LE PRIVILÈGE D’AVOIR ACCÈS AUPRÈS DU TRÔNE DE LA GRÂCE

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« Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce pour être secourus dans nos besoins ». — Héb. 4 : 16.

Ces paroles de l’apôtre ont été de saison pour les enfants de Dieu en tout temps, néanmoins elles ont encore une importance plus spéciale aujourd’hui pour nous qui sommes, nous le savons, dans le « mauvais jour » dont nous parle Paul dans son épître aux Ephésiens. Ce jour est donc venu et, seuls, ceux qui ont revêtu toute l’armure de Dieu pourront résister avec succès aux assauts de l’ennemi. Les instructions de Paul aux chrétiens leur disant d’avoir à se munir de toute l’armure de Dieu nous font voir que cette armure est indispensable, qu’il sera difficile de résister aux attaques qui se feront sentir en ce jour-là, qu’il y en aura probablement peu qui pourront résister. Paul ne nous conseille pas de nous munir simplement du bouclier de la foi, ou bien du casque du salut, ou bien de la cuirasse de la justice, ou bien de l’épée de l’Esprit, ou bien des chaussures de la préparation à l’Evangile, ou bien encore de la ceinture de la vérité, il nous dit de prendre toutes ces armes-là; il veut nous faire comprendre que nous avons besoin de toutes si nous voulons être à même de résister aux assauts qui nous seront livrés en ce mauvais jour.

Hélas ! Combien peu de personnes paraissent comprendre l’importance de cette armure que Dieu nous recommande d’utiliser ! La difficulté pour eux réside dans le fait qu’ils ne reconnaissent pas les temps dans lesquels nous vivons, ils ne sont pas suffisamment éveillés, ils ne sondent pas les Ecritures avec assez de zèle ; ils sont de ce fait-là insuffisamment armés pour soutenir la bataille du grand jour du Dieu tout-puissant.

Dans ces préparatifs, le chrétien sincère doit se préoccuper constamment de maintenir des communications directes et continuelles entre son cœur et le Seigneur. Dieu nous a donné par avance son message dans la Bible avec ses promesses et ses instructions. Paul nous dit d’ailleurs que la Parole, l’Ecriture, est suffisante « utile pour enseigner, pour convaincre…, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre ». Nous sommes heureux de cette affirmation positive, nous comprenons aussi notre propre indignité, notre petitesse et nos imperfections ; néanmoins, malgré tout cela, le Seigneur nous affirme que nous pouvons nous approcher avec courage du trône de la grâce céleste pour obtenir miséricorde, recevoir la grâce nécessaire dans nos besoins et le pardon de nos péchés.

Dans ce pardon dont parle la promesse, le péché originel n’est pas compris, car il nous a été pardonné au moment de notre consécration au Seigneur ; nous n’avons donc pas besoin de le rappeler à notre souvenir chaque jour. Après avoir abandonné toute notre volonté entre les mains du Seigneur, après être entrés dans le chemin étroit il importe que nous sachions ce que doit être notre « culte raisonnable » à l’égard de Dieu (Rom. 12: 1). Nous avons besoin de tout ce que le Seigneur tient à notre disposition. Ce sont nos transgressions quotidiennes qui ont besoin du pardon journalier. Tous ceux qui veulent être de bons soldats du Seigneur Jésus doivent rester en contact parfait avec le Chef de l’armée ; c’est là le privilège dont nous jouissons en venant chaque jour auprès du trône de la grâce.

Si nous mettons en parallèle notre privilège d’approcher Dieu avec celui qu’ont certaines personnes d’approcher des souverains terrestres, nous constatons que Dieu nous a accordé une très grande faveur. La dignité et la majesté du trône des potentats terrestres sont respectées, sauvegardées, aussi est-il difficile au premier venu de s’en approcher. Celui qui recherche cette faveur doit la désirer ardemment ; lorsqu’il a pu obtenir d’arriver jusqu’au roi, il doit se soumettre à l’étiquette, porter des habits de circonstance et être introduit selon les règles prévues. Si le roi est bien disposé, il ira jusqu’à accorder un entretien. Notre Dieu, par contre, le puissant Créateur de l’univers, a accordé dans sa grâce à tous ceux qu’Il a engendrés du Saint Esprit le privilège de lui apporter toutes choses dans leurs prières, tous leurs besoins, toutes leurs peines ; Il leur a donné le privilège de l’appeler du nom de bien-aimé de « Père ». Quelle grâce merveilleuse

Il importe donc que chaque enfant de Dieu qui veut s’approcher du trône de la grâce s’efforce de connaître ce qui est agréable au Seigneur et ce qu’il désapprouve. L’ambition de tout enfant de Dieu doit être d’apprendre à connaître la volonté du Père et d’y conformer sa ligne de conduite dans ses affaires. Dans notre texte, l’apôtre admet que nos cœurs se sont entièrement soumis à la volonté du Seigneur et il nous fait la description d’un soldat chrétien qui s’est revêtu de toute l’armure de Dieu ou qui la revêt et s’efforce grâce à elle d’atteindre le modèle, l’idéal le plus élevé ce soldat avec toute son armure devra cultiver et utiliser le privilège qu’il a de pouvoir prier. —Eph. 6 : 18.

