« Qui se tiendra debout ? »

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Bien-aimés frères et sœurs, chers amis, que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de notre Seigneur Jésus. Nous remercions l’Eternel qui nous a aidés à être présents à cette conférence ; nous remercions les frères et sœurs qui ont participé de différentes manières pour organiser cette rencontre. Je vous remercie pour l’invitation que vous m’avez adressée de participer à cette conférence et pour tout le travail accompli afin que je puisse être ici parmi vous.

Tout d’abord, je vous apporte les salutations chrétiennes de ma famille et de l’assemblée de Salsig dont je fais partie.

Le sujet de notre méditation s’intitule : « Qui se tiendra debout ? » et le verset de base est tiré de Luc 21 : 36 : « Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d’échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l’homme. » Ce verset fait partie d’un contexte encore plus large, que nous appelons « La Grande Prophétie du Seigneur » et qui fait référence aux évènements prédits par le Seigneur pour notre temps, c’est-à-dire celui de la seconde présence du Seigneur.

Puisque nous vivons justement au temps de cette seconde présence de notre Seigneur, nous allons concentrer notre attention sur ce temps, sur les épreuves, dangers et difficultés auxquels nous sommes confrontés et sur la manière dont nous pouvons rester debout, en position de vainqueurs, et non pas de vaincus. La Parole de Dieu, dans différents livres de la Bible, nous dépeint un tableau général de ce temps dans les termes suivants : « temps de détresse », « heure de la tentation » et « jour de jugement », etc. Le Seigneur Lui-même attire notre attention dans l’évangile sur le fait qu’il y aurait un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis le commencement du monde, et qu’il n’y en aura jamais plus. Ainsi, ce tableau semble plutôt tiré d’un théâtre d’opérations militaires ou de guerre, dans lequel l’Église mène un combat contre ses ennemis traditionnels : le monde, la chair et l’Adversaire, auxquels s’ajoutent, en ce temps de la fin, de nouveaux éléments spécifiques, que nous allons analyser par la suite. Il est bien connu que tout au long de l’âge de l’évangile, chaque membre de l’église a eu ses expériences personnelles, des combats et des épreuves, mais comme nous l’avons déjà mentionné, nous vivons dans un temps particulier d’épreuve et de jugement pour l’église, pour les anges déchus, pour les nations, pour les institutions civiles, politiques et religieuses.

En Apocalypse 3 :10, nous lisons : « Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l’heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre. » Ce texte nous informe qu’au cours de l’histoire de l’humanité, plus exactement au temps de la seconde présence du Seigneur, il y aura « une heure de la tentation » ou un temps d’épreuve et de jugement décisif pour tous.

Nous savons que le Seigneur est de retour pour établir son Royaume sur terre, mais pas avant d’avoir jugé et démontré la culpabilité de ces systèmes, leur incapacité et leur indignité à respecter la justice de Dieu. Combien sont droits et élevés les principes de Dieu comparés aux principes humains, même de ce point de vue !

Revenons à la grande prophétie de notre Seigneur dans les évangiles, concernant le temps de la fin. Nous allons trouver que pour mieux illustrer ce temps, le Seigneur Jésus le compare à deux périodes de l’histoire de l’humanité. Citons Luc 17 : 26 – 30 : « Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même aux jours du Fils de l’homme. Les hommes mangeaient, buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche; le déluge vint, et les fit tous périr. Ce qui arriva du temps de Lot arrivera pareillement. Les hommes mangeaient, buvaient, achetaient, vendaient, plantaient, bâtissaient; mais le jour où Lot sortit de Sodome, une pluie de feu et de soufre tomba du ciel, et les fit tous périr. Il en sera de même le jour où le Fils de l’homme paraîtra. »

Il est évident que notre Seigneur a souhaité illustrer par ces deux images l’ignorance de ce monde concernant sa présence et la fin imminente de l’ordre mondial actuel qui continue à mener son existence comme d’habitude. De plus, l’apôtre Paul nous dit que pendant ces dernier jours, certains viendront, se moquant, en poursuivant leurs envies et diront : « Où est la promesse de son avènement ? Car, depuis que les pères sont morts, tout demeure comme dès le commencement de la création » (2 Pierre 3 : 4).

