PRÉPARANT LE CHEMIN DU SEIGNEUR

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Jean 1 : 19-34

Texte d’or : « Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde »

Notre Seigneur déclara au sujet de Son pré­curseur « Mais encore, qu’êtes-vous allés voir ?… Un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu’un pro­phète… En vérité, je vous le dis, parmi ceux qui sont nés de femme, il n’en a pas été suscité de plus grand que Jean-Baptiste » (Matth. 11: 9, 11). Le mot prophète signifie proclamateur, mais il ne désigne pas nécessairement un proclamateur de choses futures. Les Ecritures, par exemple, font mention de prophètes et de voyants, le dernier de ces termes s’appliquant particulièrement à celui qui a des visions et qui prévoit des événements futurs. A proprement parler, un prophète est celui qui enseigne ou proclame quelque chose, mais il arrive, dans bien des cas, qu’il est à la fois enseignant et proclamateur. Ce fut notam­ment le cas de Jean-Baptiste. Celui-ci était non seulement un prophète annonçant au peuple un important message, l’invitant à se repentir. etc.. mais un prophète prédisant des événements a venir. Dans notre leçon, par exemple, il prédit que notre Seigneur, comme Agneau de Dieu, ôterait le péché du monde. Il annonça aussi que le Sei­gneur baptiserait le peuple d’Esprit Saint et de feu. Il n’y eut pas de plus grand prophète que Jean, parce qu’à aucun de ceux qui l’ont précédé, il n’a été confié de charge plus importante au ser­vice de l’Eternel. D’autres ont prédit la venue du Messie, Sa naissance d’une vierge, le fait qu’il serait conduit comme un agneau destiné à la boucherie, Sa crucifixion, Sa résurrection, etc., mais à Jean fut donné le privilège fort honorable d’être le premier annonciateur direct ou hérault de la présence du Fils de Dieu, de l’homme Christ Jésus. Tout en gardant à l’esprit cette position hono­rable occupée par Jean, rappelons-nous cependant ce qu’a dit le Maitre à son sujet « Toutefois, celui qui est le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui » (Matth. :11 :11). Quelle pen­sée importante est renfermée dans ces paroles relativement à l’honneur que Dieu a conféré aux Apôtres et qu’il confère aussi, depuis lors à tous ceux qui croient au Seigneur grâce aux enseignements apostoliques et qui sont entrés dans une parenté vitale avec Lui par la foi et la consécra­tion. A mesure que nous nous rendons compte de l’honneur qui nous est attribué d’être des ambas­sadeurs pour Dieu, soyons donc fidèles dans l’em­ploi des opportunités et des privilèges qui nous sont offerts. Pour Jean, c’était un honneur d’être le hérault de la présence de Christ dans la chair; pour nous, c’est aussi un honneur d’être autorisés à proclamer la Parousia du Fils de l’homme et Son glorieux règne, sur le point d’être inauguré en vue de la bénédiction de toutes les familles de la terre. Soyons fidèles même si la volonté de Dieu à notre égard était que nous fussions emprisonnés ou mis à mort par décapitation.

Jean proclamait “Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est proche ! » (Matth. 3 : 2), ce qui voulait dire réformez-vous, soyez prêts pour faire partie de ce Royaume. Il annonça que notre Seigneur s’occuperait du peuple d’Israël en tant que Moissonneur, qu’Il vannerait le blé et jetterait la balle au feu. Il exprima d’ailleurs la même pensée, lorsqu’il dit “C’est lui qui vous baptisera d’Esprit saint et de feu » (Luc 3 : 16). Il (le Seigneur) baptiserait (certains Israélites) d’Esprit saint et (d’autres) de feu. Ces prophéties s’accomplirent avec précision. Notre Seigneur effectua une oeuvre de moisson au sein de la nation d’Israël, ainsi que le laissent entendre ces paroles qu’il adressa à Ses disciples : « Je vous ai envoyés moissonner où vous n’aviez pas travaillé ». (Jean 4: 38). Pendant trois années et demie, le Seigneur moissonna et rassembla les premiers fruits de cette nation. Il en fit Ses disciples, et à la Pente­côte Il versa sur eux le Saint Esprit. Par la suite les Apôtres rassemblèrent d’autres fidèles avant le temps du brûlement de la balle, du « baptême de feu », qui survint à la fin de l’histoire nationale des Israélites. Ce baptême de feu atteignit son point culminant en l’an 70 de notre ère, lorsque la ville et le temple de Jérusalem furent entière­ment détruits, et que la constitution politique d’Israël prit fin. Pareillement, nous qui vivons dans le temps de la moisson de cet âge, et qui annonçons la présence, la parousia du Fils de l’Homme, nous savons qu’une oeuvre de moisson s’accomplit actuellement dans la Chrétienté, dans l’Israël spirituel nominal, que tout le blé sera ras­semblé dans le grenier, au-delà du voile, et qu’aussitôt après fondra sur le monde, spéciale­ment sur la classe de personnes formant l’ivraie, un temps de détresse tel qu’il n’y en eut jamais depuis que les nations existent. Ce sera un temps de divine préparation nécessaire à l’établissement en puissance et en grande gloire du Royaume messianique dont le but sera de bénir toutes les familles de la terre.

