IL MONTA, EMMENANT DES CAPTIFS

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Actes 1 :1-14

« Etant monté en haut, il a emmené des captifs, et il a fait des dons aux hommes ». — Eph. 4 : 8.

Le passage de 1’Ecriture que nous allons étudier est de la plume de Saint Luc, comme cela est indiqué dans le premier verset. (Actes 1 :1). On trouve dans ce passage cinq points particuliers. Le premier est la déclaration que les Apôtres étaient les seuls que Jésus ait spécialement choisis pour l’apostolat ; Saint Paul fut choisi plus tard, selon les dispositions prises par Dieu, pour remplacer Judas. Cette déclaration est en contradiction avec la prétention des Evêques d’Angleterre et de Rome qui se disent Evêques apostoliques, possédant des pouvoirs apostoliques, mais elle est conforme aux paroles du Maître nous apprenant qu’à part les douze, tous ceux qui prétendent être apôtres sont des « menteurs ». — Apoc. 2 : 2.

Le second point dans cette leçon est que Jésus, avant de quitter Ses Apôtres, les instruisit en ce qui concerne le Royaume de Dieu. Cela est en plein accord avec tous les récits des précédents enseignements du Seigneur. Presque tous Ses enseignements se rapportaient à ce magnifique Royaume de Dieu qui sera établi quand Il viendra en puissance et en grande gloire, et dont Ses disciples et imitateurs sont invités à devenir membres, en participant à Sa gloire et à Son trône comme Ses cohéritiers.

Le troisième point que nous remarquons tout particulièrement se trouve mentionné dans les versets 6 et 7. Les Apôtres demandèrent à Jésus des renseignements sur le Royaume et en quel temps Il bénirait Israël, mais Il leur répondit que ce n’était pas à eux de connaître les temps et les saisons relatifs au Royaume (Actes 1 : 7), que cette affaire était entièrement entre les mains du Père. Le quatrième point de notre étude se concentre dans le verset 8, où le Seigneur déclare qu’avant l’établissement de Son Royaume, Son Eglise témoignerait de ce Royaume par toute la terre, après avoir reçu à la Pentecôte la bénédiction promise. Le cinquième point, d’un intérêt spécial, se concentre dans le verset 11, dans cette proclamation des anges « Ce Jésus… viendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel ».

Vues erronées sur le Royaume

Des vues étranges et contradictoires concernant le Royaume de Dieu, le Royaume du Messie sont entretenues par les Protestants. Beaucoup plus logiques, mais pareillement antiscripturaires, sont les vues des Catholiques romains sur le même sujet. La confusion chez les Protestants est lamentable. Certains d’entre eux soutiennent que le Royaume de Dieu commença d’une façon quelconque à la Pentecôte ; d’autres affirment qu’il commença d’une certaine manière lorsque Jérusalem fut détruite ; et cependant ils se rendent tous compte que les promesses faites par Jésus concernant Sa seconde venue sont encore futures.

Les Catholiques romains prétendent qu’ils établirent le Royaume de Dieu vers l’an 800 après J.-C. Pour cela, ils firent d’abord une séparation entre le clergé et les laïques, et ils élevèrent à une position supérieure le clergé qui devint une classe spéciale. Puis, comme l’Eglise romaine avait une grande puissance et que les rois de la terre étaient comparativement faibles, la Papauté établit un gouvernement spirituel sur les rois et les princes de la terre au nom de Christ — les papes étant reconnus comme vicaires de Christ, comme Ses substituts, comme régnant à Sa place.

Les rois et les princes de la terre furent informés qu’ils continueraient à gouverner les peuples s’ils obéissaient à la Papauté, et qu’ils seraient alors des royaumes de Dieu. Cependant, ils furent aussi informés que s’ils refusaient d’obéir à la Papauté, celle-ci dirait aux peuples de ne plus les reconnaître comme rois, ayant été désavoués par le royaume spirituel de Dieu, et de choisir d’autres rois et d’autres princes à leur place. Les gouvernants d’Europe consentirent volontiers à entrer en association avec la Papauté, car de cette manière les peuples les reconnaitraient comme ayant la permission divine de régner. Et les choses suivirent leur cours ainsi pendant onze cents ans. Aujourd’hui ce pacte est pratiquement rompu.

La Grande-Bretagne fut l’une des premières nations à rompre avec la Papauté. Cette rupture eut lieu sous le règne du roi Henri VIII. Celui-ci se disputa avec le pape, et aussitôt après se mit à faire de la nation britannique un autre royaume de Dieu, et de l’église d’Angleterre un royaume spirituel séparé de la Papauté. Dès lors le roi et ses successeurs devinrent les chefs à la fois de l’église et de l’Etat. Le luthéranisme fit de même dans les pays scandinaves et dans les Etats germaniques. Ceux-ci reconnurent le Luthéranisme, et le Luthéranisme les reconnut à son tour comme royaumes de Dieu. Ainsi, aujourd’hui encore, certains royaumes de ce monde sont encore des royaumes de Dieu auxquels l’autorité fut conférée d’abord par la Papauté, puis par les Protestants.

