« Ainsi donc, comme nous en avons l’occasion, faisons du bien à tous, mais surtout à ceux de la maison de la foi. » – Galates 6 : 10 – Darby.
Cette exhortation de l’Apôtre est très complète : Faire du bien sans restriction, que ce soit en parole ou en actions. Certains tireront plus de bénéfices des paroles que de n’importe quel autre service que nous pourrions leur rendre. Ce dont le monde a le plus besoin, c’est davantage de connaissance. Et si quelqu’un est en mesure de dissiper les ténèbres de cette ignorance et de faire entrer la lumière, il en résultera certainement un grand bien. Cependant, la pensée sous-entendue par l’Apôtre semble indiquer que le peuple du Seigneur se doit de discerner les principes de ce qui est vrai ou faux, de ce qui est bon ou mauvais. De notre point de vue, il nous faut savoir faire la différence entre une bonne œuvre et une œuvre mauvaise. Un grand nombre ne sait pas faire la différence entre le bien et le mal. Ceux qui pratiquent le mal sont, à quelques exceptions près, plus ou moins ignorants ou aveugles.
Saul de Tarse, par exemple, faisait ce qui est mal en persécutant l’Église. Mais il ne réalisait pas ce qu’il faisait. Aussi, le meilleur service à lui rendre, ainsi qu’à tout autre dans la même condition, serait de lui ouvrir les yeux de la compréhension.
QUELQUES EXEMPLES DE BONNES ŒUVRES
Vêtir les plus démunis, nourrir ceux qui ont faim, prendre soins des déficients mentaux, sont toutes de bonnes œuvres, en faisant du bien à tous. Lorsque nous jetons un regard dans le monde, nous pouvons observer de nombreux efforts pour faire le bien. Certains de ces efforts sont dirigés avec sagesse, d’autres ne le sont pas. Mais nous ne sommes pas chargés de réformer le monde. Nous ne devons pas nous ingérer dans les affaires de quiconque. Chacun a droit à son propre jugement, comme nous avons droit au nôtre. Mais si quelqu’un fait un mauvais travail, en pensant qu’il est bon, nous aurions tout à fait raison d’essayer de l’arrêter, en usant de tout moyen qui semblerait approprié et sage : la loi, nos propres paroles, ou celles des autres. Mais encore une fois, nous devons prendre garde de ne pas nous mêler des affaires d’autrui.
Si nous devions énumérer d’autres bonnes œuvres à accomplir, on pourrait dire : prendre soin des aveugles, en organisant ou en mettant en œuvre un moyen leur permettant de lire ou d’être heureux ; prendre soin des sourds-muets serait aussi une très bonne œuvre. Quant à l’œuvre dans les bas-quartiers, nous n’adhérerions pas en grande partie à cela, comme signalé. Nous devrions, cependant, avoir beaucoup de sympathie pour toutes les œuvres de bienfaisance : pour la santé physique et mentale, les œuvres sociales et les bonnes œuvres en tout genre. De plus, outre ces organisations, il y a diverses institutions prenant en charge les malades et les incurables, tels que les hôpitaux, les sanatoriums, etc.
Tous ceux qui aiment leur prochain et ont de la sympathie pour ceux qui sont dans la détresse devraient avoir de la sympathie pour tous les efforts d’amélioration de leur condition, et ne jamais manifester ni éprouver un sentiment d’opposition à leur égard. Aucun enfant de Dieu ne peut sympathiser avec quelque chose de mal. Dieu est le représentant de tout ce qui est bon. Satan est le représentant de tout ce qui est mauvais et néfaste. Si nous voulons être des enfants de Dieu, nous devons être en désaccord avec tout ce qui n’est pas conforme à sa disposition originelle pour l’homme et en désaccord avec tout ce qui est en faveur de Satan.
