MISÉRICORDE VAUT MIEUX QUE SACRIFICE

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Genèse 45 : 1 — 46 : 7.

Voici qu’il est bon et qu’il est agréable que des frères demeurent unis ensemble. ” — PS. 133 :1.

 Lorsque Joseph vit que ses frères étaient changés, il ressentit de la sympathie pour eux. Quand il vit qu’ils se repentaient de leurs mauvais procédés à son égard, qu’ils comprenaient la désapprobation divine et étaient affligés, il eut pitié d’eux. Lorsqu’il vit les égards qu’ils témoignaient à son vieux père et leur désir de ne rien faire pour hâter sa mort, par des actes ou des paroles malveillantes, il fut rempli de pitié pour eux. Il désirait cependant que les Egyptiens ne fussent pas présents lorsqu’il se fit reconnaître à ses frères. Sentant l’émotion le gagner, il ordonna à tous les Egyptiens de quitter la salle; il se fit alors connaître disant : Je suis Joseph votre frère, que vous avez vendu pour être mené en Egypte ‘.

 Nous pouvons nous représenter aisément la consternation de ses frères. Ils avaient eu l’impression que leurs épreuves et leurs difficultés avaient augmenté que, directement ou indirectement, Joseph y était pour quelque chose. Le voir en ce moment devant eux, entendre sa parole sans l’intermédiaire d’un interprète, dans leur propre langue, leur disant qu’il était Joseph, quelle ne dut pas être leur stupéfaction !

 Joseph se hâta de les rassurer en leur manifestant toute sa sympathie et sa pitié. Il ne leur adressa aucune menace, il ne leur infligea aucun châtiment pour leur méfait, il ne les blâma même pas de leurs torts: au contraire, comprenant que le péché leur avait déjà apporté son châtiment, Joseph les consola disant: “Ne vous affligez pas et ne soyez pas fâchés de m’avoir vendu pour être conduit ici, car c’est pour vous sauver la vie que Dieu m’a envoyé devant vous… pour vous faire subsister dans le pays et pour vous faire vivre par une grande délivrance. Ce n’est donc pas vous qui m’avez envoyé ici, mais c’est Dieu”.

 Quelle magnifique vengeance ! Joseph accordait à ses frères un pardon non sollicité et leur exprimait toute sa sympathie. Hélas, combien peu de chrétiens auraient agi aussi noblement dans de telles circonstances ! Cependant les chrétiens ont beaucoup d’avantages de toute nature sur Joseph, car ils ont été engendrés de l’Esprit saint et possèdent les enseignements des Ecritures. Comme Joseph symbolisa splendidement Christ et son Esprit ! combien nos croyances des âges ténébreux nous ont égarés, lorsqu’elles nous ont enseigné que tous les Juifs, les frères de Christ étaient voués aux tourments éternels pour l’avoir crucifié au lieu de l’accepter et d’être ses disciples.

 Maintenant, que la lumière éclaire chaque page de la Bible, les enfants de Dieu voient que le Messie, au lieu de vouer les Juifs aux tourments éternels, veut au contraire leur permettre d’obtenir la miséricorde et le pardon divins. Cette miséricorde leur sera accordée aussitôt après l’établissement du royaume du Messie selon les indications de St. Paul dans Rom. 11 : 25-33. Ils obtiendront miséricorde par la miséricorde qui vous a été faite. La même pensée est exprimée par le prophète, disant d’Israël: « Ils tourneront les regards vers moi, celui qu ils ont percé, ils pleureront amèrement sur lui ” (Zach. 12 : 10). Ils éprouveront un grand chagrin, une grande douleur lorsqu’ils verront quel forfait ils ont commis plus de dix-huit siècles auparavant. Au lieu de leur infliger les tourments éternels, Dieu leur fera miséricorde, comme il le dit: “Je répandrai sur eux l’esprit de grâce et de supplication ”. Quelle magnificence et combien elle est en harmonie avec l’étude symbolique que nous faisons.

Les dix frères de Joseph personnifièrent évidemment Israël: les Egyptiens représentèrent les nations ; Benjamin symbolisa la grande multitude. Joseph lui-même fut l’image des élus, de ceux qui font corps avec le Messie dont Jésus est la tête et l’Eglise triomphante les membres du corps.