« Christ … ayant été mis à mort quant à la chair, mais ayant été rendu vivant quant à l’esprit. » – 1 Pierre 3 : 18.
Pendant quarante jours après sa résurrection, notre Seigneur fut avec ses disciples avant son ascension. Pourtant, Il s’est révélé à eux pas plus de onze fois en tout, selon les documents ― et certains de ces cas sont probablement des répétitions. Ses entretiens avec les disciples n’ont duré que quelques minutes chacun, hormis lors de la marche vers Emmaüs. Ces manifestations eurent lieu dans des circonstances et des conditions qui démontraient de manière éclatante le grand changement qui s’était produit en Lui. De toute évidence, Il n’était plus le même être, bien qu’Il eût pour eux le même intérêt affectueux qu’auparavant. Il était toujours leur Seigneur et Maître, le même Jésus, bien que n’étant plus Jésus dans la chair. Il était maintenant « le Seigneur, cet Esprit », « un esprit vivifiant » – 1 Corinthiens 15 : 45.
Il n’y a aucune déclaration Scripturaire indiquant que Jésus parut dans la chair. Nous avons très attentivement pris note des textes des Écritures, et nous n’en trouvons aucun qui dise que Jésus parut dans la chair. Au contraire, nous trouvons, comme le déclare l’Apôtre, « Or, le Seigneur est cet Esprit-là. » (2 Corinthiens 3 : 17 – Ostervald). St. Paul, en nous racontant comment il a vu le Seigneur Jésus, dit qu’il a vu le Seigneur, non pas dans la chair, mais brillant d’« une lumière plus éclatante que la splendeur du soleil » « en plein midi » – Actes 26 : 13-15 (Darby).
L’Apôtre nous dit que l’église doit être un corps spirituel : « Il est semé en corruption, il ressuscite en incorruptibilité ; il est semé en déshonneur, il ressuscite en gloire ; il est semé en faiblesse, il ressuscite en puissance ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. » (1 Corinthiens 15 : 42-44 – Darby). Il nous dit que notre expérience dans la résurrection doit être similaire à celle de notre Seigneur. Dans le cas de notre Seigneur, il y eut un semis dans le déshonneur et une résurrection dans la gloire ; un semis corps animal et une résurrection corps spirituel. St. Pierre attire l’attention sur ce fait lorsqu’il dit : « Christ … a été mis à mort quant à la chair, mais a été rendu vivant quant à l’esprit. » – 1 Pierre 3 : 18.
La question qui se pose alors est la suivante : comment le Seigneur a-t-Il pu être ressuscité corps spirituel ? Nous pouvons simplement donner ce que dit la Parole de Dieu à ce sujet. Il a été ressuscité ainsi. La nouvelle nature a commencé lorsque notre Seigneur a été engendré du saint Esprit au moment de son baptême, et a été parachevée lorsqu’Il a été rendu parfait en tant qu’être spirituel lors de sa résurrection.
Les diverses Écritures qui sont citées au sujet de l’apparition de Jésus dans des corps de chair ne prouvent pas que Jésus avait un corps de chair ; car des anges sont apparus parmi les hommes dans des corps de chair. Et lorsque Jésus est ressuscité des morts, Il est apparu, ou s’est matérialisé, de la même manière qu’Il était apparu à Abraham dans les temps anciens (Genèse 18 : 1, 2 ; 15 : 4, 5). L’une de ses manifestations après sa résurrection eut lieu lorsqu’Il chemina avec deux de ses disciples jusqu’à Emmaüs et s’est assis avec eux pour souper. Lorsqu’Il rompit le pain, Il s’est fait connaître à eux et disparut de leur vue ! – Luc 24 : 30, 31.
UN CORPS MATÉRİALİSÉ
Dans un cas où Il est apparu à ses disciples, il est dit qu’Il est entré dans la pièce où ils se trouvaient, « les portes [du lieu] où les disciples étaient, par crainte des Juifs, étant fermées. » Nous lisons plus loin que huit jours plus tard, Il apparut de nouveau dans la même pièce, de la même manière, « les portes étant fermées » (Jean 20 : 19, 26). Ces choses devaient évidemment montrer aux disciples qu’Il n’était plus un être de chair, mais un être esprit. Pendant les quarante jours qui suivirent sa résurrection, Il n’apparut probablement pas plus de trois heures en tout. Il est resté avec eux pour établir leur foi, afin qu’ils puissent recevoir le saint Esprit au temps fixé.