De quelle manière devons-nous adresser des prières agréables à Dieu ?

L’apôtre nous dit, dans le dernier passage cité, comment les prières doivent être présentées à Dieu : « Priant en tout temps dans l’esprit par toutes sortes de prières et de supplications ». Nous attirons l’attention spécialement sur l’expression « dans l’Esprit » ; comparons ces prières-là avec celles qui ne sont pas « dans l’Esprit », celles qui sont du simple formalisme. Les païens sont très formalistes dans leurs prières ; les Chinois, par exemple, se servent de moulins à prières et ils croient que plus la roue du moulin tourne de fois et plus ces nombreuses prières montent auprès de leur dieu ; ce ne sont donc que de vaines redites. Les Chinois sont païens, il est vrai, ils ne connaissent pas le vrai Dieu. Il y a aussi des personnes qui s’approchent du vrai Dieu en se servant de vaines redites ne sachant ce qu’ils désirent, ce qui serait bon pour eux et ce qui est conforme à la volonté divine. Certains chrétiens se servent de prières imprimées n’exprimant que fort peu leurs sentiments ou leurs dispositions d’esprit et ils adressent de telles prières à Dieu d’une manière plus ou moins machinale. Nos amis les catholiques romains, se servent de prières représentées par les grains de chapelet, chaque grain représente une prière et la répétition de ces prières par le dévidage du chapelet est supposée être d’un grand secours à celui qui prie ; il compte les grains et les tours de chapelet et à chaque grain correspond une répétition de la prière.

Tous les efforts tentés par l’humanité païenne et chrétienne pour se rapprocher de Dieu par la prière sont une preuve que tous reconnaissent le besoin, la nécessité de l’aide divine. Cependant Dieu ne veut pas qu’on aille à lui d’une manière machinale, formaliste ; on ne se moque pas de Lui. Si nous nous présentions à un roi terrestre avec une telle indifférence, il s’apercevrait du manque de sincérité de la requête présentée et en serait offensé. Nous pouvons donc, par comparaison, comprendre que, si nous adressons à Dieu des prières sortant des lèvres seules, nous ne serons pas exaucés. Souvenons-nous donc que, seules les prières de ceux qui par un contrat d’alliance sont entrés dans la famille de Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, sont exaucées. Il n’y a pas d’autre moyen qui nous permette d’aller auprès du Tout-Puissant et de nous adresser à Lui en l’appelant « notre Père ».

Revenant à notre texte : « Priant en tout temps dans l’Esprit, par toutes sortes de prières et de supplications », nous pensons que l’apôtre veut nous dire que toutes nos prières, sans distinction, doivent être adressées dans un désir profond et sincère de l’esprit. La prière doit toujours être adressée « dans l’esprit » avec un cœur bien pénétré de tout le sérieux de cet acte, sinon Dieu ne l’accepterait pas. La prière doit être une « supplication », une ardente requête. Quand nous prions Dieu, nous devons « veiller à cela avec une entière persévérance ». Mettons même une certaine importunité dans nos prières sans nous lasser si elles ne paraissent pas exaucées immédiatement. Nous ne devons pas prier pour des choses que la Parole de Dieu ne nous autorise pas à considérer comme étant conformes à la volonté divine ; nous devons prier pour ce que nous savons être en parfait accord avec la volonté du Seigneur et nous devons véritablement désirer ce que nous demandons. Nous attendons alors avec soin l’accomplissement de nos prières et nous sommes préparés à recevoir la bénédiction quand elle viendra. Notre Père sait de quoi nous avons besoin avant que nous le lui demandions. — Matth. 6: 8, 32.