«Nous sommes les enfants d’Abraham »

La proc1amation de Jean, faisant savoir que le péché empêchait qui que ce fût d’avoir part au Royaume et qu’en conséquence tous devaient se repentir et chercher à se réconcilier avec Dieu en changeant de conduite, fut comme un coup porté à ceux qui passaient pour être le saint peu­ple de Dieu, — aux Pharisiens, aux Sadducéens considérés comme sages aux yeux du monde, aux partisans de la haute critique, aux incroyants. Pen­dant que certains de ceux que nous venons de citer, écoutant les recommandations de Jean, con­fessaient leurs péchés et se réformaient, d’autres se déclaraient en désaccord avec Jean, prétendant que ses enseignements étaient outranciers et déraisonnables. Ils avançaient comme argument que Dieu avait promis le Royaume à la postérité d’Abraham et que, comme il n’existait aucune autre nation qui pût se prévaloir d’être la posté­rité d’Abraham ni d’être aussi sainte et aussi digne que la leur, la promesse du Royaume appar­tenait à tous les Juifs, indépendamment de leur sainteté. C’est pourquoi, ceux qui acceptaient réel­lement le témoignage de Jean étaient principale­ment les pauvres qui ne se cachaient pas d’être des pêcheurs. La parole du Seigneur nous fait bien comprendre que si les Israélites, en général, avaient pris garde au message de Jean et l’avaient accepté, ils auraient cru en Jésus. Nous pouvons donc supposer que parmi les 500 frères qui devin­rent des disciples de notre Seigneur avant Sa cru­cifixion et qui eurent le privilège de Le voir après Sa résurrection, il y en avait beaucoup qui fai­saient partie de ceux qui avaient écouté le messa­ge de Jean et y avaient pris garde. Nous pouvons supposer aussi que parmi ceux qui crurent le jour de la Pentecôte et par la suite, il y avait un nom­bre considérable de Juifs ayant fait partie de ceux qui écoutèrent Jean et furent baptisés par lui pour la rémission des péchés et pour la réforme de leur vie. C’est ainsi que coopèrent les mesures ­providentielles de Dieu et les agents de Son choix pour la bénédiction de tous ceux qui sont sincères de coeur, sans égard à la position qu’ils occupent dans la vie, que leur rang social soit élevé ou modeste, qu’ils soient riches ou pauvres.

Le précurseur de notre Seigneur

En Orient, dans les temps anciens, et parfois encore actuellement, les grands personnages, au cours de leurs voyages, se faisaient précéder par des héraults ou précurseurs qui leur frayaient un passage. Le Dr Trumbail décrit de cette manière les rues d’une ville orientale « Elles étaient rem­plies d’infirmes à moitié nus, de mendiants aveu­gles, de femmes exagérément coquettes, d’hom­mes portant des vêtements de couleur vive, d’ânes trottant dans les passages à travers la fou­le. Soudain, du milieu de toute cette agitation confuse, une voix perçante et claire se fit enten­dre, disant «O ah ! O ah !», ce qui signifie « Attention ». C’était celle d’un jeune Egyptien. Celui-ci, splendidement vêtu, arrivait en courant, brandissant un léger bâton dans sa main et répé­tant ses appels à la foule massée dans la rue, pour qu’elle fît un passage à ceux qui devaient le sui­vre. Juste derrière lui, survint une voiture décou­verte tirée par une paire de magnifiques chevaux et dans laquelle se trouvait un fonctionnaire du gouvernement. Durant mon séjour au Caire, j’ai remarqué que le spectacle le plus courant qui s’offre à la vue du visiteur est le transport d’un pacha. Celui-ci se fait précéder par un ou plu­sieurs avant-coureurs qui crient à la foule se trou­vant dans les rues de faire de la place ».

