La mort symbolique des sacrificateurs d’Israël.
Question : Prière d’expliquer Héb. 9 :27: «Il est réservé aux hommes de mourir une fois et après cela le jugement
Réponse: Ce texte est déjà expliqué au complet dans les Etudes des Ecritures ». Il est difficile de traiter un sujet pareil en quelques lignes, parce que tout l’enseignement qu’il contient a été totalement défiguré et incompris par ceux qui l’ont reçu. Ces derniers pensent que cela a trait à la mort des humains. Dans ce chapitre, l’apôtre Paul nous donne une leçon sur les symboles de la loi mosaïque et sur les réalités qui leur correspondent; il compare l’œuvre accomplie annuellement par les sacrificateurs juifs à l’œuvre de Christ, il nous dit comment ces sacrificateurs terrestres pénétraient dans le lieu saint, puis ensuite dans le lieu très-saint. Le souverain sacrificateur prenait d’abord avec lui le sang d’un taureau, puis une seconde fois celui d’un bouc, il entrait dans le lieu saint lorsqu’un nuage d’encens (se dégageant de l’autel des parfums dans le lieu saint) avait passé au delà du second voile et recouvert le propitiatoire, le sacrificateur pénétrait dans le lieu très-saint symbolisant le ciel même.
La réalité correspondant à ces figures est notre Seigneur Jésus qui s’offrit lui-même en lieu et place du taureau. Le taureau symbolisait Jésus comme homme: le bouc représentait la nature humaine de l’Eglise. Comme souverain Sacrificateur également, Jésus immola le taureau; lors de son baptême, il offrit en sacrifice sa vie humaine. Le souverain sacrificateur symbolique prenait deux poignées d’encens, les répandait sur le brasier de l’autel des parfums; cette opération symbolisait le ministère de notre Seigneur pendant sa durée de trois ans et demi. L’encens tombant sur le feu et dégageant des parfums est une image des qualités sublimes que Jésus manifesta au contact des épreuves de la vie; un parfum, une odeur agréable se dégagea de la fidélité qu’il apporta dans l’accomplissement de tout son ministère.
Lorsque Satan vint pour tenter Jésus, la fidélité de ce dernier fut une offrande d’une odeur agréable à Dieu, lorsque le malin conseilla à Jésus de se dérober aux engagements par lesquels il avait promis de se donner en sacrifice, le Maître repoussa la tentation et ne voulut rien connaître des propositions de Satan. Ses pensées restèrent invariables: Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire? Un agréable parfum d’encens se dégagea de tous ses actes, le précéda et monta auprès de Dieu avant qu’il eût achevé sa course sur le Calvaire. Sa mort sur la croix fut la dernière parcelle d’encens tombant dans le feu, non plus symboliquement, mais dans la réalité la plus complète. Notre grand souverain Sacrificateur passa sous le second voile par sa mort: il séjourna sous le voile pendant près de trois jours se relevant de l’autre côté du voile le troisième jour; ce fut sa résurrection; il se releva à l’intérieur du voile, du côté où réside la nature spirituelle, devenu un être spirituel. Quarante jours plus tard, Jésus fit l’aspersion de son sang expiatoire sur le propitiatoire véritable dans le jeu très-saint, c’est à dire dans les cieux, il le fît pour l’Eglise.
L’apôtre s’efforce de faire comprendre aux membres de l’Eglise que le souverain sacrificateur des Juifs accomplissait symboliquement quelque chose d’analogue, il ne pénétrait pas dans le lieu très-saint sans avoir avec lui le sang de la victime. Ce sang représentait toujours le sang du souverain sacrificateur, sa vie en un mot. Chaque souverain sacrificateur passant sous le voile le jour d’expiation, courait le danger d’être frappé de mort s’il n’avait pas satisfait à toutes les exigences du Seigneur: en effet, dans ce dernier cas, il serait tombe mort en passant sous le second voile, sous le rideau; il en eût été de même pour Jésus, il eût été frappé par la seconde mort s’il n’avait pas accompli parfaitement la volonté du Père.
C’est après ces explications que l’apôtre dit: «Il est réservé aux hommes [aux hommes juifs qui étaient des sacrificateurs] de mourir une fois [symboliquement tout au moins en passant sous le voile] et après cela le jugement ou la décision rendue par Dieu. Les sacrificateurs juifs symbolisaient leur mort par le sacrifice du taureau et par le sang qu’ils apportaient sous le voile. Si le sacrificateur n’avait pas accompli cet acte d’une manière parfaite, il mourait. Le taureau représentait le sacrificateur lui-même: après le sacrifice, ce dernier passait sous le second voile avec le sang du taureau, puis après la mort [symbolique] le jugement. Il n’y a ici aucune allusion quelconque à la mort de l’humanité, mais bien à celle des sacrificateurs offrant leur sacrifice. Jésus mourut, il passa sous le second voile, puis ressuscita le troisième jour. Lorsque le souverain sacrificateur juif avait terminé son sacrifice, lorsqu’il avait passé au delà du second voile et fait l’aspersion du sang sur le propitiatoire, il sortait et venait bénir tout le peuple.
