L’OINT – LE MESSIE – LE CHRIST

Listen to this article

L’enseignement de la Loi, avec ses types et ses témoignages, a pour effet de montrer que le dessein de Dieu est de susciter un grand Sacrificateur, qui sera aussi un Roi, et que ce Roi-sacrificateur, ce Sacrificateur royal effacera les péchés des peuples et sera investi d’un pouvoir pour régner et d’une autorité de Médiateur pour aider les hommes à revenir à Dieu. A la grande surprise du peuple typique, d’Israël, ce grand Sacrificateur prévu par Dieu, au lieu d’exercer ses fonctions combinées de Sacrificateur et de Roi, mourut sur la croix ! — Luc 24:20, 21.

Vint ensuite le moment où le Saint-Esprit révéla à l’Église ce qui précédemment était un mystère ; en effet, lorsque Dieu parlait par les prophètes d’un Messie qui serait Sacrificateur sur Son trône, II annonçait une chose qui devait être un mystère pour le peuple, une chose que le peuple ne devait pas comprendre facilement. Dieu a sciemment gardé son plan secret jusqu’à ce que vînt le moment où il devait être révélé. Le secret était : « Christ en vous, l’espérance de la gloire. » — Colossiens 1:26, 27.

En d’autres termes, notre Seigneur Jésus est, Lui principalement, l’Oint annoncé et, d’après le témoignage des Écritures, II est maintenant hautement élevé. Mais en Lui ne s’accomplit pas tout ce que Dieu avait prévu à propos de l’Oint. Le Père céleste décida que Jésus ne serait pas seul, qu’il serait la Tête de l’Oint et que l’Église en serait le Corps (Éphésiens 1:22,23 ; 5:29-32 ; Colossiens 1:24). C’était cela le mystère. Le grand Messie devait bénir le monde en tant que Prophète, Sacrificateur et Roi antitypique. Dieu désigna Jésus comme Chef et commença à procéder au choix de saints devant constituer les membres du Corps de Christ. Avant le complètement de ce Corps, la bénédiction promise à Abraham ne sera pas dispensée au monde. — Gala-tes3:16,29.

La condition à remplir pour devenir membre du Corps de Christ — pour devenir membre du Sacrificateur et Roi oint — est de marcher sur ses traces. Si nous voulons obtenir ce privilège, nous devons présenter nos corps en sacrifice vivant, comme II présenta le sien. De plus, il nous faut L’avoir pour Avocat afin d’être à même d’achever ce qui reste des souffrances de Christ. Ainsi, déclare l’Apôtre, nous avons été appelés pour souffrir avec Christ afin de régner avec Lui. — Colossiens 1:24 ; 2 Timothée 2:12.

Le rétablissement, (à la vie éternelle) pour le monde, ne pourra débuter avant que ces souffrances soient achevées. La bénédiction du monde ne peut commencer avant que ce grand Sacrificateur-Roi soit complété et installé dans ses fonctions. Ensuite, en sa qualité de Médiateur de la Nouvelle Alliance, II apportera à l’humanité entière les bénédictions promises. Les Saintes Écritures, dans leur ensemble, paraissent rendre cette pensée, et cette pensée seule. D’aucune autre manière nous ne pouvons expliquer la raison pour laquelle, après que Dieu eut promis l’envoi d’un Rédempteur, et que ce Rédempteur vint et qu’il mourut, « Lui juste pour des injustes », l’œuvre du rétablissement ne commença pas immédiatement. A travers tout l’Age de l’Évangile s’effectue la sélection de l’Église (Actes 3 :19-21). Les temps du rétablissement (à la vie éternelle) se placent dans le futur immédiat ; le Seigneur présent aura alors accueilli à Lui ses membres et les aura élevés au plan de la gloire.

Les Écritures déclarent que notre Seigneur Jésus était saint, innocent, sans souillure et séparé des pécheurs. Aussi n’avait-ll pas besoin de sacrifice pour les péchés, pour Lui personnellement. Mais les Écritures déclarent aussi qu’il était nécessaire au Seigneur d’offrir un sacrifice, d’abord pour Lui-même et ensuite pour le peuple (Hébreux 7:26, 27). Ici est clairement montré le fait que l’Église est une partie de Lui-même, qu’elle est différente du monde en général.

