LE RETOUR DU SEIGNEUR 1975

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« Au milieu de vous il y en a un que vous ne connaissez pas. » — Jean 1 : 26, Darby.

Parmi les frères de l’Eglise primitive, d’entre ceux qui recherchaient ardemment la Vérité, certains se distinguèrent particulièrement. Ils étaient studieux, loyaux, affranchis de tous préjugés. Aussi l’Apôtre les loua, et Dieu les bénit en les éclairant. C’étaient les nobles Juifs de Bérée (Actes 17 : 10-12). Ils examinaient chaque jour les Ecritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact. Leur étude sincère et sérieuse de la Parole de Dieu, la confrontation de ce qu’on leur disait avec cette Parole, les amenèrent à accepter Jésus comme Messie. Comme les Apôtres et d’autres, ils comprirent et crurent que le Messie attendu était venu pour se donner en rançon pour tous et mourir pour nos péchés et ceux du monde en général, conformément aux Ecritures (1 Tîm. 2 :6 ; 1 Jean 2 : 2 ; 1 Cor. 15 : 3), tandis que la nation juive dans son ensemble rejeta le Seigneur, se faisant une autre idée de Sa venue.

Tout Israël était cependant dans l’attente de Christ (Luc 3 : 15). Les Israélites s’attendaient même à Sa venue imminente, mais lorsque le Seigneur se présenta à eux, ils Le rejetèrent, plus même, ils Le crucifièrent. Jean-Baptiste avait attiré leur attention sur Jésus, l’Agneau de Dieu. Il leur dit « Voici l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. C’est celui dont j’ai dit Après moi vient un homme qui m’a précédé, car il était avant moi. Je ne le connaissais pas, mais c’est afin qu’il fût manifesté a Israël que je suis venu baptiser d’eau. Jean rendit ce témoignage : J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et s’arrêter sur lui. Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser d’eau, celui-là m’a dit Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et s’arrêter, c’est celui qui baptise du Saint Esprit. Et j’ai vu, et j’ai rendu témoignage qu’il est le Fils de Dieu. »

Toutefois, les Israélites n’acceptèrent pas ce témoignage, excepté un petit reste ; ils ne connurent pas le temps de leur visitation (Rom. 9 27;11 : 5 ; Luc 19 : 44). Quelle en fut la raison ? C’est que le peuple dans son ensemble, et notamment les chefs religieux qui le conduisaient, les scribes, les docteurs de la Loi, les pharisiens, les saducéens n’avaient pas compris la manière et le but de la première venue du Messie. Pour eux, lorsque le Christ viendrait, Il établirait immédiatement Son Royaume qui s’étendrait à toute la terre. Il les délivrerait du joug romain, les comblerait de gloire, les élèverait au-dessus de toutes les nations et se servirait d’eux pour bénir toutes les familles du globe. Ils avaient en vue les gloires du Royaume Messianique — futures à leur époque et encore futures de nos jours, quoique maintenant très proches —, mais ils avaient omis de noter la mort et les souffrances de Christ qui devaient précéder ces gloires ; et cependant, comme l’annonce l’Apôtre Pierre aux fidèles de son temps, les prophètes ont clairement annoncé ces souffrances : « Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont fait de ce salut l’objet de leurs recherches et de leurs investigations, voulant sonder l’époque et les circonstances marquées par l’Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait d’avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies » (1 Pierre 1 :10, 11).

Aussi les Israélites, à part un petit reste, ne furent-ils pas préparés à Le recevoir. Et quand Il vint et se présenta à eux, ils Le méprisèrent, Le dédaignèrent et ne firent de Lui aucun cas.

« Qui a cru à ce qui nous était annoncé ? Qui a reconnu le bras de l’Eternel [c’est-à-dire Christ] ? Il s’est élevé devant lui comme une faible plante, comme un rejeton qui sort d’une terre desséchée il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, et son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas. Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ; et l’Eternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous. Il a été maltraité et opprimé, et n’a point ouvert la bouche, semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent ; il n’a point ouvert la bouche. Il a été enlevé par l’angoisse et le châtiment ; et parmi ceux de sa génération, qui a cru qu’il était retranché de la terre des vivants et frappé pour les péchés de mon peuple ? » —Esaïe 53 : 1-8.

