­L’IMAGE DU CARACTERE DE CHRIST

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C’est pour eux que je prie, afin qu’ils soient un… afin qu’ils soient parfaitement un… et que le monde connaisse que tu les a aimés comme ta m’as aimé. “ — Jean 17: 9, 20-23.

Ces paroles furent prononcées par notre Seigneur la nuit où il fut trahi, probablement pendant qu’il se rendait de la chambre haute, où la Pâque avait été célébrée, au jardin de Gethsémané. Il priait évidemment pour les douze apôtres ou plutôt pour les onze à ce moment-là; car, dit-il, “aucun d’eux ne s’est perdu, sauf le fils de perdi­tion “. Le contexte nous montre cependant que sa prière fut destinée aussi à tous ceux qui le suivraient fidèlement au cours de l’âge de l’Evangile. Il dit : “Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole ». Il pria afin que tous ceux qui le suivraient fussent un comme lui et le Père étaient un, d’une unité de même nature, celle de l’esprit.

Ce texte constitue une des meilleures preuves que le Seigneur Jésus et le Père ne sont pas une personne. Jésus n’aurait pas pu prier pour que toute l’Eglise devînt une personne. Il parle de l’unité de volonté, de l’harmonie complète des volontés, de l’unité du but. Le Seigneur dit « Que ta volonté soit faite et non la mienne.” Il réalisa ainsi une unité, une harmonie parfaites avec le Père, avec la volonté du Père, avec les desseins du Père. Il ne s’agit pas ici de concessions mutuelles, par lesquelles chacun fait abandon d’une partie de ses droits pour réaliser l’unité.

La première oeuvre de Christ relative à l’humanité, avant son avènement comme Sauveur et Médiateur de la nouvelle alliance, fut le choix de l’Eglise. Voilà l’œuvre qu’il commença à ce moment-là et il en confia le témoi­gnage aux fidèles. Le désir de Christ est que l’Eglise ait un but unique, une volonté unique, sa volonté. Nous voyous que ceci ne s’obtiendra que d’une seule manière, par un abandon complet de nos volontés. Ceci s’accomplit, selon les Ecritures, lorsque nous sommes morts à nous-mêmes.

Deux causes de désaccord

Un homme ou une femme valent ce que vaut leur volonté et ce que cette volonté leur permet d’obtenir de leur corps et de ses facultés ou moyens. C’est pourquoi lorsque nous débutons comme disciples, la première condition est que nous soyons morts quant à notre volonté et vivants en notre Seigneur Jésus-Christ. Il donne le nom de nouvelles créatures à tous ceux qui accomplissent ce sacrifice; il leur accorde le St. Esprit, afin qu’ils aient le nouvel esprit et la nouvelle volonté. Au fur et à mesure que leur nouvel esprit et leur nou­velle volonté se développent, l’unité se fortifie graduel­lement entre les disciples.

Les causes de désaccord entre les enfants de Dieu sont dues, soit au manque de fidélité, soit au manque de connaissances. Si c’est un manque de fidélité ils seront peu à peu entraînés à la dérive. Le Seigneur ne veut faire violence à aucun membre de sa famille. Il se choisit ceux qui l’adorent en esprit et en vérité et ceux qui lui restent fidèles en toutes choses. Il s’est réservé tout l’âge de l’Evangile dans le but de choisir ces disciples. Cette oeuvre de sélection s’est poursuivie pendant près de dix-neuf siècles. Cette assemblée sera un petit troupeau; ce sera vraiment une classe d’élite, ceux qui en font partie doivent marcher par la foi et non par la vue.

Peu de personnes sont entièrement fidèles à Dieu et à la justice et suivent ce chemin, considérant le monde comme du rebut et des ordures, comme n’ayant aucune valeur, avec toutes ses vaines aspirations. A mesure que les infidèles quitteront les rangs, les fidèles se sentiront davantage attirés les uns vers les autres, et

32 Avril 1914

l’unité s’accomplira toujours davantage au sein des fidèles. Ces choses sont vraies en tout temps et dans tous les pays. Tous ceux qui sont vraiment fidèles auront le désir de faire la volonté du Père, de mettre leurs existences au service du Père. Par ce désir commun ils deviendront un.

