« Et si Christ n’est point ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine. Et même nous sommes trouvés faux témoins de Dieu … Ceux donc aussi qui dorment en Christ, sont péris. » – 1 Corinthiens 15 : 14, 15, 18 – Martin.
« La foi qui a été une fois enseignée aux saints » (Jude 3) par Jésus et les Apôtres en ce qui concerne la résurrection des morts a été très généralement perdue. Les chrétiens professent leur croyance en la résurrection, parce qu’ils la trouvent énoncée dans la Bible, mais ils sont continuellement en difficulté lorsqu’ils s’efforcent de faire coïncider l’enseignement Scripturaire sur le sujet avec certaines théories non scripturaires reçues dans l’Église et incorporées dans de nombreux credo pendant les « âges des ténèbres ».
St. Paul a mis en garde l’église contre ces philosophies humaines, et les a appelées « science faussement ainsi nommée » (1 Timothée 6 : 20 – Synodale), qui rendent nulle la Parole de Dieu. Ces erreurs ont contribué à diviser la foi du peuple de Dieu en six cents dénominations, avec six cents professions de foi différentes. Si le peuple de Dieu pouvait revenir à la simplicité de l’enseignement de la Bible en ce qui concerne la résurrection des morts, toutes ces différences disparaîtraient rapidement. La Parole de Dieu serait considérée comme belle et harmonieuse, satisfaisante pour l’intellect consacré, comme aucun de nos credo sectaires ne l’est.
En réalité, la doctrine de la résurrection des morts a été rejetée par toutes les dénominations, non pas volontairement, ni intentionnellement, mais inéluctablement, pour ainsi dire. Une théorie opposée reçue et ancrée dans les esprits ne laisse aucune place à la doctrine de la résurrection, telle que la Bible la présente. Par conséquent, on a tordu la doctrine de la résurrection et on récite : « Je crois en la résurrection du corps. »
Pourtant, même cette conception pervertie de la résurrection n’est pas satisfaisante pour ceux qui y sont attachés. Ils souhaiteraient bien souvent que la doctrine de la résurrection ne figure pas dans la Bible, tant elle est différente. Par exemple, combien il semble incohérent de dire : « Je crois en la résurrection du corps » puis de dire, comme beaucoup le font : « Mourir, c’est rentrer à la maison, se défaire de la chair mortelle et être libéré de ses limites. » Si mourir et se libérer des limites du corps est une bénédiction, comment être réincarcéré dans le corps pourrait être une bénédiction, en étant obligé de le garder pour toute l’éternité ? Telle est cependant l’incohérence de la résurrection, du point de vue des croyances des hommes.
LA RÉSURRECTİON DE LA BİBLE EST RAİSONNABLE
Il n’y a rien d’incohérent dans la présentation biblique de la résurrection. Ce n’est pas de la Bible, mais des hommes que vient la suggestion de la résurrection du corps. La Bible fait invariablement référence à la résurrection de l’âme. C’est l’âme qui meurt ; comme nous le lisons, « L’âme qui pèchera, celle-là mourra. » (Ézéchiel 18 : 4 – Darby). Adam a été créé âme vivante, mais son âme vivante a été condamnée à mort parce qu’il a désobéi à Dieu. C’est son âme qui a été rachetée de la mort, et non son corps. Je rachèterai « ta vie de la destruction. » – Psaume 103 : 4 – KJV.
Pour accomplir cette rédemption, nous lisons que Jésus-Christ a « livré son âme à la mort » (Ésaïe 53 : 12 – Darby) ; Il a livré « son âme en sacrifice pour le péché » (Ésaïe 53 : 10 – Darby). De plus, il nous est particulièrement affirmé que c’est l’âme de Jésus qui a été ressuscitée des morts : « Tu n’abandonneras pas mon âme au shéol. » (Psaume 16 :10 – Darby). St. Pierre (Actes 2 : 27) cite cette déclaration comme prophétique de la résurrection de Jésus, à savoir que son âme n’a pas été laissée dans le hadès ; Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts le troisième jour. Avec quel corps les morts viennent-ils ? est une question totalement différente. Certaines âmes mortes, lors de la résurrection, reviendront avec des corps spirituels, et d’autres avec des corps humains, selon la Bible. Mais ce qui est important, c’est que c’est l’âme – l’être qui sort – qui est ressuscitée, et non le corps. Si l’âme meurt, comme le déclare la Bible, il est donc évident que c’est l’âme qui doit être ressuscitée.
