Jérusalem. Frère Russell s’adressant aux Juifs.

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Frère Russell s’adressant aux Juifs.

(Du « New-York American », 2 octobre.)

[Trad. À. B.]

Le pasteur Russell du Brooklyn Tabernacle s’adressera aux Juifs de New-York dimanche 9 octobre. C’est un des plus éloquents prédicateurs protestants, il s’est acquis la sympathie des Juifs par sa manière de traiter les questions concernant ce peuple. Son sermon sera: Le Sionisme dans les prophéties. C’est la première fois qu’un pasteur protestant est invité à s’adresser à un auditoire juif.

Les citadins Juifs les plus distingués ont usé de leur influence afin que cette assemblée soit une des plus nombreuses qu’on ait vues dans la ville.

Plusieurs des sermons du p. Russell ont paru dans des journaux juifs, car ils sont sympathiques à cette nation dans sa présente condition. Les Juifs, pour cette raison, sont impatients d’entendre parler ce pasteur sur leur avenir.

(Du New-York Americans, 9 octobre.)

Le pasteur Russell applaudi par les Juifs.

Quand le vénérable pasteur de Brooklyn parla de l’éta­blissement d’une nation juive, 4000 Juifs l’applaudirent.

Les Juifs qui prirent la peine de considérer les vues d’un Gentil sur leur religion, trouvèrent qu’elles s’ac­cordent avec leurs plus importantes croyances.

L’Hippodrome offrait hier le spectacle peu habituel de 4000 Juifs applaudissant un pasteur d’entre les Gentils.

Le p. Russell, dans sa vie a agi naturellement, sans s’inquiéter plus qu’il ne faut des conventions. La religion du vénérable pasteur n’est liée a aucune dénomination et embrasse, comme il dit, toute l’humanité. Sa manière de l’enseigner lui est tout à fait propre. Il n’a jamais agi sans s’inquiéter moins des dogmes et il n’a jamais en plus de succès qu’aujourd’hui.

Parmi la foule, on remarquait des rabbins, des doc­teurs, venus pour répondre, au cas ou le chrétien at­taquerait leur religion ou tAcherait de les gagner à la sienne. Il fut reçu par un silence de mort. Mais le pasteur ne chercha pas à les convertir, ce qui fit leurs délices. Il fit ressortir les bons côtés de leur religion, s’accordant avec eux dans leurs croyances les plus im­portantes, celles qui se rapportent à leur salut. Finale­ment, après avoir chaudement défendu les vues juives se rapportant au rétablissement de leur nation, il fut vivement applaudi, conduisant un chœur pris parmi les cantiques sionistes: « Hatikva » (notre espérance).

Jamais, peut-être l’Hippodrome n’a vu un auditoire plus intéressant et plus intéressé. De toutes les parties de la ville vinrent des Juifs à l’esprit sérieux pour entendre ce qu’un étranger, un Gentil, pouvait bien avoir à leur dire dans un service tenu durant leur

54 Janvier 1911

semaine de fête Rosh Hoshana. Parmi les auditeurs, on remarquait plusieurs Juifs éminents du monde littéraire (Entre autres les rédacteurs de « l’American Hebrew », du « Hebrew Standard », du « Maccabean », de La Vérité, du « Jewish Weekly », du « Jewish Spirit », du «Jewish Big Stick » et de 1’ »H’Yom »). Quelques-uns d’entre eux ont escorté le pasteur Russell à l’Hippodrome en automobile. Ces hommes le reconnaissaient comme un écrivain et un investigateur de réputation internationale, sur les sujets judaïues et sionistes.

On ne voyait, dans l’Hippodrome, de symbole d’aucune religion.

Le pasteur Russell, grand, droit et la barbe blanche, s’avança sans être introduit, leva la main et fit chanter l’hymne du Brooklyn Tabernacle « Zion’s Glad Day » (Jour heureux de Sion par un double quatuor. Les voix s’accordaient et l’hymne sans accompagnement fit une profonde impression.

L’auditoire, un peu froid pour commencer se sentit petit à petit attiré vers le pasteur Russell. Bientôt tout doute sur sa sincérité et sa fraternité s’évanouit.

Des voix chrétiennes chantant des cantiques juifs…. ce fut un événement sans précédent. Les Juifs applau­dirent et des centaines de voix se joignirent au 2ème verset.