L’apôtre Paul nous exhorte en disant : « Que votre douceur [votre modération, d’après la traduction anglaise, trad.] soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche » (Philippiens 4 : 5). La dernière partie de cette exhortation implique qu’elle s’applique particulièrement à la clôture de cet Age de l’Evangile, à l’ouverture de la Nouvelle Dispensation. Ces paroles s’adressent certainement à nous, mais aussi à toute l’humanité.
Il n’y a certainement jamais eu une époque où ce conseil de modération ait été aussi nécessaire que maintenant. L’air même semble chargé d’une certaine excitation, d’une certaine nervosité. Les personnes sages, débonnaires, réfléchies, paraissent s’exciter facilement et sont enclines à perdre leur équilibre face à la seule mention de choses absurdes et folles. Si quelqu’un d’entre-nous trouve que telle est notre condition, il devrait prier l’Eternel pour que la sagesse qui vient d’En-Haut fortifie, établisse et fixe nos cœurs et nos vies dans la volonté de Dieu.
S’emporter à propos d’une interprétation fantaisiste de la Parole de Dieu, peut nuire à nous-mêmes de même qu’à ceux sur qui nous pouvons exercer une certaine influence, et cela peut encourager, de façon nuisible, celui qui propose l’interprétation insensée, que celle-ci se rapporte à ce journal, à son Editeur, aux intérêts généraux de l’œuvre de la moisson ou à d’autres affaires, ou d’autres personnes.
Il est inévitable que les politiciens, les socialistes, les anarchistes et d’autres, qui tentent de prévoir leur avenir et celui du monde, soient entraînés par leurs propres idées, perdent leur contenance et parlent d’une manière irrationnelle. Les enfants de Dieu, au contraire, doivent être les plus modérés en toutes choses. Tout d’abord, ils doivent reconnaître leur propre petitesse et leur incapacité, ainsi que la grandeur de Dieu et son aptitude à suffire à tout. Deuxièmement, ils doivent se rappeler que Dieu s’occupe de toutes les affaires et de tous les intérêts de son Eglise ainsi que de ceux du monde, et que toutes choses concourent au bien de ceux qui L’aiment et qui sont appelés selon son dessein, pour devenir membres de son Eglise élue, l’Epouse de Christ. – Romains 8 : 28-30.
Prendre de cette façon conscience de notre propre petitesse et de la grandeur divine, devrait nous maintenir dans l’humilité et nous prémunir contre toute vantardise, tout emportement et toute présomption. Nous devrions être très reconnaissants et apprécier grandement le fait que Dieu nous ait dévoilé ses gracieux desseins, mais nous devrions nous interdire strictement toute tentative de courir devant le Seigneur et d’essayer de pénétrer de force dans les aspects de son plan qu’Il n’a pas encore dévoilés. Nous devrions nous rappeler que toute connaissance que nous pourrions acquérir avant le temps opportun déterminé par Dieu, peut nous être nocive. Ce fut, par exemple, le cas d’Eve ; elle avait déjà la connaissance du bien et elle a acquis, par la désobéissance, la connaissance du mal avant que Dieu le permette. Cette connaissance ainsi acquise coûta beaucoup.
ÉVITEZ CE QUI PROVOQUE DES QUERELLES.
Nous exhortons les lecteurs de la Watch Tower à exercer la modération quant à leur foi et leur comportement dans tous les domaines, y compris leurs prévisions chronologiques concernant l’avenir. Selon notre opinion, il n’est vraiment pas sage d’utiliser notre temps précieux et notre énergie à essayer de deviner ce qui va arriver cette année [écrit en 1913, trad.], l’année prochaine, etc. Au contraire, nous devons employer la connaissance que nous avons, faisant avec notre force ce que nos mains trouvent à faire. Sans aucun doute, l’Adversaire aimerait détourner notre attention de ce que nous savons déjà, de nos privilèges de service et nous amener à spéculer sur des choses dont nous n’avons pas connaissance. Nous exhortons les membres du peuple de Dieu à réprimer la curiosité et à renoncer à chercher à voir des choses qui ne sont pas clairement énoncées dans la Parole de Dieu ; ne pas le faire serait préjudiciable à eux-mêmes ainsi qu’à la cause que nous désirons tous servir, et tendrait à entraver l’œuvre de grâce tant dans nos cœurs que dans les cœurs de ceux auprès desquels nous sommes les ambassadeurs et les porte-parole du Seigneur.
Profitant de cette occasion, nous rappelons à nos lecteurs qu’ils ne trouveront nulle part, dans nos écrits, de déclaration formelle concernant les années de clôture de cet Âge, hormis que nous comprenons que les temps des nations prendront fin en octobre 1914, et que nous nous attendons, en conséquence, suivant rapidement cette date, au transfert de l’autorité sur terre au grand Roi de Gloire, dans un « temps de détresse telle qu’il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent ». Nous avons montré qu’avant cette date il y aura un temps d’épreuve pour l’Eglise – un temps au cours duquel la question ne sera pas tant de dire : Qui tombera ? mais qui sera capable de résister dans ce mauvais jour. – Éphésiens 6 : 11.
