L’Israël spirituel d’abord.

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Ensuite l’Israël naturel.

« Si vous êtes du Christ, vous êtes donc la semence d’Abraham, héritiers selon la pro­messe. » — Gal. 3 : 29. — D.

Les questions de la vie, de la mort et d’une con­dition future sont toutes du domaine du Tout-Puissant. Il n’a consulté aucun d’entre nous, et il se considère seul responsable, déclarant que tous ses desseins s’accompliront et que sa parole ne retournera pas à lui sans effet, mais qu’elle ac­complira son bon plaisir. — Esaïe 55: 10, 11.

Dieu ne nous devait rien au début et ne sera pas davantage notre obligé à la fin. Nous lui som­mes débiteurs de tout ce qui est profitable et agré­able. Il est Roi, Père et auteur de toutes richesses et il peut et désire faire tout pour nous largement, abondamment, et même plus que nous ne pourrions demander ou imaginer.

Mais il a pour cela son procédé particulier que nous verrons finalement être le meilleur. Ses voies sont dans les nuées et l’obscurité. — Ps. 97 : 2.

Le don de Dieu.

La vie éternelle est le don de Dieu pour celles de ses créatures qui veulent l’accepter suivant ses conditions, tandis que, pour toutes les autres, Dieu affirme que « le salaire du péché c’est la mort,» ou l’extinction de la vie. Qui ne peut voir que cette destruction de tout ce qui ne veut point user de la vie conformément à la volonté divine, est en réalité, une miséricorde? Car perpétuer une exis­tence réfractaire à sa volonté et à sa loi de justice serait indigne de Dieu, et préjudiciable aussi bien aux vertueux qu’aux pervers.

Dieu donna à notre race la vie par Adam, mais, comme il l’avait prévu, elle la perdit par la déso­béissance et encourut le châtiment de la mort. Selon qu’il y avait pourvu avant la création du monde, il envoya son Fils, au temps marqué, pour être «l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.» Comme tel, Jésus mourut, « le juste pour les in­justes » « goûtant la mort pour tous» (Hébr. 2:9). Dieu informa le père Abraham de ce glorieux des­sein dans son alliance avec serment dont parle l’a­pôtre dans Hébr. 7:13—20.

224 Août 1912

Le contexte montre distinctement que les apô­tres et l’église primitive furent réconfortés par l’alliance ainsi jurée, et il implique clairement que ce même réconfort est la portion de tous les vrais chrétiens jusqu’à la fin de cet âge, c’est à dire de tous les membres du corps de Christ. Les paroles de l’apôtre montrent que la promesse et le serment de Dieu furent désignés moins pour Abraham que pour nous, plus pour notre réconfort que pour le sien.

Notons ce que dit l’apôtre: «Que par deux cho­ses immuables, dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous [l’église évangélique] qui avons cherché un refuge [en Christ] nous soyons puissam­ment encouragés, à retenir ferme l’espérance qui est devant nous.» — Hébr. 6 : 18.

Assurance dans le serment du Tout-Puissant.

Nul doute qu’Abraham et toute la famille d’Is­raël selon la chair obtinrent une certaine part de bénédiction et d’encouragement du fait de cette alliance ou promesse et du serment du Tout-Puis­sant, serment qui, en scellant doublement la pro­messe, augmentait d’autant l’assurance dans la cer­titude de son accomplissement. Mais, dans les pa­roles précitées, l’apôtre donne à entendre que l’in­tention spéciale de Dieu, en faisant cette alliance et en la scellant solennellement par un serment, fut de nous encourager, nous l’Israël spirituel, en don­nant à notre foi une assise solide.

Dieu savait bien, quoique 3000 ans pour lui soient une courte période, et « comme une veille dans la nuit», que pour nous le temps semblerait long et que notre foi en serait fortement éprouvée; C’est pourquoi il fit si positive cette déclaration et le serment encore plus délibéré qui la scella. Nous ne pouvons qu’être émerveillés d’une semblable con­descendance de la part du grand Créateur pour ses êtres déchus, et surtout de daigner octroyer son serment à cette occasion.