L’œuvre entière des membres de l’Église au temps actuel, c’est le sacrifice de leur vie humaine. Puisque Jésus sera le Roi de Gloire, nous serons des « vice-rois » ; puisqu’il sera Souverain Sacrificateur, nous serons sous-sacrificateurs. Cette parallèle se trouve dans toute l’Écriture. Si la compréhension de ce point nous était enlevée, nous nous retrouverions pratiquement dans les ténèbres dans lesquelles nous étions avant d’être éclairés par la Vérité. Le « mystère », c’est que nous devons être associés aux souffrances de Christ maintenant, et à sa Gloire dans l’avenir. Quiconque n’a pas encore trouvé cette clé, celui-là n’a pas encore compris le Plan de Dieu tel qu’il est, simple et beau.

Dieu ordonna que les rois d’Israël fussent oints, ainsi que les souverains sacrificateurs, mais ces derniers d’une manière spéciale. Nous devons nous rappeler qu’il existe un Roi antitypique et un Sacrificateur antitypique — Christ, le grand Prophète, Sacrificateur et Roi —, qui doit bénir l’humanité entière. Nous voyons aussi qu’il existait dans le type une sous-sacrificature, et l’Apôtre indique qu’il existe pareillement une sous-sacrificature antitypique, associée à Jésus et à son œuvre.

Le mot oint et le mot Christ ont la même signification. Ils sont la traduction française du mot hébreu Messie et de son équivalent grec. Aussi, lorsque nous pensons à Christ, nous devons nous rappeler que le Christ, c’est l’Oint de Dieu, qui doit mener à bien le grand travail prévu par le Père. Lorsque nous jetons nos regards en arrière pour voir quand le Seigneur a reçu son onction, nous nous apercevons que ce ne fut pas lorsqu’il se trouvait dans les parvis célestes, ni lorsqu’il devint Être humain. Dans un cas comme dans l’autre, II n’était pas encore l’Oint, bien qu’une harmonie parfaite existât entre l’Esprit de Dieu et Lui.

Mais lorsqu’il atteignit l’âge de trente ans, quelque chose se passa dans la vie de notre Seigneur. Il se consacra pour accomplir la volonté du Père et l’œuvre que le Père avait préparée, et ce fut alors qu’il reçut de Dieu une onction spéciale. Cette onction le rendit Roi et Sacrificateur oint de Dieu, à l’état naissant. Il n’était pas encore prêt à prendre en mains son grand pouvoir et à régner ; mais, s’il remplissait fidèlement les termes de l’alliance qu’il avait conclue avec Dieu, le moment venu II deviendrait le grand Oint de Dieu au sens le plus complet de ce terme, II régnerait mille ans sur la terre et recevrait par la suite encore d’autres magnifiques privilèges de service auxquels s’attacheraient de grands honneurs. Tout cela, nous le voyons clairement prédit à propos de notre Rédempteur.

LE MYSTERE DE CHRIST

A qui donc se réfère l’Apôtre en 1 Jean 2:27, quand il emploie le mot « vous ». Le Père céleste décida, comme nous l’avons déclaré précédemment, que son Oint serait constitué par notre Seigneur Jésus et par d’autres membres encore. Il décida que le Seigneur Jésus serait le Chef de la classe de l’Oint, celle-ci devant constituer le corps de l’Oint. Cela est indirectement montré dans la sous-sacrificature typique qui reçut une mesure de l’huile d’onction. Ses membres préfiguraient la sacrificature réelle à venir, selon qu’il est écrit : « Vous êtes une race élue, une sacrificature royale, une nation sainte, un peuple acquis, pour que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière. » — 1 Pierre 2:9. (Darby).

A mesure que nous poursuivons notre étude, nous nous rendons compte que nous touchons ici au mystère mentionné dans les Écritures, savoir que le grand Messie promis depuis si longtemps se composerait de beaucoup de membres lesquels, à l’exception du Chef, seraient appelés d’entre les enfants de la colère, d’entre le genre humain déchu ; ils seraient rassemblés et justifiés par le mérite de leur Chef, le mérite de son sacrifice humain.

