LES DONS DE LA PENTECOTE

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1 Corintiens 12 : 1-11.

« Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ».

Verset 4

La Pentecôte marque une évolution très spéciale dans le grand programme établi par Dieu à propos de l’humanité.

En importance, cette fête suit immédiatement les grands événements qui caractérisent la vie de notre Seigneur Jésus, c’est-à-dire Son baptême au Jourdain, l’onction du Saint Esprit qu’il y reçut, l’achèvement au Calvaire de Son voeu de consécration, et Sa résurrection d’entre les morts, le troisième jour, autrement dit Sa glorieuse naissance de l’Esprit qui L’a rendu participant de la nature Divine.

Tout ce que Jésus accomplit précéda nécessairement l’acceptation au cohéritage avec Lui de n’importe quel membre de la famille humaine, et la reconnaissance de celui-ci comme fils de Dieu. Dieu reconnu Adam pour fils, créé « de peu inférieur aux anges » sur le plan humain d’existence, aussi longtemps qu’Adam Lui fut obéissant et fidèle ; mais lorsqu’il désobéit, il s’attira la Divine sentence de mort et transgressa l’alliance qui existait entre Dieu et lui-même (Osée 6 : 7, Darby). Depuis ce moment-là et jusqu’au temps de Jésus, Dieu n’eut pas de fils parmi les hommes, parce que tous étaient imparfaits, ayant part à l’imperfection d’Adam par la loi de l’hérédité.

Vint le moment où Dieu envoya Son Fils, né d’une femme et possédant une vie non contaminée, une vie non issue du père Adam et ne se trouvant pas, par conséquent, sous le coup de la condamnation Divine. Celui-là, étant « saint, innocent, sans souillure et séparé des pécheurs ». Dieu le reconnut comme Fils. Quand ce Fils consacra Sa vie au Jourdain et symbolisa Sa consécration par le baptême d’eau. Dieu accepta Son sacrifice et Lui accorda l’Esprit Saint.

Dès lors, Jésus fut Fils de Dieu sous deux significations : premièrement, selon la chair, et deuxièmement, selon l’Esprit. Mais, d’après l’arrangement Divin, l’Engendré de l’Esprit devait triompher par une offrande totale de l’être de chair. Cette oeuvre, Jésus l’accomplit au Calvaire, où II sacrifia Sa vie pour les péchés du monde entier.

Mais Dieu ne pouvait pas encore accepter le monde. Tous les hommes étaient des pécheurs, et ils continuèrent à l’être jusqu’à ce que Jésus montât au ciel, qu’il comparût devant le Père et fit propitiation pour des péchés. Notons, cependant, que le Seigneur ne fit pas alors propitiation pour tous les péchés, mais simplement pour ceux de l’Eglise, pour les péchés de ceux qui entendraient l’appel de Dieu, qui accepteraient cet appel et s’engageraient sur les traces de Jésus. Quand au monde, ses péchés demeurent toujours sur lui. La seule façon, par conséquent, d’obtenir le pardon de ses péchés, au cours de cet Age, est de devenir disciple de Jésus. C’est de cette manière, déclare l’Apôtre, que nous, les disciples de Jésus, avons échappé à la condamnation reposant toujours sur le monde. Pour ce qui est du monde, Dieu se réserve, nous montrent les Ecritures, de s’occuper de lui d’une manière différente et en un autre temps. Dieu s’occupera de lui pendant mille ans, par le moyen du Règne Millénaire de Christ, qui aura pour but de dissiper les ténèbres, de pardonner aux hommes leurs péchés et de les relever à la perfection humaine. Entre-temps, Dieu a affaire avec l’Eglise seulement ; et c’est de la classe de l’Eglise que l’Apôtre parle dans la leçon d’aujourd’hui.

Cette classe, celle de l’Eglise, commença son existence à la Pentecôte. Aussi disons-nous que la Pentecôte marque une ère des plus importantes dans les affaires de l’Eglise. Jésus, il est vrai, a appelé Ses disciples et leur a donné divers enseignements au cours de Son ministère ; mais lors de son départ. II leur enjoignit d’attendre et de ne pas commencer leur oeuvre avant d’y être dûment autorisés par le Père, avant d’être dûment oints du Saint Esprit. Cette onction qu’ils recevraient leur conférerait l’autorité et les qualifications nécessaires à leur fonction de porte-parole et d’ambassadeurs du Père et du Fils.