Certains des efforts d’amélioration sociale ne sont pas du tout mauvais. Leurs promoteurs travaillent peut-être de façon illogique, d’une manière que nous n’estimons pas en harmonie avec la Bible, cependant nous avons de la sympathie pour les Socialistes. Ils s’efforcent de faire le bien. Mais nous n’avons aucune sympathie pour ceux qui font le mal, qui causent du tort. Nous avons foi en Dieu – qu’Il projette d’amener bientôt un grand changement. Et nous croyons qu’aucun effort humain n’est en mesure d’amener ce changement. Il y a ensuite la possibilité de faire du bien sur le plan intellectuel, par l’instruction. Il est bon d’enseigner aux enfants la couture, la cuisine, la mécanique qui les rendront utiles. Nos professeurs des écoles publiques font un bon travail, instruisant notre jeunesse, en particulier s’ils transmettent la bonne compréhension des choses qu’ils enseignent, celles qui sont en harmonie avec la Parole de Dieu qui est l’instruction appropriée.
ŒUVRE SPÉCIALE DU PEUPLE DU SEIGNEUR
Mais il y a une œuvre bien supérieure à toutes celles-ci. Et nous devons y consacrer notre vie et notre temps car nous la considérons comme étant la plus précieuse de toutes. C’est instruire tous ceux qui ont une oreille pour entendre, quant au Tout-Puissant, à sa volonté, à ses desseins, à son plan ; car cela concerne toutes les affaires de la vie. Cet enseignement, pour ceux qui le reçoivent, devient une aide précieuse pour penser sainement, vivre convenablement, agir correctement, car c’est la voie de Dieu. Et ce chemin est celui de tous les consacrés pour faire sa volonté, et pour marcher sur les traces de Jésus.
Tandis que nous sommes de plus en plus en harmonie avec le Plan de Dieu, nous réalisons qu’il n’y a pas d’œuvre plus grande que de faire connaître aux autres le caractère de Dieu, son Plan et sa volonté nous concernant. Comme cela nous a apporté d’abondantes bénédictions et nous a sanctifiés, nous devrions désirer apporter la Bonne Nouvelle aux autres, les rafraichissant comme nous avons été rafraichis, les réconfortant comme nous avons été réconfortés.
En effectuant cette œuvre, nous recourons à tous les moyens légaux. Et ceci est appelé dans les Écritures : prêcher l’Évangile – que ce soit par des pages imprimées ou oralement ou par différents supports illustrés, l’Évangile est proclamé – et c’est ce qui est le plus bénéfique pour toute l’humanité. Nous œuvrons cependant avec une difficulté dans ce domaine : à savoir que le monde n’est pas en mesure d’apprécier la Bonne Nouvelle, Satan les ayant aveuglés pour qu’ils ne voient pas la philosophie du Plan de Dieu – qui ne leur semble pas raisonnable. Ceux qui sont dans cette condition, essaient, en quelque sorte, de tourner autour de la question au lieu de l’aborder directement pour avoir une meilleure vision de l’ensemble. Mais que les gens y croient ou pas, nous croyons que prêcher l’Évangile est l’œuvre du Seigneur, et par conséquent la meilleure qui soit. Cela ne nous empêche pas cependant d’avoir de la sympathie pour ceux qui font ce qu’ils pensent être le meilleur travail, pour autant que le résultat soit bon. Nous devrions avoir de la sympathie pour toutes les choses qui sont en harmonie avec la Vérité, et de la sympathie pour toutes les choses dont l’influence est bénéfique pour l’humanité.
Ainsi, l’Apôtre nous rappelle de faire le bien à tous d’une manière générale, selon l’opportunité qui nous est donnée. Mais certains peuvent avoir besoin d’une assistance que nous ne pouvons donner. Par exemple, nous ne pourrions abandonner la prédication de l’Évangile pour aller œuvrer dans les quartiers pauvres, car faire cela n’est pas prêcher l’Évangile. Un médecin pieux peut cependant, dans le cadre de son activité, non seulement soigner les maux physiques et mentaux, mais également soigner sur le plan spirituel. Nous aussi, nous avons chaque jour de telles opportunités, avec le boucher, le boulanger, le vendeur de glace, etc., tous ceux dont nous sommes le prochain, car Dieu créa toute l’humanité d’un seul sang. Comme l’Apôtre nous y enjoint, nous devrions chercher à leur faire du bien, à les rendre meilleurs, plus heureux, plus sereins.
