RESPONSABILITÉS DU CHRÉTIEN COMME BOURGEOIS DES CIEUX

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« La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des oeuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière. Marchons honnêtement; comme en plein jour, loin des excès et de l’ivrognerie, de la luxure et de l’impudicité, des querelles et des jalousies». Rom. 13 : 12-13.

Les Ecritures attirent l’attention sur une nuit de pleurs qui contraste avec un jour de joie. (Ps. 30: 6). La «nuit » est cette période de ténè­bres qui commença après la chute d’Adam. Par la désobéissance d’un seul homme, le pêché entra dans le monde et par le péché la mort. (Rom. 5:12, 19). Le mal a amené la tristesse et les ténè­bres de l’ignorance et de la superstition parmi les hommes tant et si bien que leurs affaires sont désorientées; le prophète Esaïe nous dit : « Les ténèbres couvrent la terre et l’obscurité les peu­ples». Es. 60: 2.

Il y a cependant un matin promis. Ce matin s’annoncera par le lever du Soleil de Justice qui porte la santé dans ses rayons. (Mal. 4: 2). Ce Soleil de Justice est Christ et l’Eglise avec lui. «Les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père ». (Matth. 13 43). Christ comme la Tête de l’Eglise qui est son corps.

Dans un autre verset, il est question du pré­sent comme du jour. « Il faut que je fasse, tandis qu’il est jour, les oeuvres de celui qui m’a envoyé; la nuit vient, où personne ne peut travailler ». (Jean 9: 4). S’il y eut une période de ténèbres qui dura des siècles, depuis le premier avènement de notre Seigneur, la glorieuse lumière de la vérité brilla d’un vif éclat sur le monde, elle brilla plus qu’en aucun temps antérieur; la venue de notre Seigneur Jésus apporta une bénédiction à l’huma­nité. En ce temps-là, il y eut tellement de lumière que l’âge de l’Evangile peut être appelé jour en comparaison de la période précédente. Ce jour, à son tour, fit place à une longue suite d’années con­nue sous le nom d’âge des ténèbres. Puis vint la Réformation où, de nouveau, une lumière se fit voir par certaines influences qui apportèrent des bénédictions au peuple du Seigneur. Aujourd’hui, c’est le temps où le Soleil de Justice va se lever avec, la santé dans ses rayons.

Nous croyons le jour réellement près; nous croyons que nous vivons dans l’aurore hâtive d’une nouvelle dispensation; nous croyons qu’aus­sitôt que la moisson de l’âge de l’Evangile aura été rassemblée, «les royaumes de ce monde devien­dront le Royaume de notre Seigneur et de son Christ », cela pendant le grand temps de détresse. Apoc. 11 :15.

Les Ecritures nous disent que cette période, durant laquelle la domination présente de Satan deviendra le royaume du Fils bien-aimé de Dieu, sera un très mauvais jour. Ce sera un temps où tous les enfants de lumière subiront une épreuve décisive; ce sera un jour qui éprouvera la foi et les oeuvres de chacun, un jour de terribles épreu­ves, où il n’y aura que « l’or, l’argent et les pier­res précieuses » qui passeront sains et saufs; « le bois, le foin et le chaume » de l’erreur, du péché et des traditions humaines seront entièrement consu­més. 1 Cor. 3 : 12, 13; 1 Pierre 4 :12.

«et la nuit aussi»

Si nous considérons l’aurore glorieuse de la nouvelle dispensation, nous remarquons que des nuages l’accompagnent. La Bible nous prévient qu’avant que le royaume des cieux soit établi com­plètement, il y aura une heure très sombre pour le monde, dans laquelle le péché aura une grande liberté d’action, une période dans laquelle les saints de Dieu auront à souffrir des persécutions. Dans le même temps, nous pourrons voir la lumière réfléchie du « Soleil» quoiqu’il ne soit pas enco­re levé; nous sommes maintenant à l’aurore hâtive du jour, mais les ténèbres qui s’avancent feront penser que le matin ne viendra pas, que la nuit est de nouveau venue, et que Dieu a cessé de s’in­téresser aux choses de ce monde.