Il est venu chez les siens, écrit Saint Jean dans son Evangile, chapitre 1, verset 11, et les siens ne L’ont pas reçu, dans leur majorité. Nous sommes toutefois heureux de savoir qu’en un temps assez proche maintenant, ils Le recevront, Le reconnaîtront et pleureront sur Lui comme on pleure sur un fils unique. « Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont percé. Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur lui comme on pleure sur un premier-né. » (Zacharie 12:10). Ils regretteront leur conduite qui leur sera généreusement pardonnée et, puisqu’ils sont la postérité charnelle d’Abraham, ils obtiendront en premier lieu les bénédictions du Rétablissement, et seront employés par Christ, sous l’égide des Anciens Dignes, les Patriarches et les Prophètes ressuscités, à transmettre ces mêmes bénédictions au monde entier : la paix, la joie et la vie éternelle.

Mais, comme il est aisé de le remarquer, ce qui les empêcha de reconnaître le Messie à Sa première venue, c’était leur méconnaissance de la manière et du but de cette première venue. Et nous nous rendons compte que pour reconnaître Sa deuxième venue, effective depuis fin 1874, il y a également lieu de bien connaître le but et la manière de cette deuxième venue et, de plus, il est nécessaire d’être convenablement informé sur la personne même du Seigneur. Une étude sincère et sérieuse des Saints Ecrits nous y aidera.

Le but de la Seconde Venue de Christ

Le but de la seconde venue de Christ est lié au but de Sa première venue comme l’effet l’est à la cause. Lorsque le Seigneur vint la première fois, ce n’était pas, comme l’enseignent les Ecritures, pour établir sur-le-champ Son Royaume, mais pour souffrir la mort pour tous (Jean 18 : 36 : Hébreux 2 : 9). Par contre, c’est Sa seconde venue qui a pour but l’établissement de Son Royaume au cours duquel notre glorieux Maître accordera à chacun la possibilité de bénéficier de Son sacrifice accompli à Golgotha. Bénéficier de Son sacrifice signifiera parvenir à la perfection humaine et vivre pour toujours sur terre dans la paix, la joie et le bonheur (Jean 6 : 51 ; Apoc. 21 : 4). Grandes seront ces bénédictions que le Seigneur accordera à ceux qui l’accepteront comme leur Rédempteur et se soumettront à la loi divine

Elles répondront bien au-delà de tout ce que l’humanité souffrante, meurtrie et déchirée peut aujourd’hui désirer. Ces bénédictions seront l’accomplissement de la promesse faite jadis par Dieu à Abraham : « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix. » (Genèse 22 : 18 ; 18 : 18 ; 12 : 3). Elles incluront le réveil d’entre les morts de tous ceux qui sont dans les sépulcres et, pour ceux qui obéiront au nouvel ordre que Christ instaurera, la vie éternelle sur un globe transformé en Eden où fleuriront l’amour de Dieu, du prochain, la justice, l’entente entre les hommes, et d’où disparaîtront les inimitiés, les querelles, la haine, les guerres fratricides et finalement même la mort (Jean 5 : 28 ; 1 Cor. 15 : 22, 23 ; Jérémie 31: 34 ; Esaïe 2 :1-4 ; 1 Cor. 15 : 26). Par contre, ceux qui ne se soumettront pas au Seigneur mourront de la Seconde Mort de laquelle il n’y aura pas de résurrection (Actes 3 : 23 ; Apoc. 21 : 8).

C’est pour accorder ces bienfaits aux hommes que le Maître revenu établira tout prochainement Son Royaume.

Mais, la bénédiction de toutes les familles de la terre nécessite une œuvre préparatoire que Christ a commencé d’accomplir dès Son retour. Cette œuvre affecte d’un côté les véritables Chrétiens et ceux qui ne sont Chrétiens que de nom et, d’un autre côté la nation d’Israël et le monde en général.

L’œuvre du Seigneur a l’égard d’Israël

Pour définir brièvement cette œuvre , nous dirons que le Seigneur favorise le retour des Israélites en Terre Sainte, ainsi que la prospérité et le développement économique du jeune Etat hébreu.

Le temps est venu pour eux de revenir dans le pays que Dieu leur a donné: « Je ramènerai les captifs de mon peuple d’Israël ; ils rebâtiront les villes dévastées et les habiteront, ils planteront des vignes et en boiront le vin, ils établiront des jardins et en mangeront les fruits. Je les planterai dans leur pays, et ils ne seront plus arrachés du pays que je leur ai donné, dit l’Eternel, ton Dieu. » — Amos 9 :14.

« En ce jour-là, l’Eternel fit alliance avec Abraham, et dit : Je donne ce pays à ta postérité, depuis le fleuve d’Egypte jusqu’au grand fleuve, au fleuve d’Euphrate. » — Genèse 15 : 18.