Le Père ne pouvait pas les accepter avant la Pentecôte, car, jusqu’au moment où Christ présenta Son mérite en leur faveur, ils se trouvaient sur le même pied que le reste du monde : c’étaient encore des pécheurs frappés de la condamnation Divine. La bénédiction de la Pentecôte prouva que Jésus était monté auprès du Père, que le Père L’avait reçu avec bienveillance, qu’il avait apprécié le grand sacrifice accompli par le Seigneur et l’avait accepté comme propitiation pour les péchés de l’Eglise, c’est-à-dire de la maison de la foi. Ce fut sur le fondement du pardon de ces péchés, de même que sur le fondement de la consécration à Dieu et à Son service, que les disciples reçurent 1’engendrement de l’Esprit, le jour de la Pentecôte.

LES DONS DE L’ESPRIT

II nous faut distinguer les dons de l’Esprit des fruits de l’Esprit. Les fruits du Saint Esprit sont un développement du coeur et du caractère, qui se produit plus ou moins lentement, suivant la personnalité et l’entourage de chacun des engendrés. Ces fruits, nous dit l’Apôtre, sont visibles ; ils sont manifestes, ce sont : l’humilité, la douceur, la patience, la longanimité, l’affection fraternelle, l’amour.

Nous devons les développer dans notre coeur, et si tel est le cas, nous les exprimerons dans une mesure plus ou moins grande dans nos paroles, dans nos actions aussi bien que dans nos pensées. Plus le Chrétien est mûr, et plus ces fruits seront mûrs ; et s’ils font défaut, l’on ne peut être Chrétien. L’Apôtre déclare en effet : « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas ». Mais l’Esprit de Christ, les fruits de l’Esprit, peuvent être plus ou moins voilés par les faiblesses de la chair ; aussi, ne sommes-nous pas tous capables de discerner jusqu’à quel point un frère, faible selon la chair, mène le bon combat contre l’esprit du monde, contre celui de l’Adversaire et contre la disposition de sa propre chair.

Dieu seul connaît les coeurs ; par conséquent, nous ne devons pas porter de jugement sur le degré de fidélité de quelqu’un. Nous pouvons, cependant, et nous devrions exercer notre jugement sur nous-mêmes, et sur les autres disciples de Jésus, pour apprécier si nous portons de bons ou de mauvais fruits. Le Maître a dit : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? » Certainement pas ! Les épines et les chardons sont de mauvais fruits qui appartiennent à la mauvaise nature ; ce ne sont pas les fruits de l’Esprit du Seigneur, propres à la Nouvelle Créature.

Lors de la Pentecôte, les disciples ayant déjà accepté Jésus n’étaient pas préparés pour une manifestation immédiate des fruits, riches et mûrs, du Saint Esprit. Pour produire ces fruits, il faut des jours, des semaines, des mois, des années. Jusqu’à la Pentecôte, les disciples étaient des hommes charnels. Peu de jours auparavant, Jésus leur avait dit : « Si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume ». Le Seigneur s’aperçut qu’ils s’étaient disputés pour savoir lequel d’entre eux serait le plus grand ; II savait bien que leur état d’esprit était tout à fait contraire à celui auquel il leur faudrait parvenir pour être finalement estimés dignes de participer à Son royaume. Nous voyons donc pourquoi les frères qui, le jour de la Pentecôte, attendaient dans la chambre haute, ne pouvaient pas, à ce moment-là, manifester les fruits de l’Esprit. Cependant, il était absolument nécessaire, pour eux de même que pour nous, qu’ils eussent quelque manifestation de la faveur de Dieu dans laquelle ils étaient entrés. Il fallait que Dieu montrât de quelque façon que Jésus avait accompli l’oeuvre pour laquelle II L’avait envoyé, et qu’il avait accepté le sacrifice du Seigneur présenté pour notre compte. Dieu manifesta cette acceptation par l’octroi de certains dons ; mais ces dons n’étaient pas des fruits de l’Esprit, en aucun sens de ce terme.