La difficulté pour nous est que nous avons « rendu nulle la Parole de Dieu » par nos « traditions ». Nous avons reçu des philosophes Grecs une tradition que Socrate et Platon ont tous deux défendue, à savoir que lorsqu’un être humain meurt, il ne meurt pas vraiment. L’âme, prétend-on, ne peut pas mourir, mais, dès que l’âme sort du corps, le corps meurt. Comme il semble étrange que nous tous, en tant qu’êtres intelligents et réfléchis, nous ayons accepté cette philosophie païenne, sans qu’il y ait un mot de l’Écriture pour la soutenir, mais avec des centaines d’Écritures pour la condamner !
Nous pouvons voir comment les philosophes païens ont pu être amenés à imaginer une telle théorie, à cause de leur désir de croire en une vie future, et parce qu’ils n’avaient aucune révélation de Dieu concernant une vie future. Ils ont donc fait de leur mieux pour se convaincre que l’homme ne meurt pas réellement, qu’aucun homme ne peut mourir. La théorie biblique est tout le contraire de cela, à savoir que l’homme meurt, qu’il est une âme, un être pensant et sensible. Il n’est pas non plus un être sans corps et, en fait, il ne peut nullement exister sans corps. Son corps peut changer, comme la science déclare qu’il le fait progressivement, heure par heure, jusqu’à ce qu’un changement complet soit effectué en sept ans.
Ainsi, un homme, une âme, un être sensible, peut, au cours d’une vie de cinquante ans, avoir éliminé progressivement suffisamment de matière pour avoir composé sept corps. Mais dès que cette matière mourante cesse d’être éliminée et remplacée par de la matière vivante, nous mourons ; et dès que le corps meurt, l’âme meurt ― c’est-à-dire que l’être intelligent disparaît. Il ne peut y avoir de pensée sans cerveau, de respiration sans poumons, de maintien de la vie dans tous les sens du terme sans corps.
Cela aurait été une destruction totale de l’âme si Dieu n’avait pas spécialement prévu, comme le déclare le Prophète, de racheter la vie de l’homme de la destruction, par l’œuvre rédemptrice accomplie par Jésus en donnant son âme en sacrifice pour le péché de l’homme, et en rendant ainsi possible la résurrection de l’homme d’entre les morts.
C’est en raison de cette disposition divine, par l’intermédiaire de Christ, que les Écritures parlent de la mort comme d’un simple sommeil temporaire à propos de la résurrection de l’humanité, d’une attente d’un nouveau corps à la résurrection, plutôt que de parler de nous comme mourant comme les bêtes brutes. Le mot sommeil implique que, dans le dessein divin, une vie future est prévue et qu’elle sera finalement offerte.
« MAİS MAİNTENANT, CHRİST EST RESSUSCİTÉ »
St. Paul ne laisse pas la question de la résurrection de Christ sans réponse. Il affirme positivement que « Christ est ressuscité des morts » et que, ainsi ressuscité, « il est les prémices de ceux qui sont morts » (1 Corinthiens15 : 20), ce qui implique que, lorsqu’Il a été ressuscité, les autres dormaient encore. Jésus a dormi pendant une partie des trois jours, depuis le moment où Il est mort jusqu’à ce que le Père Le ressuscite des morts, du hadès, du shéol, du tombeau, le troisième jour. En tant que prémices de ceux qui dorment, Il est un exemple et l’assurance de l’accomplissement de la promesse divine, selon laquelle « il y aura une résurrection des morts, des justes et des injustes » – Actes 24 : 15.
Il nous appartient de prendre une position ferme, soit avec les philosophes Grecs et leurs théories, soit avec la Bible. Les deux sont en conflit et celui qui tente de rester attaché aux deux est dans la confusion. Si les morts ne sont pas morts, alors aucun être humain n’est mort. Et si personne n’est mort, comment pourrait-il y avoir une résurrection des morts ?
L’incohérence de la théorie soutenue concernant la résurrection du corps a suscité une critique très raisonnable et justifiée. Le sceptique demande : « Comment le corps pourrait-il être ressuscité, après avoir été réduit en poussière et après que la poussière ait été dispersée aux quatre vents ? » On nous parle d’une tombe proche d’un pommier qui a été ouverte, où l’on découvrit qu’une racine de l’arbre s’était implantée dans le cercueil et avait pratiquement absorbé le cadavre, et qu’il avait produit des milliers de pommes, qui à leur tour avaient été expédiées dans diverses parties du monde, certaines des plus mauvaises étant données comme nourriture aux porcs, dont les jambons étaient séchés et expédiés à l’étranger et passaient ainsi dans d’autres êtres humains, pour devenir des parties d’autres corps humains encore. La question est pertinente, mais elle est sans réponse du point de vue de notre ancienne croyance erronée et de notre pauvre tentative de combiner la philosophie humaine et la Révélation divine.