Quoiqu’il en soit, une ligne argentée borde les nuages; bientôt le Soleil de Justice se lèvera por­tant la santé dans ses rayons. L’Eglise en gloire, avec son Seigneur, mettra fin au péché, chassera la superstition et le mal qui, maintenant, obscur­cissent l’esprit des hommes; elle éclairera le peu­ple de sa pure lumière sur ce qui est de Dieu et de se Parole. « Je donnerai aux peuples des lèvres pures, afin qu’ils invoquent tous le nom de l’Eter­nel pour le servir d’un commun accord ». (Soph. 3 : 9). Le message fut délivré, à l’origine, dans toute sa pureté, mais on ne le garda pas intact, libre de toute falsification; il fut plus ou moins obscurci par l’ignorance et la superstition. Quand, sous son règne, le Seigneur fera comprendre son message à l’humanité, tout genou fléchira devant lui et toute langue le confessera. Ceux qui refuse­ront d’apprendre à être fidèles au royaume mour­ront de la seconde mort. Es. 45: 23; Act. 3 : 23.

Si le jour n’a pas encore paru, ceux qui n’ap­partiennent pas au règne du péché et qui, scriptu­rairement sont appelés enfants de lumière, sont là. (1 Thess. 5 : 5). Nous, qui faisons partie de cette classe des enfants de lumière, avons donné notre Vie dans notre consécration, afin de devenir servi­teurs de la justice : nous vivons en harmonie avec Dieu et sommes ennemis du péché. Nous avons été engendrés du saint Esprit à la nouvelle nature et nous est promis le cohéritage avec notre Sei­gneur « nous sommes enfants du jour, rejetons la superstition et l’ignorance, les oeuvres des ténè­bres, et revêtons-nous des armes de la lumière. —Rom. 13 :12.

Lève-toi et brille dans la lumière éternelle

Quel est donc le devoir du chrétien dans cette période de ténèbres ? Vivrons-nous dans le péché quand nos coeurs sont en harmonie avec la justi­ce ? L’apôtre dit que nous ne devons pas vivre dans le péché. (Rom. 6 : 15). Rejetons tout ce qui déplaît au Seigneur, tout ce qui est contraire à la lumière du nouveau jour, à la lumière que nous voyons, mais que le monde ne voit pas. Revêtons-nous de toutes les armes de la lumière, de toute l’armure de Dieu afin de pouvoir résister dans le mouvais jour. Si nous nous en sommes revêtus, rappelons-nous que ce n’est pas un poids inutile, mais une protection nécessaire au jour de la bataille. — Rom. 13 :12; Eph. 6 :13.

Personne ne revêt une arme s’il ne pense pas à combattre. S’il est un soldat de la croix « l’épée de l’Esprit» est la grande arme par laquelle il prouvera sa fidélité et sa force. Les frères doivent s’édifier les uns les autres dans la très sainte foi, combattant le bon combat, montrant leur fidélité au Seigneur et à la Vérité. (Jude 20; 1 Tim. 6:12). Ceux qui succombent aux influences des ténèbres se montrent indignes du nouvel ordre de choses et ne peuvent pas espérer avoir une place avec Christ dans son royaume, ils ne peuvent attendre qu’une chose, d’être rejetés par le Seigneur comme indignes de lui.

Rappelons-nous que nous serons gardés à l’heure de la tentation qui viendra sur le monde pour éprouver tous les habitants de la terre (Apoc. 3: 10) : cette épreuve se fait par l’intervention de la Haute Critique, de l’Evolution, de la Science Chrétienne, de l’Hypnotisme, de la Nouvelle Pen­sée, des Cures de l’esprit et autres oeuvres des ténèbres qui obscurcissent profondément tous ceux qui ne sont pas pleinement consacrés au Seigneur et qui, par conséquent, ne sont pas gardés par son pouvoir, par sa parole et par sa providence.