Les causes de désaccord diminuent avec la maturité de l esprit

Le Seigneur parle de ses disciples en disant : “Afin qu’ils soient parfaitement un “. Au fur et à mesure que chaque membre se développe spirituellement il devient plus digne d’occuper la place ou de bénéficier de la faveur qui lui a été offerte. Le corps de Christ devient plus parfait. La pensée exprimée par notre Sei­gneur est plutôt celle d’un achèvement complet. Il fait allusion à la fin de l’âge lorsque l’œuvre sera terminée, perfectionnée, quand tous seront un. Mais cet accom­plissement final grandiose sera réalisé par un acte que le Seigneur lui-même exécutera. Nous estimons que, par suite des divergences de notre chair, nous ne pouvons forcément envisager toutes choses de la même manière. Maintenant nous ne distinguons qu’imparfaitement.

Actuellement nous ne pouvons voir entièrement et complètement. Il y aura, par conséquent, toujours plus ou moins de divergences, même parmi ceux qui se sont entièrement consacrés pour faire la volonté du Père. Ces frottements devront s’atténuer au fur et à mesure que notre esprit acquiert une plus grande maturité. Mais nous ne pouvons voir directement par nos yeux avant la glorieuse consommation de toutes choses, quand nous aurons subi la transformation de la résurrection, en un instant, en un dm d’œil. “La chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu. » Nous devons subir nos épreuves dans des corps imparfaits. Ceux qui auront fait preuve de fidélité jusqu’à la fin en combattant contre le monde, contre leur chair et contre l’adversaire, devien­dront cohéritiers de Christ, participeront à son Royaume, seront les exécuteurs des desseins que Dieu a formés pour bénir toute l’humanité.

Une déclaration surprenante

A l’Epiphanie ou brillant éclat de la manifestation du Seigneur, Dieu aura achevé son oeuvre actuelle qui consiste à diriger l’Eglise, et le monde sera informé qu’il vit dans une nouvelle dispensation. Lorsque le monde aura entièrement compris ces choses, il connaîtra la vérité des paroles du Seigneur dans sa dernière prière avec ses disciples, il saura que le Père aime l’Eglise comme il aime le Seigneur Jésus-Christ. Ceci est une affirmation vraiment surprenante; nous y voyons la preuve qu’il n’y a pas trace d’égoïsme chez notre Seigneur. Il ne dit pas: Ils seront toujours mes inférieurs, ils n’atteindront jamais à la gloire qui sera la mienne.

Le Seigneur Jésus sait, au contraire, que le Père céleste manifestera son amour selon les principes et les carac­tères des individus. Tous ceux qui désireront être mem­bres de la même glorieuse assemblée, devront avoir le même glorieux caractère que celui de notre Seigneur, c’est à dire ils devront être d’une fidélité à toute épreuve. Chacun aura dû faire la preuve de son amour de la justice et de sa haine de l’iniquité. Nous lisons dans Héb. 1 : 9 : “Tu as aimé la justice, et tu as haï l’ini­quité; c’est pourquoi ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes égaux”. Christ fut ainsi oint pour devenir la Tête de ceux qui forment l’Eglise, Selon les Ecritures, les membres de l’Eglise sont ses associés, non ses inférieurs, mais participent à une même confraternité, ayant la même nature divine. Le monde connaîtra alors que le Père a aimé l’Eglise comme il a aimé Jésus. Nous savons que l’Eglise participera à une même nature que celle de son Seigneur Jésus. Nous devons néanmoins nous rappeler que Dieu l’a établi pour Chef suprême sur tous, que Dieu soit béni à jamais! L’Eglise n’aura jamais une position équivalente à celle de Christ.

Il est vraiment merveilleux que notre Père céleste ait, pour nous, l’amour qu’il a eu pour Christ, que le Sei­gneur veuille bien aimer le joyau trouvé dans la boue ou partout ailleurs. Le Seigneur Jésus a choisi ces individualités du milieu de la fange du péché humain. Ceux qui auront prouvé qu’ils sont « plus que vain­queurs », qu’ils sont fidèles comme le fut notre Sei­gneur Jésus, ceux-là seront aimés par le Père comme il a aimé le Seigneur Jésus; il les glorifiera avec son Fils.

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