PUISSANCE BIENFAISANTE D’UNE BONNE PAROLE OU D’UN SOURIRE
On pourrait objecter que pour faire le bien d’une manière plus large, nos efforts devraient être soutenus par l’argent. Il est vrai que l’argent représente une somme de temps investi. Il faut du temps pour produire de l’argent ; par conséquent celui qui donne un dollar pour quelque cause que ce soit, donne ce qu’il représente en temps. Celui qui donne mille dollars donne un temps correspondant à ce qu’ils valent, car l’argent pourra acheter du temps, du bien-être, etc. Mais seul un petit nombre parmi le peuple du Seigneur a suffisamment d’argent pour cela. Et s’ils avaient beaucoup d’argent, ils considéreraient cela comme un talent qu’ils doivent utiliser principalement pour la Maison de la Foi, pour les frères du Seigneur.
Puisque nous ne pouvons donc pas accomplir grand-chose sur le plan matériel pour les gens que nous rencontrons durant notre vie, jour après jour, comment pouvons-nous leur faire du bien ? L’un des moyens les plus faciles est d’avoir l’air heureux, et ainsi inspirer le bonheur aux autres. Une personne à l’air misérable ne rendra probablement pas les autres heureux. Mais s’il ne nous est pas toujours possible d’avoir l’air très heureux, ayons l’air aussi heureux que possible, car en faisant ainsi nous ferons le bien à un grand nombre de personnes que nous rencontrerons durant la journée. Nous pouvons accomplir ceci même sans avoir d’argent pour les aider. Ayez l’air heureux, et efforcez-vous de les rendre heureux. Et si nous n’avons pas d’argent, il nous est possible de donner une bonne parole, un sourire, un ton de voix agréable, un peu de courtoisie, partout où cela est approprié.
Toutes ces petites courtoisies de la vie sont des moyens de faire le bien, et peuvent amener un rayon de soleil dans la vie d’un grand nombre de personnes, dont la plupart se trouve dans des conditions défavorables. La lumière de la connaissance de la gloire de Dieu ne brille pas encore dans leurs cœurs. Ils sont ténébreux, tristes, inquiets et craintifs. Ils ne connaissent pas Dieu ! Et ce qu’ils connaissent de leur semblable n’est que l’égoïsme. Ils pensent qu’ils doivent se tenir sur leurs gardes de peur qu’on les trompe et qu’on les abuse. Mais si notre apparence, notre comportement, le ton de notre voix est serviable, réconfortant, rassurant envers eux, nous leur ferons du bien, bien plus que si nous distribuions des billets d’un dollar tout au long de notre route. « Les bonnes paroles ne meurent jamais », et certaines de ces expressions qui les accompagnent, sont autant de moyens de faire le bien à tous quand nous en avons l’occasion.
Nous avons une œuvre bien particulière, par conséquent il ne nous est pas possible d’arpenter les rues et de sourire tout le temps. L’œuvre de notre vie est pour le grand Roi. Mais, tandis que nous œuvrons, nous pouvons offrir un sourire ou une bonne parole, selon ce qui est dit de « faire du bien à tous les hommes ». Notre tâche a pour objet premier la Maison de la Foi, dans le sens où, bien que nous puissions mener une œuvre missionnaire, parmi ceux qui ne sont pas de la Maison de la Foi, notre but cependant, en faisant cela, est que nous espérons que certains d’entre eux sont déjà de la Maison de la Foi, ou que certains seront sensibles au Message, et souhaiteront servir le Seigneur une fois qu’ils auront appris comment. Et si nous désirons leur faire du bien, combien plus devrions-nous désirer encourager ceux qui appartiennent au Seigneur, et qui sont devenus membres de sa famille spirituelle !
LA MAISON DE LA FOI
Le sens de cette expression « Maison de la Foi » est suffisamment large pour y inclure non seulement ceux qui sont pleinement sur le chemin, mais également tous ceux qui ont plus ou moins amorcé une approche vers le Seigneur et la Vérité. Le fait même que quelqu’un s’approche du Tabernacle antitypique est une puissante raison pour que nous désirions l’encourager à persévérer. Il a fait une partie du chemin, même s’il ne s’est pas consacré.
