LA FIN DES AGES – CONDITIONS SIMILAIRES

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« Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. » – Jean 15 : 18.

Notre Seigneur, en parlant du « monde », n’avait pas en pensée les Païens, sinon Il aurait utilisé ce terme. S’Il l’avait utilisé, Il aurait parlé de tous ceux qui ne se trouvent pas en parenté d’alliance avec Dieu. Mais lorsqu’Il employait le mot « monde », Il semble avoir eu en pensée le présent ordre de choses et, par conséquent, les peuples qui le constituent ; il n’y aurait, en effet, aucun ordre de choses présent sans les peuples qui le composent. Il avait donc à l’esprit ceux qui exerçaient une influence religieuse – les représentants du peuple.

Mais l’ordre de choses particulier, existant en son jour, se constituait des Scribes, des Sadducéens, des Pharisiens, des principaux sacrificateurs et des Docteurs de la Loi, de tous ceux qui interprétaient la Loi. Ceux qui représentaient la Loi, et qui ainsi représentaient le peuple, avaient particulièrement à faire avec cet ordre de choses-là. Nous savons qu’ils haïssaient le Seigneur et, comme Il le dit Lui-même, ils haïssaient la lumière. Ils ne Le méprisaient pas à cause de ce qu’Il leur aurait fait, mais parce que l’instruction qu’Il prodiguait et la lumière que reflétaient sa vie et ses enseignements, les contredisaient, eux-mêmes ainsi que leurs plans, leurs projets et leurs arrangements. Si ses paroles étaient vraies, alors tous les plans qu’ils avaient élaborés, au cours de toutes ces années-là, n’aboutiraient à rien. Dans la mesure où ils se reposaient sur leurs desseins, ils considéraient Christ et ses disciples comme des fous, essayant d’accomplir une chose impossible.

Ainsi, l’opposition principale envers notre Seigneur venait des docteurs de la Loi et des politiciens Juifs. Il y avait le parti des Sadducéens et celui des Pharisiens. Les Sadducéens ne croyaient en rien d’autre que ce qu’ils voyaient. Ils étaient incrédules. Les Pharisiens étaient une secte religieuse très stricte ; ils se composaient des Juifs les plus éminents, hautement considérés comme saints. Ils étaient très scrupuleux pour tout ce qui concernait l’extérieur des formes et des cérémonies, mais ils étaient en réalité arrogants, orgueilleux et injustes. Tous ceux qui s’attachaient aux enseignements du Seigneur Jésus, n’avaient aucun intérêt particulier à suivre l’une ou l’autre de ces sectes ou à adopter leurs enseignements ; ils ne nourrissaient aucune estime particulière envers les représentants de ces sectes, ni ne les considéraient comme importants parmi leur nation. Etant en désaccord entre eux, ces leaders religieux étaient pourtant unis dans leur opposition à notre Seigneur Jésus.

Ce furent ces sectes qui, de concert avec les scribes et les Docteurs de la Loi, incitèrent le peuple à crucifier Jésus. Il est peu probable que ces hommes instruits, des hommes à l’éducation très poussée et très intelligents, se soient joints à la foule dans les rues pour acclamer Barnabas et huer Jésus ; ils ont plutôt excité la populace, adoptant quant à eux une ligne de conduite plus respectable. En tout état de cause, leur comportement conduisit à la mort du Seigneur. Non seulement ils haïssaient le Maître, mais ils Le haïssaient avec une telle violence et un tel ressentiment qu’ils décidèrent de Le mettre à mort. Ils complotèrent sa mort à plusieurs reprises, mais ils ne pouvaient se saisir de Lui avant que son heure fût venue. Les Pharisiens admirent qu’un grand miracle avait été accompli lors de la résurrection de Lazare, mais ils déterminèrent que Jésus devait être exterminé en raison de ce grand miracle, parce qu’il influencerait le peuple lequel, dans la même proportion, s’éloignerait d’eux.

Le Souverain Sacrificateur, Caïphe, déclara : « Il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas » (Jean 11 : 47-53). Les responsables de la nation craignaient que les enseignements de Jésus n’influencent à tel point le peuple qu’ils ne serviraient plus à rien ; ils craignaient aussi que « les Romains ne viennent prendre leur place et leur enlever la nation ». Ils se disaient : « Nous sommes les gardiens de cette nation. Le gouvernement de Rome ne prêtera aucune attention à la populace de ce lieu. Si nous échouons, la cause de Dieu sur terre sera perdue. Il est donc indiqué de faire mourir cet homme ». Le problème était qu’ils avaient une vision erronée de la cause de Dieu et de leur nation. Ils ne prenaient pas Dieu en considération, pensant que c’était à eux de régler toute la chose. Ils oubliaient que Dieu était Le Tout-Puissant et qu’Il se tenait au gouvernail.