Notre Seigneur Jésus a été le grand héritier de la promesse faite à Abraham, et les fidèles consa­crés du peuple de Jésus durant l’âge évangélique sont déclarés ses cohéritiers dans cette promesse qui n’est pas encore accomplie. C’est dans l’attente de celle-ci que non seulement l’Eglise, comme épouse ou membres du corps de Christ et participants avec le Seigneur dans la gloire contenue dans la pro­messe, mais additionnellement toute la création (la famille humaine entière), étant comme en travail, soupirent ensemble, après l’accomplissement de cette promesse ou alliance scellée sous serment. — Rom. 8 :19-23

Ceux qui suivent l’argumentation de l’apôtre et qui discernent que nous attendons encore l’accom­plissement de la promesse, doivent être anxieux de connaître les termes de cette alliance qui est l’es­poir du monde, l’espoir de l’Eglise et qui est aussi l’objet d’une sollicitude et d’un souci si grand de la part de Dieu qu’il s’y est engagé par promesse et même par serment. Il est évident que chaque chrétien devrait savoir qu’elle est cette promesse, puisqu’elle forme la base même de toute l’espérance chrétienne.

Comment donc cette espérance serait-elle une ancre pour notre âme dans les orages, les épreu­ves et les difficultés de la vie, et contre toute l’oppo­sition du monde, de la chair et de Satan, si nous ne savions en quoi consiste l’espérance et si nous n’avions même pas compris la promesse sur laquelle elle se fonde?

Dieu a prévu le temps présent.

Bon nombre d’enfants de Dieu ne sont que de simples nourrissons en Christ et en restent au lait de la Parole. Ils ont besoin de l’alimentation solide des promesses de Dieu, comme le dit l’apôtre, afin qu’ils soient « fortifiés dans le Seigneur et dans la puissance de sa force», pour pouvoir revêtir l’ar­mure complète de Dieu — casque, cuirasse, chaussures, épée et bouclier, — pour pouvoir éteindre tous les traits enflammés du malin et aider aussi leurs frères plus faibles, en ce temps où l’adver­saire assaille la parole de Dieu, citadelle de la vérité, au moyen d’arguments impies dans les mains et dans la bouche de ceux qui se prétendent mi­nistres de l’Evangile!

Est-il besoin de citer cette promesse, si souvent relatée dans les écrits apostoliques, et qui est le fondement et l’ancre de notre âme?

St. Paul a dit de cette promesse que la posté­rité d’Abraham dont elle parle est le Christ. En ceci tous les chrétiens sont d’accord, bien qu’ils n’aient pas distinctement et convenablement com­pris ce qui constitue cette postérité ou semence. Mais l’apôtre nous fait voir clairement en disant que le Christ est la postérité d’Abraham, qu’il avait compris dans son idée non seulement le Seigneur Jésus comme tête du corps, tête du Christ, mais aussi les saints victorieux de cet âge évangélique comme formant le corps de Christ. Il établit claire­ment ce point en nombre d’endroits. Dans Gal. 3:16—29, il dit expressément: « Si vous êtes de Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, les héritiers selon la promesse.»

L’église évangélique avec son Chef, le Seigneur Jésus, est la « postérité d’Abraham», ainsi que Paul le démontre de nouveau lorsqu’il dit: «Or nous, frères, comme Isaac [type], nous sommes les en­fants de la promesse». D’où il suit que la postérité d’Abraham mentionnée dans la promesse n’est pas complétée et ne le sera qu’au terme final de l’âge évangélique — le temps de la moisson dans lequel nous croyons être.

Mais quelle pensée merveilleuse cette simple in­terprétation fait découvrir dans la parole de Dieu! Outre qu’elle est grosse d’espérances pour l’Israël selon l’esprit, la postérité spirituelle, elle renferme non moins une bénédiction pour la postérité na­turelle, l’Israël selon la chair, et implicitement aussi les bienfaits millénaires destinés à toutes les familles de la terre.

Examinons ces espérances différentes, qui pour chacune des trois classes précitées ont pour centre la grande alliance faite par serment (Héb. 6:16, 17), et voyons ainsi ce que l’apôtre nous apprend des intentions de l’Eternel à notre égard. — Cela nous procurera une grande consolation, un grand encou­ragement.