En conséquence, tous ceux qui se sont joints au Seigneur sont comptés comme membres de cet unique Corps, de « l’Église du Dieu vivant », « l’Église des premiers-nés » dont les membres ont leur nom « écrit dans les deux » (1 Timothée 3:15 ; Hébreux 12:23). Plongeant nos regards dans le passé, jusqu’au temps de l’institution de l’Église, nous voyons que l’Église ne pouvait être instituée avant que Jésus ne se fût présenté comme sacrifice ; le mérite de ce sacrifice devait être appliqué à tous ceux qui deviendraient membres de son Corps, à ceux qui se consacreraient jusqu’à la mort comme II s’est consacré Lui-même, et qui marcheraient ensuite sur ses traces.

Lors du ministère terrestre du Seigneur, certains membres de cette classe se trouvaient dans une position d’attente. Ils sont devenus disciples de Jésus après avoir entendu ses paroles. Ils L’ont cru quand II leur a dit que s’ils se chargeaient de leur croix, et s’ils Le suivaient, ils participeraient à sa gloire. Influencés par cette promesse, ils devinrent ses disciples. Mais ils ne purent être oints avant que propitiation ne fût faite pour leurs péchés. C’est pourquoi le Seigneur leur enjoignit d’attendre à Jérusalem jusqu’à ce que cette bénédiction leur fût accordée. Les Écritures nous informent qu’ils reçurent cette onction à la Pentecôte. Celle-ci provenait du Père, mais elle leur fut donnée par Christ, après son ascension. En fait, comme le déclare St. Paul, toutes les bénédictions proviennent du Père, la Fontaine des bénédictions, et toutes sont accordées par l’entremise du Fils, le Canal employé par Dieu — 1 Corinthiens 8:6.

Ce que l’onction est au juste, il nous est difficile de le comprendre ou de l’expliquer. Ce n’est que dans la mesure où nous comprenons ce qu’elle est que nous pouvons l’expliquer aux autres. Le Seigneur s’est efforcé de nous la rendre aussi compréhensible que possible par l’emploi de figures et de termes divers. Il l’appelle un engendrement dans ce sens qu’une nouvelle vie commence. La nature spirituelle commence en nous au moment où nous recevons cet engendrement. Quiconque le reçoit ne peut le garder s’il ne grandit et si l’Esprit du Seigneur ne se développe en lui.

LES DIVERS ATTRIBUTS DU SAINT-ESPRIT

L’Esprit est mentionné dans les Écritures de diverses façons — ce qui laisse entendre que ce n’est pas un sujet facile à saisir — , dans le but apparent de nous donner une idée de ce qu’il est. Il est appelé l’Esprit de la Vérité. Personne ne peut posséder le Saint-Esprit et ignorer Dieu. Notre croissance dans les choses spirituelles sera proportionnée à notre croissance dans la connaissance. Si nous ne croissons pas en connaissance, nous ne pouvons croître en Esprit. C’est pourquoi, cet Esprit est appelé l’Esprit de la Vérité.

Il est appelé aussi l’Esprit de sobre bon sens. Nos facultés de raisonnement sont toutes imparfaites, humaines, naturelles ; aussi sont-elles à certains égards contraires à l’Esprit du Seigneur. L’influence transformante qui nous communique une nouvelle manière d’envisager les choses et nous rend capables de les considérer du point de vue de Dieu, est l’influence du Saint-Esprit. C’est pour cette raison que l’Esprit est appelé Esprit de sobre bon sens.

Il est appelé également Esprit d’amour, car nous ne pouvons continuer à le recevoir que dans la mesure où nous cultivons en nous l’amour, attribut qui nous rend semblables à Dieu. Quiconque ne possède pas l’Esprit d’amour, celui-là ne peut posséder le Saint-Esprit. L’amour est nécessaire avant la réception de cet Esprit. Dieu est Amour. Aussi, tous ceux qui veulent être siens doivent-ils posséder en eux ce trait de caractère. Il leur faut vivre en harmonie avec Dieu et être remplis d’affection pour Lui.

Cet Esprit est encore appelé Esprit d’obéissance dans ce sens que celui qui le possède désire effectuer la volonté de Dieu. Il constitue une onction dans ce sens qu’il nous donne la qualification qui fait que Dieu nous reconnaît comme ses enfants, comme les héritiers de ses promesses. Cette qualification nous rend aussi ambassadeurs de Dieu. Dieu n’accepte que ceux que l’Esprit-Saint marque de cette manière. Ceux-là sont ceux qui deviendront rois et sacrificateurs.

