« JE FAİS UNE SEULE CHOSE »

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« Car je n’ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. »– 1 Corinthiens 2 : 2 – Darby.

Le talentueux Apôtre Paul donne en un autre endroit son témoignage sur la sagesse de se défaire de certains de nos plans et arrangements, et de relâcher nos efforts dans diverses directions, afin de concentrer nos énergies sur les choses que nous pouvons le mieux mener à bien, en disant :« Je fais une seule chose. » (Philippiens 3 : 13 – Semeur). L’unique occupation de l’Apôtre dans la vie était d’être, autant qu’il le pouvait, agréable au Seigneur, personnellement, et faire de son mieux pour aider les autres à atteindre la même condition.

En harmonie avec cela, la pensée de notre texte semble être que tout ce que l’Apôtre savait sur d’autres sujets importants de son temps ― coutumes de l’époque, questions scientifiques, etc…, il le mettait de côté. Il serait un spécialiste. Il limiterait ses pensées, ses paroles et ses enseignements à cette seule ligne, car il la jugeait digne à suivre. Il était allé à Corinthe en tant qu’ambassadeur de Christ. Il n’y était pas pour faire étalage de ses connaissances, mais pour transmettre le message du royaume. Il allait faire de la prédication de l’Évangile son unique occupation, pour laquelle il estimait que toutes ses connaissances et son énergie étaient insuffisantes.

L’Apôtre n’a pas décidé de faire abstraction de toutes ses connaissances sans avoir une bonne raison ou un but précis. C’est parce qu’il voulait concentrer toute son attention et son influence sur un seul grand sujet. Ce sujet était Jésus-Christ, Jésus l’Oint ; Jésus le Messie était la pensée principale de toute sa prédication. Il se rendait compte que le grand Messie faisait partie du programme divin qui avait été promis ― la « Postérité » qui devait bénir toutes les familles de la terre ; que Jésus était ce grand Messie, et que tous les hommes devaient Le reconnaître, s’assembler sous sa bannière.

Mais Saint Paul prêchait, non seulement que Jésus était le Messie, mais qu’il était le Messie crucifié, car il n’avait pas honte de l’enseignement divin. Il prêchait que Dieu a envoyé son Fils, et que le Fils a quitté la gloire qu’Il avait auprès du Père, qu’Il a vécu sur la terre, et qu’Il est « mort, le juste pour l’injuste », dans ce but précis ― afin de manifester son obéissance à l’arrangement divin. En prêchant ainsi Christ et sa crucifixion, l’Apôtre n’ignorait pas le fait qu’il devait y avoir une église ; Jésus était la Tête Ointe de son corps, l’église. Ainsi, en prêchant Jésus l’Unique Oint, Saint Paul montrait comment le plan divin s’accomplissait sous la surveillance divine, et quels en seraient les glorieux résultats. C’est à ces choses qu’il avait décidé de consacrer tout son temps et toute son attention.

Comme il est évident qu’aujourd’hui beaucoup de ministres ont perdu ce que possédait l’Apôtre, qui reconnaissait ainsi l’importance de l’Évangile de Christ ! Cette perte explique en grande partie les divers sujets particuliers annoncés pour les réunions religieuses ; parfois le sujet est la politique, parfois la tempérance, parfois le droit de vote des femmes (NDLR : article écrit en 1912). La raison de ce changement par rapport au style de prédication d’antan est que, pendant les âges des ténèbres, l’Évangile a été perverti, déformé, et qu’aujourd’hui les gens ont honte de ce qui était prêché autrefois ―« Sois bon et va au ciel, sois mauvais et va en enfer. » Ce n’est pas un grand message. Nous ne pouvons pas nous étonner qu’un esprit avisé saisisse le tout en quelques minutes. Nous sommes plutôt heureux, en effet, que les ministres aient honte de prêcher ce que leurs credo professent, et que, par conséquent, leurs credo doivent être tenus à l’arrière-plan.

