LES TROIS CENTS BRAVES DE GÉDÉON

Listen to this article

Juges 7 : 1-8, 16-23

UNE PETITE ARMÉE TROP GRANDE – « A TOI SOIT LA GLOIRE » – LE RENVOI DES POLTRONS – L’ÉPREUVE DE LA SOURCE POUR D’AUTRES POLTRONS – ENCORE TROP NOMBREUX – POURQUOI CEUX QUI LAPÈRENT L’EAU DANS LEURS MAINS FURENT CHOISIS ? – « FAIS COMME JE FAIS » – CRUCHE, TORCHE, TROMPETTE – JÉHOVAH ET GÉDÉON – LA VICTOIRE – L’ÉVÉNEMENT : UNE PARABOLE – SA SIGNIFICATION.

« Ce n’est ni par la puissance, ni par la force, mais c’est par mon esprit, dit l’Eternel des armées. » – Zacharie 4 : 6.

L’étude d’aujourd’hui rappelle la victoire des trois cents Spartiates sur les armées perses, avec cette exception que dans le cas de notre étude, la bataille dépendait, non du courage humain, mais de la bénédiction du Seigneur. Notre dernière étude nous montrait Gédéon, encouragé par la promesse de victoire du Seigneur, envoyant des messagers aux diverses tribus d’Israël. L’étude d’aujourd’hui montre une armée, ainsi constituée, de 32.000 hommes, avec Gédéon au pied du Mont Guilboa, à la source du Harod, un petit lac drainant les eaux à l’est en direction du Jourdain. Sur le côté le plus éloigné du lac étaient les Madianites, comptant environ 135.000 hommes. Ces envahisseurs ont, pendant un certain temps, pillé les Israëlites sans être inquiétés, mais ils apprirent que l’armée de Gédéon était rassemblée ; et ils se rassemblèrent pour l’écraser.

Tandis que Gédéon estimait que son armée était de loin trop petite pour une telle bataille — un contre quatre — le Seigneur porta son attention sur l’effet contraire — que l’armée était trop grande, et qu’ainsi cela serait un danger que la victoire qu’il avait en vue pourrait ne pas être appréciée comme étant du Seigneur, mais indiquerait la dextérité des guerriers d’Israël. En conséquence, selon l’ordre divin, Gédéon parla à son armée de 32.000 hommes en disant que ceux d’entre eux qui étaient craintifs et préféraient retourner chez eux pourraient le faire. Beaucoup étaient craintifs – 22.000. Le nom de la source, Harod, signifie poltron ; et on suppose que ce nom a été donné en raison de la crainte manifestée par les 22.000 hommes qui retournèrent chez eux.

La foi de Gédéon fut sûrement éprouvée en voyant sa petite armée réduite à 10.000 hommes ! Mais le Seigneur lui dit : « Ils sont encore trop nombreux. Fais descendre les troupes à la source pour boire; et discerne ceux qui boivent directement l’eau, se mettant à genoux et mettant leurs bouches dans l’eau pour l’aspirer, de ceux qui, se penchant, lapent dans leurs mains comme le chien lape avec sa langue. »

Après ce test trois cents hommes furent sélectionnés de cette dernière classe ; et le Seigneur déclara que ceux-ci étaient ceux qui étaient spécialement qualifiés pour obtenir la victoire. Cependant, les 9.700 restants, s’associeraient plus tard à la troupe pour poursuivre l’ennemi.

La coutume de laper l’eau dans la main est encore commune parmi le peuple de Palestine – les bergers, etc… Ils en sont devenus experts. Symboliquement, cet acte semblerait signifier la vigilance et l’obéissance. Un bœuf boit en mettant son museau dans l’eau et en l’aspirant et, quand il est assoiffé, il porte toute son attention à l’aspiration de l’eau, refusant de prêter toute attention aux ordres de son propriétaire, et de plus, résiste à l’utilisation de la verge sur ses flancs. Le chien, au contraire, tout en lapant l’eau avec sa langue, reste vigilant, observant dans chaque direction, regardant tout autour de lui, et prêt à quitter l’eau à tout moment pour obéir à son devoir.

Si l’eau ici, comme ailleurs dans la Bible, représente la Vérité, ces deux classes de l’armée de Gédéon représenteraient deux classes qui aiment et apprécient la Vérité. L’une et l’autre des deux classes boivent l’eau de la Vérité, mais l’une de ces classes boit davantage pour sa propre satisfaction. L’autre classe, vigilante, attentive, boit selon ses besoins, et ne néglige pas la vigilance dans le service du Maître, gardant à tout moment les yeux et les oreilles ouverts aux conseils de la providence divine. Cette dernière classe, plus sage, est représentée par les trois cents qui étaient avec Gédéon, lui-même représentant Jésus, le Capitaine de notre Salut.

LA VICTOIRE À ARMAGEDDON

Les armées des temps anciens n’étaient évidemment pas aussi strictes dans leurs gardes que le sont les armées modernes. En tout cas, Gédéon et un compagnon de confiance purent pénétrer dans l’obscurité de la nuit parmi les tentes des Madianites. En écoutant, ils en entendirent un raconter son rêve dans lequel un pain d’orge roula en bas d’une colline et fit un ravage. Un autre interpréta que c’était Gédéon et sa petite armée, qui était susceptible de causer leur perte. L’incident prouve que les Madianites étaient craintifs, perceptifs. Gédéon était confiant ; sa foi était renforcée par cette petite expérience que le Seigneur lui avait permis d’avoir.