Ces diverses définitions et descriptions de l’influence et du pouvoir exercés par l’Esprit, nous rendent à même de mieux comprendre ce sujet. L’expression « Esprit-Saint » désigne dans un sens très large toute sainte influence, tout pouvoir, toute disposition émanant de Dieu. Elle renferme en elle la notion d’esprit de vérité et d’esprit de justice, parce que tout ce qui est vrai et juste est conforme à l’ordre et à l’arrangement divins. L’Esprit-Saint, qui est une sainte influence, une sainte puissance, agit de la manière choisie par Dieu. Cela peut être par le moyen de la Parole de la Vérité qui nous est fournie aujourd’hui sous forme de texte imprimé ; cela peut être par l’influence exercée par certains enfants de Dieu et l’exemple que nous avons en eux. Mais quel que soit le moyen dont l’Esprit-Saint opère, il opère toujours en vue du bien.

LES DONS ET LES FRUITS DE L’ESPRIT

C’est parce que ce sujet était si difficile à comprendre que le Seigneur donna à l’Église, dans ses débuts, des signes spéciaux qui furent appelés dons. Certains reçurent le don des langues, d’autres le don d’accomplir des miracles, d’autres le don spécial de guérir. Par la suite, d’autres dons s’ajoutèrent à ces dons-là. Mais ces différents dons, en ce temps-là, étaient de simples manifestations du Saint-Esprit. Les dons ne constituaient pas le Saint-Esprit, mais ils en étaient des manifestations. Après qu’ils eurent accompli leur travail au sein de l’Église primitive, ils cessèrent. Cela ne signifie pas que le Saint-Esprit cessa d’être puissance d’engendrement parmi le Peuple de Dieu ; mais s’il n’y avait pas eu au commencement pareilles manifestations de la puissance de Dieu, nous ne serions pas capables de comprendre les faits. Jésus, avant la Pentecôte, communiqua son Esprit à ses disciples et les rendit capables d’accomplir des miracles. — Luc 10:17-20.

Une mesure de l’Esprit est accordée à tous les enfants de Dieu pour que ceux-ci en tirent profit, qu’ils en fassent usage. On constate ainsi que lorsque les dons de l’Esprit-Saint cessèrent, les fruits de l’Esprit demeurèrent, devant être manifestés et développés. « Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance » (Galates 5:22, 23) ; la personne qui a reçu le Saint-Esprit commencera à manifester ces fruits-là. Si quelqu’un ne les manifeste pas, on peut se demander s’il a été engendré de l’Esprit.

Lorsque nous voyons une personne qui possède ces attributs, nous devons nous rappeler qu’il en est certains qui, de par leur nature, sont gentils, doux. Un peu de douceur, de gentillesse chez quelqu’un, ne doit donc pas être considéré comme une preuve de la possession du Saint-Esprit. Ce quelqu’un peut posséder ces qualités d’une manière naturelle. Mais s’il parvient à une certaine connaissance de la Vérité, nous devons nous attendre à ce que cette connaissance, au lieu de faire de lui un homme violent, orgueilleux, le rende d’autant plus doux et gentil. Là où nous voyons de l’arrogance, de la violence, du dédain, un manque d’amour, d’amabilité, nous sommes en droit de nous demander si l’Esprit-Saint demeure, s’il s’y est développé comme il le devrait.

Sur ce point, le Seigneur ne nous permet pas de nous juger les uns les autres, mais II s’attend à ce que nous nous jugions nous-mêmes. Quiconque possède le Saint-Esprit, devrait le développer en lui. Ceux qui ont été engendrés du Saint-Esprit sont auparavant arrivés à une attitude d’esprit correcte pour le recevoir, et il plaît au Seigneur de commencer en eux cette œuvre qu’il nous est si difficile de comprendre.

Cet Esprit de Dieu nous procure le repos, la paix, la joie, parce que nous nous sommes soumis à Dieu. Et cette paix et cette joie devraient croître en nous de plus en plus, à mesure que l’Esprit-Saint se développe en nous, emplissant notre cœur.