Jean-Baptiste devait être l’avant-coureur de notre Seigneur, mais de notre Seigneur en tant qu’être charnel, pour faire de la place devant Lui, pour L’annoncer, de manière qu’Il fût reçu com­me il fallait, etc. Mais Jean n’accomplit pas toute la prophétie suivante relative à ce dégagement de la voie et à cette préparation qui s’imposent pour l’établissement du Royaume du Messie « Dans le désert préparez le chemin de l’Eternel, aplanissez dans le lieu stérile une route pour notre Dieu. Toute vallée sera relevée, et toute montagne et toute colline seront abaissées; et ce qui est tordu sera rendu droit, et les lieux raboteux devien­dront une plaine unie » (Esaïe 40 : 3, 4).

L’Elle antitypique

Nous rappelons à nos lecteurs que dans le second volume des Etudes des Ecritures, au cha­pitre VIII, nous avons donné les preuves que, comme Jean dans la chair fit connaître Jésus dans la chair et de cette manière accomplit une oeuvre d’avant-coureur, ainsi l’Eglise dans la chair, du­rant cet Age de l’Evangile, est l’antitypique Elie, dont la tâche est d’annoncer la seconde venue de Christ, le Roi de gloire, et d’exiger que la place soit faite à Son Règne millénaire. Puisque nos lec­teurs ont un exposé complet de cette figure dans le Volume Il, nous ne discuterons pas de ce sujet ici.

Examinons la prophétie précitée Nous re­marquons que le ministère de Jean l’accom­plit dans une mesure relativement petite. Son ministère ne dura pas entièrement deux ans et il ne toucha qu’une très faible proportion de la génération alors existante dans une seule nation. Mais cette prophétie représente le message même dont se sert l’antitypique Jean-Baptiste, l’antitypi­que Elie, l’Eglise de Christ dans la chair pour ren­dre témoignage au monde. Le message de l’Eglise, tel qu’il est formulé par l’Apôtre. indique que le monde se trouve dans une condition de désert et qu’il a besoin de la présence du Grand Roi afin qu’Il fasse sortir l’ordre de la confusion. Ce mes­sage stipule que ceux qui ont une oreille pour écouter devraient marcher avec circonspection, devraient aplanir, dans le lieu stérile, une route pour le Roi. Bien plus, il montre que le Règne entier de Jésus et de l’Eglise, pendant le Millé­nium, consistera à préparer le monde à se tenir en présence de Jéhovah, afin que la terre devienne le verdoyant marchepied de l’Eternel au lieu d’être un désert, rejeté et condamné par Lui à cause du péché.

Cette prophétie non seulement indique l’oeu­vre de l’Eglise dans la chair, mais prédit aussi l’oeuvre de Christ et de l’Eglîse en gloire pendant l’Age millénaire. Ainsi ces paroles « toute val­lée sera relevée, et toute montagne et toute col­line seront abaissées » signifient que les humbles seront relevés de la dégradation et que ceux qui auront atteint sous le règne du péché une haute position leur permettant d’avoir de l’influence et de vivre dans l’opulence seront humiliés sous le règne de la justice. Les grandes choses qui appar­tiennent au temps présent de péché et d’imper­fection seront toutes rendues droites, et les cho­ses incongrues seront rendues unies, de telle sor­te que le genre humain, par suite de l’oeuvre des « Temps du rétablissement de toutes choses », se retrouvera finalement en harmonie avec la volonté divine et la Loi divine d’amour, et sera prêt pour le retour de la Présence de Dieu sur la terre, comme l’ont annoncé les Prophètes par ces mots « Je glorifierai la – place où se posent mes pieds » (Esaïe 60 :13).

« Qui es-tu donc ?

