition de non-existence et que le corps retourne à la terre d’où il est pris.
En ce temps-là, il y avait deux sectes parmi les Juifs : les Pharisiens et les Sadducéens. Ces derniers niaient la résurrection et l’existence d’êtres spirituels ; les Pharisiens, par contre y croyaient. L’apôtre Paul exploita ces différences lorsqu’il présenta son cas devant le Sanhédrin (concile religieux comportant des membres des deux sectes). Le récit en est rapporté au livre des Actes (23 : 6-8) : “Paul sachant qu’une partie de l’assemblée était composée de Sadducéens et l’autre de Pharisiens, s’écria dans le Sanhédrin : Hommes frères, je suis Pharisien, fils de Pharisiens ; Pourquoi croire que la résurrection soit une chose impossible à Dieu ?” L’apôtre Paul disait au roi Agrippa : “Quoi ! Vous semble-t-il incroyable que Dieu ressuscite les morts ?”. Actes 26 : 8.
Dans son exposé sur la résurrection l’apôtre Paul n’ignore pas que ces deux questions concernent tout le monde : “Quelqu’un dira : Comment les morts ressuscitent-ils et avec quel corps reviennent-ils ?” (1 Corinthiens 15 : 35). Dans les versets suivants, une graine de semence mise en terre lui sert d’illustration. Semer du grain est chose courante, et parce que c’est chose courante, très peu de gens y reconnaissent un miracle. L’apôtre Paul dit : “Insensé ! Ce que tu sèmes ne reprend point vie, s’il ne meurt. Et ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps qui naîtra ; c’est un simple grain, de blé peut-être, ou de quelque autre semence ; puis Dieu lui donne un corps comme il lui plaît, et à chaque semence il donne un corps qui lui est propre” (1 Corinthiens 15 : 36-38). Le grain semé meurt, mais il en sort une nouvelle plante. Si c’est un grain de blé, il produira du blé. Il en est de même pour l’être humain qui meurt comme le grain. Dans la résurrection, la puissance de Dieu pourvoira à un nouveau corps humain (tout comme pour la nouvelle plante qui pousse du grain semé) avec des caractéristiques reconnaissables. La reconstitution de l’identité d’une personne est un aspect important de la résurrection, intéressant le rétablissement des traits personnels et de l’aspect physique.
La résurrection de notre Seigneur montre la relation de la personnalité par rapport au corps. Les disciples avaient vu Jésus cruellement mis à mort. Son corps brisé sur la croix était leur dernier souvenir. Après sa résurrection, il s’est présenté à eux dans un corps marqué des blessures reçues afin de convaincre Thomas, qui avait douté qu’il fût ressuscité.
Les autres fois il ne fut pas reconnu parce qu’il s’était présenté sous un autre aspect. Les disciples ne le reconnurent qu’à certaines manières qui lui étaient propres. Marie Madeleine avait cru voir un jardinier, elle ne le reconnut que lorsque d’un ton familier, il l’appela par son nom (Jean 20 : 16). Les deux autres disciples sur le chemin d’Emmaüs avaient cru avoir affaire à un étranger jusqu’à ce qu’il prît du pain, le bénit, le rompit et le leur donna. En une autre occasion, les disciples retournés à la pêche ne reconnurent Jésus que lorsqu’il leur dit de jeter leur filet de l’autre côté de la barque, et qu’ils le retirèrent rempli de poissons (comme trois ans et demi auparavant) – Jean 21 :1-7.
Dans sa relation sur la résurrection, l’apôtre Paul précise au chapitre 15 de sa première épître aux Corinthiens que Jésus est devenu les prémices de ceux qui dorment du sommeil de la mort : “Mais maintenant Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts. Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang. Christ comme prémices puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement” (1 Corinthiens 15 : 20-23). L’apôtre montre encore qu’en dehors de Jésus et de son Eglise, d’autres êtres humains ressusciteront ; que l’objectif du royaume de Dieu est de détruire la mort par la résurrection et de juger toute l’humanité. “Ensuite viendra la fin quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité et toute puissance. Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort”. – 1 Corinthiens 15 :24-28.
Jésus fait allusion à la résurrection générale quand il dit : “Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement ” (Jean 5 : 28, 29). L’expression “ceux qui auront fait le mal” désigne ceux que Dieu n’a pas éclairé pendant l’âge actuel et les âges passés, c’est-à-dire, la plus grande partie de l’humanité. Le mot “jugement” est traduit du mot grec krisis: Jésus parle ici de l’autorité pour juger que le Père lui a donné d’exercer pendant son royaume. “Il lui a donné le pouvoir de juger parce qu’il est Fils de l’homme” (Jean 5 : 27). Le mot grec krisis signifie également “point critique”. Dans le royaume de Christ, les humains auront l’occasion de trouver la vie éternelle. Ce sera un “point critique” dans leur vie. Ils changeront de ligne de conduite et obéiront aux lois de Dieu. Ceux qui ressusciteront pour le jugement reviendront de la tombe pour passer un temps d’épreuve. Ils auront fait l’expérience du mal pendant la vie présente, mais dans le royaume où les conditions seront favorables, ils devront faire un choix, soit pour le bien, ou continuer à faire le mal. Les apôtres, les disciples de Jésus, et tous ceux qui ont marché sur ses traces pendant l’âge de l’Evangile se sont efforcés de faire le bien. Il en a été de même des prophètes, ces héros de la foi qui ont vécu au temps de l’Ancien Testament. Ils ont déjà été éprouvés et ressusciteront pour la vie. Aujourd’hui pour faire le bien au sens des Ecritures, il convient de marcher sur les traces de Jésus, avoir part à ses expériences : “Si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui” (2 Timothée 2 : 12). Ceux qui demeureront fidèles malgré les épreuves auront part à la première résurrection : “Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans”. * Apocalypse 20 : 6.