«Marchez honnêtement comme de jour»

Si nous ne sommes pas tout à fait arrivés au jour, nous sommes cependant dans la nouvelle dispensation et devons vivre, autant que possible, suivant le parfait modèle du futur. Vivre de cette manière signifiera n’être pas compris par le mon­de; on pensera que nous sommes fous; nous serons considérés comme des ennemis, non seule­ment par ceux qui sont dans d’épaisses ténèbres, mais aussi par ceux qui professent être le peuple du Seigneur et qui, en réalité, préfèrent les ténè­bres à la lumière, l’erreur à la vérité.

Marchez honnêtement… Nous sommes inclines à insister particulièrement sur le mot honnête­ment, car nous croyons que l’apôtre l’a employé avec sagesse et dans un sens spécial. Si nous regar­dons autour de nous, nous voyons que l’honnêteté est une qualité assez rare, non seulement dans le monde, où l’on trouve beaucoup de duplicité, de faux rapports, de tromperie et d’hypocrisie, mais aussi parmi ceux qui professent être chrétiens.

Tout vrai enfant de Dieu devrait s’efforcer d’être honnête, non seulement dans les affaires d’argent, mais aussi dans sa manière d’agir avec ses voisins et ses frères, dans 1’Eglise et surtout dans ses confessions en ce qui concerne sa foi. L’épreuve a lieu sur cette ligne; ceux qui aiment la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu auront l’occasion de prouver qu’ils ne sont pas préparés pour le royaume, mais pour tout autre chose. L’apôtre nous dit (2 Thess. 2 : 11) lors­qu’il parle de ce mauvais jour, que Dieu enverra une puissance d’égarement afin qu’une certaine classe qui n’est pas honnête, qui use de tromperie, d’hypocrisie, puisse croire au mensonge.

L’honnêteté est la base d’un bon caractère

Le meilleur trait du caractère est l’honnêteté; où il y a peu d’honnêteté, il y a un petit caractère; où il y a une grande honnêteté, il y a un grand caractère. Nous ne parlons pas d’honnêteté seule­ment en matière d’argent, mais encore en ce qui concerne les pensées et les intentions de notre coeur aussi bien que de nos paroles. Nous devrions toujours faire notre possible pour faire aux autres ce que nous voudrions qu’ils nous fissent et ne pas nous venger. Au premier avènement, la prin­cipale chose dont notre Seigneur accusa les ins­tructeurs religieux de son temps, fut leur profes­sion dune grande sainteté sans pour cela être réellement saints. Il leur dit qu’ils dévoraient les maisons des veuves, non pas qu’ils les dévoraient littéralement, mais qu’ils essayaient de prendre possession de la propriété des veuves, parce qu’elles étaient plus ou moins sans défense. En ce temps-là, les veuves et les orphelins n’étaient pas protégés comme ils le sont de nos jours; c’était une proie facile à prendre par l’avarice de ces gens dont la profession de sainteté aurait dû au con­traire offrir la protection aux faibles et aux privés de secours.

Notre Seigneur dénoncerait probablement une bonne partie de la sagesse des hommes de nos jours, comme il le fit autrefois. Nous n’avons pas la capacité de lire au fond des coeurs et ne pouvons pas, par conséquent, parler positivement comme il le fit. Pour ce qui concerne les ministres d’au­jourd’hui, nous pouvons bien voir que plusieurs d’entre eux ont obtenu leur position par un mauvais procédé: ils prétendent recevoir leur salaire comme ministres de Christ, alors qu’ils ne croient pas du tout à la Bible. Quelques-uns nous ont écrit qu’ils étaient dans une grande détresse, que, reconnaissant leur position, ils aimeraient l’aban­donner, mais ne pourraient pas facilement en retrouver une qui vaille celle qu’ils laisseraient; ainsi ils ont assez peu de probité pour garder leur charge.

L’apôtre dit : « Marchez honnêtement ». Prenons notre propre position vis-à-vis de la vérité. Disons toujours la vérité dans l’amour, que ce soit à nos ennemis ou a nos amis: s’il faut que nous tenions constamment compte des opinions, ne manquons cependant pas d’être fermes. Nous dou­tons que le Seigneur accepte dans son royaume quelqu’un qui n’est pas honnête. Nous craignons que ceux qui sont titulaires de hautes positions séduisent les autres et soient séduits eux-mêmes. (2 Tim. 3 : 13). Il y a différentes sortes de séduc­tions de ce genre, par exemple celle de se séduire soi-même en pensant continuellement à une chose jusqu’à ce qu’on la croie.