Ce fut la question posée à Jean-Baptiste. On lui demanda Es-tu le Messie ? Non, dit-il. Es-­tu Elie ? Non, répondit-il. Es-tu le Prophète dont a parlé Moïse ? (Actes 3: 21, 23). Non, dit-il encore. Alors on lui demanda Qui es-tu donc ? Pourquoi viens-tu de cette manière, parlant com­me avec autorité ? La réponse de Jean fut « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert: “Aplanissez le chemin du Seigneur comme l’a dit le Prophète Esaïe ». « Pour moi, je vous baptise d’eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi Je ne suis pas digne de délier la cour­roie de ses chaussures » (Luc: 3 4,16). Jean an­nonça de cette manière la grandeur du Messie et sa propre insignifiance par comparaison avec Lui. Nous qui sommes son antitype, nous devrions certainement aussi nous sentir très humbles dans tous les privilèges qui nous sont impartis d’an­noncer le proche établissement du glorieux Royau­me. Toute autre attitude de notre part démon­trerait notre indignité d’être les représentants et les ambassadeurs de ce Royaume. Notre pro­clamation de la bonne nouvelle du Royaume res­semble vraiment à celle de Jean. Alors, Jésus était présent en chair, s’offrant Lui-même com­me Messie à l’Israël charnel. Aujourd’hui, Il est présent comme Etre spirituel et n’est pas recon­nu non plus. Alors, Il fut finalement reconnu par tous les Israélites véritables ; actuellement nous attendons que Sa présence, Sa parousia soit recon­nue par tous les véritables Israélites avant la fin de la « moisson ». Il ne serait pas sage de jeter cette perle de la précieuse Vérité devant le mon­de ni devant les non-consacrés. Les vérités rela­tives à la présence du Seigneur, faisant voir que l’oeuvre de la Moisson est actuellement en cours, que le blé sera bientôt entièrement rassemblé dans le grenier et que le feu de l’affliction devant venir sur l’ivraie sera bientôt allumé, sont uni­quement pour les « véritables Israélites » qui ont faim et soif de justice. Mais ces vérités sont, à vrai dire, de la nourriture au temps convenable pour toutes les « vierges sages ».

« Voici l’Agneau de Dieu »

Si, symboliquement, il est fait allusion à la force et à la majesté de notre Seigneur dans Son titre de « Lion de la tribu de Juda », illustrant la grande puissance du Roi du Millénium, l’ima­ge d’un agneau est certainement très appropriée pour décrire Son ministère terrestre et Son Sacri­fice pour nos péchés. La soumission du Seigneur à la volonté du Père en tout point et en fin de compte jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix, est très comparable à celle d’un agneau. Plus encore, Il fut l’Agneau de Dieu en ce sens que Son sacrifice pour nos péchés fut accompli en vertu des dispositions prises par Dieu et selon le Plan divin. L’Ecriture déclare que Dieu donna Son Fils unique pour qu’Il fût le Rédemp­teur de l’homme, qu’Il envoya Son Fils dans le monde — ce Fils qui prenait plaisir à faire la volonté du Père. Toutes ces pensées s’unissent magnifiquement dans l’expression « Agneau de Dieu ». Celle-ci fait même naître la pensée de la nécessité d’un sacrifice pour nos péchés. Il n’y avait en effet aucun autre moyen pour un agneau d’ôter ou de porter le péché du monde. Combien heureux sommes-nous que, par la grâce de Dieu, nous ayons non seulement des yeux d’entende­ment pour voir notre Seigneur comme notre grand Instructeur et Berger, mais aussi des yeux pour voir et un esprit pour comprendre qu’Il fut en vérité l’Agneau de Dieu, dont le sacrifice accompli pour notre compte était pour l’annula­tion de nos péchés, pour leur expiation, etc. Seuls ceux qui peuvent reconnaître Jésus comme étant l’Agneau de Dieu, Celui qui prend sur Lui le péché du monde, peut obtenir la justification par la foi offerte aux croyants pendant cet Age de l’Evangile. Ne perdons jamais de vue ce point important de la Vérité quiconque perd sa robe de justice qui s’acquiert par la foi dans le sang de Jésus, perd tout. C’est ce que nous révèlent les Ecritures.

