« Va maintenant, frappe Amalec et voue par anathème tout ce qui lui appartient; tu ne l’épargneras point et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, boeufs et brebis, chameaux et ânes. »
— 1 Sam. 15 :3 — C.
L’homme intelligent d’aujourd’hui, mais non éclairé de l’Esprit, peut difficilement se faire à l’idée d’un Dieu d’amour qui ordonne un tel massacre de créatures qu’il a créées. La difficulté réside dans le fait qu’on croit toujours plus ou moins à la théorie qui a ai longtemps prévalue qu’en mourant les méchants s’en vont dans un lieu d’éternels tourments.
Notre horreur en face de la tuerie des Amalécites ne provient-elle pas en grande partie de ce que depuis notre tendre enfance on nous a inculqué l’idée que de tels méchants à leur mort sont enfourchés et jetés dans un enfer brûlant pour y souffrir éternellement? C’est l’ascendant de cette erreur qui sciemment ou non nous émotionne tant lors de la mort de presque tous les êtres humains. Leur éloignement même définitif nous touche moins. Une fois cette erreur éclaircie que la mort est bien la mort et n’est dans aucun sens synonyme de vie, ce point est facile à expliquer.
Suivant l’opinion générale des Amalécites — peuple païen et méchant — contre lesquels la sentence de Dieu était prononcée depuis des siècles (Deut. 25: 17—19) allaient sûrement aux tourments éternels lors de leur mort, tandis que les Israélites seuls élus reconnus et favorisés de Dieu avaient le privilège d’être ravis au ciel lors de la mort, sauf ceux qui volontairement rejetèrent ces faveurs spéciales.
Tout cela est faux: les Israélites ne furent pas élus pour aller au ciel à leur mort; mais, selon l’enseignement unanime de toute l’Ecriture sainte, bons et méchants, tous s’en allèrent dans la tombe, dans le séjour des morts — le shéol ou le hadès, traduit quelquefois par enfer dans les Bibles Ostervald, Martin et Sacy, mais signifiant simplement le sépulcre l’état de mort et jamais un endroit de feu, de tortures et où on aurait tant soit peu conscience de son état. — Tous deux, Israélites et Amalécites, étaient sous la même sentence: le châtiment de la mort. Les Ecritures saintes ignorent absolument les tourments éternels [doctrine chérie, s’il en fût, des sectes chrétiennes]. St. Paul, l’auteur d’une bonne partie du Nouv. Testament, écrivit aux Ephésiens (Actes 20 : 27) qu’il leur a annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher; il ne souffle pas mot d’un enfer de feu, d’un lieu d’horribles tourments éternels, ou de quelque chose qui survive à la mort, d’une partie de l’homme qui ne meure point. Au contraire, la plus grande punition mentionnée par Paul est que les méchants incorrigibles auront pour châtiment une destruction éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force. — 2 Thess. 1 : 9.
On admettra qu’il y a une grande différence entre le châtiment d’une destruction éternelle et celui d’une vie éternelle au milieu des tourments. Il faut dire ici que c’est Satan qui a si grossièrement égaré le bon sens de l’homme et ainsi lui a rendu si pénible la compréhension de la bonne Parole. Paul le dévoile et dit quel était son but en faisant ainsi: « Le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence des incrédules [quant à la Bible], afin qu’ils ne vissent pas briller
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la splendeur de l’Evangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu” (2 Cor. 4: 4). En d’autres termes, l’Adversaire voudrait nous brouiller avec le Livre sacré qui nous parle de l’amour de Dieu. Il voudrait nous faire considérer Dieu comme le plus terrible monstre de l’univers, prenant plaisir à la misère présente et future de presque toutes ses créatures humaines, afin qu’au lieu de l’aimer nous le détestions lui et sa parole de vie. Hélas, il n’a que trop réussi par son blasphème envers Dieu à discréditer l’Ecriture sainte!
C’est une belle chose que d’être conséquent.