LES ENTRAVES EMPECHANT UNE PLEINE POSSESSION DE L’ESPRIT

La Bible nous informe que le Seigneur Jésus possédait l’Esprit sans mesure. Mais nous, dans notre état imparfait, nous ne sommes pas capables de recevoir l’Esprit-Saint dans la même mesure. Plus nous viderons nos cœurs de l’esprit du monde, et mieux nous les remplirons de l’Esprit de Dieu. Mais si nous persistons dans des erreurs de doctrine, celles-ci nous empêcheront de recevoir la plénitude du Saint-Esprit. Graduellement, la Nouvelle Créature se débarrassera de l’esprit terrestre et des erreurs de doctrine, ces entraves à la possession d’une grande mesure de l’Esprit. C’est dans la mesure où nous nous débarrasserons de ces entraves que nous posséderons le Saint-Esprit en abondance.

Le Saint-Esprit que nous recelons de Dieu nous donne l’assurance que nous appartenons à Dieu. Et, aussi longtemps que cet Esprit demeure en nous, il nous témoigne et nous garantit que nous continuons d’appartenir à Dieu. Deux classes, le Petit Troupeau et la Grande Multitude, reçoivent l’onction de l’Éternel, l’engendrement du Saint-Esprit. L’Apôtre déclare que nous avons été appelés à une seule espérance par notre vocation (Éphésiens 4:4). Nous avons tous reçu cette onction du Saint-Esprit, sinon nous ne pourrions appartenir au Corps de Christ d’aucune manière. Et maintenant, c’est une affaire de développement.

Ceux qui continueront à développer en eux l’Esprit du Seigneur, obtiendront une place sur le trône, avec Jésus. Mais certains ne seront pas estimés dignes de régner avec Lui ; ils ont cependant reçu du Seigneur cette onction, cet engendrement. Ceux-là ne feront pas partie du Corps de Christ parce qu’un manque de zèle dans l’exécution des termes de leur alliance les empêchera de progresser.

Dans le type, lors de l’onction du Souverain Sacrificateur, l’huile d’onction, coulant, descendait sur ses vêtements. Dans l’antitype, l’onction qu’a reçue notre Seigneur Jésus a débordé et elle descend sur tous les membres du Corps depuis la Pentecôte, nous introduisant dans une parenté spéciale avec le Père céleste. L’onction que reçoivent les membres du peuple de Dieu doit tôt ou tard affecter leur conduite extérieure et se manifester, dans les paroles et dans les actes, par un accroissement de douceur, de patience, d’affection fraternelle et de générosité. Tout ceci est illustré dans l’huile employée lors de l’onction des rois et des sacrificateurs d’Israël et qui typifiait l’Esprit qui nous oint.

Il ne faut pas nous attendre à ce que cet adoucissement de caractère se produise soudainement, comme ce fut le cas du changement de notre esprit ; au contraire, il se produira graduellement. Néanmoins, la volonté renouvelée doit gouverner notre corps terrestre ; elle doit lui communiquer son esprit, sa disposition, dans toute la mesure du possible et commencer de suite l’œuvre de transformation. Si l’amour pour Dieu habite abondamment chez quelqu’un, cela se manifestera à un certain degré. Veillons constamment à développer en nous un esprit d’amour et d’obéissance, et puisse l’Esprit de Christ abonder, habiter richement en nous !

CONSECRATION ET ENGENDREMENT

Personne ne peut être membre de la Nouvelle Création avant d’être oint, engendré du Saint-Esprit. D’après les Écritures, un double travail est nécessaire chez ceux qui se consacrent à Dieu, l’un s’appliquant à la chair et l’autre à la Nouvelle Créature. Ce qui est sacrifié, ce n’est pas la Nouvelle Créature, et ce qui est oint, ce n’est pas la vieille créature. Nous répétons : c’est la Nouvelle Créature qui est ointe, et c’est la vieille créature qui est sacrifiée.

L’onction et l’engendrement du Saint-Esprit sont pratiquement la même chose ; elles suivent immédiatement la justification. C’est en tant qu’hommes justifiés que nous sommes baptisés dans la mort, et c’est en tant que membres de la Nouvelle Création que nous sommes membres de l’Ecclésia, ou Corps de Christ. C’est notre acceptation par le Père qui constitue le fondement de notre engendrement du Saint-Esprit, de notre onction.