Aux environs de minuit, peu de temps après l’heure du changement des gardes parmi les Madianites, le moment opportun était arrivé pour Gédéon d’attaquer. La méthode de guerre était nouvelle. Les trois cents furent séparés en trois troupes, et se répartirent sur un grand espace près des Madianites. En plus de leur armure habituelle, épée, etc., Gédéon et ses trois cents eurent de nouvelles armes. Chacun eut, dans sa main gauche, une cruche en terre à poterie, chaque cruche contenant une lampe ; et chaque soldat eut, dans son autre main, une corne de bélier. Les instructions données aux trois troupes séparées étaient que ceux qui étaient avec Gédéon devraient faire comme lui et que les autres troupes, en entendant, devraient les imiter, cassant le devant de leurs cruches pour laisser apparaître la lumière, criant à haute voix, « Jéhovah et Gédéon, » et soufflant dans leurs cornes de bélier.

Les Madianites, sortant de leur sommeil, apercevant les lumières clignotantes, entendant le fracas de la poterie comme le bruit d’armure, entendant les cris et le son des trompettes, imaginèrent qu’ils étaient entourés par une grande armée ; et à moitié stupéfaits, ils se sauvèrent. Ils se battirent entre eux, se confondant avec les ennemis. Gédéon et ses trois cents hommes les poursuivirent et furent bientôt aidés dans le combat par les 9.700 restants. La victoire fut grande. Le Seigneur fut reconnu comme étant le libérateur ; et Gédéon, son serviteur, fut honoré en conséquence.

QUELQUES LEÇONS POUR AUJOURD’HUI

Faisant référence aux faits de l’Ancien Testament l’Apôtre déclare : « Ces choses ont été écrites auparavant pour notre instruction. » (Romains 15 : 4.) En plus des leçons apprises à ce moment-là, le Seigneur, par certaines de ces expériences du passé, donne certaines leçons spirituelles à l’Israël spirituel. L’appel de Gédéon ressemble à l’appel de l’Église visant à rassembler des volontaires du côté de la justice — le vrai contre le faux, la vérité contre l’erreur.

Beaucoup, dans le monde, entendent le message, ont de la sympathie pour celui-ci et répondent, ayant l’intention de devenir des soldats de Christ ; mais avant qu’ils soient entièrement acceptés, la voix de Jésus les appelle, disant, « Assieds-toi et mesures-en le coût » ; il vaut mieux ne pas mettre ta main à la charrue et ne pas devenir un serviteur du Seigneur plutôt que de regarder ensuite en arrière, et souhaiter ne pas en être devenu un.

La vue de l’ennemi, la « crainte de la mort » (Hébreux 2 : 15), ne les fait pas marcher avec le Maître, parce que c’est trop. En premier lieu quand ils ont répondu à l’appel, ils pensaient à la gloire et à l’honneur, mais négligeaient le fait que ceux-ci ne pourraient être obtenus qu’au prix de difficultés et de résistance. Ces poltrons qui retournent, et qui n’ont jamais vraiment fait le vœu de consécration, ne sont peut-être pas plus mauvais que s’ils n’avaient jamais répondu. Mais ils ne prendront pas part à la grande victoire – ils n’obtiendront pas les lauriers ; la couronne de vie ne leur sera pas attribuée.

Vient alors le deuxième test — celui de l’obéissance et de la loyauté. Une classe du peuple du Seigneur, comme le chien fidèle, cherche d’abord à obéir à la voix du maître, elle est prompte à faire ce qu’Il veut. Une autre partie du peuple consacré du Seigneur écoute moins la voix du Maître, et même la verge ; et étant moins prompte au service du Seigneur, elle est moins employée par Lui.

Comparés au monde, les plus alertes existent mais sont très peu. Ce sont ceux du peuple du Seigneur qui sont alertes qu’Il choisit et auxquels Il accorde les plus grandes occasions pour servir. Ce sont ceux qui sont les plus disposés à briser le vase de terre, — pour employer leurs vies terrestres actuelles au service du Seigneur – afin que la lumière de la Vérité puisse briller, et que la Cause de la Vérité puisse obtenir une victoire. Ces personnes pleines de zèle sont les plus fidèles en soufflant de la trompette, représentant la Parole de Dieu. Ceux-ci ont l’occasion bénie de laisser briller leurs lampes. Leur ardeur leur donne droit à des privilèges et occasions spéciaux.

La victoire du Seigneur est atteinte par le Gédéon antitypique et son petit groupe de fidèles serviteurs, « ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit, dit le Seigneur. » L’Esprit du Seigneur est représenté par la lumière de la lampe émanant du vase cassé. Les vases cassés de l’armée de Gédéon représentent comment les membres du peuple du Seigneur offrent leurs corps en sacrifices vivants, saints et acceptables pour Dieu, dans son service — en laissant briller la lumière — en combattant un bon combat contre les armées du péché.

Nous sommes sans aucun doute près du moment où la grande victoire, l’antitype de celle de Gédéon, sera gagnée, quand les armées du péché, les puissances du mal, tomberont les unes sur les autres pour leur destruction mutuelle. La guerre actuelle (écrit en 1915 – trad.) parmi les nations d’Europe est le commencement de cette destruction, mais pas son terme. Selon la Bible, le point culminant sera un règne temporaire de l’anarchie, qui préparera entièrement le monde au règne glorieux de justice du Messie.

WT 1915 p.5606