À une question concernant la disparition de Philippe de la vue de l’eunuque, et le fait qu’il se trouva ensuite à Azot (Actes 8 : 39, 40), nous répondons que Dieu a pu l’enlever. Mais il n’est pas dit qu’il soit devenu un être spirituel. Philippe partagera sans doute le temps venu avec le Seigneur le changement de nature lors de la première résurrection — « en un instant, en un clin d’œil » ; car « la chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu » – 1 Corinthiens 15 : 52, 50.
Lorsque Jésus apparut à Jérusalem au milieu de ses disciples et qu’ils furent effrayés, Il dit : « Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi ; touchez-moi et voyez ; un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’ai » (Luc 24 : 39). Il était là pour leur faire comprendre qu’ils ne voyaient pas un être spirituel, un corps spirituel. Ils voyaient un corps matérialisé. Cependant le Seigneur était un Esprit tout le temps, et la chair et les os servaient simplement à Le faire paraître. Ainsi, notre Seigneur est apparu en chair et en os, et Il est également apparu dans des vêtements.
CORPS ET VÊTEMENTS CRÉÉS POUR L’OCCASION
D’où venaient la chair et les os ? Du même endroit que venaient les vêtements. Le corps humain de chair et d’os, etc., et ses vêtements, qui sont apparus soudainement alors que les portes étaient fermées, ne sont pas sortis par la porte, mais ont simplement disparu, ou se sont dissous, dans les mêmes éléments à partir desquels Il les avait créés quelques instants auparavant. « Il disparut [grec, ginomai aphantos, devint non-manifeste, c’est-à-dire invisible – Concordance de Strong] de devant eux » (Luc 24 : 31), et ne fut plus vu d’eux lorsque la chair, les os et les vêtements dans lesquels Il s’était manifesté furent dissous, bien qu’Il fût sans aucun doute encore avec eux — invisible mais présent ; il en fut de même la plupart du temps pendant ces quarante jours.
Le pouvoir manifesté par notre Seigneur, pour créer et dissoudre les vêtements dans lesquels Il apparaissait, était tout aussi surhumain que la création et la dissolution de son présumé corps humain ; et le corps n’était pas davantage son glorieux corps spirituel que les vêtements qu’Il portait. On se souviendra que la tunique sans couture et les autres vêtements que notre Rédempteur portait avant sa crucifixion avaient été partagés entre les soldats Romains, et que les linges mortuaires avaient été laissés pliés dans le sépulcre (Jean 19 : 23, 24, 40 ; 20 : 5-7), de sorte que les vêtements dans lesquels Il est apparu aux différentes occasions mentionnées ont dû être spécialement créés.
Notre pensée est que notre Seigneur était parfait dans la chair lorsqu’Il était un homme, et qu’Il s’est donné en sacrifice, comme prix de rançon pour Adam. « … nous voyons Jésus, qui a été fait un peu moindre que les anges à cause de la passion de la mort, couronné de gloire et d’honneur. » « Tu m’as formé un corps. » (Hébreux 2 : 9 ; 10 : 5 – Darby). Ce corps humain de chair, terrestre, a souffert la mort ; et Dieu n’a pas voulu Le refaire en chair, mais Il a ressuscité notre Seigneur d’entre les morts, en tant que nouvelle créature de nature divine. Après sa résurrection, notre Seigneur dit à ses apôtres : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. » – Matthieu 28 : 18.
Tout cela nous indique le grand changement qui s’est opéré en notre Seigneur au moment de sa résurrection. S’Il est maintenant un simple homme, Il est encore « un peu moindre que les anges ». Et penser que notre Seigneur est un homme et qu’Il est un peu moindre que les anges est contraire à la Parole de Dieu selon laquelle Il est élevé bien au-dessus des anges à la nature divine. « Et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. » – Philippiens 2 : 7-11.
WT1913 p5222