Si ces deux termes, engendrement et onction, sont employés pour représenter ce qui pour nous est pratiquement une même chose, ils évoquent cependant deux figures différentes. La pensée renfermée dans le mot engendrement a trait à l’état de la nouvelle vie, à l’état de la nouvelle nature. Celle que contient le mot onction s’applique à l’office réservé à la Nouvelle Créature. Dieu appelle un peuple pour le rendre cohéritier de Christ dans le Royaume. L’onction est la reconnaissance divine des membres de ce peuple comme rois et sacrificateurs. Pour ce qui nous concerne, les deux expressions s’appliquent à nous.

Le mot Christ signifie oint. Dieu a déclaré qu’il aura un Roi et Souverain Sacrificateur oint qu’il emploiera comme agent dans l’œuvre de bénédiction du monde. Ce grand Roi, a-t-il dit, est en premier lieu le Seigneur Jésus-Christ. Mais Dieu déclare aussi que, suivant son bon plaisir, des membres seront ajoutés au Seigneur Jésus et, avec Lui, ils constitueront son Oint. L’adjonction de ces membres est le complètement de la classe de l’Oint.

Lorsque nous entrons dans le Corps de Christ, nous nous plaçons sous l’onction du Saint-Esprit. On est membre de l’Oint au moment où l’on est engendré. Lorsque nous parlons d’engendrement et d’onction, nous ne faisons qu’envisager le sujet de deux points de vue différents. Nous qui vivons aujourd’hui, nous ne fûmes pas oints à une époque située dix-neuf siècles dans le passé, bien que l’onction fût alors donnée à l’Église. L’office conféré par l’onction peut être perdu, sans que soit perdue la vie transmise par l’engendrement de l’Esprit, comme cela sera le cas pour les membres de la Grande Multitude.

Le moment où, individuellement, nous sommes introduits dans ce Corps, est le moment où nous recevons l’onction. « L’onction que vous avez reçue de Lui demeure en vous. » Notre participation à cette onction est une affaire tout aussi personnelle que notre engendrement. Répétons cette affirmation : notre engendrement s’opère individuellement, notre baptême ou onction, collectivement, mais l’une de ces choses est aussi personnelle que l’autre.

UNE MEME ONCTION POUR JESUS ET POUR L’EGLISE

L’onction qui descendit sur l’Église à la Pentecôte, et que reçurent ceux des Juifs qui furent ajoutés au Seigneur, était la même onction que celle reçue par Jésus au Jourdain ; c’était la même onction que celle reçue plus tard par les Gentils, et manifestée en premier sur Corneille et sur ses amis, au moment où « l’Esprit Saint descendit sur tous ceux qui écoutaient la parole » sortie de la bouche de St. Pierre. C’est la même onction que celle qui descendit sur tous les membres du Corps au cours de l’Age de l’Évangile, tous participant à une seule et même onction.

Mais bien qu’il s’agisse d’une même onction -ou baptême -, Corneille n’eut cependant pas part à l’onction – ou baptême – survenue à la Pentecôte et les disciples n’eurent aucune part à l’onction qui se fit au Jourdain. En effet, l’onction ne devint affaire personnelle, pour qui que ce fût, que lorsque ce quelqu’un fut engendré, à titre individuel, et introduit de cette manière dans le Corps de Christ. D’après notre compréhension, une seule pensée s’applique à ces différents traits qui illustrent différentes parties d’un même processus.

Dès le commencement, Dieu prévit que cent quarante-quatre mille membres constitueraient l’Oint, dont Jésus est la Tête. Il décida que tous les engendrés de l’Esprit entreraient dans ce Corps, en seraient les membres. Ceux-là ont leur nom écrit dans le livre de vie de l’Agneau. Mais II décida aussi que ceux d’entre ces membres qui n’observeraient pas les clauses de leur alliance, cesseraient de faire partie de ce Corps. Les membres de ce Corps, quand ils recevront la gloire, formeront évidemment une classe de cent quarante-quatre mille vainqueurs ; au cours de l’Age de l’Évangile, cependant, de nombreux autres milliers de membres leur sont associés, mais tous ne gardent pas la place à laquelle ils sont appelés.

« Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône. » (Apocalypse 3:21). Le magnifique achèvement de cette affaire du haut-appel est futur. Est aussi future la condition permanente à laquelle le haut-appel permet d’accéder. Tous ceux qui viennent au Seigneur, viennent à Lui par la consécration et sont pour le moment considérés comme membres de la classe ointe. Et l’onction qu’ils ont reçue demeurera en eux aussi longtemps qu’ils obéiront à Dieu.