Les requêtes égoïstes ne sauraient être justifiées

Le but de la prière est de nous faire du bien et de produire en nous les dispositions d’esprit et de caractère qui nous permettront de recevoir les bénédictions du Père céleste avec un cœur bien préparé. Dieu n’accorde pas ses meilleures bénédictions là où elles resteraient stériles ; lorsqu’il nous accorde ses, faveurs, il veut que nos cœurs soient dans de bonnes dispositions pour les recevoir pour les assimiler et leur faire porter des fruits. Nous devons toujours être entièrement soumis à sa volonté. Nous savons que notre Père céleste connaît nos besoins et qu’en outre, il est toujours prêt à accorder ses riches présents à ses enfants dès qu’il les juge dignes de les recevoir n’allons donc jamais auprès de lui avec de vaines redites dépourvues de sens.

Le monde prie surtout pour la nourriture, pour les vêtements, pour les bénédictions matérielles ou pour obtenir la victoire sur ses ennemis ; les enfants de Dieu par contre doivent abandonner leur volonté entre les mains de Dieu et le prier en se servant des paroles que le Maître nous a données comme exemple : « Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite ! ». Nous disons ensuite : « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ! » Nous n’en demandons pas peu ou beaucoup, nous ne spécifions pas le genre de nourriture, nous recevons au contraire ce qu’il juge bon de nous accorder. Nous avons remis ces choses entièrement entre les mains du Seigneur ; nous lui demandons tout spécialement le pain spirituel. Ce qui fait l’objet de nos prières a trait au domaine de l’esprit et non à celui de la chair. Ce n’est qu’occasionnellement que nous prions pour des choses terrestres, car nous avons consacré nos corps terrestres à Dieu. Notre corps doit mourir, car il a été accepté comme un sacrifice ; nous ne cherchons à faire durer notre corps donné au Seigneur que le temps nécessaire à notre développement spirituel, à notre mise à l’épreuve et pour l’accomplissement de tout ce que Dieu nous a donné à faire. Nous devons être consentants et heureux de présenter notre sacrifice dès que le Seigneur est disposé à le consommer ; nous n’avons ce corps présentement que comme un instrument de la nouvelle créature.

Etant devenus de nouvelles créatures, toutes nos prières doivent être en harmonie avec les intérêts spirituels de notre nouvelle nature ; nous devons avoir faim du pain céleste et nous en nourrir. Nous devons faire croître en nous les fruits et les grâces du Saint Esprit; La Parole nous dit que le Père céleste veut donner à ceux qui les lui demandent de bonnes choses dans une plus ample mesure que ne le font des parents terrestres à l’égard de leurs enfants ; nous ne devons pas prier dans l’Esprit seulement, mais aussi selon les indications de la Parole ; nos prières sont adressées en vue de bénédictions spirituelles pour la nouvelle créature dont les besoins passent avant tous les autres, à nos propres yeux et à ceux du Seigneur ; le Seigneur éprouve un intérêt spécial pour le bien-être spirituel de la nouvelle créature, il le manifeste par ses bénédictions, il veut aussi que nous nous en occupions et que nous priions dans ce but.

Le souffle de vie du chrétien

Nous déduisons de ce qui précède que les consacrés du Seigneur ont peu de bénédictions terrestres à lui demander, car ils savent que le rétablissement de toutes choses n’est pas destiné à l’Eglise, parce que son sacrifice va jusqu’à la mort qui sera suivie de la résurrection de gloire. Les prières des consacrés doivent donc demander la grâce divine qui leur permettra de surmonter fidèlement leurs diverses épreuves et tribulations pendant qu’ils revêtent les diverses parties de l’armure de Dieu. Nous devons aussi prier après avoir endossé cette armure, pendant que nous apprenons a manier l’épée de l’Esprit, que nous apprenons à résister au malin et aux ennemis qui résident dans notre propre chair ; nous pourrions les appeler nos Philistins. Nous avons un grand besoin de cette grâce pour que ces épreuves et les assauts de nos ennemis nous forment d’une manière conforme à la volonté divine ; cette grâce nous permettra de comprendre que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qu’il a « appelés selon son dessein ». Nous apprenons ainsi jour après jour à « affermir notre vocation et notre élection ».

Les enfants de Dieu sont chaudement invités à prendre part aux réunions de prière et chacun d’eux doit aussi aller journellement auprès du trône de la grâce ; notre Seigneur a dit que là où deux ou trois se réunissent en son nom, il sera au milieu d’eux. Lorsque nous voulons faire une prière ayant un intérêt général, nous devons unir nos cœurs, afin que les bénédictions soient répandues au loin et descendent dans de nombreux cœurs. Nous pensons que les enfants du Seigneur devraient adresser à Dieu beaucoup de prières dans la communion des assemblées, dans l’union de tous. Ces prières-là ne doivent pas remplacer celles que nous adressons individuellement au Seigneur, chaque heure même si cela est nécessaire, en lui disant que nous comprenons nos fautes et nos faiblesses, en lui demandant de nous recouvrir des précieux mérites du sacrifice de notre Sauveur pour effacer toute tache et toute ride ou toute partie froissée de notre robe de justification. Ces prières-là sont l’essence même de la vie du chrétien, c’est sa respiration vitale.