Nous sommes heureux, en effet, de noter que la tendance de notre époque est d’hésiter à reconnaître pour divin le commandement de notre texte quand on a l’arrière-pensée que ces pauvres Amalécites aient été jetés d’autant plus vite dans les tourments éternels. Il pourrait être bon de raisonner quelque peu sur des choses religieuses, de se demander notamment pourquoi le Dieu d’amour a permis le règne du péché et de la mort qu’aujourd’hui nous constatons autour de nous partout et qui n’a f ait que s’accentuer depuis 6000 ans! Laissant la question des tourments éternels après la mort entièrement de côté, nous poserons d’abord la question: Pourquoi notre tendre Père céleste permet-il toutes les maladies cruelles de notre race? Car c’est un fait que la destruction des Amalécites par l’épée des Israélites causa moins de peines et souffrances que si une plaie avait été permise pour leur anéantissement. Des famines et des pestes ont ravagé le monde et causé cent fois plus de douleurs et de détresse que la mort subite par l’épée; et pourtant il nous faut admettre que Dieu aurait aussi bien pu arrêter l’épée des Israélites, que certaines plaies et famines qui ont ravagé un bien plus grand nombre d’autres familles humaine.. Si on veut vraiment connaître Dieu il faut reconnaître sa puissance et sa sagesse, son amour et sa justice; celui qui jusqu’ici n’a pu concilier ces attributs divins avec le règne du péché et de la mort, n’a pas encore su apprendre les premières grandes leçons théologiques de la Bible et se faire ainsi une saine appréciation de Dieu et de son sublime plan des âges.
« Le salaire du péché, c’est la mort”.
Autant au ciel toutes choses sont en harmonie, autant sur la terre elles sont déséquilibrées; les êtres célestes sont parfaits au mental et au moral, tandis que les créatures humaines sont si loin de la perfection: » qu’il n’y a point de juste, pas même un seul” (Rom.3: 10). Comment cela se fait-il? Au ciel il n’y a point d’aliénés, tandis que sur la terre il y en a bien un sur 150 personnes. Il n’y a point d’effet sans cause et la dégénérescence de l’esprit humain —formé jadis à l’image de Dieu — doit pouvoir être ramenée à une cause première. L’humanité est malade, s’affaiblit et meurt toujours plus rapidement, tandis que les êtres célestes ont maintenu leur vitalité et leur perfection et ne connaissent ni les maladies ni la mort. D’où provient cette différence?
La seule explication raisonnable, se trouve dans cette déclaration de St. Paul: la mort est le salaire du péché (Rom. 6:23) et cette autre de David: nous sommes nés dans l’iniquité et conçus dans le péché (Ps. 51: 7). C’est donc l’Ecriture divinement inspirée qui nous dit que tous nos défauts de corps et d’esprit et surtout notre pauvre mentalité, notre petite conception des choses et nos lamentables facultés de raisonnement, ne proviennent pas de nos propres transgressions, mais de celle d’Adam: « Par [la désobéissance d’] un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché la mort et ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, par ce que tous ont péché [en Adam].” — Rom. 5: 12.
Voilà la clé du mystère. Notre race est esclave du péché; elle a hérité d’une nature dégénérée d’un père déchu et chaque génération ajoute à la dépravation et augmente le déclin mental, moral et physique par l’action délétère du péché. Personne n’est donc digne de la vie éternelle vu les conditions auxquelles Dieu peut nous l’accorder; c. à d. l’obéissance et la justice. Aussi l’humanité tout entière descend-t-elle toujours plus bas dans la mort, la tombe, le sépulcre, le shéol, l’enfer biblique. Ce qui nous a égarés jusqu’ici c’est le fait d’avoir négligé l’enseignement de la Bible sur ce sujet et d’avoir accepté la théorie fausse et absurde des siècles ténébreux de Grèce et de Rome affirmant que l’homme ne meurt pas, qu’il est comme Dieu, possédant l’immortalité et que par conséquent le châtiment du péché doit être la misère, les tourments éternels. De là provient notre aveuglement. Débarrassons-nous donc une bonne fois de cette erreur, laissons le dernier mot à l’Ecriture et tout devient clair: « Mourant tu mourras : » ”Tu es poussière et tu retourneras dans la poussière.” — Gen. 2: 17; 3 : 19.