DEUX FOIS PARENTS AVEC CHRIST

En conséquence, cette expression « engendrement de l’Esprit » est employée dans les Écritures pour décrire l’expérience personnelle que subit celui que Dieu accepte comme Nouvelle Créature ; cet engendrement est le point de départ de la nouvelle nature. La nouvelle nature se développe ensuite, elle croît et, si l’on est fidèle, elle expérimentera la naissance de l’Esprit. Les termes « engendrement » et « naissance » sont employés d’une manière figurative pour représenter le commencement et l’achèvement de la Nouvelle Créature.

Le baptême, l’onction de l’Esprit se rapporte naturellement au même Esprit-Saint et, dans une certaine mesure, aux mêmes expériences que celles par lesquelles nous fait passer l’engendrement, mais elle envisage le sujet sous un angle différent. Au baptême du Saint-Esprit, nous ne participons pas individuellement, mais collectivement. L’Église reçut à la Pentecôte le baptême du Saint-Esprit, et ce baptême ne se répéta pas journellement, excepté dans le cas de Corneille, le premier Gentil converti, et des membres de sa maison ainsi que de ses amis intimes qu’il avait invités chez lui pour entendre parler l’Apôtre Pierre. A cette occasion se produisit un baptême pareil à celui qui eut lieu à la Pentecôte : « Le Saint-Esprit descendit sur tous ceux qui écoutaient la Parole. » (Actes 10:24, 44) ; cela signifiait qu’aux Gentils était offert le privilège de devenir membres de l’Oint.

Le mot baptême signifie immersion. St. Paul explique que nous sommes tous baptisés, ou immergés, ou oints par un seul Esprit et sommes introduits dans un corps unique. Notre Seigneur Jésus le premier expérimenta l’onction, le baptême de l’Esprit auquel participa l’Église le jour de la Pentecôte, et depuis, ce baptême demeure avec l’Église sous la forme de l’onction. Nous tous qui sommes venus à Dieu par Christ, confessant nos péchés et demandant à en être pardonnes par le mérite du Rédempteur, et qui avons accepté de mourir avec Lui, par le baptême en sa mort, nous sommes immergés dans le Corps de Christ et en sommes devenus membres, nous plaçant ainsi sous l’onction.

Cet acte a un résultat double : nous devenons, en premier lieu, membres de Christ dans la chair, et le Seigneur nous accepte et nous traite comme tels. Nous sommes d’abord baptisés, ou immergés, dans la mort, sa mort, son baptême. Ensuite, la figure change ; comme Nouvelles Créatures, nous sommes relevés de ce baptême dans la mort. Dès lors, notre chair est considérée comme étant sa chair. Ainsi, notre parenté avec Christ est double : l’une se rapporte à la chair et l’autre à l’Esprit.

Beaucoup n’ont pas remarqué cette double parenté avec Christ : comme Nouvelles Créatures et comme êtres charnels. La force de cette argumentation réside dans les paroles du Christ glorifié adressées à Saul de Tarse ; « Saul, Saul, pourquoi ME persécutes-tu ? — Je suis Jésus que tu persécutes. » (Actes 9:4, 5). Ainsi, notre Seigneur déclara que persécuter l’Église était Le persécuter Lui-même. Les souffrances de l’Église sont une part des souffrances de Christ. Les souffrances de Christ ne seront pas complétées avant que le dernier membre de son Corps ait terminé sa course.

LA DECISION DE L’ETERNEL EST ENCORE FUTURE

Notre appartenance au Corps spirituel de Christ est double également. D’abord, au temps actuel, nous en sommes membres à l’essai, bien que nous soyons acceptés par Dieu comme si cette appartenance était complète. Ainsi, le moment de l’acceptation de notre consécration est le moment où nous recevons le Saint-Esprit. Nous sommes consacrés avec Christ jusqu’à la mort ; nous sommes ressuscites avec Lui comme Nouvelles Créatures et participons avec Lui à sa résurrection. Toutefois, le nombre de ceux qui sont engendrés du Saint-Esprit et devenus ainsi membres du Corps spirituel de Christ, comprend trois classes : (1) le Petit Troupeau, qui formera le Corps de Christ au-delà du voile et qui sera composé des « plus que vainqueurs » ; (2) la Grande Multitude dont les membres ne mériteront pas de faire partie du Petit Troupeau qui recevra l’honneur le plus élevé ; ils seront par contre les compagnons de la classe de l’Épouse (Psaume 45:15) ; (3) certains deviendront des réprouvés et iront à la seconde Mort.