Nous nous apercevons que les empiètements du malin, les influences du monde et les penchants de la chair peuvent nous décourager ou nous entraver dans les liens et les préoccupations de la vie présente. Le Seigneur nous a précisément donné la possibilité d’aller auprès de lui dans toutes nos épreuves, dans toutes nos tribulations, il nous a donné la certitude qu’il écoute nos prières et qu’il nous accorde son appui. Beaucoup de chrétiens ayant fait quelque chose de contraire à leur conscience ont la tendance de cesser de prier le Seigneur pendant quelque temps ; ils craignent de prier, éprouvant de la honte à le faire, ils pensent qu’au bout d’un certain temps ils seront dans de meilleurs sentiments à l’égard de ce qu’ils ont fait. Une telle ligne de conduite est très dangereuse, elle est de nature à empêcher toute croissance spirituelle ; nous ne devons donc pas la tolérer. Nous devons comprendre la nécessité absolue qui s’impose à nous d’aller auprès du trône de la grâce céleste. Le Seigneur a connu d’avance nos faiblesses, nos échecs et il veut que nous profitions de ces diverses expériences, afin que nous puissions devenir plus forts contre le péché, conformément à ce que nous demandons dans nos prières et que nous évitions tout ce qui Lui déplaît.

Une des principales méthodes d’attaque de Satan

Le malin cherche évidemment à nous empêcher de prier, à interrompre nos communications avec le Père céleste. Un cantique connu dit que Satan tremble quand il voit le plus faible des saints à genoux. Il n’est pas nécessaire de prendre à la lettre cette expression et de voir Satan trembler, nous comprenons cependant que ce dernier connaît, dans une certaine mesure, la puissance de la prière dans la vie journalière de l’enfant de Dieu ; c’est pourquoi sa méthode d’attaque usuelle consiste à couper nos communications avec le Seigneur. Il en est comme à la guerre, un général habile cherche toujours à couper les communications de son adversaire avec la tête, l’état major de son armée, avec sa base de ravitaillement Satan agit de la même manière ; s’il réussit à interrompre nos communications avec les demeures célestes, nous succomberons d’autant plus aisément à ses attaques perfides et mauvaises ; car nous serons certainement sans défense si nous n’avons pas des directions de Dieu.

Comment Satan peut-il donc couper nos communications avec Dieu ? Nous disons que l’esprit humain est accessible de beaucoup de côtés ; des pensées peuvent se glisser dans le cerveau de l’enfant de Dieu, même pendant ses prières ou dans d’autres circonstances ; ce seront des projets d’affaires et de parties de plaisir, des pensées mauvaises, des ambitions et des perspectives terrestres, etc. Nous ne savons pas quelle est l’étendue du pouvoir qui a été donné au malin à l’égard des enfants de Dieu ; nous savons qu’il est impuissant d’agir sur leur volonté ; il a par contre le pouvoir d’exciter certaines tendances de notre esprit, de notre caractère et, si nous ne sommes pas sérieusement sur nos gardes, nous pouvons être privés de toute communion véritable avec le Seigneur notre courage et notre ardeur de chrétien seront affaiblis dans une mesure plus ou moins considérable et nous serons, par là même, moins capables de résister au monde, à la chair et à Satan.

Il est donc nécessaire de prendre toutes les précautions pour maintenir nos lignes de communications avec le Père céleste. Si, par exemple, dans nos prières personnelles, nous avons la tendance de nous assoupir ou de laisser nos pensées s’égarer sur d’autres sujets, nous devons alors relever la tête si elle s’est inclinée, ouvrir les yeux, s’ils se sont fermés, et élever nos regards ; veillons à ce que toutes nos prières et nos supplications soient faites dans l’Esprit et qu’elles ne soient pas des actions machinales et de pur formalisme. Qu’elles soient l’expression véritable des sentiments de notre cœur ! Quelques phrases d’une véritable prière du cœur feront plus de bien à un enfant de Dieu que tout culte dans lequel les lèvres auraient exprimé un nombre considérable de paroles. Nous recommandons à tous ceux qui ont des difficultés à concentrer leurs pensées, pendant leurs prières, de raccourcir ces dernières, de les rendre plus profondes plus vivantes et de demander des choses qui sont en harmonie avec la Parole de Dieu et avec les intérêts spirituels de la nouvelle créature.

T.G. 11/1915

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