Mais une telle question ne laisse pas l’étudiant de la Bible qui suit uniquement les Écritures dans le désarroi. Les Écritures ne parlent jamais de la résurrection de nos corps. Elles parlent de la résurrection de l’âme, qu’à la résurrection Dieu lui donne (à l’âme) un corps comme il Lui plaît.
Comme il est raisonnable que le monde va se réveiller pratiquement dans l’état dans lequel il est descendu dans la mort ! Et les volontaires et obéissants connaîtront une résurrection graduelle, un relèvement à l’image et à la ressemblance du Père Adam dans sa perfection. Mais certains, lors de la résurrection, recevront des corps spirituels semblables à ceux des anges, et d’autres semblables au Corps de Christ dans sa résurrection, que Saul de Tarse a vu ― « plus brillant que l’éclat du soleil en plein midi » (selon Actes 26 : 13).
La classe à laquelle est promise une résurrection dans des corps spirituels est l’église ― les quelques saints qui marchent sur les traces de Jésus. L’engendrement du saint Esprit qu’ils reçoivent change leur nature terrestre en nature spirituelle. S’ils sont fidèles à leur alliance, leur résurrection sera dans la gloire, l’honneur et l’immortalité, comme l’explique St. Paul à ce sujet : « Il est semé en faiblesse, il ressuscite en puissance ; il est semé en déshonneur, il ressuscite en gloire ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. » – 1 Corinthiens 15 : 42-44 – Darby.
C’est une description de la résurrection que Dieu a promise à tous les membres du corps de Christ, qui est l’église. St. Paul déclare que les membres de ce corps s’endorment pour se réveiller au matin glorieux de la nouvelle dispensation. Mais il ajoute : « Nous ne nous endormirons pas tous » (1 Corinthiens 15 : 51 – Darby) ; certains seront vivants lors de la seconde venue de Jésus. Ceux-ci, cependant, n’auront pas la préséance sur ceux qui dorment, car « les morts en Christ ressusciteront les premiers ; puis nous, les vivants qui demeurons » (1 Thessaloniciens 4 :16, 17 – Darby), « nous serons changés en un instant, en un clin d’œil » (1 Corinthiens 15 : 51, 52 – Darby), car « la chair et le sang ne peuvent pas hériter du Royaume de Dieu » (1 Corinthiens 15 : 50 – Darby). De même que la mort de Jésus était absolument nécessaire comme prix expiatoire du péché humain, de même la résurrection de Jésus était absolument nécessaire pour qu’Il ne reste pas mort pour l’éternité, mais qu’Il soit glorifié et revienne au temps opportun pour opérer la résurrection de son église et, par la suite, le réveil et le relèvement de toutes les familles de la terre.
Écoutez la promesse spéciale faite à l’église : « Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. » (Apocalypse 20 : 6). Notez aussi la promesse de la résurrection du monde : « … il y aura une résurrection, celle des justes et des injustes. » (Actes 24 : 15). De plus, « ceux qui auront fait le mal » sortiront pour bénéficier d’une résurrection effectuée par des « jugements », de la discipline, des châtiments, qui développeront leur caractère ; et la gloire qui sera atteinte sera la perfection ― un relèvement à tout ce que possédait le Père Adam à l’origine, perdu par la désobéissance, et racheté par le précieux sang de Christ – Jean 5 : 28, 29 – Version Révisée.
« UNE SORTE DE PRÉMICES »
Chaque Dimanche est un mémorial de la résurrection de notre Seigneur d’entre les morts, et si l’on gardait à l’esprit une conception correcte de la résurrection du Maître, on ne songerait pas à contester l’expression « Dimanche de Pâques » (voir note*). Mais hélas, ce nom de Pâques est associé aux philosophies païennes et aux idolâtries, qui ont tant fait pour rendre la Parole de Dieu sans effet ; et il faut noter que c’est le nom d’une déesse Grecque (voir note**). L’esprit de compromission a incité certains membres de l’église primitive à admettre les philosophies païennes et à y mêler les enseignements inspirés de la Bible ; mais aujourd’hui, un appel retentissant est lancé aux vrais Chrétiens pour qu’ils se débarrassent de la science et de la philosophie « faussement ainsi nommées » (selon 1 Timothée 6 : 20 – Darby) et qu’ils reviennent à la simplicité biblique de la révélation divine.