Les dons de l’Esprit étaient largement distribués parmi les frères de l’Eglise primitive ; ils étaient prodigieux. Certains, en ayant reçu un, parlaient une langue qu’ils ne connaissaient pas précédemment ; d’autres en parlaient une autre. D’aucuns avaient le don d’interpréter les langues étrangères. Il en est qui reçurent le don d’opérer des guérisons, tandis que d’autres possédaient le pouvoir d’accomplir d’autres miracles.

Ces dons servaient un triple but : (1) ils témoignaient de la faveur de Dieu ; ils avaient été transmis par l’entremise de Christ, ils prouvaient donc que le Seigneur était monté au ciel et que Son oeuvre entière de Rédemption avait été jugée satisfaisante par le Père. (2) Pour le public, ils attestaient que Dieu était avec ceux qui les possédaient. Cela devait conduire les gens pieux à examiner le message prêché par les frères. (3) Ils donnaient l’assurance, aux disciples mêmes, que ceux-ci suivaient la bonne voie, que Dieu les bénissait et les conduisait.

La manifestation de ces dons, indispensable à l’établissement de l’Eglise primitive, survenait en un temps où elle était des plus nécessaires. Les frères de l’Eglise primitive ne pouvaient pas marcher par la foi comme nous le faisons. Ils avaient besoin de l’assistance de la vue, dans la mesure même où elle leur était accordée, car ils ne possédaient pas de Bibles. Ils ne recevaient de Dieu aucune instruction, à l’exception de celle qui leur venait de la manière précitée.

Saint Paul expose leur situation dans la leçon d’aujourd’hui. Quand ces frères se rassemblaient, l’un parlait en une langue inconnue ; un autre s’élevait d’un autre endroit de l’auditoire et, possédant un pouvoir qui ne provenait pas de lui-même, traduisait la prédication de l’orateur qui avait le don des « langues ». Cela poussait les frères à se rassembler tous les jours, et spécialement le premier jour de la semaine. Ils avaient besoin de communion fraternelle et d’enseignement, ce qu’ils obtenaient de cette manière, sous la direction de Dieu qui pourvoyait aux messages en langues inconnues et à leur interprétation.

Ainsi Dieu les enseignait-Il de l’unique façon, presque, propre à instruire en ce temps-là ; cette manière d’enseigner se différencie beaucoup de celle que Dieu emploie actuellement pour instruire Son peuple, ou qu’il a jamais employée depuis le temps des Apôtres. Pareil procédé d’enseignement n’est plus nécessaire, aussi n’est-il plus usité. Nous avons à la place quelque chose de bien meilleur. Nous avons les Evangiles, avec les paroles de notre Seigneur, Ses paraboles. Ses récits, difficilement compréhensibles, etc. ; nous avons les Epîtres du Nouveau Testament, avec les commentaires des Apôtres inspirés sur les Ecrits de l’Ancien Testament ; nous avons aussi les prophéties de l’Ancien Testament, auxquelles, déclare Saint Pierre, nous faisons bien « de prêter attention, comme une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne paraître » -2 Pierre 1 : 19.

NOTRE CONDITION EST MEILLEURE

Grâce à ces écrits, l’homme de Dieu peut, déclare Saint Paul, devenir « accompli et propre à toute bonne oeuvre ». Par ces canaux, l’Esprit Saint instruit l’Eglise. Les dons de l’Esprit étaient cependant nécessaires lors de la Pentecôte. A la place de ces dons, nous avons maintenant les fruits de l’Esprit ; ces fruits témoignent de la faveur de Dieu envers nous ; ils sont aussi une indication des progrès que nous accomplissons dans le bon chemin. Nous éclairant davantage, le Seigneur exige de nous plus qu’il n’exigeait des membres de l’Eglise primitive. II demande que nous marchions par la foi et non par la vue.