Partout dans les prophéties, Dieu a prédit les souffrances du Christ et la gloire qui les suivrait; toutefois, il a été accordé beaucoup plus de place, dans les Ecritures saintes, à cette gloire future

225 Août 1912

qu’aux souffrances du temps présent. Les conclusions qu’en tire l’apôtre, sont que lorsque la gloire à venir sera comprise, toutes les épreuves les souf­frances et les difficultés du temps présent seront indignes de lui être comparées. Mais pour un bon temps cette gloire et ces bénédictions avaient été cachées à notre vision mentale, tandis qu’un vaste linceul voile toujours l’avenir dans l’esprit d’un grand nombre parmi le peupLe du Seigneur.

Faussant le simple langage.

Beaucoup parmi nous avaient été appris à fausser le simple langage de la parole de Dieu au point qu’elle nous inspirait angoisse et détresse. Par exemple: «détruire», « périr», «mourir», «seconde mort», « destruction éternelle», etc., qui sont des expressions employées par le Seigneur pour expri­mer l’annihilation finale, complète, de ceux qui refuseront de s’harmoniser avec sa volonté (après qu’il leur aura accordé pleine opportunité de le faire), furent interprétés dans un sens contraire à ce qu’ils disent c’est à dire comme signifiant vie, conservation de l’être dans les tortures, etc.

Il est grand temps, cher lecteurs, d’appendre que le Livre sacré n’est point le fondement de ces hor­ribles cauchemars qui nous ont affligés et qui ont émoussé chez beaucoup l’amour et la révérence justement dus à notre Créateur. Il est grand temps d’accepter l’explication que l’apôtre nous donne à ce sujet et à celui de toutes les erreurs concernant l’avenir qui hantent la pauvre humanité: « Le Dieu de ce monde a aveuglé les pensées des incrédules, afin qu’ils ne soient point illuminés des splendeurs du glorieux Evangile du Christ, qui est l’image de Dieu». — 2 Cor. 4:4. — St.

Quels sont maintenant l’espoir et l’intérêt que peut tirer l’Eglise de cette promesse faite à Abraham? — C’est à nous qu’appartient la quintessence même de la promesse — «les richesses de la grâce de Dieu.» Cette promesse implique la grandeur de la postérité d’Abraham qui est Christ et l’église triomphante, grandeur si merveilleuse qu’elle sur­passe presque la compréhension humaine. Les vain­queurs de cet âge évangélique qui « affermissent leur vocation et leur élection» en Christ, doivent être cohéritiers avec lui dans le glorieux royaume millénaire qui sera l’agence et la voie employées par Dieu pour répandre les bénédictions promises à toutes les familles de la terre.

Le grand bienfait du pardon des péchés passés, et même celui d’être réveillé du sommeil de la mort, ne profiteraient guère au genre humain si les arrangements de cette époque future, l’âge millé­naire, n’étaient pas sur une échelle permettant la guérison complète des faiblesses mentales, morales et physiques actuelles. C’est pourquoi nous sommes heureux d’apprendre qu’alors Satan sera lié, que toutes mauvaises influences et toutes conditions adverses seront réfrénées et que la faveur divine par la connaissance de Dieu se tournera vers le peuple: «Le pays [la terre] sera rempli de la con­naissance de Jéhovah, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent» (Cr.). Ce sera un temps béni, de faveurs sur faveurs, de bienfaits sur bienfaits: voilà l’arrangement et la provision faits par l’Eternel! Tous le connaîtront, du plus petit au plus grand, et personne n’aura plus besoin de dire à son voisin ou à son frère: «Connaissez l’Eter­nel» — Esaïe 11:9; Jér. 31:34.

