Lettre du Nord de la France

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Bien chers frères,

Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui. — 1 Cor. 12 : 26.

Nous eûmes la joie, samedi 28 décembre, d’assister à Jumet (Belgique), à une réunion bénie d’environ 20 per­sonnes, au cours de laquelle cinq frères et une sœur ont symbolisé leur mort au monde et à la volonté humaine pour vivre en nouveauté de vie au service de Jehovah notre bon Père et suivre ainsi les traces de notre cher Maître et Sauveur.

Le texte de la méditation fut Rom. 6: 1 à 11. Nous avions la joie d’avoir parmi nous notre cher frère pèlerin A. Weber qui, pour la circonstance nous commenta ces instructions de Saint Paul: puis en quelques mots l’on rappela l’immersion réelle, l’engagement pris, en com­paraison de l’immersion symbolique. Tout en démontrant la beauté du symbole nous pûmes comprendre l’impor­

24 Mars 1913

tance qui s’attache à notre appel, au glorieux privilège qui fut recherché des prophètes et admiré des anges mais qui est réservé aux saints de l’âge de l’Evangile.

Après la cérémonie des baptêmes nous nous rencon­trâmes de nouveau pour donner la main d’association au nom du Christ (tête et corps) à nos frères et à notre soeur, les invitant à être fidèles pour demeurer membres de cette église invisible dont Christ est le chef. Nos cœurs  tressaillaient de joie et nouspensions à cette citation du Maître : Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez! Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu. -Luc 10: 23-24.

Mercredi 1er  janvier fut pour nous, à Denain, un jour de festin spirituel. Nos cœurs  débordent de reconnaissance envers Dieu notre Père pour les bénédictions qu’il dé­verse continuellement sur nous dans ce temps de la moisson, nous lavant, nous sanctifiant toujours plus par son Esprit et sa Parole, grâce au canal qu’Il a choisi.

A 10 h du matin nous nous rencontrions, environ 90 frères et sœurs. Un de nos frères, introduisant la réu­nion, nous parla du bonheur que nous avions d’être réunis ensemble pour partager les mets succulents préparés par le Père, puis notre frère pèlerin et deux autres frères en une petite allocution nous parlèrent sur le baptême, son importance et la nécessité de s’approcher le plus possi­ble du Père des lumières. Puis eurent lieu les baptêmes de 19 frères et sœurs. Ensuite notre frère pèlerin leur donna au nom du Christ la main d’association. Dans une et l’autre cérémonie, nos chants montèrent vers le trône divin en signe de reconnaissance.

L’après-midi du 1er jour de l’année, nous étions réunis de nouveau environ 120 frères et sœurs. Notre frère pè­lerin commenta le plan des âges. Deux autres frères par­lèrent l’un sur l’humilité, l’autre sur la nécessité d’avoir un cœur  pur. La réunion terminée, nous nous séparâmes pensant nous revoir bientôt à Roubaix pour une cérémo­nie semblable.

Votre dans le Seigneur et dans l’onction, S. L.

QUESTION

Chers frère,

La situation internationale se complique de plus en plus: il semble que la guerre européenne tant redoutée est devenue sinon inévitable, au moins fort probable. En tout cas, elle demeure une angoissante possibilité.

Quelle doit être au jour où l’événement se produira, l’attitude des enfants de Dieu?

J’ai interrogé à ce sujet différents chrétiens.

Les uns conseillent la soumission aux autorités établies d’après Rom. 13 : 1-2. Les autres disent : Marchez, mais ne tirez pas!

Une fois la guerre déclarée, le soldat appelé sous les armes, se trouve amené à prendre une décision. Faisant partie de la réserve de l’armée française, je me trouverai précisément dans ce cas.

Quelques-uns, peu nombreux, estiment qu’en aucun cas un disciple de Jésus ne doit aller à la guerre, parce que ce n’est pas selon l’esprit de Christ , et qu’il doit être prêt à donner sa vie s’il le faut et à sceller de son sang son témoignage à la vérité et son refus de coopérer à cette iniquité.

