« Ne trouvez pas cela étrange »

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« Bien-aimés, ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez

aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra ». – 1 Pierre 4 : 12, 13.

Il est possible que peu de gens aient appris à apprécier la discipline du Seigneur, comme le fit le fidèle Apôtre, qui a écrit ces mots. Bien qu’il réalisât, comme d’autres, qu’aucune affliction du temps présent ne semble un sujet de joie, mais plutôt de tristesse, cependant, connaissant le rôle d’une telle discipline et la reconnaissant comme une preuve supplémentaire de filiation avec Dieu, il se réjouissait de s’y soumettre.

Mais pourquoi faut-il que ces épreuves ardentes nous atteignent ? N’y a-t-il pas un autre moyen pour obtenir la couronne, un moyen qui nous épargnerait ces souffrances ? Non, il n’y en a pas ; car si nous n’acceptons pas de subir la discipline de l’épreuve, qui est le lot de tous, nous sommes alors des bâtards et non des fils ; car quel est le fils que le Père ne châtie pas ? Les épreuves de foi, de patience, d’amour et d’endurance, sont aussi nécessaires à notre développement et à notre qualification pour la haute position à laquelle nous avons été appelés, que le sont les instructions de la grâce divine. La clarté du soleil et les averses, qui sont des bénédictions, ont une influence bienfaisante, les nuages et la tempête n’en ont pas moins ; nous avons besoin de nous souvenir que Dieu est dans le tourbillon et dans la tempête.

Comme l’eau sur une terre desséchée et comme la clarté du soleil sur la végétation après les neiges de l’hiver, ainsi le message de la Vérité divine vient à nous accompagner de la manifestation bénie de la faveur divine. Etant réjouis par la découverte de ce nouveau trésor, nous sommes en droit de penser, d’abord, que nous venons de pénétrer dans le pays de joie et de paix, décrit par Bunyan, où les peines et les épreuves ne pourront plus jamais nous atteindre. Eh bien ! non ! il y aura d’abord les peines et ensuite les épreuves, et vous aurez besoin de toute la force que peut donner la Vérité et de toutes les influences bénies que la grâce divine peut accorder, pour être capables de résister fidèlement jusqu’à la fin.

Mais ne nous arrêtons pas pour nous tourmenter au sujet des épreuves, avant qu’elles ne viennent ; souvenons-nous seulement des paroles de l’Apôtre – « Ne trouvez pas étrange » – quand elles seront là. Elles viendront pour vous éprouver, pour fortifier votre caractère, pour enraciner profondément dans votre coeur les principes de vérité et de droiture. Elles viendront sous forme de dards enflammés de la part de notre grand ennemi – Satan, dont la colère contre les enfants de lumière est permise afin de le manifester sous toutes ses facettes ; cependant, ses dards ne peuvent

1986 – Avril-Mai-Juin – page 20

pas faire de mal à ceux qui ont revêtu solidement l’armure de vérité et de droiture que Dieu a fournie. « C’est pourquoi », dit l’Apôtre « prenez toutes les armes de Dieu…prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin ». – Ephésiens 6 : 13, 16.

La vie chrétienne est ainsi comparée à un combat « non contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes » (Ephésiens 6 : 12). En d’autres termes, nous, Chrétiens pénétrés de l’Esprit de notre Maître, nous trouvons que les principes de vérité et de droiture que nous avons épousés sont en désaccord avec l’ensemble du présent ordre de choses qui est, dans une très grande mesure, sous le contrôle « du prince de ce monde » – Satan.

Et quand le péché est ainsi si incrusté dans tout le système social de l’âge actuel et quand, de plus, nous trouvons aussi la chair, notre propre vieille nature, en accord avec lui, nous voyons dans quels coins retranchés nous rencontrons notre ennemi, et quel corps à corps et quel combat continuel nous devons mener. Cependant, nos armes ne sont pas charnelles, mais spirituelles, et l’Apôtre précise qu’elles sont puissantes pour renverser les forteresses de l’erreur et de l’iniquité. – 2 Cor. 10 : 4, 5.

Quand, donc, les épreuves ardentes et les traits de l’ennemi s’abattent sur vous, soyez prêts, comme des soldats de la croix bien armés, à y faire face et à y résister. Si vous vous enfuyiez de devant elles, vous seriez des lâches, et vous ne seriez pas dignes d’être appelés des soldats.

W.T. 1894, page 1744.