Pendant son ministère terrestre, Jésus a accompli de nombreux miracles. Il a montré ce que serait son œuvre future en rendant des morts à la vie. Il a réveillé du sommeil de la mort une enfant de douze ans, la fille de Jaïrus, un des chefs de la synagogue. Cet événement est rapporté dans trois des évangiles, Matthieu 9 : 18-26 ; Marc 5 : 22-43 ; Luc 8 : 41-56. Jaïrus demanda à Jésus de venir dans sa maison parce que sa fille était mourante. En arrivant il trouva l’enfant morte, et toute la maison la pleurant. Jésus leur dit : “Pourquoi pleurez-vous ? L’enfant n’est pas morte, mais elle dort” (Marc 5 : 39). “Ils se moquaient de lui” parce que l’enfant était bien morte. Dans plusieurs passages de la Bible, la mort est considérée comme un sommeil. Voyez 1 Corinthiens 15 : 6, 18, 20, 51 ; Actes 8 : 60 ; Jean 11 : 11-14. Jésus réveilla l’enfant de son sommeil de mort. Dans le royaume cette même puissance sera exercée pour rappeler les humains à la vie.
L’évangile de Luc (7 : 11-15) parle de Jésus rencontrant un convoi funèbre à la porte de la ville de Nain. On portait en terre le fils unique d’une veuve. Le convoi s’arrêta lorsque Jésus arriva à sa hauteur, et touchant le cercueil, il dit : “Jeune homme, je te le dis : Lève-toi ! Et le mort s’assit, et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère”.
Le réveil du sommeil de la mort de Lazare, grand ami de Jésus, est le plus grand des miracles accomplis pendant son ministère. Il est rapporté dans l’évangile de Jean (11 : 1-26). Jésus était souvent l’hôte de Lazare, Marthe et Marie à Béthanie. Il aimait leur compagnie. Un jour qu’il était au-delà du Jourdain, on lui fit dire que Lazare était malade, il ne se rendit pas tout de suite à Béthanie, mais attendit deux jours pour se mettre en route. Il dit à ses disciples : “Lazare, notre ami, dort ; mais je vais le réveiller. Les disciples lui dirent : Seigneur, s’il dort, il sera guéri. Jésus avait parlé de sa mort, mais ils crurent qu’il parlait de l’assoupissement du sommeil. Alors Jésus leur dit ouvertement : Lazare est mort” (Jean 11 : 11-14). Lorsqu’il arriva à Béthanie, Lazare était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre. Il ordonna qu’on enlevât la pierre qui fermait l’entrée de la grotte, mais Marthe, la sœur du défunt dit : “Seigneur, il sent déjà, il y a quatre jours qu’il est là”. La pierre fut enlevée, et Jésus pria son Père, et le remercia de l’exaucer toujours.
Puis il cria d’une voix forte : “Lazare sors ! Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes et le visage enveloppé d’un linge. Jésus leur dit : Déliez-le, et laissez-le aller” (Jean 11 : 44). La résurrection de Lazare illustrait également le réveil du sommeil de la mort des milliards d’êtres humains dans le royaume de Christ. Une fois réveillés ils auront l’occasion d’acquérir la vie éternelle. Dieu n’oubliera personne. Ils lui sont aussi chers que le fut Lazare à Jésus.
L’apôtre Paul affirme que Jésus régnera “jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort” (1 Corinthiens 15 : 25, 26). Les humains n’auront alors plus à la craindre. Le but du royaume est de supprimer tout ce qui empêcherait les gens de vivre éternellement. La grande œuvre du Christ dans son royaume ne consiste pas seulement à rétablir les hommes à la vie, mais à transformer la terre pour en faire un paradis, une demeure merveilleuse pour une très grande et très heureuse famille. Pareil événement sera des plus heureux pour les familles se trouvant à nouveau réunies. Des retrouvailles sont toujours des moments heureux. On ne peut se représenter la joie qui régnera alors dans les familles, chez les amis rassemblés pour toujours dans le royaume de Dieu ! L’apôtre Paul dit bien à propos : “La mort a été engloutie dans la victoire. 0 mort, où est ta victoire ? 0 mort, où est ton aiguillon ?”. * 1 Corinthiens 15 :54,55.