Aucune force ne peut donc arrêter leur réintégration dans leur patrie, amorcée peu après le retour du Seigneur. Si des épreuves sont encore le lot des Israélites, la grâce divine leur revient néanmoins progressivement. Leur « double », ou temps de disgrâce, de défaveur totale a pris fin. Il a duré 1845 années, de l’an 33 de notre ère jusqu’à l’année 1878, et correspond à leur temps de grâce, de faveur, d’une durée de 1845 années également qui ont commencé avec la mort de Jacob et se sont prolongées jusqu’à la mort de Christ.

« Aujourd’hui encore je le déclare, Je te rendrai le double. » — Zacharie 9 : 12.

« Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, et criez-lui que sa servitude est finie, que son iniquité est expiée, qu’elle a reçu de la main de l’Eternel au double de tous ses péchés [pour ses péchés nationaux et en particulier pour celui d’avoir crucifié le Messie et rejeté l’Evangile] ». Esaïe 40 : 1, 2.

« Je les ramènerai dans leur pays, que j‘avais donné à leurs pères. Voici, j’envoie une multitude de pêcheurs, dit l’Eternel, et ils les pêcheront ; et après cela j’enverrai une multitude de chasseurs, et ils les chasseront de toutes les montagnes et de toutes les collines, et des fentes des rochers. Car mes yeux sont attentifs à leurs voies, elles ne sont point cachées devant ma face, et leur iniquité ne se dérobe point à mes regards. Je leur donnerai d’abord le double salaire de leur iniquité et de leur péché [Et je rendrai premièrement le double de leur iniquité et de leur péché, selon Darby, version plus littérale], parce qu’ils ont profané mon pays, parce qu’ils ont rempli mon héritage des cadavres de leurs idoles et de leurs abominations. » — Jérémie 16 : 15-18.

Le « double » ayant pris fin, des « pêcheurs »ont été envoyés de par le monde entier pour exhorter les Juifs à revenir dans leur pays. Ce fut principalement le mouvement Sioniste qui a rempli et continue à remplir ce rôle. Des « chasseurs » aussi, notamment au cours de la seconde guerre mondiale, se sont levés et par les persécutions, la peur, ont forcé beaucoup de descendants d’Abraham à prendre le chemin du retour.

Ce « double » terminé, la grâce divine a aussi commencé à se manifester envers ce peuple. La première marque de cette grâce furent certaines améliorations apportées aux restrictions qui frappaient les Juifs résidant en Terre promise dans la deuxième moitié du siècle passé. Elles furent décidées en 1878 précisément, le 13 juin, au Congrès de Berlin au cours duquel un Juif se distingua, Lord Beaconfield, alors Premier Ministre d’Angleterre.

Puis vint la création du Mouvement Sioniste cité plus haut, qui adopta à Bâle, en août 1897, à l’issue de son premier congrès, un programme résumé en ces mots : « Le Sionisme a pour but de créer pour le peuple Juif en Palestine un asile garanti par le droit public ».

En 1917 fut publiée la déclaration Balfour permettant l’établissement en Palestine d’un Foyer national pour le peuple Juif.

Ensuite, le 14 mai 1948, fut proclamée la création de l’Etat d’Israël, événement historique accueilli avec une grande joie par les Juifs du monde entier.

La grâce divine allait croissant, même si en chemin surgissaient des difficultés de toutes sortes. Si aucune force ne pourra s’opposer au retour des Juifs dans le pays de la promesse, aucune force ne pourra non plus les en arracher ni les anéantir. Le Prophète Amos est clair à ce sujet

Je les planterai dans leur pays, et ils ne seront plus arrachés du pays que je leur ai donné, dit l’Eternel, ton Dieu. » (9 : 15). C’est que le retour des Juifs, la création de l’Etat d’Israël, s’ils sont l’accomplissement de prédictions bibliques (Ezéchiel 20 : 42 ; 37 : 21-28 ; 38 : 8-23 ; 39 : 27-29, etc.), ils s’effectuent aussi dans un but particulier, en rapport direct avec la bénédiction prochaine de toutes les familles de la terre. Oui, le retour des Juifs et leur établissement dans leur pays sont liés à l’œuvre prochaine de bénédiction du monde entier. Ce retour est nécessaire car Dieu doit conclure avec Israël la Nouvelle Alliance annoncée par Jérémie et rappelée par Saint Paul, sous le couvert de laquelle, précisément, les nations doivent être bénies.

« Voici les jours viennent, dit l’Eternel, où je ferai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, non comme l’Alliance que je traitai avec leurs pères, le jour où je les saisis par la main pour les faire sortir du pays d’Egypte, alliance qu’ils ont violée, quoique je fusse leur maître dit l’Eternel. Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël, après ces jours-là dit l’Eternel : Je mettrai ma loi au-dedans d’eux, je l’écrirai dans leur cœur ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. » — Jérémie 31: 31-33 Hébreux 8 : 8-10.