Le Royaume de Christ est futur

Tous les gens intelligents, parmi les Catholiques et les Protestants, perçoivent maintenant qu’une sérieuse erreur a été commise, que les royaumes de ce monde ne furent jamais des royaumes de Christ, et que le nom de Chrétienté leur a été mal à propos appliqué. Ce nom signifie Royaume de Christ, et il est tout à fait impropre de l’appliquer aux nations d’Europe qui menèrent des guerres, qui cherchèrent à se supprimer les unes les autres tant sur terre que sur mer. D’ailleurs l’Apôtre déclare que « si quelqu’un n’a pas l’esprit de Christ, il n’est point à lui », et il nous dit que l’Esprit de Christ se manifeste par la douceur, la tranquillité, la patience, l’endurance, l’amour fraternel et l’amour. — Romains 8 : 9 ; Galates 5 : 22, 23.

Nous sommes convaincus que dans toutes ces nations belligérantes il y a des gens saints qui manifestent l’Esprit de Christ ; mais nous sommes également convaincus que ces royaumes en guerre [écrit en 1916. — Trad.] ne manifestent pas cet esprit et ne sont « point à Lui ». Au contraire, ils manifestent ce que l’Apôtre appelle les œuvres de la chair et du diable, c’est-à-dire la colère, la méchanceté, la haine, la jalousie, les disputes, l’amertume. Les Etudiants de la Bible sont persuadés que la grande guerre qui a débuté en Europe est le commencement de cette grande détresse que la Bible appelle « Harmaguédon ». Selon la Bible, cette détresse préparera les cœurs des humains et les introduira dans le Royaume du Fils bien-aimé de Dieu, lequel sera « l’objet du désir de toutes les nations (Aggée 2 : 7) et par lequel un règne de justice sera établi sur toute la terre.

Jésus ne dit pas à Ses disciples si le temps qui s’écoulerait avant l’établissement de Son Royaume serait long ou court. Il déclara que cette affaire reposait entièrement entre les mains du Père et qu’il n’était pas à propos, en ce temps-là, de la révéler au Peuple de Dieu. Mais à une autre occasion Il leur dit que certaines indications leur seraient données en temps opportun, grâce auxquelles ils connaîtraient les temps et les saisons et seraient à même de relever leurs têtes et de se réjouir, sachant que leur délivrance serait proche.

De la même manière, nous ne devons pas comprendre que les Apôtres espéraient voir le Royaume de Christ de leur temps, avant leur mort. Au contraire, nous nous souvenons que Saint Paul, lorsqu’il prédisait sa propre mort, déclarait que certains du Peuple du Seigneur ne dormiraient pas dans la mort, qu’ils seraient vivants à la seconde venue de Christ et seraient « changés en un instant, en un clin d’œil » (1 Corinthiens 15 : 51, 52). De même, Saint Pierre, sans essayer d’expliquer les temps et les saisons, déclara qu’il mettait son message par écrit et le confiait à de saints hommes pour le profit de l’Eglise après sa mort. —2 Pierre 1 :15.

Les paroles de notre Seigneur, rapportées dans le verset 8, et annonçant que Ses disciples donneraient un témoignage à travers le monde entier, étaient une autre démonstration du fait que le Royaume ne viendrait pas dans quelques jours ni dans quelques années, mais qu’il serait assez éloigné pour donner l’occasion aux enfants de Dieu de rendre un témoignage complet, à tous les peuples, nations, tribus et langues, de la faveur de l’Eternel. Et il en a été ainsi.

« Ce Jésus… viendra »

Les Etudiants de la Bible en viennent à remarquer la précision du langage de la Bible plus soigneusement que dans le passé. La déclaration selon laquelle Jésus reviendrait de la même manière qu’il a été vu allant au ciel, a généralement été comprise comme signifiant que Jésus viendrait en tant qu’être humain ou charnel. Cette interprétation est en contradiction avec l’Ecriture disant qu’Il fut mis à mort quant à la chair, mais vivifié, rendu vivant, ressuscité quant à l’esprit (1 Pierre 3: 18). Elle est aussi en contradiction avec les paroles du Maître annonçant qu’Il était sur le point de monter où Il était auparavant — sur le plan ou dans la condition de l’esprit. Elle est aussi un démenti à cette déclaration du Seigneur « Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus, mais vous me verrez ». — Jean 14 : 19.

En un mot, toute l’Ecriture nous enseigne que lorsque Jésus quitta la gloire céleste et fut fait chair, le dessein divin n’était pas qu’Il restât un Etre charnel pour toujours, mais qu’au contraire il prit cette condition terrestre pour la passion de la mort, et qu’ensuite Il n’en eût plus besoin. Adam était un être charnel, humain ; et, pour être le Rédempteur d’Adam et de sa race, Jésus devait devenir un être humain parfait « saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs » (Héb. 7 : 26). Mais il ne pouvait y avoir aucune raison pour laquelle Il dût rester un être charnel et être privé de tout contact avec les conditions célestes.