Otant le péché du monde

Combien magnifiques sont les déclarations de la Parole divine ! Comme elles sont exactes

Il est vraisemblable que Jean, en tant que Juif, ne comprenait pas toutes les paroles qu’il pro­nonçait, car les Juifs s’attendaient spécialement à un Messie qui ôterait seulement leurs péchés, et qu’alors, en tant que Sacrifîcature royale de Dieu, ils enseigneraient au monde la justice. Mais la déclaration de Jean va plus loin que cela, puis­qu’elle concerne également tous les Gentils. La sagesse d’En-haut qui guida ce langage prophé­tique dépasse ce que la majorité du peuple du Seigneur d’aujourd’hui est capable d’apprécier. La pensée généralement admise de nos j ours semble être que le péché du monde ne doit jamais être ôté et que le monde continuera à s’enfoncer dans les tourments éternels sous le poids de son péché, c’est-à-dire du péché adamique auquel s’ajoute celui qui est dû aux trangressions commises par chacun des membres de la race humaine. La Chrétienté, le Cléricalisme, n’a aujourd’hui aucu­ne connaissance d’un Sauveur qui, comme Agneau de Dieu, doit ôter le péché du monde. Hélas, hélas pauvre et aveugle Chrétienté ! Elle a lu dans les Ecritures ces paroles et d’autres décla­rations similaires, sans en recueillir cependant la réelle bénédiction qu’elles contiennent. Nous rap­pelons à cet égard la déclaration suivante de l’Apôtre « L’homme Jésus-Christ qui s’est don­né lui-même en rançon pour tous », et nous rap­pelons aussi cette autre déclaration selon laquelle le sacrifice de Jésus fut un sacrifice de « propi­tiation pour nos péchés (pour les péchés de l’Egli­se), et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » (1 Jean 2 2). Il en est vraiment comme l’Eternel le déclara « Au­tant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées ». Combien sommes-nous heureux d’apprendre que Dieu n’est ni petit, ni mesquin, ni vindicatif, mais qu’Il est grand et que le merveilleux plan de salut qu’Il a conçu dépasse de loin la pensée humaine. Lorsque nous regardons avec les yeux de notre entendement, nous comprenons mieux le sens de la prière de l’Apôtre, dans laquelle, sans nul doute, il est aussi fait mention de nous. « Je fléchis les genoux devant le Père…, lui demandant que… Christ habite dans vos coeurs par la foi, et qu’étant enracinés et fondés dans l’amour, vous puissiez comprendre, avec tous les saints, quelle en est la largeur, la longueur, la profon­deur et la hauteur, et connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance ». (Ephés 3 :14, 17-19).

Son oeuvre est encore devant Lui

Jean-Baptiste parla de l’Agneau comme étant présent, mais de l’oeuvre consistant à annuler le péché du monde il en parla comme étant future. Et actuellement cette oeuvre est encore inachevée. Notre Seigneur mourut comme Agneau ; Son sacrifice fut pleinement méritoire et satisfaisant aux yeux du Père, comme le prouvent Sa résur­rection d’entre les morts et Son élévation à la gloire et à la puissance promises. Mais selon le Plan divin, l’effacement des péchés du monde se divise en deux parties 1) L’annulation des péchés de ceux dont les coeurs soupirent après la réconciliation avec Dieu et après le pardon, et désirent être en harmonie avec ce qui est droit et vrai, juste et bon. Les péchés de ces person­nes-là, qu’on appelle croyants, sont considérés comme ôtés, ou plutôt, comme s’expriment l’Apô­tre et le Prophète, sont « couverts », soustraits à la vue de Dieu, par la robe de justice de Christ.

Leurs péchés seront entièrement effacés ou ôtés lorsque, par la grâce de l’Eternel, elles auront achevé leur course et, après s’être montrées fidè­les, elles auront été comptées dignes d’avoir part à la vie éternelle. Dans le nouveau corps qui leur sera alors accordé, il n’y aura ni tache ni péché à couvrir ; tout cela aura été effacé. Alors commenceront le Règne de Christ et de Son Eglise glorifiée, de Son Epouse, et la bénédiction du monde. Ce sera le Règne millénaire, le Royaume des cieux, le Règne de justice. 2) Mais avant que ce Règne de Christ commence, l’Agneau de Dieu, qui racheta le monde il y a de cela plus de dix-neuf siècles, présentera au Père le mérite de Son sacrifice et présentera aussi le sacrifice de l’Eglise, des membres de Son Corps (rendus dignes, accep­tables grâce à Son mérite) comme la seconde offrande du grand Jour de Réconciliation, offer­te en faveur du peuple. — Lév : 16.

