1 Rois 1 : 1 – 2 : 12
Le roi David âgé – Un récent vent de révolte – Salomon appelé au trône d’Israël – Son onction en tant que choisi du Seigneur – L’approbation de la multitude – La signification de son nom – Ses avantages naturels et sa préparation à ces honneurs.
« Et toi, Salomon, mon fils, connais le Dieu de ton père, et sers-le d’un cœur dévoué et d’une âme bien disposée. » – 1 Chroniques 28 : 9.
Le roi David avait soixante-dix ans ; Absalom, son fils aîné, était mort en rébellion peu avant l’épisode ayant trait à notre leçon. Le fils de David le plus âgé suivant était Adonija. La mort d’Absalom avait fait de lui le probable héritier du trône. Il devait alors avoir entre trente et quarante ans. Joab, ayant été longuement à la tête de l’armée de David, devait être également bien avancé en âge. Il devait être retraité, pas simplement pour une question d’âge, mais aussi parce qu’il avait profondément blessé les sentiments du roi David en négligeant ses instructions visant à épargner la vie d’Absalom.
Adonija considérait que le temps était arrivé pour lui de se proclamer roi, tout particulièrement par le fait qu’il avait réussi à gagner l’amitié de Joab, le dirigeant militaire expérimenté, et également celle d’un des sacrificateurs les plus importants. Il organisa un festin auquel furent invités, apparemment, tous les fils du roi David, à l’exception de Salomon, qui était ostensiblement connu comme étant plus ou moins le favori de son père. Le festin se tint non loin de Jérusalem et il fut décidé que, au beau milieu du repas, une personne du groupe saluerait Adonija comme roi. Il était prévu que les autres fissent écho à ce sentiment ; et ainsi, le mouvement serait vu comme un mouvement populaire et non comme une rébellion. Les choses se déroulèrent plus ou moins comme prévu jusqu’alors.
Toutefois, par la providence de Dieu, l’affaire fut portée à l’attention du Roi David, qui s’arrangea rapidement avec son nouveau Général, Benaja, et avec le prophète Nathan et Tsadok, le sacrificateur, pour que Salomon fût placé immédiatement sur la mule blanche du roi, comme signe indiquant que le roi l’avait approuvé en tant que successeur. Puis, il fut oint au nom du Seigneur et le salut militaire lui fut rendu. Tout le peuple de la ville de Jérusalem cria sa joie : « Longue vie au Roi Salomon ! » Ensuite, sous la direction du Roi David, le Roi Salomon fut conduit vers le trône et publiquement couronné.
Adonija, dont les plans semblaient se dérouler parfaitement, ainsi que tous ses adeptes, furent stupéfaits lorsqu’ils entendirent les clameurs du peuple, soufflant dans les cornes, etc. Ils apprirent ensuite que cela signifiait que Salomon avait été couronné et qu’il était monté sur le trône. Adonija craignit pour sa vie et s’enfuit. Ses partisans disparurent. Plus tard, toutefois, Salomon envoya un message à son frère Adonija pour l’assurer de ses intentions pacifiques.
C’est ainsi que la carrière publique du Roi David prit magnifiquement fin, non en éclipse, mais à son zénith, dans la pleine maturité de son âge avancé, et dans la perpétuation sur le trône du fils qu’il choisit. Les paroles du poète peuvent convenablement lui être appliquées :
« Il se couche telle l’étoile du matin,
Qui ne descend pas au-delà de l’ouest obscur,
Et ne se cache pas parmi les tempêtes du ciel,
Mais qui se fond dans la lumière des cieux. »
Salomon, fils de paix
Le nom de Salomon en est venu à signifier « Sagesse ». Mais à l’origine, il signifiait « Pacifique ». C’était probablement une prophétie concernant sa merveilleuse vie, durant laquelle il n’y eut pas de guerres. Salomon était le fils de Bath-Schéba, après qu’elle fut devenue légalement la femme de David. D’une façon ou d’une autre, d’une manière inexpliquée, le Seigneur révéla à David que Salomon devait être son successeur ; et David en fit la promesse à Bath-Schéba. Salomon naquit à un moment où les activités du Roi David, comme guerrier, touchaient à leur fin et où il se repentit de son grand double péché qui l’avait, nous le croyons, magnifiquement modéré et châtié. Sa loyauté à l’égard de Dieu dans cette affaire sérieuse, sa prière sincère pour le pardon et l’accomplissement de celle-ci au moyen de la paix venue de Dieu, firent apparemment du Roi David un nouvel homme. Bien que, préalablement, il fût loyal à l’égard de Dieu, par la suite, il parut encore plus dévoué envers Lui. La paix à laquelle il aspirait, et qui était une marque du pardon divin, était certainement en relation avec le caractère doux et bienveillant du Roi Salomon, de même qu’avec la signification de son nom. Ce nom lui fut certainement donné pour signifier que sa naissance marquait la paix entre Dieu et ses parents.
En tout cas, nous percevons en Salomon un caractère différent de celui manifesté par n’importe lequel de ses frères, dont l’histoire est rapportée par écrit.
Il prit part, plus que les autres, à la disposition religieuse de son père David. C’est ainsi qu’il fut hautement favorisé et, très certainement, plus doué. Il est véritablement temps, pour nous, d’estimer dans quelle mesure les autres, et nous-mêmes, sommes handicapés ou bénis par les dispositions et les traits de caractère que nous héritons.
Un autre point favorable à Salomon semblerait avoir été le fait que sa mère ne provenait pas d’une famille païenne, mais israélite. C’est pourquoi, elle était plus en accord avec les arrangements divins : la Loi, l’adoration, etc., que les autres femmes de David.
De plus, les écrits semblent montrer que le Roi David, pensant à un successeur pour son trône et ayant, peut-être, réalisé alors qu’il n’avait pas accompli pleinement ses devoirs à l’égard de ses autres enfants, en les laissant grandir seuls sous les influences adverses de la cour, rectifia sa manière de faire dans le cas de Salomon, alors qu’il était encore jeune, en le confiant, en partie, aux soins de sa mère et en l’établissant comme pupille et élève du prophète Nathan. Cette excellente base dans sa vie fut sans aucun doute très liée avec la carrière menée par Salomon, que nous examinerons dans notre prochaine étude.
WT1915 p5701