Si nous nous souvenons qu ‘Adam parfait était un peu moindre que les anges, nous devons voir que Jésus, comme homme parfait, était aussi un peu moindre que les anges. Que notre Seigneur ne resta pas dans cette condition inférieure, Saint Paul l’affirme pleinement, car, après avoir parlé de la fidélité du Seigneur même jusqu’à la mort, il déclare : « C’est pourquoi aussi, Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom » (Phil. 2 : 9, 10). Le Jésus glorifié est un être spirituel de l’ordre le plus élevé, participant « de la nature divine », et Il s’assit à la droite du Père, sur le Trône du Père, attendant le temps où Il élèverait Son propre trône, où Il établirait le Royaume millénaire et associerait à Lui, sur Son trône, l’Eglise comme Son Epouse. « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur son trône, comme moi-même j‘ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône » (Apoc. 3 : 21).

Pendant les quarante jours qui suivirent Sa résurrection, Jésus apparut quelque dix ou onze fois, et pendant quelques instants presque à chaque fois. Notre étude des Actes 1 : 1-14 nous apprend que pendant ces visites faites à Ses fidèles, Jésus leur donna des instructions. Il ne leur apparut pas comme être spirituel pour les terrasser par la gloire de Sa présence, brillant d’un éclat supérieur à celui du soleil, ainsi qu’Il le fit plus tard envers Saul de Tarse (Actes 26 : 13). Au contraire, Il apparut comme homme, tantôt sous une forme, tantôt sous une autre — comme jardinier, comme voyageur, etc. A deux occasions, Il apparut dans un corps semblable à celui dans lequel Il fut crucifié, montrant le trou fait par la lance et la marque des clous. Ce corps était le résultat d’une matérialisation qui s’effectua dans la chambre haute, quand les portes étaient fermées, de même que les vêtements, bien entendu, car notre Seigneur n’était pas nu.

Jésus se manifesta ainsi dans le dessein de démontrer à Ses disciples, d’une manière incontestable, qu’Il n’était plus mort. Ses apparitions, dans des corps différents, devaient prouver qu’aucun de ceux-ci n’était Son corps spirituel réel, mais simplement une manifestation. La Bible nous parle de manifestations antérieures du même genre, qui eurent lieu lorsque notre Seigneur était un être spirituel, avant, qu’Il devînt homme. Loin dans le passé, du temps d’Abraham, le Seigneur, ainsi que deux anges, se matérialisa, causa avec Abraham et mangea avec lui (Genèse 18). Quand Jésus ressuscita des morts, qu’Il fut vivifié en esprit, Il revint là où Il était auparavant. La description du changement de l’Eglise à la résurrection s’adapte bien également au Seigneur. Il fut semé (dans la mort) en faiblesse, il ressuscita en puissance ; il fut semé en déshonneur (étant mis au rang des malfaiteurs), il ressuscita en gloire ; il fut semé corps animal, il ressuscita corps spirituel. — 1 Cor. 15 : 43, 44.

« Viendra de la même manière »

On devrait soigneusement noter que les anges ne dirent pas « viendra dans la même forme ». Le Seigneur quitta Ses disciples dans un certain genre de forme charnelle, de corps, qui devait les rendre capables de le voir monter dans les nuées, étant donné qu’ils ne pouvaient voir Son corps spirituel. En parlant de la manière de partir de Jésus, les anges ne faisaient pas allusion à Sa forme. La manière de partir de notre Seigneur fut tranquille, secrète, inconnue du monde, connue seulement des disciples ; elle eut lieu sans bruit, sans ostentation, sans retentissements de trompettes ou de clairons. Donc, Il « viendra de la même manière », inconnu du monde. Il sera présent comme l’est un voleur dans la nuit ; et personne n’aura connaissance de Sa présence, excepté Ses disciples.

Combien tout ceci est contraire à ce que nous avions supposé jadis, quand nous pensions que notre Seigneur était descendu pour toujours au niveau des conditions humaines, dont les meilleures sont un peu moindres que celles des anges Combien nous comprenions tristement ce sujet, lorsque nous avions l’habitude de chanter

Cinq plaies saignantes Il porte,

Reçues au Calvaire.

Elles déversent d’efficaces prières

Elles plaident pour moi très fort

(Traduit de l’Anglais)

Quand nous chantions ainsi, nous ne comprenions évidemment pas la méthode d’intercession du Seigneur pour Ses saints, pas plus que nous ne comprenions Sa glorification comme Etre spirituel, « bien au-dessus des anges ».

Maintenant nous comprenons que la septième trompette, avec laquelle Il vient, n’est pas une trompette littérale, mais une trompette symbolique, et que, comme les six précédentes, elle ne fait pas de bruit dans l’air. Maintenant nous voyons que le monde ne sera pas conscient de la seconde venue du Maître, pendant le temps où Il doit être présent comme l’est un voleur dans la nuit, et tant que ne vienne le Grand Temps de détresse, où le Seigneur se révélera en flammes de feu, exerçant la vengeance. (2 Thessaloniciens 1 : 8). Ce que les hommes verront alors sera la détresse ; et graduellement ils en viendront à comprendre que le grand Roi est assimilé à cette détresse qui sera un moyen de préparer l’instauration du Règne de Justice et de renverser tout ce qui est injuste.

W.T. 5829 – 1916

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