« PAS HONTEUX DE L’ÉVANGILE DE CHRİST »

Pour nous, cependant, qui voyons l’importance de l’Évangile, le cas est différent. Nous savons que cet Évangile du royaume, dont l’Apôtre n’avait pas honte, enseigne que l’église élue doit être l’épouse de Christ ; que le Messie doit bénir le monde entier ; que Jésus est le Messie ; qu’Il a été crucifié, qu’Il est mort, qu’Il a été enseveli et qu’Il a été ressuscité des morts par son Père ; que sa crucifixion faisait partie du grand plan divin, et que sans cet arrangement, aucun salut ne pouvait être effectué, ni pour l’église, ni pour le monde dans l’avenir. C’est pourquoi, comme l’Apôtre, nous prêchons Jésus, le Crucifié, qui est mort pour nos péchés, qui est ressuscité pour notre justification, et qui, venant dans la gloire avec son église, est le grand Messie qui doit bénir le monde à travers l’İsraël naturel.

Parce que nous avons trouvé la vérité, nous nous sentons obligés, comme Saint Paul, de ne prêcher que ce message. La même vérité qui l’a influencé doit nous influencer. Si, par conséquent, l’un des frères se sent disposé à aller dans le monde à la manière de Babylone et à prêcher autre chose, voici la réprimande :« … sinon Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. »(1 Corinthiens 2 : 2 – Darby). C’est le seul sujet. Ce serait comme si Saint Paul ne connaissait rien d’autre. Ce sujet serait la seule chose à laquelle il consacrerait son temps et son attention. Qu’il en soit ainsi pour nous !

Bien-aimés, comme vous appréciez la glorieuse espérance qui est devant vous, nous vous prions de ne pas prêter attention aux esprits séducteurs et aux doctrines des démons, comme l’Apôtre les appelle (1 Timothée 4 : 1) ; mais de vous appliquer avec détermination à la seule chose à laquelle vous êtes appelés, et que vous avez le privilège de faire en tant qu’héritiers potentiels du royaume du Messie. N’oublions pas que nous sommes un « peuple particulier » séparé de la grande masse des Chrétiens nominaux, ainsi que du monde, ayant des espérances, des buts et des ambitions plus élevés, et étant gratifiés d’une vision plus claire des choses profondes de Dieu, ayant été appelés de nos anciennes ténèbres à sa merveilleuse lumière. Ainsi séparés du monde et des Chrétiens qui participent largement à l’esprit du monde, il n’est pas étonnant que nous les trouvions tous en désaccord avec nous, et qu’ils nous ignorent ou s’opposent à nous !

Nous nous attendons à une telle opposition, et nous savons qu’elle se poursuivra jusqu’à ce que notre course s’achève dans la mort. Si nous endurons les difficultés comme de bons soldats pour l’amour de la vérité, quelle que soit la manière dont ces difficultés puissent survenir, dans nos efforts pour faire la volonté du Seigneur et pour faire avancer les intérêts de son royaume, alors nous présentons nos corps comme des sacrifices vivants au service de Dieu. Pour être vraiment à son service, il faut à la fois étudier soigneusement et continuellement le plan de Dieu et s’imprégner de son esprit, ce qui conduit à un zèle enthousiaste pour son accomplissement et à une activité à son service dans la mesure de nos capacités, quel que soit le coût ou le sacrifice que cela puisse exiger.

Si nous sommes fidèles dans ce service, nous n’aurons ni le temps ni la volonté de nous intéresser à d’autres thèmes sans rapport avec la seule chose à laquelle nous avons solennellement consacré notre vie. Si nous avons tout consacré à Dieu, notre temps ne nous appartient pas ; et par conséquent, nous n’avons pas de temps à consacrer à l’étude de théories reposant sur d’autres fondements que ceux de la Bible. Nous n’avons pas non plus de temps à consacrer aux idées et aux occupations qui accaparent l’attention du monde, dont beaucoup sont inoffensives ou même édifiantes en elles-mêmes, mais qui seraient nuisibles et dommageables pour nous si nous leur permettions d’occuper le temps consacré et de détourner notre attention de la seule chose que nous devrions faire.