D’autres enfin disent : Oui, on petit aller à la guerre, ou mène : Oui, on doit y aller.

Ce dernier point de vue me parait absolument mons­trueux.

Je ne parviens pas à me figurer le Seigneur, sabre au poing, conduisant au carnage les douze apôtres, baïon­nette au canon. Je ne vois pas bien Jean, venant d’écrire le chapitre 17 de son évangile, marcher dans les rangs français et tirer sur Pierre qui se trouve dans les rangs allemands. Je ne comprends pas que des frères allemands j’entends frères dans la foi selon la vérité — puissent marcher contre des frères français ou suisses. Peut-on imaginer quelque chose de plus diabolique, de plus anti­chrétien?

Pourrai-je espérer (marchant contre mes frères) que le Seigneur me sourirait du ciel et me bénirait en me disant: Cela va bien, bon et fidèle serviteur?

On parlera peut-être de la défense des intérêts des peuples, de l’honneur des nations, de la patrie en danger, etc… Mais encore une fois: – Nous ne sommes pas de ce monde, comme il (Jésus) n’est pas de ce monde.

(Jean 17: 14.) Nous sommes étrangers et voyageurs sur la terre. (1 Pierre 2 : 11.) « Pour nous, notre patrie est dans les cieux. »— Phil. 3 : 20 (Stapfer).

Je ne sache pas que les églises — en tant qu’églises se soient prononcées et aient pris sur elles de donner une orientation à leurs fidèles concernant cette question. Quelle belle occasion pourtant de proclamer à la face du monde que le Seigneur est le Prince de la paix et que nous, nous sommes ses fidèles.

Pour ma part, je refuserai de porter les armes, « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » . — Actes 5: 29.

Mais à cause des autres frères qui peuvent se poser les mêmes questions, et pour qui elles sont peut-être un sujet d’angoisse et d’incertitude, je viens maintenant vous demander, à vous, en tant que conducteurs du mouve­ment chrétien selon la vérité, à vous, en tant que con­ducteurs du peuple du Seigneur : Vous, frères, qu’en pensez-vous?

En attendant, croyez-moi votre tout dévoué dans le Seigneur.           A. G.

Réponse Plusieurs de nos frères conseillent ce qui Suit à ce sujet

Ecrivez au ministère de la guerre. Dites votre dévouement pour la patrie et votre désir d’obéir à ses lois et à ses ordonnances, mais que, ayant appris à servir Dieu et à obéir à sa loi, Tu aimeras ton prochain comme toi-même », vous ne pouvez pas, à cause de votre cons­cience, tuer votre semblable. Dites que, puisqu’il y a d’autres services, vous demandez qu’on veuille vous oc­cuper, soit dans l’ambulance, soit dans l’intendance (pour la France, l’administration pour la Suisse). Deman­dez qu’on veuille bien prendre en considération votre de­mande et ajoutez que vous vous montrerez alors un servi­teur fidèle, loyal, obéissant et actif, qu’ainsi vous servirez la patrie et vous ferez du bien à votre prochain. Dites que, quoi qu’il en soit, vous êtes déterminé à ne pas tuer votre prochain, mais, plutôt que de le faire, à choisir la mort.

Au moment de mettre sous presse, nous recevons de bonnes nouvelles de nos frères de Roubaix. Ils ont ou­vert une nouvelle salle et l’ont inaugurée par un service de baptêmes, où 6 frères et soeurs ont symbolisé leur mort au monde et leur consécration à Dieu.

Le Seigneur les bénisse et bénisse l’oeuvre entière dans le nord de la France! Que tous ensemble nous courions de manière à remporter le prix et à nous trouver bientôt au delà du voile avec notre bien-aimé Sauveur!

En conséquence, qu’un amour tout nouveau pour le Seigneur nous anime, ainsi qu’un nouveau zèle pour travailler à son service, suivre les indications que son serviteur, notre cher frère Russell, nous donne dans ce présent numéro.

Courage, chers frères et sœurs de France, de Suisse, de Belgique et d’Italie!

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