Ces diverses manifestations de l’Esprit, signale Saint Paul, ne signifient pas qu’il existe différents esprits ; elles étaient l’oeuvre de l’unique Esprit opérant au sein de l’Eglise entière, dans le seul but d’édifier tous les frères, ces divers membres de l’unique Corps de Christ. L’Apôtre écrit : « il y a diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous… à l’un est donnée, par l’Esprit, la parole de sagesse ; et à un autre la parole de connaissance… à un autre la foi… à un autre des dons de grâce de guérisons… à un autre des opérations de miracles ; et à un autre la prophétie ; et à un autre des discernements d’esprits ; et à un autre (diverses) sortes de langues ; et à un autre l’interprétation des langues ». 1 Cor. 12 : 6-10, D.

VOUS FORMEZ TOUS UN SEUL CORPS

L’union des membres de l’Eglise, entre eux et avec leur Seigneur, leur Chef, est sans cesse mise en relief par Saint Paul, et particulièrement dans la leçon d’aujourd’hui. Les différents dons, montre l’Apôtre, rendaient les différents membres du Corps à même de coopérer en vue de leur bien-être mutuel, de leur édification. Ils se préparaient ainsi au glorieux service du Royaume à venir. Comme le corps humain est un, dit Saint Paul, tout en possédant beaucoup de membres placés tous sous l’autorité de la tête, ainsi en est-il du Corps de Christ. L’Eglise forme un seul corps, mais elle se compose de nombreux membres, tous soumis à l’autorité de la Tête, de Jésus ; et le Seigneur opère en eux par le moyen de l’Esprit de Vérité qui agit par la Parole de la Vérité et par la providence Divine.

L’objet de  » l’organisation de l’Eglise n’est pas la conversion du monde, mais l’édification de ses membres et leur préparation en vue d’un service futur. Ce service doit consister en la bénédiction du genre humain. Mais avant qu’il puisse proprement s’exercer, l’Eglise elle-même doit se développer ; elle doit être éprouvée, approuvée par Dieu et glorifiée par une participation à la Première Résurrection.

UN CHEMIN BIEN PLUS EXCELLENT

Saint Paul, plus loin dans le chapitre, montre de quelle façon les divers membres du Corps devaient collaborer : ils devaient suppléer réciproquement à leurs imperfections, à leurs manquements et à leurs faiblesses, et chercher uniquement le bien-être du Corps dans son ensemble. Il ne devait pas y avoir de schismes, ni de division, ni de sectarisme dans le Corps de Christ, dans l’Eglise. Tous les membres devaient s’aimer d’un même amour. L’amour et l’orgueil sectaires ne devaient pas avoir place parmi eux. Si l’un d’eux souffrait, tous devaient sympathiser avec lui. L’Apôtre signale que Dieu a placé les différents membres dans ce Corps : premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, c’est-à-dire des orateurs, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de secourir, de parler diverses langues. Le Seigneur n’a pas donné à tous la même charge, mais chacun devrait s’efforcer d’employer fidèlement les talents qu’il possède, et d’en tirer le meilleur.

L’Apôtre ajoute ensuite : « Et je vais encore vous montrer une voie par excellence », encore meilleure à l’un quelconque de ces dons dont je viens de vous parler. Continuant, il déclare (chapitre 13), que l’on pouvait posséder ces dons et faire cependant naufrage ; et il insiste sur le fait qu’il était nécessaire, même en les possédant, de cultiver les fruits de l’Esprit : si nous avions le don de prophétie, si nous comprenions tous les mystères, si nous avions toute la connaissance t toute la foi, mais si nous ne possédions pas l’amour – le grand fruit de l’Esprit -, nous ne serions rien. En outre, affirma l’Apôtre, les dons viendraient à disparaître, mais les fruits dureraient éternellement.

Il importe donc, dans notre examen des bénédictions dispensées le jour de la Pentecôte, de nous rappeler que sans les fruits de l’Esprit, nous ne serions rien et n’aurions point de part dans ce merveilleux Royaume Messianique que nous attendons et pour lequel nous prions : « Que Ton Règne vienne ; que Ta volonté soit faite que la terre comme au ciel ».

W.T. 5223 C.T.R. 1913

Ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail. 1 Cor. 3 : 7-8