De cette seule révélation, St. Paul déclare : « Elle est capable de vous rendre sages jusqu’au salut » (selon 2 Timothée 3 : 15 – KJV) et de « vous donner un héritage parmi tous les sanctifiés » (Actes 20 : 32 – Darby). Et encore : « La Parole de Dieu est suffisante pour que l’homme de Dieu soit totalement équipé pour toute bonne œuvre. » (selon 2 Timothée 3 : 16 – KJV). Réjouissons-nous donc aujourd’hui en Celui qui est mort pour nos péchés et qui est ressuscité le troisième jour pour notre justification.
Débarrassons-nous de la pensée insensée qu’Il n’est pas vraiment mort, qu’Il a seulement semblé mourir ― que lorsque les soldats Romains L’ont crucifié, Il est simplement sorti de son corps, s’est moqué d’eux et a dit : « Je ne suis pas mort du tout ; Je ne pouvais pas mourir ; vous ne pouviez pas Me tuer. » Souvenons-nous plutôt de la Parole divine à ce sujet : « Christ est mort pour nos péchés » (1 Corinthiens 15 : 3) ; « Il aura livré son âme à la mort » (Ésaïe 53 : 12 – Darby) ; « Il a fait de son âme un sacrifice pour le péché. » (selon Ésaïe 53 :10 – Darby). Souvenons-nous des paroles de la Bible qui nous assurent que finalement « Il verra du fruit du travail de son âme et sera satisfait. » (Ésaïe 53 : 11 – Darby). Réjouissons-nous aussi de celles de l’Apôtre qui nous affirment que son âme n’a pas été abandonnée dans le hadès, le shéol, la mort, mais que Dieu L’a ressuscité des morts le troisième jour.
PRENONS NOTE D’UNE PREUVE SUPPLÉMENTAIRE
Si Christ n’est pas mort, alors la peine de mort infligée à Adam et à sa race n’a pas été compensée. Ceux qui prétendent qu’Il n’est pas mort, que seul son corps est mort, sont illogiques. Ils déclarent croire que Jésus a accompli pour nous une œuvre rédemptrice, qu’Il est mort, « Le juste pour l’injuste ». Si Christ, le Rédempteur, « a livré son âme à la mort », et si sa résurrection a signifié le rétablissement de son âme ou de son être hors de la mort, où est la logique dans la déclaration de certains selon laquelle il n’en est pas ainsi pour l’église ni pour le monde ? Si Jésus n’est pas allé au ciel quand Il est mort ― s’Il est allé dans le hadès, dans la tombe, dans le shéol, dans la mort, qui a l’aplomb de dire que d’autres vont directement au ciel ou en enfer ou au purgatoire ? Soyons logiques. Le salaire du péché n’est pas le purgatoire, ni un enfer de torture, dans un lieu lointain. Au contraire, « le salaire du péché, c’est la mort. » (Romains 6 : 23). Le Rédempteur est mort et ressuscité ; et c’est l’assurance que Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts nous ressuscitera aussi, par Jésus, par son esprit et sa puissance ; et non seulement cela, mais aussi toute l’humanité, tous ceux qui ont été entraînés dans la mort par la condamnation du premier homme.
Par conséquent, le monde entier est inclus dans le paiement de la mort effectué par le Grand Rédempteur, « Car puisque par l’homme est venue la mort, par l’homme aussi est venue la résurrection des morts. Car comme en Adam tous meurent, de même en Christ tous seront rendus vivants. » (1 Corinthiens 15 : 20 – KJV). Mais, dit l’Apôtre, si tous les hommes qui viendront en Christ seront rendus vivants, chacun sortira « en son propre rang ». Ceux qui appartiennent à Christ sortiront en premier (1 Corinthiens 15 : 23) ― « l’Église des premiers-nés, dont les noms sont inscrits dans les cieux ». Ensuite viendront ceux qui deviendront les siens, à ou pendant sa présence, durant les mille ans de son glorieux royaume. L’opportunité de ces mille ans donnera à chaque homme le privilège d’entrer en communion avec le Rédempteur et Roi, Emmanuel. Quiconque acceptera cette opportunité recevra la bénédiction d’être admis dans la famille du Messie. Comme le dit l’Apôtre, ils deviendront les siens. Sous sa direction céleste, sa bénédiction et son influence régénératrice, tous pourront retrouver la parfaite image et ressemblance à Dieu, perdue en Éden, rachetée au Calvaire.
(Note* : Pâque correspond à la fête juive, la mort de Jésus-Christ – Pâques correspond à la résurrection de Jésus-Christ)
(Note** : En anglais Pâques se dit Easter. Ce nom est dérivé du nom d’Eostre, la déesse du renouveau et de la fertilité vénérée par les pays anglo-saxons au cours de l’équinoxe de printemps)
WT1912 p5016