L’Apôtre nous met en garde : « Évite les bavardages profanes et vains ; car ils produiront plus d’impiété » ; mais il nous conseille : « Étudie afin de te présenter approuvé devant Dieu, comme un ouvrier qui n’a pas honte, divisant avec droiture la parole de vérité » ; « N’enseigne pas d’autre doctrine, et ne prête pas attention aux fables et aux généalogies sans fin, qui donnent lieu à des questions plutôt qu’à l’édification pieuse qui est dans la foi. » – 2 Timothée 2 : 16, 15 (KJV) ; 1 Timothée 1 : 3, 4.

COMME CETTE VOİE EST ÉTROİTE !

N’est-ce pas une voie très étroite ? Oui, si étroite que notre Seigneur a prédit à son sujet que :« Étroite [difficile] est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent ! » (Matthieu 7 : 14- Darby)). Elle est si étroite qu’elle est juste assez large pour n’admettre que le plan de Dieu et ceux qui sont prêts à abandonner tous les autres plans, projets et interrogations, et à se consacrer entièrement à son service ; et qui sont tout à fait disposés à supporter tout reproche qu’il peut entraîner.

Vous efforcez-vous, jour après jour, de défendre le caractère divin et de faire connaître les justes voies de Dieu ?Étudiez-vous assidûment pour vous familiariser avec la vérité, afin d’être une épître vivante, connue et lue par tous les hommes dans le cercle de votre influence ? Êtes-vous vraiment « un ouvrier qui n’a pas à avoir honte » (2 Timothée 2 : 15 – Darby) ? Êtes-vous de ceux qui se sont vraiment donnés au Seigneur, en Lui disant sincèrement :

« Prends-moi, je veux être

Toujours, et seulement, tout à Toi » ?

Si c’est le cas, vous êtes juste suffisamment étroit d’esprit pour dire :« Je ne fais qu’une seule chose, et je fais en sorte que tout le reste se plie à cette seule chose, qui est de faire connaître les louanges de Dieu et d’aider les autres à entrer dans sa merveilleuse lumière ; et à cette fin, je cultive et utilise les talents que je possède en tant que sage intendant de mon Père céleste ».

Chers bien-aimés, nous n’imposons ni vœux ni servitude les uns aux autres, mais l’appel a ses propres limitations ; le Maître nous a ordonné d’enseigner à toutes les nations (car l’Évangile n’est plus limité à la nation Juive), non pas l’astronomie, ni la géologie, ni aucune des vaines philosophies sur lesquelles le monde spécule, mais :« Observez tout ce que je vous ai prescrit. » – Matthieu 28 : 20.

C’est ce que l’Apôtre Paul a fait. Écoutez-le dans son zèle pour cette seule chose à laquelle il a consacré sa vie :« Et moi-même, quand je suis allé auprès de vous, frères,je ne suis pas allé avec excellence de parole ou de sagesse, en vous annonçant le témoignage de Dieu ; car je n’ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. [J’ai fixé votre attention sur cette seule chose ! J’ai gardé cette seule chose continuellement devant vous] … et ma parole et ma prédication n’ont pas été en paroles persuasives de sagesse, mais en démonstration de l’Esprit et de puissance [de la Vérité],afin que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu » – 1 Corinthiens 2 : 1-5 – Darby.

Saint Paul était un enseignant au franc-parler et sans concession. Lorsqu’il savait qu’il détenait la vérité, il l’exprimait avec assurance et déclarait hardiment que tout ce qui s’y opposait était une fausse doctrine. Il enseignait également aux croyants que ce n’était pas seulement leur privilège, mais leur devoir d’être établis dans la foi, de savoir, sur la base de la Parole de Dieu, pourquoi ils croyaient, et d’être capables de donner à tout homme qui les interrogeait raison de l’espérance qui était en eux.