Notre Seigneur Jésus, le grand souverain Sacrificateur, n’est pas encore venu bénir le peuple. La réalité de son nouveau ministère symbolisée par le souverain sacrificateur juif est une chose vraiment grandiose. Voilà plus de dix-huit siècles que Jésus passa au delà du voile dans le lieu très-saint des cieux: il n’est pas encore venu pour bénir le monde entier; il apparaîtra cependant une seconde fois à ceux qui l’attendent, non comme offrande pour le péché, mais pour leur salut.
Les membres formant les pieds du corps de Christ seront changés successivement.
Question: Les Ecritures enseignent-elles que les membres des pieds du corps de Christ seront tous changés simultanément?
Réponse: Nous croyons au contraire que les derniers membres du corps de Christ seront changés les uns après les autres: l’un sera changé un jour, l’autre le lendemain etc.: nous pouvons cependant dire que le changement de tous aura lieu dans un même temps, pendant le temps de la moisson, à la fin de l’âge évangélique. Le changement de quelques personnes aura lieu à la fin de la moisson. Au point de vue des individus cela aura lieu successivement, l’un après l’autre. L’apôtre dit: “ Nous ne dormirons pas tous, mais nous serons tous changés, car la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu. Ce
72 Septembre 1915
changement aura lieu en un instant, en un clin d’œil; pour chaque individu le changement sera instantané et non graduel. Lorsque l’heure de notre mort aura sonné, au lieu de dormir comme les saints des siècles passés, nous serons changés instantanément. Le psalmiste a dit prophétiquement: «J’avais dit: Vous êtes des dieux, vous êtes tous des fils du Très-Haut, cependant vous mourrez comme des hommes ». Nous croyons que ce passage a trait à l’œuvre de la mort qui s’exerce sur tous les membres de l’Eglise comme sur l’humanité en général. Nous sommes de nouvelles créatures, c’est pourquoi la Parole dit que nous devons mourir comme des hommes.
Comme les hommes meurent, nous mourrons également: en général les hommes ne meurent pas par groupes, simultanément: nous présumons donc qu’il serait étrange que beaucoup d’entre nous meurent au même instant. Le monde ne verra aucune différence entre notre mort et celle des autres hommes.
« Elle viendra sûrement, elle ne sera pas différée
Question: Quelle est la signification de Habakuk 2 : 3, «la vision est pour un temps déterminé et elle parle de la fin, et ne mentira pas. Si elle tarde, attends-là, car elle viendra sûrement, elle ne sera pas différée? »
Réponse Ce texte est expliqué à la première page (couverture) de chaque .‘ Tour de Garde “. Dieu nous a donné dans sa Parole une grande vision, une grande révélation, nous dirions que c’est un tableau: il nous a donné cette peinture descriptive de ses plans d’une manière plus ou moins claire par les prophéties et par la loi. Les jubilés préfiguraient le rétablissement de toutes choses pour le monde entier. D’autres caractères de la loi mosaïque tels que les sacrifices du jour d’expiation, etc., représentaient d’autres parties des plans de Dieu. La Pâque symbolisait également d’autres dispositions des plans divins. Tous ces tableaux descriptifs formaient ensemble une fresque, une représentation grandiose des merveilleux plans de Dieu en vue de bénir toute l’humanité. Dieu avait promis à Abraham: « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité ». Toutes ces descriptions ou tableaux contribuèrent à former cette grande vision, cette vue grandiose d’ensemble que Dieu avait destinée à ses enfants.
Plus nous acquérons l’esprit, le caractère de Dieu, plus nous pouvons comprendre avec clarté la signification de toutes ces choses. Le motif, la partie fondamentale de cette peinture était constituée par la promesse de la venue du Messie et de l’établissement de son Royaume: toutes les autres promesses se rattachaient à ce tableau, à cette vue grandiose, en faisaient partie même. Son accomplissement semble avoir tardé longtemps. Dieu avait-il donc oublié la promesse faite à Abraham? C’est la question que le prophète semble poser, car Dieu avait paru ne plus s’en souvenir, aussi le prophète déclare qu’elle viendra sûrement qu’elle ne sera pas différée “; en réalité la prophétie ne tarde point. Parfois nous désirerions voir davantage qu’il ne nous est donné de voir; nous avions pensé que les temps de détresse venant sur le monde entier auraient été beaucoup plus avancés aujourd’hui. Plus de la moitié de l’année 1915 est déjà écoulée et nous doutons fort de voir cette année-ci l’accomplissement de tout ce que nous avions attendu. Il semble que nous nous comportons, comme si nous voulions hâter l’accomplissement des prophéties.