Cette Nouvelle Alliance est ici mise en contraste avec une ancienne Alliance, appelée Alliance de la Loi, que Dieu conclut avec Israël à sa sortie d’Egypte et qui eut pour médiateur Moïse (Exode 19 : 3-25 ; 20 : 19-22). Mais la Nouvelle Alliance aura pour médiateur Christ (Hébreux 9:15). Elle aura pour fondement la Loi de Dieu, et sera scellée par le sang de Christ (1 Cor. 11 : 25 Matthieu 26 : 28). Et c’est uniquement à ceux qui en accepteront les termes, à ceux qui reconnaîtront que Christ est mort pour eux et qui s’engageront à se conformer à la Loi de Dieu, que seront accordés les bienfaits du Royaume Messianique.

Les premiers à en bénéficier seront les Israélites, car cette Alliance sera conclue avec eux. Instruits par Christ, ils prospéreront magnifiquement dans tous les domaines. Rayonnants de joie et de santé, avantagés de toutes parts, ils deviendront une nation pilote vers laquelle se tourneront tous les peuples étonnés qui diront : « Venez, et montons à la montagne de l’Eternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu’il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. » (Esaïe 2 : 3). « Ainsi parle l’Eternel des armées: En ces jours-là, dix hommes de toutes les langues des nations saisiront un Juif par le pan de son vêtement, et diront : Nous irons avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous. » —Zacharie 8 : 23.

Ainsi voit-on que l’établissement actuel des Israélites en Terre Sainte est une préparation en vue de la prochaine bénédiction de toutes les familles de la terre. Tout projet donc, toute tentative visant à l’anéantissement de cet Etat et de ses habitants, et par là à l’empêchement de la conclusion et de l’entrée en vigueur de la Nouvelle Alliance, est d’avance vouée à l’échec — ce que nous avons pu déjà constater — et ne peut être inspiré que par Satan qui, voyant que son temps est court, s’efforce désespérément, mais en vain, de contrecarrer les desseins divins.

L’œuvre du Seigneur à l’égard du monde

En quelques mots, nous dirons que l’action actuelle du Seigneur sur le monde a pour but l’anéantissement de la structure sociale actuelle en vue de l’instauration, sous Son Royaume, de nouvelles structures qui répondront pleinement aux aspirations humaines. Il est évident que pour établir Son Royaume sur la terre, le Seigneur doit renverser les institutions sociales contemporaines, contestées de plus en plus par les masses éclairées. Il a reçu pour ce faire pleine autorité (Jérémie 1 :10), car Il est maintenant le Roi légitime de la terre. Il est revenu investi de l’autorité royale, comme l’enseigne la parabole des mines (Luc 19 :12, 15). L’Apocalypse le présente à Son retour comme moissonneur, ayant dans Sa main une faucille tranchante et sur Sa tête une couronne d’or, symbole de la Royauté (Apoc. 14 : 14). Et depuis qu’a expiré le bail de 2520 années accordé aux nations pour qu’elles se gouvernent elles-mêmes et montrent ce dont elles sont capables de faire, bail ayant débuté en 606 avant Jésus-Christ, lors du détrônement de Sédécias roi de Juda (Ezéchiel 21 : 30-32), et s’étant terminé en 1914, le Seigneur, usant de l’autorité royale qu’Il possède, a commencé l’œuvre de renversement du présent ordre de choses. La première guerre a éclaté et s’est terminée par l’effondrement des principales royautés en Europe. Avec cette guerre, le monde est entré dans une période de détresse, d’instabilité, de remous constants, de crises aigues, d’agitations sociales et de revendications qui vont s’accentuant. Les flots mugissent (les masses humaines agitées), pour reprendre l’expression du Psalmiste (46 : 4). Leur mugissement ira grandissant, dans toutes les parties du monde, jusqu’à écumer dans une anarchie générale qui occasionnera la destruction des institutions actuelles. Ce temps n’est plus très éloigné ; le spectre de l’anarchie apparait déjà en effet par endroits. Mais, Dieu merci, si le Seigneur frappe, c’est pour redresser ensuite, s’Il blesse, c’est pour guérir, s’Il arrache et s’Il démolit, c’est pour construire et bâtir un monde où s’épanouiront le bonheur, la justice et la paix éternels. « Mais nous attendons selon sa promesse, de nouveaux cieux [un nouveau pouvoir, le pouvoir spirituel de Christ et de Son Eglise glorifiée avec Lui] et une nouvelle terre [un nouvel ordre social sous le Règne de Christ] où la justice habitera. » — 2 Pierre 3 : 13.