Si le sacrifice que notre Seigneur accomplit et qu’il présenta au Père après Son ascension fut accepté, et si une bénédiction pour l’Eglise s’ensuivit, le second sacrifice, qui sera présenté au Père, par le Souverain Sacrificateur à la fin de cet Age, et qui aura été offert pour les péchés du monde entier, pour tout le peuple, sera cer­tainement aussi accepté. Le pardon divin sera alors accordé à tous les humains, à chaque créa­ture, pour les péchés qui auront été commis par suite des faiblesses dues à la culpabilité adami­que. C’est seulement pour la partie volontaire des trangressions commises que des « châtiments », des « coups » seront infligés. (Luc 12 :47, 48).

Toutes les influences de ce Royaume millénaire s’exerceront pour bénir, pour relever et pour aider tous ceux qui seront amenés à avoir quelque con­naissance de l’Eternel et de Ses gracieux des­seins. Même les coups, les châtiments et les punitions seront destinés à aider le monde et à l’établir dans la justice. Ainsi donc, à la fin de l’Age Millénaire, la bénédiction de Dieu, par le moyen de l’Agneau qui ôte le péché du monde, aura accompli de tels magnifiques et miséricor­dieux bienfaits en faveur des humains, que tous auront atteint, par le rétablissement, la pleine per­fection de la nature humaine, à l’exception des incorrigibles qui seront « retranchés du milieu du peuple ». — Actes 3 : 23.

Le fidèle témoignage de Jean

Nous remarquons dans le message de Jean une absence totale d’égoïsme, cette pierre d’achoppement qui a empêché tant de membres du Peuple du Seigneur de faire des progrès dans la grâce et d’être employés par le Seigneur com­me des instruments chargés de transmettre des bénédictions aux autres et de rendre témoignage à la Vérité. Jean confessait que Jésus était beau­coup plus grand que lui et qu’il devait être pré­féré à lui parce qu’Il était avant lui. Jésus n’était pas seulement avant lui en ce sens qu’Il a vécu antérieurement dans le ciel auprès du Père, mais Il était avant lui du fait qu’Il a toujours été d’un rang supérieur à lui et qu’Il était parfait, tandis que Jean était imparfait comme tous les autres hommes.

L’expression “Je ne le connaissais pas » ne doit pas être comprise comme signifiant que Jean ne connaissait pas Jésus en personne, car le récit biblique indique bien qu’ils étaient cousins. Il faudrait plutôt croire que Jean ne savait pas que Jésus était le Messie. Il Le connaissait comme Son cousin il L’avait connu comme un admi­rable garçon et il Le connaissait ensuite comme un homme remarquable, il Le connaissait donc assez bien pour protester quand il Le vit venir à lui pour être baptisé, car il savait bien que Jésus n’était pas de ceux qui avaient besoin d’être bap­tisés et qu’Il n’était pas un pécheur. Mais après que Jésus eut insisté en disant que par Son bap­tême il accomplirait la volonté du Père, il accom­plirait “toute justice », Jean Le baptisa dans l’eau. Jean nous dit qu’à ce moment-là il reçut de Dieu la preuve que Jésus était le Messie, il avait déjà été informé qu’il devrait annoncer le Messie et le Royaume, et qu’il reconnaîtrait le Fils de Dieu au moment où il verrait le Saint Esprit des­cendre sur lui comme une colombe. Mais il ne pensait pas que cette démonstration serait faite sur une personne qu’il baptiserait. Il fut lui-même étonné lorsqu’il vit l’Esprit descendre sur le Seigneur, et il annonça alors au peuple que Jésus était le Messie, le Fils de Dieu, l’Agneau de Dieu. Jean n’annonça pas que Jésus était le Père, mais qu’il était le Fils de Dieu. Cette vérité fut attestée par notre Seigneur Lui-même, puis par les Apôtres, et notre témoignage devrait être aussi en harmonie avec ces paroles de Jean. Nous ne devrions pas méconnaître le Père, ni le Fils, ni la parenté qui les lie l’un à l’autre, ni l’unité qui existe entre eux. Cette unité, notre Seigneur l’expliqua dans Sa prière, quand il pria pour l’Eglise, demandant que tous ses membres fus­sent un, comme Lui et le Père sont un — non pas un en personne, mais un dans le sens de posséder une unité de coeur et de dessein.

W.T. 4112 – 1908.

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