L’accomplissement de cette vision ou prophétie est pour un temps fixé et nous ne devons pas perdre de vue cela. Nous avons confiance dans les dispositions de Dieu. Il ne rentrait pas dans ses voies d’accomplir toutes choses pour octobre 1914. Nous ne savons pas aujourd’hui ce qui s’accomplira jusqu’en octobre 1915. Si l’on nous demandait notre avis, nous dirions que nous ne voyons pas comment toutes nos espérances pourraient se réaliser jusqu’en octobre 1915. Nous espérons qu’elles se réaliseront. Nous attendrons cependant plus longtemps qu’octobre 1915 si cela est nécessaire, car la prophétie est certaine. Toutes ces grandes bénédictions viendront avec une certitude absolue; c’est simplement une question des temps de Dieu et de notre compréhension de ces temps-là. Si vous et moi avons parfaitement compris les caractères essentiels de toutes ces choses, nous sommes certains d’être près de leur dénouement. Nous sommes arrivés bien prés du but avec la date d’octobre 1914 pour le commencement des temps de grande détresse. Les événements marchent maintenant à grande vitesse. Aucune des prières dites en vue d’arrêter la guerre n’a été exaucée. Si la date fixée pour la guerre mondiale n’avait été qu’une simple supposition, la prédiction de ces événements aurait constitué un magistral succès, un miracle même. En ce qui nous concerne, nous sommes arrivés bien près de la date, sinon exactement.
L’Eglise a-t-elle part à l’offrande de Jésus-Christ pour le péché?
On pourrait poser cette question: « Qu’est-ce que l’Eglise ajoute à l’offrande pour le péché si le Seigneur donna assez de son mérite pour que chaque fidèle de Christ ait la possibilité de se sacrifier? » Nous répondons que tout dépend de la signification de l’expression, ajouter quelque chose à l’offrande pour le péché. L’OFFRANDE POUR LE PÉCHÉ N’A PAS BESOIN QU’ON Y AJOUTE QUELQUE CHOSE. Le pécheur fut un homme, Adam; notre Seigneur quitta la gloire et devint un homme afin de racheter l’homme. La vie d’un homme parfait fut donnée pour racheter un autre homme parfait qui pécha, ce prix est suffisant et constitue, comme les Ecritures le disent, le prix de la rançon.
Le mot rançon (1 Tim. 2:6), en grec antilutron, signifie un prix équivalant, un prix satisfaisant. La rançon que notre Seigneur paya n’a pas besoin d’un supplément et rien ne peut y être ajouté, car nous ne pouvons rien ajouter à un prix qui est déjà complet. Si le prix d’un objet est un franc et que vous y ajoutiez vingt-cinq centimes, vous n’ajoutez réellement rien au prix, car le prix est un franc et ce que vous ajouteriez ne change rien au prix et n’est pas du tout nécessaire, à aucun point de vue.
L’Eglise n’a donc rien à faire avec l’offrande pour le péché en tant qu’Eglise. Tout ce qui a trait à cela concerne le Seigneur Jésus seul. Dans les sacrifices typiques, ce n’étaient pas les sacrificateurs d’ordre inférieur qui présentaient l’offrande, mais bien le souverain sacrificateur, c’est ainsi que le Seigneur Jésus s’offrit lui-même en sacrifice, il nous offre ensuite comme ses membres, mais il ne le fait que si nous y consentons. Nous désirons qu’il nous offre en sacrifice comme une partie de lui-même afin que nous puissions avoir part aux souffrances de Christ et à la gloire dont elles seront suivies. Ce sont ses mérites seuls qui donnent une valeur à notre sacrifice.
Toute compétence, tout pouvoir à cet égard repose entre les mains du grand souverain Sacrificateur, notre Seigneur. Nous participons avec lui à l’offrande pour le péché du monde par le fait que nous sommes ses membres. Nous participons aux souffrances qui sont reconnues comme étant ses souffrances. Vous et moi ne pourrions nullement expier des pêchés par nos souffrances, soit nos propres péchés, soit ceux des autres. Tout repose entre les mains du Seigneur.
Dieu avait prévu, dès le commencement, la réunion d’une classe d’individus qui formeraient une Eglise. L’Eglise, le corps de Christ, devait être appelée pour marcher sur les traces de Christ, pour mourir avec lui, pour que chacun de ses membres présente son corps en sacrifice vivant, cela au même titre d’après le plan de Dieu, que Jésus, désigné dés le commencement pour réaliser ces choses. La différence entre Jésus et l’Eglise est, que Christ était parfait, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs et qu’ainsi, sa mort pouvait constituer le prix de la rançon, c’est à dire tout ce qui était nécessaire. Nous ne possédons pas une telle perfection en nous-mêmes, et par ce fait, il ne nous est permis de faire un sacrifice de nous-mêmes valable aux yeux de Dieu, que lorsque nous avons été couverts par le mérite de Christ; alors seulement notre sacrifice sur l’autel du Seigneur lui est agréable.
La question se pose alors : Quel est le but de ces sacrifices qui doivent être déposés sur l’autel? Pourquoi l’Eglise doit-elle être déposée sur l’autel avec son Seigneur, selon l’expression de l’apôtre Paul (Rom. 12:1) :‘ Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable ‘. Pourquoi Dieu nous invite-t-il à nous donner en sacrifice vivant, avec Christ, puisque le prix de la rançon offert par Christ est suffisant pour couvrir « les péchés du monde entier? » Voici la réponse: Le Père nous invite à nous avancer, à participer aux souffrances de Christ afin de pouvoir partager sa gloire, car ce n’est que « si nous souffrons avec lui que nous pourrons régner « aussi avec lui ». «Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui