JÉSUS A-T-IL INJURIÉSES ENNEMIS ?

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« Lui qui, injurié, ne rendait point d’injures. » – 1 Pierre 2 : 23.

Une question vient naturellement à l’esprit : comment doit-on concilier la déclaration de St. Pierre dans ce passage avec le fait que notre Seigneur accusa les scribes, les pharisiens et les docteurs de la Loi d’être des hypocrites, une race de vipères, etc. ?

Nous nous souvenons des témoignages présentés dans les Évangiles. St. Pierre faisait partie des douze Apôtres et accompagnait, par conséquent, notre Seigneur tout au long de son ministère terrestre. Il put donc témoigner du fait que le Maître ne rendait pas injures pour injures. Les paroles des Apôtres soutiennent que Jésus n’a jamais usé de représailles. Lorsqu’on médisait à son propos, Il ne disait pas de mal de ceux qui Lui causaient du tort. Il ne les maudissait pas, mais s’en remettait à Dieu et confiait sa cause aux mains de la Justice divine.

Les Évangélistes rapportent certaines de ces médisances exprimées à l’encontre de notre Seigneur. Une fois, ses ennemis dirent de Lui : « Il a un démon, et il est fou. » D’ailleurs, Jésus Lui-même laissa entendre qu’on L’avait également surnommé « Béelzébul », prince des démons. Les scribes et les pharisiens reconnaissaient ses oeuvres, mais Le dénonçaient et attribuaient ses bonnes actions à Satan. Ils insinuaient que sa naissance était illégitime. Ils tentèrent de prouver qu’Il fut coupable de blasphème lorsqu’Il dit que si le temple était détruit, Il le relèverait en trois jours. Ils n’avaient pas compris l’esprit de son enseignement, et essayaient de faire croire que ses déclarations étaient un sacrilège. Ils s’efforçaient de Lui tendre un piège, en Le prenant en défaut sur quelques paroles. Ils considéraient que s’Il était vraiment un homme important, Il passerait son temps avec eux, au lieu de le faire avec des publicains et des pécheurs. En fin de compte, ils L’injurièrent au point de Le crucifier entre deux voleurs.

Mais comment se fait-il que Jésus ait adressé de très vives paroles aux scribes, aux pharisiens et aux chefs des sacrificateurs ce jour-là ? Il les surnomma, par exemple, « race de vipères », « muraille blanchie », « sépulcres qui paraissent beaux au dehors, mais qui, au-dedans, sont pleins d’ossements de morts et de toute sorte d’impuretés ». Une fois, Il dit : « Vous hypocrites, vous savez discerner l’aspect du ciel, et vous ne pouvez discerner les signes des temps » ; mais aussi : « Serpents, race de vipères ! Comment échapperez-vous au jugement de la géhenne ? ». Il déclara également : « Vous avez pour père le diable, et vous voulez faire les convoitises de votre père ». Une autre fois, Il les appela « insensés et aveugles », « guides aveugles » et les dénonça en disant : « Mais malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Car vous fermez le royaume des cieux devant les hommes ; car vous n’entrez pas vous-mêmes, ni ne permettez à ceux qui entrent, d’entrer… Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Car vous parcourez la mer et la terre pour faire un prosélyte ; et quand il l’est devenu, vous le rendez fils de la géhenne deux fois plus que vous… Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Car vous payez la dîme de la menthe et de l’aneth et du cumin, et vous avez laissé les choses plus importantes de la Loi, le jugement et la miséricorde et la fidélité ; il fallait faire ces choses-ci, et ne pas laisser celles-là. Guides aveugles, qui coulez le moucheron et qui avalez le chameau ! Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Car vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat ; mais au dedans, ils sont pleins de rapines et d’intempérance. Pharisien aveugle ! Nettoie premièrement le dedans de la coupe et du plat, afin que le dehors aussi soit net. » Étaient-ce là des injures ? St. Pierre ne se méprenait pas lorsqu’il écrivit ces mots que nous étudions. Où se situe la ligne marquant la différence ?