Dans le sens strict du terme, la Maison de la Foi n’inclut bien sûr que ceux qui sont consacrés. Mais les paroles de l’Apôtre nous permettent de penser que ceux qui évaluent la chose, « calculant la dépense » (selon Luc 14 : 28), seraient, dans un sens plus large, comptés comme faisant partie de la Maison de la Foi. Il nous faut leur accorder une attention toute particulière, envers tous ceux chez qui nous devinons une probable consécration. Notre désir constant et nos efforts devraient être de guider les hommes directement ou indirectement vers le Seigneur. C’est ainsi que nous « proclamerons les louanges de Celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière » – selon 1 Pierre 2 : 9.
Nous devons faire ces choses tandis que nous en avons l’opportunité. Cela comprend également la pensée de faire le bien en fonction du temps, des occasions, des possibilités et des moyens. En ce qui nous concerne, il nous faut « insister en toute occasion, favorable ou non » (selon 2 Timothée 4 : 2). Nous ne devons pas considérer nos propres inclinations, préférences, etc. mais il nous faut considérer les intérêts des autres. Un mari se doit en particulier de veiller aux intérêts de son épouse, et l’épouse, aux intérêts de son époux et de ses enfants.
NÉCESSITÉ D’UN ESPRIT DE SOBRE BON SENS
Nous devrions désirer servir les autres, de quelque façon que ce soit, selon les opportunités. Et s’il y a de nombreuses opportunités de service, il nous faut faire des choix, exercer l’esprit de sobre bon sens quant à ce qui serait la volonté du Seigneur à notre égard. Ceux du peuple du Seigneur devraient ainsi diriger leurs vies pour obtenir les meilleurs résultats : apporter le plus de bien possible. En choisissant un moyen de subsistance, si on a le choix entre cinq métiers, on pourrait évaluer lequel serait le mieux rémunéré, le moins salissant, le plus honorable, lequel exigerait le plus de travail, etc. Cela serait d’un point de vue charnel. Mais du point de vue divin, le point de vue du Chrétien, la question décisive serait : lequel de ces métiers me permettra de mieux servir le Seigneur ? Cela signifierait : Dans quel métier trouverai-je les meilleures opportunités pour accomplir les bonnes intentions de mon cœur quant à la volonté du Seigneur à mon égard ?
Si nous avons fait quelque erreur à cet égard et que le Seigneur ouvre grand la porte dans une autre direction, ou qu’Il rende notre situation si contraignante qu’il ne nous est pas possible d’y rester, alors nous arrangerons nos affaires en conséquence afin d’avoir le plus d’opportunités pour faire du bien à tous, et surtout à ceux de la Maison de la foi.
Il y a certaines activités qui nous éloignent des autres, qui réduisent nos possibilités de rencontrer des gens. Nul doute que ce fut la providence de Dieu qui exila Moïse pour un temps dans le pays de Madian, gardant les moutons de son beau-père Jéthro. Mais, dès que le temps de l’Éternel fut venu, Il rappela Moïse et lui donna une fonction de grande opportunité et de grande responsabilité. Il n’y a pas de doute que le travail dans le désert fut également un lieu de grandes opportunités, et, sans aucun doute, avant cela, dans les écoles d’Égypte, il eut également de grandes opportunités pour acquérir de l’expérience.
Le peuple du Seigneur doit être attentif aux opportunités qui se présentent. Et jour après jour il doit rechercher, autant que possible, à faire du bien aux autres, et en particulier à la Maison de la Foi (sachant qu’elle doit toujours avoir notre préférence).
Le Chrétien doit être prêt à faire du bien à tous les hommes, au détriment de son temps et de sa convenance, mais il doit être prêt à donner sa vie pour les frères. Il doit rechercher des occasions de dépenser sa vie, jour après jour, dans le sens de donner de son temps pour transmettre la Vérité, ou aider de quelque manière que ce soit les frères du Seigneur à « revêtir toutes les armes de Dieu » (Éphésiens 6 : 11), afin qu’ils puissent tenir ferme dans le mauvais jour.
WT1913 p5357