« Fortifie-toi seulement et aie bon courage. » – Josué 1 : 7.
Les mots de notre texte ont été adressés par le Seigneur à Josué, qui était le chef d’Israël après la mort de Moïse. Il eut particulièrement besoin de ces mots d’encouragement. Les Israélites étaient une race obstinée. Il était difficile pour qui que ce soit d’être leur chef. C’était d’autant plus difficile que Moïse avait été pendant beaucoup d’années avec eux. Il est toujours difficile pour un plus petit homme de prendre la place d’un plus grand.
Il était, à certains égards, plus facile de diriger les Israélites avant leur entrée dans la Terre Promise alors qu’ils prévoyaient l’arrivée dans cette Terre Promise. Pendant les quarante années dans le désert, ils avaient appris à vivre sous la dépendance du Seigneur. En quelques mots nous nous sommes donnés une idée tout à fait claire de la façon dont le Seigneur eut affaire avec son peuple pendant ces quarante années. Moïse, en recommandant instamment aux Israélites de craindre et d’aimer le Seigneur, et en rappelant leurs provocations envers Lui, leur dit qu’ils posséderaient le pays, et ajouta : « Souviens-toi de tout le chemin que l’Eternel, ton Dieu, t’a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour savoir quelles étaient les dispositions de ton cœur et si tu garderais ou non ses commandements. Il t’a humilié, il t’a fait souffrir de la faim, et il t’a nourri de la manne que tu ne connaissais pas et que n’avaient pas connue tes pères, afin de t’apprendre que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vit de tout ce qui sort de la bouche de l’Eternel.
Ton vêtement ne s’est point usé sur toi, et ton pied ne s’est point enflé, pendant ces quarante années. Reconnais en ton cœur que l’Eternel, ton Dieu, te châtie comme un homme châtie son enfant. » (Deutéronome 8 : 2-5). Israël eut très peu de batailles pendant la période de son errance. Les Amalécites avaient eu quelques petites escarmouches avec eux, mais dans l’ensemble ils avaient très peu ressenti le trouble, et pourtant ils s’étaient rebellés contre Moïse plus d’une fois.
Maintenant, leurs ennemis étaient retranchés dans le pays de Canaan, et ceci exigerait force et courage pour prendre le pays. Les instructions du Seigneur étaient qu’ils devraient occuper Canaan. Dieu prenait le pays aux Cananéens parce que, comme les Sodomites, ils étaient parvenus dans leur méchanceté aussi loin que la Sagesse divine le permettait. Au lieu de supprimer les Cananéens, comme il en fut pour les Sodomites, le Seigneur fit combattre les Israélites pour leur arracher la terre.
LA CONQUÊTE DE CANAAN, UN TYPE
Dans la prise de possession du pays de Canaan par Israël, nous croyons qu’il y avait une signification typique. A certains égards les Israélites, faisant la guerre contre les Cananéens, typifient la Nouvelle Créature combattant contre la chair. Dans la proportion où la Nouvelle Créature prend possession des positions retranchées de la vieille créature, elle vainc et prend possession du pays. Les Nouvelles Créatures, le peuple de Dieu, sont sous la conduite du Josué antitypique. Elles doivent surmonter les faiblesses et les bassesses de la nature déchue, au mieux de leurs capacités.
En ce qui concerne les Israélites naturels avec les Cananéens, ces derniers étaient fortement retranchés dans leur pays, et il était impossible de les vaincre sans de nombreuses batailles. Les Cananéens avaient leurs repaires vers lesquels ils purent battre en retraite. Ceux-ci illustrent les repaires de notre nature vers lesquels les inclinations déchues battent en retraite quand nous trouvons impossible, en tant que Nouvelles Créatures, de les vaincre. Comme l’Apôtre Paul dit, « afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez. » (Galates 5 : 17). Mais notre aptitude à gagner la victoire sera proportionnelle à notre foi en Dieu et à notre confiance en Lui.
Ainsi en était-il des Israélites. Dans la mesure où ils avaient confiance au Seigneur, ils réussissaient dans la prise de possession du pays, dans la conquête de leur héritage. Un certain héritage fut donné à chaque tribu, à l’exception de la tribu de Lévi,. Ainsi en est-il de nous en tant que Nouvelles Créatures individuelles. Il y a un certain héritage à distribuer à chacun d’entre nous. Nous ne pouvons pas faire de conquêtes l’un pour l’autre. Chacun doit conquérir son propre héritage individuellement.
Les mots de notre texte furent adressés à Josué, chef d’Israël. Ces mots peuvent être compris comme s’adressant à tous les Israélites, mais particulièrement à Josué parce qu’il était leur chef. Le mot Josué signifie sauveur, libérateur. La forme grecque du mot hébreu « Josué » est Jésus. Comme Josué devait délivrer le peuple du Seigneur, et lui donner la possession de la Terre promise, ainsi Jésus doit délivrer l’Israël spirituel de Dieu et lui donner son héritage.
Les mots de notre texte impliquaient alors qu’il y aurait des épreuves et des difficultés liées à la conquête de Canaan : « Soyez forts et très courageux. » Ces épreuves et ces difficultés exigèrent de la force et du courage de la part de l’Israélite typique. De même, cela est vrai de tous ceux qui veulent avoir une part avec notre Seigneur dans la Terre Promise antitypique.
Il y a une différence entre être fort et être courageux. L’un pourrait être fort, invulnérable dans la position qu’il a prise, mais ne pas être courageux pour des conquêtes ultérieures. La différence entre ces deux qualités est particulièrement illustrée dans le Petit Troupeau et la Grande Multitude. Le véritable peuple du Seigneur devrait être fort dans sa détermination à déposer sa vie en sacrifice de soi. C’est en déposant sa vie terrestre qu’il peut devenir participant de la nature divine. Dieu n’a aucune bénédiction pour ceux qui ne feront pas sérieusement l’effort voulu.
Même la Grande Multitude doit être forte, sinon les membres qui la composent n’obtiendront pas les palmes de la victoire. La différence entre le Petit Troupeau et la Grande Multitude est que les membres de la Grande Multitude vaincront finalement, avec l’aide du Seigneur, mais ils n’auront pas été très courageux. Par conséquent ils ne peuvent pas être des membres du Petit Troupeau, lesquels suivent de près le grand chef, notre Josué, en combattant pour leur vie, en déposant joyeusement leurs vies au service de Jéhovah. Josué représente la classe des « plus que vainqueurs ». La force du Seigneur est donnée à ceux qui en font partie. Par conséquent ils sont très courageux en surmontant tout ce qui est en opposition à la volonté divine.
WT 1913 p.5296