Il ne nous appartient pas actuellement de porter un jugement sur qui que ce soit. Il n’entre pas dans nos attributions de dire qu’un tel appartient au Petit Troupeau ou que tel autre fait partie de la Grande Multitude. Conformément aux instructions que nous donnent les Écritures, nous savons que le Seigneur ne rendra pas sa décision publique sur ce point avant la fin de cet Age. Alors seulement II décidera qui recevra la nature la plus élevée et qui obtiendra une nature de rang inférieur.

Nous sommes « appelés à une seule espérance par notre vocation » (Éphésiens 4:4), et il appartient à chacun de nous d’affermir son appel et son élection. Nos épreuves, nos difficultés, nos faiblesses diffèrent tellement de celles des autres que le Seigneur seul saura, qu’il pourra déterminer qui seront ceux qui mériteront la grande récompense. L’Apôtre déclare qu’il n’essayait même pas de se juger lui-même, et quant aux autres, il les laissait tranquilles. Il en est un seul qui juge, c’est Christ.

DEUX CLASSES DE PREMIERS-NES

Les membres de l’Église des Premiers-nés, c’est-à-dire tous ceux qui parviendront à la plénitude de la vie, à la vie éternelle, en tant que compagnie des Premiers-nés, forment un petit nombre en comparaison du monde. L’image du monde, donnée par notre Seigneur dans son sermon sur la montagne, représente le genre humain en général descendant sur le chemin spacieux et allant à sa destruction. Le Seigneur parle ensuite d’un chemin étroit conduisant à la vie, un chemin qu’il ouvrit Lui-même et dont II rendit l’accès possible. Il déclare que d’entre ceux qui trouvent cet étroit chemin, seul un petit nombre l’emprunte.

Tous ceux qui marchent sur le chemin spacieux, nous indiquent les Saints Écrits en un autre endroit, parviendront finalement à la connaissance de la Vérité. Le Royaume du Messie les éclairera et les bénira en leur donnant l’occasion de se mettre en accord avec Dieu. En ce temps-là, une grande route sera ouverte pour leur faciliter le retour à la perfection humaine. Nous voyons ainsi que trois chemins sont indiqués dans la Parole de Dieu. Dans l’Age actuel, cependant, il n’en est qu’un seul qui conduise à la vie.

Lorsque nous examinons ce que disent les Écritures à propos de ceux qui obtiendront la vie éternelle comme résultat d’efforts déployés dans la vie présente, nous voyons que seule l’Église des Premiers-nés obtient cette bénédiction. La vie qui sera offerte au monde se gagnera graduellement, durant un millier d’années. Pas à pas, les hommes seront alors élevés, toujours plus haut, jusqu’à la perfection. Mais la vie offerte actuellement doit se gagner par un combat incessant sous des conditions adverses. Le processus permettant de la recevoir est (1) l’engendrement et (2) la résurrection à la perfection. La fin de l’Age de l’Évangile est le temps au cours duquel s’opère cette résurrection.

D’entre les deux classes qui recevront cette grande bénédiction, il y en aura une, nous disent les Écritures, dont les membres sortiront vainqueurs de leurs épreuves et obtiendront une vie spirituelle, mais non la plus élevée. Les membres de l’autre classe, qui seront « plus que vainqueurs », seront ressuscites sur le plan d’existence le plus élevé. Ils recevront la nature divine/Nous faisons tout notre possible pour nous trouver au sein de cette dernière, pour participer avec Christ à la principale résurrection. Ceux qui traînent à l’arrière, négligeant leur vœu de consécration, seront quand même mis à l’épreuve en fin de course. Les circonstances les presseront à tel point qu’elles les obligeront à se déterminer soit à prouver leur fidélité à Dieu, soit à tomber dans l’infidélité. Ceux parmi eux qui pèchent volontairement encourront la Seconde Mort. Ceux, par contre, qui luttent pour obtenir la vie éternelle, parviendront à la perfection dans un grand temps de détresse, bien qu’ils doivent perdre le grand prix du cohéritage avec Christ.

W.T.5391 —C.T.R. 1914