Les prophètes ont souvent parlé de ces bénédic­tions futures pour le monde. Notons comment Joël dit que de même qu’en l’âge évangélique actuel l’Eternel répand son esprit sur ses serviteurs et ses servantes, de même postérieurement, durant l’âge millénaire, il répandra son esprit sur toute chair. Cette bénédiction deviendra universelle par la diffusion de la vérité. Notons encore comment Moïse le prophète a parlé de ces bénédictions à venir en disant que Dieu susciterait un plus grand Législateur que lui Moïse, un plus grand Instructeur, un plus grand Médiateur, qui bénirait universelle­ment le monde par la nouvelle et meilleure alliance de l’Eternel! Notons de nouveau comment l’auteur du Pentateuque a représenté la rémission des péchés du monde entier par l’arrangement des sacrifices du jour de réconciliation, et comment enfin, il a prédit les bénédictions du Millénium en le symbo­lisant par l’année du jubilé des Israélites, dans la­quelle tout homme recouvrait sa liberté et toute possession retournait à la famille qui en était ori­ginellement propriétaire; — figurant ainsi les béné­dictions futures, quand l’homme serait libéré de la servitude du péché et de Satan, et quand il lui serait restitué tout ce qu’il avait perdu par Adam. Les prophètes Esaïe, Jérémie, Osée et Michée ont aussi parlé de cette époque future, et ainsi l’apôtre Pierre, touchant l’avenir, a pu véritablement dé­clarer que les temps prochains du rétablissement de toutes choses avaient été annoncée par la bouche des saints prophètes depuis le commencement. —Actes 3:19—21.

Espoir pour les Juifs et pour les nations.

La deuxième classe appelée à bénéficier de l’al­liance faite avec Abraham est l’Israël naturel. Nous n’oublions pas que les Juifs étaient un peuple obs­tiné et rebelle, qu’ils tuèrent les prophètes, la­pidèrent les ministres de l’Eternel et demandèrent la crucifixion de notre Rédempteur. Néanmoins les Ecritures montrent clairement qu’ensuite de la période du châtiment qu’ils ont subie comme na­tion, depuis cette crucifixion et après que l’Israël spirituel aura été glorifié, dans le Royaume, alors la faveur de l’Eternel retournera aux Israélites selon la chair; ils seront sauvés ou guéris de leur aveuglement, et ainsi que l’exprime le prophète, ils contempleront celui qu’ils ont percé et porteront son deuil, parce que les yeux de leur entendement seront dessillés. Et nous nous réjouissons aussi de la promesse claire et distincte que l’Eternel répandra sur eux « l’esprit de prière et de supplication.» —Zach. 12: 10; voir aussi Rom. 11 :25—28.

Mais si Dieu doit avoir pitié des Israélites selon la chair, qu’il déclare avoir été obstinés, de cœurs durs et rebelles, devons-nous être surpris d’apprendre que c’est aussi l’intention divine d’étendre bien­veillamment cette faveur à d’autres qu’aux juifs, — à d’autres qui n’ont pas autrefois joui des privi­lèges et faveurs de ce peuple préféré, — et dont le cœur, par conséquent, a été moins que le sien réfractaire à la lumière? Nous ne devons pas nous en étonner. Et en effet nous trouvons dans cette

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grande alliance par serment une bénédiction pour toutes les nations, pour tous les peuples.

Créatures infortunées et imparfaites.

Les voies et les pensée, de l’Eternel sont infiniment plus élevées que les nôtre..

Qu’on nous comprenne bien. Nous n’enseignons pas que les païens, les imbéciles et en général tous les êtres non régénérés, seront admis au ciel, où ils seraient entièrement hors d’harmonie avec leur entourage et nécessiteraient d’être convertis et instruits. Nous laissons l’inconsistance d’une telle doctrine à ceux qui prétendent que les païens peu­vent être sauvés dans leur ignorance. Nous soute­nons avec les Ecritures qu’il n’est point présente­ment de salut sans la foi en Jésus-Christ et que les païens, les idiots et les incroyants n’ont ni part ni lot dans le salut du temps actuel. Nous soute­nons avec les Ecritures que la classe du Royaume, en ce moment développée, est la postérité d’Abra­ham sous le Seigneur, son Chef, son Frère aîné, son Epoux.

La période pendant laquelle l’humanité aura son occasion favorable est appelée dans l’Ecriture le jour du jugement, un jour de mille ans, le jour millénaire. Ce sera donc un temps de jugement, destiné à démontrer quels sont les humains qui, ayant connaissance complète de Dieu et de la droi­ture qu’il exige, choisiront la droiture de préférence au péché et la vie plutôt que la seconde mort.

Grâces soient à Dieu pour ce merveilleux juge­ment, le jour de l’épreuve du monde, obtenu pour tous par le précieux sang de Christ! « Lorsque les jugements de l’Eternel s’exercent sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice.» — Esaïe 26: 9. «R.)