Nous ne devons pas perdre de vue que, quelle que soit la voie que les autres suivent, nous mêmes « devons marcher honnêtement comme en plein jour» (Rom. 13: 13), comme si nous marchions dans la pleine lumière du jour. Le monde doit comprendre toutes nos transactions et voir, com­me le Seigneur qui voit tout, que nous sommes honnêtes. Toute autre voie est dangereuse, et n’est pas « la marche pendant le jour ». — Jean 11 : 9.

Dispositions qui nuisent au corps de Christ

Les traducteurs de la Bible semblent oublier que les épîtres furent écrites « aux saints » et non au monde; (voyez la dédicace de chacune d’elles), aussi, lorsqu’ils mentionnent certains péchés, em­ploient-ils des mots qui sont applicables aux cri­mes des plus dépravés du peuple, au lieu d’em­ployer un langage qui s’adapte à la mauvaise con­duite de certains saints. Lorsque l’apôtre dit au peuple du Seigneur d’éviter le libertinage, la mali­ce, il ne veut pas dire la méchanceté pratiquée par les plus dépravés, par le monde plongé dans les ténèbres; nous comprenons qu’il adresse plu­tôt ces paroles aux saints, les exhortant à garder la continence dans leurs relations sociales, leur faisant entendre que la pensée du royaume doit garder leur esprit au-dessus des affections terres­tres, au moins dans une grande mesure.

Suivant les règles générales du langage, Saint Paul ne commence pas son sujet en mentionnant premièrement les péchés grossiers et ensuite les moindres, mais au contraire il établit la gradation et termine son énumération par les grands péchés, comme nous pouvons le voir au verset 13 de notre texte. Il termine en disant aux saints de marcher comme de jour d’éviter les querelles et les jalou­sies. Les autres difficultés seraient comparative­ment leur propre affaire et ne feraient pas de tort aux autres gens. Les dispositions aux querelles et aux jalousies indiquent une mauvaise condition du coeur qui empêchera le transgresseur d’entrer dans le royaume.

Puisse-t-on reconnaître que les différentes dis­positions mentionnées au verset 13, les excès, l’ivrognerie, la luxure, les impudicités, les querelles et les jalousies résultent de l’esprit du monde dont on s’est laissé pénétrer. L’insouciance en ce qui concerne les affaires terrestres et le manque de retenue dans les relations conjugales, exposent ceux qui marchent dans ces voies à amener un mauvais esprit dans l’Eglise, un esprit de querelles, de contention, de méchanceté, ne se soumettant pas à la Parole divine, mais au contraire, soulevant la jalousie et l’ambition en soi-même et chez les autres, dans le Corps.

La sobriete est recommandable

Nous n’admettons pas que quelqu’un s’énivre: nous sommes opposés aux boissons alcooliques à cause de leurs terribles résultats. Un saint ne doit jamais s’enivrer. La Parole de Dieu dit qu’aucun ivrogne n’héritera le royaume de Dieu. (1 Cor. 6:10). Les Ecritures ne disent pas que l’emploi modéré des liqueurs conduit au malheur, aux tristesses, aux larmes et nous ne devons pas dire plus que ce que disent les Ecritures. Nous devons nous rappe­ler que « ceux qui s’attardent auprès du vin », le font par habitude et que la plupart de ceux qui ont pris cette habitude ont commencé avec l’in­tention de rester des buveurs modérés. — Prov. 23: 30.

Prenez garde à l’esclavage de l’habitude. Même la force «des plus grandes et des plus pré­cieuses promesses » n’est pas suffisante pour arrê­ter nos appétits déchus lorsqu’ils ont été nourris et que les chaînes de l’habitude ont été forgées. La nouvelle nature ne peut sûrement pas croître dans les conditions qui corrompent même la vieille nature. Que chaque nouvelle créature résiste fidè­lement aux influences séductrices du mal, si elle désire affermir sa vocation et son élection pour le royaume.