Il est intéressant de remarquer que ce dont le Seigneur se sert dans Son œuvre à l’égard du monde est en soi une bénédiction. Cette bénédiction, c’est la connaissance sans cesse croissante, l’instruction généralisée et les merveilleux progrès multiples qui proviennent directement du fait de la Seconde Présence du Seigneur. Ces bienfaits ont engendré de par le monde entier un désir de liberté, d’indépendance, de justice, de mieux-être. Mais comme dans le monde l’injustice prévaut, le péché règne, l’orgueil, l’intérêt et le profit dictent la conduite des hommes, il s’ensuit un mécontentement, un malaise, des troubles, des agitations, des débordements que la raison ne peut parfois approuver, qui ébranlent l’ordre social actuel et provoqueront finalement sa ruine.

L’ œuvre du Seigneur parmi les Chrétiens

Cette œuvre est présentée dans les Ecritures sous l’image d’une moisson (Matthieu 13: 30, 39-42) qui a pour Moissonneur en Chef le Seigneur Lui-même (Apoc. 14: 14). Elle se caractérise par la séparation des véritables Chrétiens de la masse des Chrétiens nominaux; c’est la séparation du froment d’avec l’ivraie. L’ivraie, imitation du froment est liée en gerbes pour être brûlée, le froment par contre est amassé dans le grenier du Maître (Matthieu 13: 30). Le liement de l’ivraie a commencé vers la fin du siècle dernier, et est aujourd’hui presque entièrement terminé. Il s’est réalisé par les regroupements successifs qui se sont produits dans le Protestantisme, et qui ont eu comme principal résultat la formation en 1948 d’un « Conseil OEcuménique des Eglises » qui se rapproche de plus en plus du Catholicisme. D’autre part, les Protestants opposés à ce rapprochement et au mouvement oecuménique en général, se sont eux-mêmes regroupés pour constituer, en 1948 également, un conseil appelé « Conseil International des Eglises Chrétiennes ». L’ivraie s’est ainsi liée pour être brûlée dans le feu de la grande détresse.

Le froment par contre, les véritables Chrétiens sont sortis du grand corps des Chrétiens nominaux. Ils ont entendu l’appel et ont quitté Babylone pour ne pas participer à ses péchés et ne pas avoir part à ses fléaux (Apoc. 18: 4). Cette sortie a commencé vers la fin du siècle passé. Nombreux étaient alors les Frères qui, entendant l’appel du Seigneur par l’étude de Sa Parole, sont sortis de Babylone et, se groupant en Assemblées, ont continué avec zèle à servir l’Eternel. Mais, comme dans une moisson jadis, le blé était battu, vanné, passé au crible, de même ces véritables Chrétiens sont passés et passent encore par de sévères épreuves permises sur eux pour éprouver leur foi et leur fidélité. Et au fur et à mesure qu’ils terminent leur course terrestre, ils sont « amassés » dans le grenier du Seigneur, dans le grenier céleste; ils sont changés en un clin d’œil , par la puissance de la Première Résurrection. Ils quittent leur tente, leur corps terrestre, et reçoivent un corps spirituel semblable à celui du Maître (1 Cor. 15: 51, 52, 49; 1 Jean 3: 2). Et ils sont joints au Seigneur et à tous ceux qui sont morts en Christ durant l’Age de l’Evangile, qui ont dormi jusqu’au retour du Seigneur et que le Seigneur a ressuscités conformément à Sa promesse (1 Jean 14: 3). C’est là la Première Résurrection. « Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ et ils régneront avec lui pendant mille ans. » — Apoc. 20: 6.

Lorsque le dernier des disciples du Maître aura affermi son appel et son élection et sera passé « au-delà du voile », la classe du Royaume, la classe régnante sera complète. Alors aura lieu l’inauguration du Royaume qui commencera à s’exercer dans toute sa gloire. Comme l’enseignent les Ecritures, cette classe régnante obtiendra le salut céleste, représenté par les étoiles du ciel et, en tant que postérité spirituelle d’Abraham, associée au Seigneur elle transmettra au monde les bénédictions promises et donnera aux hommes la possibilité d’obtenir un autre salut, le salut terrestre, réservé par Dieu à tous ceux qui se soumettront à Christ et représenté par les grains de sable du bord de la mer. — Genèse 22 : 17 ; Galates 3 :16 ; 1 Corinthiens 12:12; Apocalypse 5:10.

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