Qu’il en soit ainsi pour nous aussi. Chaque croyant consacré devrait se demander : « Avec quel soin ai-je étudié ce que je reconnais comme étant la vérité divine ? Dans quelle mesure suis-je pleinement capable de manier l’Épée de l’Esprit ? » Rares sont en effet ceux qui peuvent dire qu’ils ont pleinement digéré et assimilé tout ce qu’ils ont reçu ; et qu’ils n’ont rien oublié ; qu’ils l’ont gardé dans leur cœur au point d’en faire leur méditation jour et nuit ; qu’ils ont une réponse toute prête ― un « Ainsi a dit le Seigneur »― pour tout homme qui leur demande raison de l’espérance qui est en eux, concernant n’importe quel point de doctrine ; qu’ils peuvent clairement et intelligemment dépeindre le plan divin, citer l’autorité divine pour chaque étape successive de celui-ci, et, si nécessaire, indiquer sa place dans le système divin des types. Acquérir une telle maîtrise de la Parole est l’œuvre de toute une vie ; mais chaque jour devrait nous rapprocher de cette maîtrise, et ce sera le cas si nous sommes de fidèles étudiants et de fidèles serviteurs de la Vérité.

Si tous les consacrés étaient ainsi occupés à revêtir l’armure de Dieu, et à la mettre à l’épreuve par un usage réel dans un effort zélé pour annoncer la vérité et aider les autres à se tenir debout, il ne resterait plus de temps, même pour un bon travail de réforme à la tempérance, ni pour un travail dans les bas quartiers des grandes villes, ni pour la doctrine de la guérison, ni pour aucune autre chose de ce genre. Nous n’avons pas de temps à consacrer à ces questions, qui ne sont que des questions secondaires et ne sont pas nuisibles en elles-mêmes, si ce n’est qu’elles détournent l’attention et consomment du temps qui a été consacré à un usage autre et plus élevé. Toutes ces œuvres seront effectivement accomplies dans les « temps du rétablissement » (Actes 3 : 19-22), maintenant dans un avenir proche. D’ailleurs, d’autres personnes sont engagées dans ces œuvres ; nous reconnaissons et cherchons à accomplir l’œuvre qui nous est assignée dans le plan divin.

Dans toute l’histoire de l’église, il n’y a jamais eu de moment où le grand adversaire ait été aussi actif pour détourner l’attention quant à la vérité en introduisant des questions inutiles et hors de propos. Actuellement, alors que l’élévation et la gloire de l’église sont sur le point de s’accomplir, et que les fidèles sont sur le point d’être reçus dans la joie de leur Seigneur, Satan a recours à tous les stratagèmes pour les détourner de leur récompense et faire échouer cet aspect du plan divin.

Mais il est impossible de faire échouer une quelconque partie du plan divin. Dieu a prévu de tirer du milieu des hommes un « petit troupeau », « un peuple pour son nom » ; et une telle compagnie est assurément en train d’être rassemblée. Cependant, la question de savoir si tous ceux qui sont actuellement dans la course pour le prix feront certainement partie de cette compagnie reste ouverte. Prends garde, bien-aimé, que personne ne prenne ta couronne (Apocalypse 3 : 11.) Si certains manquent à leurs privilèges et se révèlent indignes du riche héritage, d’autres prendront rapidement leur place.

Notre observation des personnes consacrées qui ont permis à d’autres thèmes que cet « Évangile du royaume » d’accaparer leur temps et leur attention, nous amène à leur conseiller d’être très jaloux de leur temps et de leurs talents et leur utilisation pour le ministère de l’Évangile, laissant tous les autres sujets, aussi intéressants soient-ils, à ceux qui préfèrent y consacrer du temps maintenant ; et dans la vie future pour nous-mêmes, lorsque toute la connaissance nous appartiendra. Nous avons invariablement observé que ceux qui, pour toute cause évitable, se sont détournés du véritable et unique Évangile, sont rapidement écartés du chemin ou fortement gênés dans leur course vers le « prix » de notre « haut appel ».

Puissions-nous, chers frères, être capables d’exprimer sincèrement notre position par les paroles de l’Apôtre :« Je fais une chose, oubliant les choses qui sont derrière et tendant avec effort vers celles qui sont devant, je cours droit au but pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus. » ;« Je n’ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon JésusChrist, et Jésus Christ crucifié. » – Philippiens 3 : 13, 14- Darby ; 1 Corinthiens 2 : 2- Darby.

WT1912 p5044

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