Il y a un contraste marqué entre l’esprit, le sentiment du monde et celui du vrai chrétien. Le monde a, en général, une tendance à se livrer à des divertissements, à s’amuser de temps en temps et plusieurs sont pris au piège par une inclination à l’ivrognerie. Même parmi les gens sobres, on en trouve qui croient que s’enivrer occasionnelle­ment est non seulement permis mais nécessaire.

Le chrétien, lui, a placé devant lui l’idéal d’un esprit saint, humble, doux, patient et possède l’amour fraternel et l’amour. Plus un chrétien posséde l’esprit de justice, le saint Esprit, plus il réalise qu’il a passé des ténèbres à la lumière. Le divin modèle est le point sur lequel il dirige cons­tamment ses regards. Au lieu de chercher des amusements il s’en détourne plutôt en regrettant que ces tendances soient celles de l’humanité, Les mondains considèrent l’usage des liqueurs comme quelque chose de bon si l’on ne les emploie pas trop fréquemment. Le chrétien, au contraire, con­sidère l’ivrognerie, les amusements comme mau­vais et leur résiste de toute son influence.

Le chrétien a toujours plus l’esprit de la vraie sainteté. L’apôtre dit : « Que votre modération soit connue de tous les hommes ». Phil. 4: 5. Les sûres promesses qui nous son faites dans les Ecritures contribuent à nous rendre sobres. Que notre Dieu est bon

Qu’est-ce que le Seigneur pouvait vous dire de plus que ce qu’il vous a dit dans sa parole, à vous qui avez cherché votre refuge en lui ? Tout ce qui peut nous éloigner de l’esprit de sainteté doit être regardé comme pernicieux, car cela peut nous coûter la perte de la faveur de Dieu, notre vie éternelle et notre part au royaume.

Le monde n’a pas de tels motifs pour encoura­ger les siens. C’est sa coutume d’approuver seule­ment les amusements qui ne sont pas trop désapprouvés par la société. Il donne des banquets dans le seul but d’avoir un de ces « bons moments »comme il les appelle. Lorsque les gens du monde se réunissent, il y a un penchant général au diver­tissement et un certain relâchement; tout cela a un effet démoralisant sur la société.

La vérite retient par son influence ceux qui voudraient faire le mal

Le chrétien a une influence qui retient et qui est inconnue au monde. Non seulement il désire avoir l’approbation de ses voisins, mais, plus que tout autre chose, il désire l’approbation de Dieu; il est à l’épreuve devant Dieu lui-même quant à sa manière de vivre; il y a un principe qui l’aide à éviter les excès, l’ivrognerie, les divertissements et les choses semblables. L’apôtre Paul exhorte le chrétien à se faire un sentier droit afin que ce qui est boiteux se raffermisse. (Héb. 12 : 13). Par exemple, si un homme a un penchant à boire, il doit éviter tout ce qui tend à éveiller ce désir, c’est ainsi qu’il fera un chemin droit à ses pieds, afin de plaire au Seigneur.

Le Seigneur ne commande pas à son peuple les choses qu’il doit faire. Dans sa Parole, il a éta­bli le modèle d’un esprit sain, non pas seulement en ce qui concerne les divertissements et l’usage des liqueurs, mais pour toute sa manière de se conduire. Ceux qui l’aiment feront tous leurs efforts pour imiter ce modèle. Si donc nous man­geons, buvons ou faisons quelque autre chose, fai­sons tout pour la gloire de Dieu. (1 Cor. 10 : 31). Les chrétiens appelés à sortir du monde ont besoin d’apprendre et de développer un vrai caractère. Tout d’abord ils ne pensent rien de mal des choses qu’ils considèrent par la suite comme de graves erreurs. A mesure que le chrétien croît en con­naissance et en amour pour ses semblables, il apprend à juger des choses de plus en plus confor­mément au divin modèle; ainsi nous connaissons que ceux qui sont chrétiens depuis longtemps ont un jugement toujours meilleur pour toutes les choses de la vie. Ils ont un esprit sain ou un esprit de prudence ce qui est la chose la plus désirable du monde. 2 Tim. 1 : 7.