ECLAT DE LA VERITE – MISE EN LUMIERE DE L’ERREUR

Comme cela est indiqué dans notre texte de référence, le Seigneur déclara à l’attention du véritable peuple de Dieu : « Ne vous étonnez pas si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. » Nous comprenons que c’est en proportion de leur fidélité en tant que disciples de Jésus, que les membres du peuple du Seigneur sont haïs et persécutés. Dans les premiers jours de l’Eglise, une longue période de persécutions commença ; tout d’abord par Néron, puis par Dioclétien et d’autres Empereurs Romains. Puis survint la montée de l’Antichrist, culminant en l’an 539 dans l’établissement de la grande représentation déformée, la contrefaçon du Royaume de Dieu. Celle-ci haïssait également la véritable Eglise et méprisait ses membres qui, disait-on, se nourrissaient de chimères, étant de pauvres penseurs qui prenaient trop à la lettre les paroles de Jésus, et qui pensaient trop à un Royaume futur, au lieu de penser au royaume présent. Ensuite, suivit la longue nuit des persécutions sanglantes, au cours du Millenium Papal entier (de 799 à 1799 après JC). Les véritables disciples n’étaient pas nombreux et se composaient principalement des pauvres de ce monde ; peu de grands (parmi eux, trad.), peu d’éduqués, mais des riches en foi. « Parmi vous qui avez été appelés il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles » (1 Corinthiens 1 : 26). « Dieu n’a-t-il pas choisi les pauvres aux yeux du monde, pour qu’ils soient riches en la foi, et héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment ? » – Jacques 2 : 5.

Pour en revenir à nos jours, dans la mesure où les membres du peuple du Seigneur marchent sur les traces de Jésus, ils souhaiteront faire briller leur lumière devant les autres. Dans la mesure où ils font briller cette lumière, celle-ci mettra en évidence les idées fausses et les erreurs prévalant dans l’ordre de choses présent, dans le monde. De nos jours, comme au temps de Jésus, la Vérité dévoile et réprime l’erreur, et ceux qui la propagent sont de ce fait plus ou moins haïs. De nos jours, comme aux jours de la première venue de Jésus, il existe un système religieux qui est plus ou moins associé aux politiciens. Ses adhérents projettent toutes sortes de réformes. Ils disent : « Si nous arrivons à abolir le trafic d’esclaves blancs et celui de l’alcool, nous aurons presque introduit le Millenium. En élisant de sages dirigeants, nous aiderons la mise en place d’un nouvel ordre de choses. » Bien que nous sympathisions beaucoup avec de tels efforts, nous comprenons que ces projets, aussi bons soient-ils, ne sont pas, dans leur ensemble, en accord avec le Plan de Dieu pour le Royaume futur. Les institutions présentes ne doivent pas être réformées, mais remplacées par les conditions propres aux « nouveaux cieux et à la nouvelle terre ».

Il ne nous faut pas, cependant, imputer de faute particulière aux réformateurs et à leurs efforts tendant à rapiécer les vêtements usagés. Nous devons manifester de la sympathie envers tout ce qui se fait en vue du bien, pour la justice. Nous devons laisser le monde faire ce qu’il peut de mieux, et nous devons nous focaliser sur le Plan de Dieu et sur la grande réforme qu’Il veut y instaurer. Ce qui nous est demandé de faire, c’est de nous préparer pour obtenir une place dans le Royaume, et aider les autres enfants de Dieu, afin qu’eux aussi puissent affermir leur appel et leur élection pour être prêts pour le Royaume. Ce Royaume, qui est tout proche, sera l’agent que Dieu emploiera pour détruire le péché et exalter la Justice.

FAIRE PASSER LES TENEBRES POUR LA LUMIERE

Tout ceci paraît être une histoire absurde pour le monde, car cela signifierait la défaite de ses projets, et cela renverserait tous les projets de la Chrétienté. Si les gens pensaient comme nous, cela serait un désastre pour toutes les dénominations. Les gens ne seraient plus particulièrement intéressés à ériger ces systèmes ou à collecter de l’argent, puisqu’ils s’efforceraient d’accomplir l’œuvre du Seigneur dans le monde. Si notre point de vue se révélait vrai et gagnait la confiance des gens, dans cette mesure, tous les systèmes faits de main d’hommes deviendraient impopulaires. Ils seraient tous discrédités, face à la Vérité. C’est pourquoi, leurs promoteurs pensent que dissimuler leurs ténèbres, en les appelant lumière, est nécessaire en vue de leur prospérité. Ils pensent qu’il leur est nécessaire de brûler nos livres et de ne pas publier nos sermons dans les journaux, etc. Pour eux, c’est la manière sage de procéder. Ils se rendent compte qu’eux et leurs systèmes tomberaient complètement si nos enseignements étaient reçus par le peuple en général.