Point d’injustice en Dieu.
Après ce préambule nécessaire voyons maintenant pourquoi l’Eternel, par le moyen du prophète Samuel, ordonna au roi Saül d’exterminer entièrement les Amalécites. Le contexte montre que ce massacre était l’exécution d’un décret divin contre ce peuple, dont le crime spécial fut d’avoir attaqué les Israélites dans le désert, en route pour Canaan (Ex. 17: 8—16). Que l’on remarque aussi qu’aux Kéniens habitant la même contrée il fut donné une occasion de se retirer du milieu des Amalécites, pour ne pas être tués avec ces derniers, parce que les Kénites au lieu de les combattre montrèrent de la bonté envers les Israélites quand ces derniers sortirent d’Egypte. — 1 Sam. 15:6.
Plus loin nous trouvons dans le livre de l’Exode (17: 14) que l’Eternel avait dit à Moïse: « Ecris ceci pour mémorial dans le livre et mets dans les oreilles de Josué que j’effacerai certainement la mémoire d’Amalek de dessous les cieux » (L).
D’accord avec cela il y a encore l’injonction de l’Eternel par Moïse, aux Israélites: « Souviens-toi de ce que te fit Amalek pendant la route, lors de votre sortie d’Egypte comment il te rencontra dans le chemin et, sans aucune crainte de Dieu, tomba sur toi par derrière, sur tous ceux qui se traînaient les derniers, pndant que tu étais las et épuisé toi-même. Lorsque l’Eternel, ton Dieu, après t’avoir délivré de
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tous les ennemis qui t’entourent, t’accorderas du repos dans le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne en héritage et en propriété, tu effaceras la mémoire d’Amalek de dessous les cieux: ne l’oublie point.” —Deut. 25: 17—19.
Il est vrai que ce ne fut que quatre cents ans après le décret divin contre Amalek que Saul reçut ordre de le mettre à exécution. Pour expliquer ce long intervalle nous ne pouvons qu’émettre des conjectures, en basant nos suppositions sur les procédés de Dieu avec les nations en général. Par exemple, quand l’Eternel dit à Abraham que sa postérité entrerait finalement en possession du pays de Canaan, il lui fit cette déclaration: « A la quatrième génération ils reviendront ici, car l’inquité des Amoréens n’est pas encore à son comble.” Il s’ensuit que, tout en sachant d’avance quand et comment l’iniquité des Amoréens augmenterait, l’Eternel leur laissa bénéficier pleinement du temps pour démontrer actuellement toute la méchanceté et la folie croissante de leur conduite.
L’apôtre Paul émet la même pensée au commencement de son épître aux Romains où il spécifie nettement que la dégradation du genre humain ne peut être attribuée à un fait du Tout-Puissant ou à un manque de sauvegarde de sa part envers ses créatures. Adam, le seul homme créé directement de Dieu, était juste et parfait, l’image de son Créateur, et son péché fut un péché volontaire; car Paul dit: « Adam n’a pas été séduit” (1 Tim. 2: 14). De même l’Eternel n’a pas infligé une punition à notre race à cause de sa déchéance, mais comme l’apôtre le dit, il la laissa faire! « Ayant connu Dieu, ils [les hommes] ne l’ont point glorifié et ne lui ont point rendu grâces, mais ils se sont égarés dans leurs pensées et leur coeur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous…. C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté, selon les convoitises de leurs coeurs, pour déshonorer entre eux leurs propres corps. . . . C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes. . . . Et comme ils n’ont pas trouvé bon de connaître Dieu par une pleine connaissance, Dieu les a livrés à un entendement réprouvé, pour pratiquer ce qui n’est point convenable.” — Rom. 1:21—28.
Ceci semble être la voie que Dieu a suivie à l’égard de toute la famille humaine, hormis les Israélites avec lesquels il traita et agit spécialement sous l’Alliance de la Loi, pour s’en servir comme d’un peuple typique, afin de les préparer à la venue du Messie quand ils formeraient le noyau de l’Eglise. Plusieurs grandes catastrophes du passé nous sont expliquées dans les Ecritures conformément à cela; elles sont permises pour empêcher la race de tomber encore plus bas, suivant le principe énoncé: « Tu viendras jusqu’ici, tu n’iras pas au delà.” — Job 38: 11.
Amoréens, Cananéens et Amalécites.
Ces trois peuples nous fournissent une illustration de ce principe que Dieu jugea préférable de détruire certaines nations pour empêcher que leur méchanceté ne devienne plus grande. Les Cananéens furent condamnés à la destruction et la sanction ajournée jusqu’à ce que leur iniquité soit à son comble (Gen. 15 : 16, 21); ainsi nous pouvons supposer que la destruction des Amalécites eut lieu au temps où leur iniquité avait atteint son paroxysme. Il en fut de même des Sodomites que l’Eternel, sur l’imploration d’Abraham, eût épargnés s’il se fût trouvé dix justes dans leur ville. — Gen. 18 : 32.
Nous ne parlerons pas ici du déluge, car s’il est vrai que la méchanceté des gens de ce temps-là fut très grande, il n’est pas moins évident que le déluge fut voulu pour la destruction de la progéniture illégitime des anges, venue à la suite de leurs rapports illicites avec les filles des hommes. — Gen. 6: 1—5.
Sodome et Gomorrhe au jour du jugement.
De peur de passer auprès de quelques-uns (qui ne se rappellent pas les textes scripturaires à se sujet) pour vouloir exposer les produits de notre propre imagination, nous citons les paroles de Jésus par rapport à ces Sodomites mêmes qui furent détruits: Il dit qu’au jour du jugement (pendant l’âge du Millénium) quand tout le monde sera mis à l’épreuve, ceux de Sodome et Gomorrhe ressusciteront supérieurs à certains Juifs et condamneront par le contraste les gens de Capernaum, Bethsaïda et Chorazin; car, dit le Seigneur, si les miracles, qui ont été faits au milieu d’eux par lui et les apôtres, eussent été faits dans Sodome et Gomorrhe, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties, en prenant le sac et la cendre. C’est pourquoi, dit il, au jour du jugement [du Royaume Millénaire] Sodome et Gomorrhe seront traitées moins rigoureusement que Capernäum, Bethsaïda et Chorazin. — Matth. 11 : 20—24, Luc 10: 12—15.
La question n’est donc pas de savoir jusqu’à quel point le sort des uns et des autres sera tolérable, mais tout le contraire. Le sort sera supportable pour Capernaum, Bethsaïda et Chorazin, mais plus tolérable encore pour Sodome. Voilà l’interprétation des paroles du Seigneur, toute autre serait violenter les Ecritures et on ne pourrait jamais savoir en général le sens des paroles bibliques. Il n’y a là aucune idée de tourments éternels; rejetons donc résolument les traditions des anciens et débarrassons-nous des ténèbres moyenâgeuses en n’acceptant que la pure parole de Dieu, interprétée par elle-même et le bon sens; et alors nous deviendrons sages et pourrons confondre et ramener à la raison les critiques, les libres-penseurs et les incrédules.
Nous rappelons que l’Eternel, par le prophète Ezéchiel, nous a aussi dit quelque chose au sujet des Sodomites, concernant leur état futur. D’abord, par St. Pierre, Dieu nous dit distinctement que des temps de rétablissement doivent venir pour toute l’humanité, pour la relever de sa condition déchue, de sa dégradation, et la ramener à la pleine harmonie et ressemblance avec Dieu, c’est à dire à l’état adamique parfait. Alors l’oeuvre du Millénium atteindra tous les hommes et leur permettra ainsi d’accepter ou de rejeter les offres et arrangements bienveillants de Dieu.