Le chrétien a devant lui le divin modèle et l’espérance de la haute récompense, de l’associa­tion avec Christ dans le royaume. Nous sommes heureux de constater qu’avec les siècles, Il y a une tendance prononcée vers la moralité et vers tou­tes les choses bonnes. Et quoiqu’il y ait beaucoup de corruption dans les bas-fonds de la société, la surface est plutôt unie.

Si nous comparons les peuples civilisés avec les peuples païens, nous ne trouvons pas plus de preuves que les uns sont plus maîtres d’eux-mêmes que les autres. Les païens vivent comme leurs ancêtres ont vécu pendant des siècles, faisant peu d’excès. Dans un voyage autour du monde, nous n’avons vu que deux hommes ivres chez les païens, tandis que nous en avons rencontré beau­coup chez les peuples civilisés, dans les pays chré­tiens. La majorité des païens est sobre. Les Maho­métans et les Bouddhistes ont fait beaucoup pour l’humanité en fait de tempérance. Dans une ville, nous avons rencontré un frère chrétien qui nous dit avoir été un missionnaire de la tempérance. Lorsque nous l’avons questionné sur sa mission, il nous répondit : Parmi ceux qui acceptent le chris­tianisme il y a beaucoup plus besoin d’oeuvre de tempérance que parmi les autres. Je dépense ma vie pour cette oeuvre.

Manière de vivre ordinaire et haute manière de penser

Dans toutes les parties du monde, il est d’usa­ge de boire des liqueurs dans les plus hautes clas­ses de la société. Dans les hôtels, presque tout le monde, à table, est pourvu de liqueurs. Sur les vaisseaux, l’emploi des liqueurs est une telle habi­tude que demander de l’eau est assez pour créer une rumeur parmi ceux qui attendent les ordres. Nous sommes grandement bénis en Amérique, en ce que les boissons alcooliques ne sont pas approu­vées quoiqu’on en emploie beaucoup dans les cer­cles sociaux. Les liqueurs sont justement regar­dées avec dédain, car elles font beaucoup de mal et devraient être mises de côté.

Les chrétiens ne doivent pas marcher dans les excès ni dans l’ivrognerie, mais doivent vivre sur un plan élevé moralement et intellectuellement. Nous ne devons pas ne prendre plaisir qu’à satis­faire les appétits charnels, dans le manger et dans le boire nous devons avoir une vie plus haute, ayant la connaissance de Dieu, de son plan et de toutes les choses qui font partie de notre bonheur cette voie devrait comprendre le bon sens et la sobriété d’esprit en ce qui concerne les choses reli­gieuses.

La grande prostituée dépeinte dans l’Apoca­lypse (17 : 4. 5) a en sa main une coupe dans laquelle il y a du vin des fausses doctrines, enivrant ceux qui le boivent. Tous en sont énivrés, mais nous sortons graduellement de ses effets enivrants. Les spectres que nous voyions lorsque nous étions sous son influence, se dissipent et le bon sens nous revient. Nous avons toujours plus de plaisir dans le Seigneur, toujours plus de l’esprit sain de l’esprit de prudence. Le peuple du Seigneur doit être modéré non seulement en ce qui concerne le manger et le boire, mais aussi en ce qui concerne le manger et le boire spirituel quiconque trouve sage d’agir prudemment quant à la première ali­mentation, trouvera sage de le faire dans la seconde. N’importe quelle doctrine, qui n’est pas basée sur la Parole de Dieu, doit être rejetée. « A la loi et au témoignage, si l’on ne parle pas ainsi, il n’y a pas d’aurore pour le peuple ». Es. 8 : 20.

La sagesse du monde n’est pas la lumière

Au point de vue divin, il y a deux grands principes en opération le bien et le mal, la lumière et les ténèbres. Tous les enfants de Dieu ayant reçu le saint Esprit d’engendrement sont enfants de la lumière. Le monde n’est pas dans une condition de lumière, mais de ténèbres. (Eph. 5 : 8; 1 Thess. 5 : 5). Il y a cependant différents degrés de ténèbres. Les Ecritures disent que «les ténèbres couvrent la terre et l’obscurité les peuples », « les ténèbres haïssent la lumière » ; « si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui » « que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes oeuvres, et qu’ils glori­fient votre Père qui est dans les cieux ». Es. 60 : 2 Jean 15 19 Matth. 5 :16.