En discutant de la Grande Pyramide – dans la série des ETUDES DANS LES ECRITURES — nous suggérions qu’une certaine mesure de la marche placée à l’extrémité haute de la Grande Galerie pouvait signifier quelque chose d’important pour la fin de 1910. Et nous espérons que nous avons fait clairement comprendre que nous ne bâtissions rien sur cette suggestion – que ce n’était qu’une suggestion, qu’une simple conjecture – un indicateur selon lequel l’année 1911 pouvait être considérée avec intérêt. Nous pouvons dire, cependant, que maintenant chaque année doit forcément amener son lot d’intérêt et de réflexion, tant pour nos lecteurs que pour le monde entier civilisé. Certainement,
« Nous demeurons, nous vivons
Dans un temps grand et terrible ;
Dans l’âge des âges qui nous dit,
que vivre est sublime ! »
En vérité, en ce qui concerne l’année 1914, sur laquelle nous avons mis l’accent et à propos de laquelle nous avons à plusieurs reprises exprimé notre foi et notre conviction, – même si nous respectons cette date, nous n’en avons jamais parlé sciemment en termes infaillibles. Nous avons toujours admis que c’est une question de foi et de conviction, plutôt que de connaissance absolue. Nous invitons à réexaminer attentivement le chapitre sur la chronologie ; une telle lecture s’avèrera utile et raisonnable. Nous y indiquons que si notre connaissance devait s’appuyer totalement sur la chronologie, nous serions loin d’être certains de la date – que notre foi en elle se base grandement sur la confirmation, l’entrelacement et l’imbrication de diverses prophéties qui semblent prouver la crédibilité de la chronologie Biblique et de l’utilisation que nous en faisons, en rapport avec cette date.
MÉDITEZ SUR CES CHOSES.
Nous ne voyons aucune raison pour discréditer cette date et les convictions qui y sont liées. Quoiqu’il ne reste qu’un an et demi pour l’accomplissement de grandes choses dans l’œuvre, nous ne devrions pas oublier que dans notre jour merveilleux, on peut accomplir en une année autant de choses qu’on aurait accomplies en cinq ans auparavant. De plus, nous insistons sur le fait que la connaissance des temps et des saisons, rattachés au Divin Plan des Âges, est utile, encourageante et vivifiante. Toutefois, une telle connaissance, en elle-même n’est pas l’Évangile. Si chaque date figurant dans la chronologie et chaque prophétie étaient supprimées, nous devrions encore demeurer joyeux dans le Seigneur et nous réjouir de son glorieux Évangile, dont Jésus et son sacrifice important constituent le centre, et dont la promesse qui nous est faite, de participer avec Lui, en tant que ses membres, à la bénédiction de toutes les familles de la terre, constitue la circonférence.
Ce sont là les bonnes nouvelles de la grâce de Dieu en Christ – que le complètement de l’Église s’accomplisse avant 1914 ou non. Prêchons le message de la grâce divine et que nos cœurs soient stimulés par le message divin annoncé par les prophètes et informant que ces bénédictions sont proches. Que notre modération soit connue de tous les hommes ; et que le fait que nous ne connaissions et ne comprenions qu’en partie, nous aide à nous maintenir dans l’humilité et la modération, tant en paroles qu’en actes et en pensées. C’est ainsi que nous servirons le mieux les intérêts de notre Maître et sa cause et serons le plus en harmonie avec les enseignements de sa Parole.
Nous sommes persuadés que le temps de la grande détresse s’abattra sur le monde par le fait du grand adversaire, Satan, et son armée déchue. Nous ne nous étonnerons pas de voir s’accumuler les preuves indiquant que l’œuvre de brisement de la volonté humaine, par l’hypnotisme, etc., constitue dans son ensemble une partie de la grande machination au moyen de laquelle bientôt, graduellement et d’une manière croissante, un pouvoir s’exercera sur les pensées du genre humain, poussant les hommes à accomplir des choses déraisonnables et éveillant en eux des passions.
Ceux d’entre les enfants de Dieu, qui auront appris les leçons de sa Parole relatives à la modération de pensée, au repos du cœur, dans le Seigneur, à l’attente patiente du temps fixé par Lui et de ses voies, ceux-là, aidés par le vœu les exhortant chaque jour à s’examiner soi-même et à se maîtriser, seront grandement bénis et ainsi préservés du piège de l’Adversaire – de l’heure de la tentation qui vient sur tous ceux qui habitent sur la surface de la terre entière. – Apocalypse 3 : 10.
WT 1913 p.5249