L’introduction de ces temps bénis doit commencer par le retour des faveurs de Dieu envers Israël,
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comme nous en voyons actuellement des indices. Mais ce n’est qu’après l’achèvement de l’Eglise, après sa glorification, comme épouse et femme de l’Agneau, que les Juifs rentreront pleinement dans les bontés et les faveurs divines, pour obtenir rémission de leurs péchés, même de celui d’avoir crucifié notre Seigneur. Et petit à petit ceux du monde qui survivront et ceux qui sont morts, au fur et à mesure de leur réveil, même les méchants Sodomites et Amalécites, bénéficieront des immenses bienfaits et bontés du Dieu d’amour.
Nous lisons au sujet des Sodomites: « Je ramènerai leurs captifs, les captifs de Sodome et de ses filles, les captifs de Samarie et de ses filles, et tes captifs parmi les leurs, afin que tu portes ton opprobre et que tu sois confuse de tout ce que tu as fait pour les consoler. Ta soeur Sodome et ses filles reviendront à leur premier état, Samarie et ses filles reviendront à leur premier état et toi et tes filles vous reviendrez à votre premier état (dans la grande oeuvre de restauration messianique).” Cramp. — Ez. 16: 53—55.
Que faut-il de plus clair? Qu’y a-t-il de plus conforme au programme divin, savoir, que s’il y a eu pendant 6000 ans un règne du péché et de la mort, il y aura bientôt un règne de la justice et de la vie? Celui qui relèvera l’humanité de la dégradation et de la tombe est Jésus qui racheta Adam et sa race par le sacrifice de lui-même. Ce glorieux Règne messianique sera introduit sous peu, aussitôt que les derniers membres du petit troupeau, des « élus de Dieu” auront affermi leur vocation et leur élection et, par la mort, passé de l’autre côté du voile; après cela commencera la conversion de tout le monde.
L’apôtre Pierre en parlant des temps de rafraîchissement et de rétablissement de toutes choses, au second avènement de Christ (Actes 3 :19 —21) est d’accord avec cette déclaration particulière du retour à leur premier état des Israélites, des Sodomites, des Samaritains [et sans doute aussi des Amalécites et des Cananéens]. Il en est qui sont si épris des tourments éternels qu’ils voient comme de l’ironie dans de telles déclarations de la Bible. Dieu serait si bon! si tendre et miséricordieux! Cela ne se peut! Ceux-là, en effet, sont loin d’avoir une aussi haute idée du caractère de Dieu que cette négresse à laquelle on demanda s’il ne lui paraissait pas étrange que Dieu puisse tant nous aimer et qu’il nous ait rachetés par la mort du Fils de son amour, et qui répliqua: « non, massa, ça lui ressemble.” C’est malheureusement vrai que d’aucuns trouvent étrange de lire dans la Parole de vie des promesses de bonheur et de bénédictions à venir pour tous. Pourquoi Dieu ne serait-il pas bon, charitable et rempli d’amour? Ne sont-ce pas là les attributs d’un Dieu aimable, sage et puissant? Pourquoi ne pas pouvoir croire que le Seigneur ne racheta, pas seulement le monde, mais qu’Il veut le sauver jusqu’au bout, voulant donner à chaque membre de la famille humaine une pleine occasion et toutes facilités de pouvoir profiter de ce grand salut, de cette oeuvre rédemptrice pour être délivré de la condamnation de la mort et de toutes les faiblesses et imperfections héritées?
« Une Alliance éternelle.”