DE GRANDES PAROLES POMPEUSES

Ces systèmes d’église prétendent qu’ils témoignent pour le Royaume de Dieu depuis dix-huit siècles. Les Catholiques rattachés à Rome déclarent : « Nous avons établi une grande institution ! Voyez les millions que nous avons investis ! Voyez combien nombreux nous sommes en faveur des divers gouvernements ; et nous espérons diriger bientôt tous les gouvernements. Nous allons ensuite conquérir le monde ! » Ainsi parlent aussi les Méthodistes, les Baptistes et tous les autres : « Il nous faut conquérir le monde ! C’est de cette manière que le Royaume doit être établi ! »

Ainsi œuvrent-ils à la réalisation de leurs plans. Et lorsqu’ils étudient la Parole de Dieu, ils l’étudient avec des lunettes sectaires aux yeux. Ils pensent que « l’Eglise » se trouve maintenant en état de faire bientôt plier tous les genoux et confesser toutes les langues. Ils disent : « Si ces gens de l’Aurore Millénaire (Etudiants de la Bible, trad.) proclament qu’il n’y a qu’un seul « petit troupeau » dans la véritable Eglise, les gens se rappelleront que nous nous sommes glorifiés de notre grand troupeau. Qu’avez-vous à dire troupeau des Catholiques Romains ? Et vous, troupeau Luthérien, Méthodiste, Baptiste ou Presbytérien ? Ne prétendons-nous pas qu’il y a quatre cents millions de Chrétiens dans le monde [écrit en 1915, trad.] ? Peut-on laisser un peuple insignifiant clamer qu’il n’y a qu’une poignée de membres dans l’Eglise, et que tous les autres que nous sommes sont des imposteurs ? Cela implique que nos grandes institutions sont fausses. Si ces gens se préparent à renverser le monde et à nous discréditer, il faut que nous les renversions avant qu’il ne soit trop tard. Il faut certainement que quelque chose soit fait ! »

NOTRE CHARIOT DE FEU

Ainsi voyons-nous qu’il y a ici de la haine. Le véritable peuple du Seigneur s’efforce d’atteindre un idéal parfait ; il s’efforce de parvenir à la ressemblance du Seigneur, comme représentant de notre Seigneur Jésus-Christ. Mais ce n’est pas ce que le peuple religieux hait tant que cela. C’est, par contre, que l’on touche à ses institutions, en parlant de l’ébranlement et du ballottement de son bateau ! Il craint de chavirer et de sombrer dans la mer. C’est l’esprit du monde en lui qui méprise les fidèles ambassadeurs du Seigneur. Certaines nobles âmes de ce monde commencent à voir ce qu’est la Vérité, et c’est ce qui exaspère le plus ces gens d’église qui ne sont pas en pleine harmonie avec le Seigneur.

Nous ne savons pas à quoi cela va finalement mener ; mais des passages des Saintes Écritures semblent indiquer que la partie finale de la carrière de la véritable Eglise se caractérisera par des persécutions. Nous comprenons qu’Elie était un type de l’Eglise. Sa dernière expérience fut l’enlèvement dans un chariot de feu. Ce fut le moyen par lequel il fut enlevé du monde. Ainsi, à la fin de ce monde (de cet Age), il se pourrait que le Seigneur enlève les siens dans une détresse ardente – mais ce sera le chariot qui les conduira chez eux, à la gloire, à l’honneur et à l’immortalité pour participer avec Jésus à la nature divine. « Ne crains point, petit troupeau ; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume. » « Si nous souffrons avec lui, nous régnerons aussi avec lui. » – Romains 2 : 7 ; 8 : 17 ; Luc 12 : 32 ; 2 Timothée 2 : 12.

WT1915 p5676

Poème

Dans de verts pâturages ? Pas toujours.

Parfois, celui qui sait tout, me conduit avec douceur

Par des chemins de tristesse et de profonde obscurité.

Loin des rayons du soleil, chauds, doux et éclatants,

Loin du soleil, dans les ténèbres.

Souvent la terreur et l’angoisse me paralyseraient,

Mais sa main est là, et elle me soutient.

Alors, que ce soit dans les verts pâturages ou dans le désert,

J’ai confiance, même si je ne comprends pas toujours.

Ainsi, que je sois sur le sommet des montagnes élevées et magnifiques,

Ou dans les tristes vallées plongées dans l’obscurité,

Que m’importe ? Il est là.

Et plus que cela : Où le chemin me conduit,

Je ne suis pas abandonné car,

Sa propre main, Il me tend. Rien d’autre ne m’importe.

Je peux donc marcher avec assurance, car là où Il me conduit,

Je connaîtrais pour toujours la raison pour laquelle,

Dans sa sagesse, Il a décidé de me conduire ainsi.