Jésus n’a pas rendu de coups

Nous répondons que la différence se situe dans le fait que notre Seigneur ne rendait pas coup pour coup ; Ses accusations contre eux étaient faites préalablement et, de ce fait, n’étaient pas une vengeance par rapport à quelque chose qu’ils Lui avaient dite. Il n’a pas fait référence à l’un quelconque d’entre eux, affirmant que celui-ci avait un démon. Il parlait de leur système en général comme étant un système pernicieux. Si le Seigneur n’avait pas déclaré que ces chefs d’Israël étaient hypocrites, comment aurions-nous pu savoir qu’ils l’étaient, alors qu’ils donnaient l’apparence au dehors d’être très soucieux d’observer la Loi ? Les gens disaient : « Regardez ces saints hommes aller et prier aux coins de la rue ! Regardez leurs larges phylactères ! Nous ne voyons pas Jésus prier la moitié de ce qu’ils prient et ils sont toujours à surveiller, encore et encore, que la Loi soit bien respectée. » Il était donc juste que notre Seigneur fasse remarquer que leurs veilles, leurs dîmes et leurs longues prières étaient hypocrites. Ils étaient si appliqués à payer la dîme de la menthe et de l’aneth, mais ils n’hésitaient pas à dévorer les maisons des veuves – d’une certaine manière, ils réussissaient à obtenir la propriété des veuves nécessiteuses et alors, ils s’appropriaient le tout pour eux-mêmes.

Jésus déclara que ces prétendus saints hommes étaient toujours si blancs, propres et beaux, en apparence, alors qu’au dedans, ils étaient vils et sales. Ils avaient pour père le Diable ; car ils possédaient son caractère. Ils ne faisaient pas le bien et ne servaient pas Dieu d’un cœur pur ; leur service était simplement un service apparent. Leur système entier était un dédale d’hypocrisie – aujourd’hui, nous le qualifierions de « pourri ». Il était nécessaire que ces hommes soient mis à nu, et que tous ceux dont le cœur était pur soient préservés de leur influence corruptrice. Jésus n’interpellait aucun d’eux par son nom, mais simplement les dénonçait en tant que classe. Il ne cherchait pas à leur porter préjudice, mais à leur faire du bien si possible, et à les mettre en garde, eux et tous les autres, à propos du mal qu’engendre une telle conduite. Notre Seigneur souhaitait délivrer le peuple ; c’est pourquoi, Il parlait au sujet d’une classe, déclarant des choses très mauvaises à son encontre. Il était de la responsabilité de chacun, d’entre cette classe, de laver ses propres vêtements et de démontrer qu’il ne menait pas une double vie. Les paroles de notre Seigneur ne sauraient, en conséquence, être assimilées à de la médisance. Il parlait d’un système. Il ne racontait pas des secrets concernant Jean Martin, et ne disait pas que Mme Dupont est comme-ci ou comme-ça, qu’elle fait ceci ou cela dans sa vie privée, etc.

Ainsi, nous croyons que nous avons parfaitement le droit d’attirer l’attention sur les erreurs flagrantes d’aujourd’hui. Il ne serait pas bon de réprimander de la même manière que le Seigneur ; les gens, en effet, en seraient aujourd’hui plus indignés que ne le furent les Juifs au temps de Jésus. Si notre Seigneur n’avait pas réprimandé certains faits commis par ces chefs, les gens ne pourraient s’empêcher de penser que les pharisiens avaient son approbation. Ils allaient et venaient avec des visages moralisateurs, récitant tellement de prières, etc. Étaient-ils véritablement des hommes saints ? Jésus se trouvait là comme Représentant de Dieu et Défenseur de ses voies. C’est pourquoi, Il avisait les gens que ces pharisiens ne faisaient pas des choses agréables à Dieu. Il a simplement fait son devoir.

WT1915 p5678

« L’amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. »

1 Jean 4 : 9

« Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement. »

Romains 12 : 12.