Ni les philosophies des hommes, ni leurs senti­ments moraux ne sont lumière. La vraie lumière vient d’en haut et il n’y a que ceux qui ont engendrés de l’Esprit du Seigneur qui ont cette lumière. Pour eux. « toutes les vieilles choses sont passées et toutes choses sont devenues nouvelles ». (2 Cor. 5 : 17). Les éléments de ténèbres qui règnent dans nos corps mortels doivent être désapprouvés et extirpés. Ces paroles « si la lumière qui est en toi devient ténèbres » ne s’adressent qu’à la classe de l’Eglise et signifient : si la lumière du saint Esprit de notre entendement s’éteint, combien grandes seront les ténèbres ! (Matth. 6 : 23). Quand l’apôtre dit « N’attristez pas le saint Esprit de Dieu par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption » Eph. 4 : 30), il nous avertit évidemment contre la perte de la lumière qui nous a illuminés : l’Esprit de notre adoption. L’avertissement, n’attristez pas le saint Esprit, fait comprendre que le saint Esprit ne nous abandon­nera pas soudainement, sans avoir été attristé. Nous pouvons bien voir que les petites choses peuvent être les coins d’entrée pour le remplace­ment de l’Esprit.

L’egoïsme conduit dans les ténèbres

« L’amour est l’accomplissement de la loi ». (Rom. 13 : 10). Nous qui sommes on Christ Jésus, avons la justice de la Loi accomplie en nous, parce que nous marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit. (Rom. 8 : 4). L’accomplissement de la loi est l’amour suprême pour Dieu et l’amour pour notre prochain comme pour nous-mêmes. Tout ce qui est de la nature de l’égoïsme tend à remplacer l’amour. L’égoïsme sous toutes ses formes est l’oeuvre du malin ; les ambitions égoïstes sont une influence qui distrait et finit par éloigner tout à fait du Seigneur. L’apôtre mentionne comme branches provenant de cette racine d’égoïsme la colère, la malice, la haine, l’envie, les querelles qui sont des oeuvres de la chair et du diable elles sont contraires aux fruits de l’Esprit, lesquels sont l’humilité, la patience, la douceur, l’amour fra­ternel et l’amour. Gal. 5 : 22. 23.

Si à quelque degré ces engendrés du saint Esprit, comme enfants bien-aimés de Dieu, laissent l’Esprit s’en aller et permettent à un mauvais esprit de prendre sa place, au même degré, les ténèbres entrent. Une petite colère nous prive d’une somme pareille d’amour ; un peu d’envie, de jalousie ou de contention fait beaucoup de mal. L’amour ne peut pas demeurer où le désaccord existe. Quiconque donc, ayant reçu l’Esprit du Seigneur, permet au mauvais esprit de la chair de revenir et de remplacer l’esprit de la nouvelle créature, ira, à ce degré, dans les ténèbres.

Ces ténèbres, non seulement feront que la personne soit plus disposée aux querelles, mais l’affecteront dans sa vue spirituelle Comme les lumières du saint Esprit lui donnent une meilleure connaissance des choses profondes de Dieu, ainsi, dans la mesure où elle perd cet esprit, la connaissance des choses profondes s’échappe si bien qu’elle est complètement dans les ténèbres ; alors sa condition sera la même que celle du monde quant aux choses spirituelles. Peu importe ce qu’elle a su et vu pour commencer, elle ne sera plus capable de comprendre ces choses, car, « le secret de l’Eternel est pour ceux qui Le craignent qui l’honorent ». (Ps. 25 : 14). Dans la proportion où nous perdons l’esprit du Seigneur, l’esprit d’amour, de fidélité, d’obéissance, nous perdons ses lumières. L’apôtre Paul parle du « mystère » comme étant une relation particulière existant entre Christ et l’Eglise. (Eph. 3 : 3-6). Personne ne peut com­prendre s’il n’est pas engendré du saint Esprit. S’il perd l’Esprit de son engendrement, il va dans les ténèbres, et combien sont grandes ces ténèbres! Il perd la connaissance entière de ce mystère. —Matth. 6 : 23.