Lisons plus loin la prophétie concernant les Israélites et les Sodomites. L’Eternel, au moyen d’Ezéchiel, fait voir aux Israélites qu’après tout, eux, sont pires, plus coupables que les Sodomites. Il montre en quoi se différencient leurs abominations de celles des Sodomites. Les Israélites péchèrent en abandonnant et en méprisant l’alliance de la loi que Dieu fit avec eux; non que la loi leur eusse pu donner la vie, ou qu’ils eussent pu l’observer dans tous ses détails, mais il fut attendu d’eux qu’ils la respectent et fassent au moins tout leur possible pour donner suite à ses exigences. C’est ce qu’ils ne firent pas et quand au premier avènement ceux qui en furent trouvés dignes, furent élus de Dieu comme membres de l’Eglise, le reste des Israélites fut rejeté; ils tombèrent, aveuglés, pour rester dans cet état: « jusqu’à ce que la plénitude des gentils [les élus d’entre les nations] soit entrée”, — quand alors les faveurs divines retourneraient envers les Juifs et plus loin, selon les Ecritures, envers les Sodomites, les Samaritains et envers toutes les nations, les Amalécites y compris
Comme autre preuve biblique à l’appui de ce que nous avançons, nous citons encore une partie du chap. 11 de l’épître aux Romains. Après avoir établi que l’Israë1 selon l’Esprit est entré dans les faveurs divines et a supplanté l’Israël selon la chair par rapport aux grandes et principales bénédictions de cohérédité avec Christ, Paul continue de montrer qu’avec l’achèvement de l’Eglise, l’aveuglement d’Israël sera graduellement éloigné: « Et ainsi tout Israël sera sauvé [de son aveuglement], selon qu’il est écrit: — Le Libérateur viendra de Sion et il éloignera de Jacob toute impiété; et ce sera mon alliance avec eux, lorsque j’aurai ôté leurs péchés. — Il est vrai, en ce qui concerne l’Evangile, ils sont (encore) ennemis à cause de vous (traités en ennemis, aveuglés et ignorés]; mais eu égard au choix divin, ils sont aimés à cause de leurs pères. Car les dons et la vocation de Dieu sont sans repentance. Et comme vous-mêmes [vous gentils] autrefois vous avez désobéi à Dieu et que, par le fait de leur désobéissance, vous avez maintenant obtenu miséricorde, de même, eux aussi, ils ont maintenant désobéi, à cause de la miséricorde qui vous a été faite, afin qu’ils obtiennent également miséricorde. Car Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde a tous. O profondeur inépuisable et de la sagesse et de la science [connaissance] de Dieu! Que ses jugements sont insondables et ses voies [ses décisions] sont incompréhensibles ! » Cr. — Rom. 11 : 25—85.
Retenons bien, chers amis, que la seule juste et équitable méthode d’interprétation de la Bible consiste à l’interpréter par elle-même; tous nos efforts à mélanger ses doctrines avec celles de Platon et du paganisme, tourneront à notre propre confusion, au déshonneur de Dieu, au ridicule de sa Parole et à l’augmentation de notre aveuglement. Abandonnons toutes traditions et apprenons la leçon: « Ainsi a dit l’Eternel !“
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pour toutes nos espérances religieuses et consolations chrétiennes. A ce point de vue seul nous pouvons voir que Dieu est juste, que Samuel avait raison et que la destruction des Amalécites, dont l’iniquité débordante insultait à Dieu et à Israël, bien loin d’être la violation d’aucun principe de justice, fut plutôt dans l’intérêt de la justice pour qu’au propre temps, ils soient réveillés et aient, sous la puissante pédagogie du grand Rédempteur, Jésus, une occasion bénie de connaître la vérité, mise en contraste avec l’erreur, et de l’accepter afin de vivre éternellement. Mais si alors, ils se montrent rebelles et incorrigibles, ils seront retranchés de la vie, anéantis dans la mort seconde, comme s’ils n’avaient jamais existés, comme les brutes, les animaux stupides, qui par leur nature sont destinés à être détruits, à périr. — 2 Pierre 2: 12.
Les Amalécites furent eux-mêmes, dans leur première vie, des exemples de ceux qui seront exterminés dans la seconde mort. La première sentence de mort aurait, en effet signifié une destruction éternelle, si Dieu n’avait pourvu à quelque chose d’autre, savoir, à notre rédemption par le précieux sang de Jésus et par lui à une occasion possible de réconciliation.