Vous avez peut-être remarqué que nous pouvons être assis dans une chambre faiblement éclairée sans faire attention à l’obscurité, mais, entrons de là, dans une chambre voisine brillam­ment éclairée et rentrons ensuite dans la première chambre celle-ci semblera beaucoup plus sombre que lorsque nous l’avons quittée ; pendant un moment au moins, nous ne pourrons rien discerner. Les yeux doivent s’habituer graduellement aux ténèbres ; il en est ainsi pour ceux qui ont reçu la lumière de la vérité et qui ensuite la perdent, ils paraissent être dans des ténèbres plus épaisses qu’auparavant, alors qu’ils n’avaient pas la lumière.

L’idéal que doit avoir le chrétien est très élevé

Le monde païen est environné d’épaisses ténèbres. Chaque pas dans la civilisation donne une vue plus claire de la différence entre le bien et le mal et la vue d’un progrès général vers le bien. Nous trouvons parfois des gens dans le monde qui n’ont pas été engendrés du saint Esprit, qui n’ont pas la lumière en eux, mais sont toujours dans les ténèbres, qui essayent de régler leur conduite par certains principes. Ils disent ceci est bien et cela est mal, nous ferons ceci, mais pas cela. Ils font des règles de justice pour eux-mêmes quoiqu’ils ne veuillent pas vivre sous les lois drastiques que le Seigneur a établies pour être observées. Ils disent : Nous voulons faire ce que la plupart des gens reconnaissent comme juste ils forment un code moral basé sur ce que les autres pensent et n’ont pas d’autres règles que l’opinion publique. Partout où ils vont, ils font ce que la majorité de leurs voisins pensent être bien.

Le chrétien, au contraire, suit la vue extrême que Dieu a mise devant lui, c’est-à-dire la consé­cration jusqu’à la mort. Il est considéré comme un excentrique, un fanatique par le monde qui hait sa manière de faire et pense qu’elle est folie. Le monde dit : Vous chrétiens vous avez un idéal trop élevé ; nous voulons essayer de vivre aussi bien que la majorité des gens de notre société, mais pas comme vous; vous avez des idées si singulières.

Le peuple du Seigneur se base pour ce qu’il doit faire, non sur ce que les autres pensent, mais sur les enseignements de la Parole de Dieu. Il dit Je dois être vrai envers mon Seigneur. Il refuse de se conformer à autre chose, il est donc conduit par le saint Esprit, l’Esprit de vérité, l’Esprit d’amour qui l’anime. Si l’Esprit est éteint dans le coeur qui a été une fois gouverné par lui, ce coeur est dans une condition pire que celle de l’esprit mondain, car ce dernier, n’étant pas dirigé par l’Esprit du Seigneur, a pour son modèle l’opinion des autres. Les enfants de Dieu n’ont plus la crainte des hommes et, s’ils n’ont plus aussi l’Esprit du Seigneur, ils n’ont pas de principes fixes pour les gouverner. Leurs dispositions naturelles seules les soutiendront et la lumière qui était en eux étant devenue ténèbres. « combien grandes seront ces ténèbres »

Saint Paul nous dit (Héb. 6 :4-6) « Il est impossible que ceux… qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance » il s’agit de ceux qui péchent volontairement contre la lumière et la connaissance. Ceux-là ont commis le péché qui mène à la mort, à la seconde mort, de laquelle on ne se relève pas. — 1 Jean 5 : 16.

Si nous nous réjouissons dans la faveur divine, agissons avec circonspection. Nous marchons, non « selon la chair », ce qui nous mènerait plus ou moins directement à la mort, mais « selon l’Esprit », ce qui nous conduit à la vie éternelle avec notre grand Rédempteur. « Ce que Dieu veut, c’est notre sanctification ». — 1 Thess. 4 : 3.

W. T. 5097 — 1912

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