Qui sont ces moqueurs, auxquels fait référence l’apôtre, si ce n’est ceux qui, d’une certaine manière, sont intéressés par le plan de Dieu et qui espèrent un retour du Seigneur en un certain temps ? Nous pensons à ceux qui, selon les paroles de l’apôtre, auront seulement une forme de piété, seront plus préoccupés par leurs envies, négligeront le temps dans lequel ils vivent et auront des idées erronées sur la manière du retour de notre Seigneur, car Il ne revient pas dans un corps charnel.

Nous pouvons remarquer encore beaucoup de similitudes ou de parallèles entre le temps de la seconde présence du Seigneur et les deux périodes de temps que le Seigneur mentionne, les jours de Noé et les jours de Lot. Les jours de Noé ont été une période de crise mondiale, et les jours de Lot une période de crise régionale en ce qui concerne la justice, la moralité, l’obéissance et le respect à l’égard de Dieu. Nous voyons nous aussi ces aspects de nos jours, ou du moins certains commencent à poindre à l’horizon.

Lorsque l’on compare les jours de Noé avec les jours du Fils de l’Homme, nous trouvons une grande ressemblance dans le fait que dans les deux cas, on peut remarquer une influence négative des anges déchus dans le monde, ainsi que la similitude des résultats produits, quasiment identiques. Initialement, il a été permis aux anges d’aider les humains, de les ramener à Dieu, ce que nous pouvons déduire de Hébreux 2 :5 : « En effet, ce n’est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons. » Ce texte fait une allusion très précise au fait que dans le passé les anges ont reçu la permission de venir en contact avec l’humanité pour un bon but, mais comme nous allons le voir, ce n’est pas ce qui est arrivé.

Le récit de Genèse 6 : 1-7, mis en parallèle avec Jude 1 : 7 et 2 Pierre 2 : 4, nous donne une image assez nette de ce temps. Satan ne s’est pas contenté de tromper la famille humaine, mais il a réussi par ses suggestions à tromper une partie des anges – de cette manière, les anges même ont été mis à l’épreuve. Selon Genèse 6, les anges ont quitté leur état ou condition spirituelle et ont pris des corps humains afin d’épouser les filles des hommes. Ceci a produit une race hybride, illégitime, supérieure physiquement et intellectuellement aux humains. Ces êtres, avec les anges qui se sont matérialisés, se trouvaient être sous le contrôle de Satan, le prince des démons, et ils ont dominé le monde en promouvant et en cultivant le péché et ses plaisirs, l’injustice et ont assujetti toute la terre. Genèse 6 : 5 nous dit : « L’Eternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur coeur se portaient chaque jour uniquement vers le mal. »

En contraste avec eux, nous voyons Noé et sa famille, qui se sont gardés purs et loyaux envers Dieu et envers ses principes. Voici ce que dit le Seigneur de Noé en Genèse 6 : 8, 9 : « Mais Noé trouva grâce aux yeux de l’Eternel. Voici la postérité de Noé. Noé était un homme juste et intègre dans son temps; Noé marchait avec Dieu. » Et en Genèse 7 : 1, nous lisons : « L’Eternel dit à Noé: Entre dans l’arche, toi et toute ta maison; car je t’ai vu juste devant moi parmi cette génération. »

Ces témoignages nous font comprendre que Noé et sa famille se sont mis à part pour Dieu, loyalement et en harmonie avec ses commandements ; ils se sont gardés purs, sans se souiller jusqu’au niveau de corruption dans lequel avait sombré la société parmi laquelle ils vivaient et qui était parvenue à l’apogée du péché et à une dégradation sans précédent. « Noé marchait avec Dieu » – ce témoignage en dit long sur ses actes et sur son caractère, qui avaient reçu l’approbation de Dieu. D’un autre côté, se trouve « un monde d’injustes », sur lequel Dieu a fait venir le déluge. Une autre qualité de Noé est mentionnée en 2 Pierre 2 : 5 : il était un « prédicateur de la justice », un prédicateur authentique puisqu’il mettait lui-même en pratique la justice, tant dans ses actes que dans ses paroles, avant d’en parler aux autres.

Si l’on considère maintenant les jours du Fils de l’Homme, comme nous l’avons déjà mentionné, nous y trouvons beaucoup de similitudes. Aujourd’hui, la société humaine est confrontée à une crise en ce qui concerne la morale, la justice, l’amour pour Dieu et pour ses proches. L’apôtre Paul en 2 Timothée 3 : 1-5 nous dresse une liste des défauts qui devaient caractériser le monde chrétien, mais également le reste de l’humanité vivant dans ces derniers jours.

« Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là. » L’amour de soi se trouve en tête de liste, car les autres qualificatifs négatifs lui sont plus ou moins liés. L’amour de soi, c’est l’égoïsme, l’opposé de l’amour, qui se manifeste par une préoccupation exagérée pour soi-même et ses intérêts personnels au détriment des droits et intérêts des autres. Ce trait de caractère est comme une locomotive pour les autres défauts énumérés par l’apôtre.

En examinant ce tableau sombre du temps actuel, nous remarquons qu’à cet état de choses participent d’autres forces extérieures, les anges déchus dont la liberté a été restreinte par des chaînes, en vue du jugement du grand jour. Nous déduisons des deux déclarations des apôtres en 2 Pierre 2 : 4 et Jude 1 : 6 que « le jugement du grand jour » implique que lorsque ce jour-là vient, ces anges récupèrent la liberté qu’ils avaient avant le déluge, même celle de se matérialiser et de prendre part activement à cette détresse. Si nous comprenons que nous sommes dans ce jour de jugement, non seulement nous pouvons nous attendre à ce que les anges reçoivent de plus en plus de liberté, mais nous pouvons même voir que leur influence dans le monde croît au fur et à mesure qu’ils deviennent des agents actifs dans le développement des événements actuels. En jugeant d’après les évènements passés et présents de ce temps de la fin, il est très probable que les anges qui ne se sont pas repentis n’agissent pas de manière harmonieuse et sont d’une certaine manière désorganisés. Les conflits militaires, civils et idéologiques sont dus, au moins en partie, à ces influences, en produisant de la détresse et de la panique partout dans le monde, comme cela a été prédit.

Notre Seigneur a dit en Luc 21 : 25, 26 : « Sur la terre, il y aura de l’angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots, les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre ; car les puissances des cieux seront ébranlées. »

Nous remarquons dans une certaine mesure ces événements, mais ils augmenteront en intensité et en variété à l’échelle mondiale dès que le dernier membre de l’Eglise sera passé au-delà du second voile.

La désorientation et le chaos général, l’incapacité de faire face à ces crises économiques, politiques et religieuses, ainsi que la peur ou la terreur des choses à venir sur la terre, qu’elles soient réelles ou supposées vont déclencher l’événement ultime : l’anarchie générale qui va balayer l’ordre mondial actuel pour faire place au règne de justice de Christ.

Une autre influence négative des anges déchus sur l’humanité propagée au moyen des mass media (télévision, presse) est la sensualité. Certains de ces anges qui ne se sont pas repentis, lorsqu’ils reçoivent davantage de liberté, incitent et tentent les hommes avec la sensualité et les plaisirs charnels pécheurs, tout comme avant le déluge, prouvant ainsi qu’ils n’arrivent plus à changer leur conduite pécheresse.

D’un autre côté, nous remarquons qu’en 1 Pierre 3 : 19, l’apôtre mentionne que le message du Seigneur a porté des fruits. Nous lisons : « … dans lequel aussi il est allé prêcher aux esprits en prison… »

Je crois que le Seigneur a prêché par l’intermédiaire de sa mission terrestre, en prouvant sa soumission et son obéissance jusqu’à la mort sur la croix, ce pourquoi le Père l’a souverainement élevé ; il a prêché par le fait que Dieu a montré son amour et sa compassion pour la race humaine par le sacrifice de son Fils au Calvaire, ce qui pourrait profiter à ces anges également s’ils se repentaient et s’ils retournaient à Dieu, qui aurait de la miséricorde pour eux également.

En regardant maintenant les fruits de la prédication du Seigneur, nous pouvons toutefois remarquer qu’une partie des anges déchus se sont repentis et souhaitent être rétablis à leur position originelle perdue par la désobéissance.

Il est possible que ces anges qui se sont repentis, en mettant à profit le temps actuel de jugement, manifestent une influence positive sur le monde, comme nous pouvons le voir dans beaucoup d’activités positives et louables telles que : l’écologie, la charité ou tout autre effort de la part de la société, des fondations, de la presse en direction de la vérité, de la justice, de l’honnêteté et de la correction. De même que Dieu, avant le déluge, avait des hommes fidèles et dévoués comme Noé et sa famille, de même dans ce temps actuel, l’Église de Christ se tient debout, séparée du monde et en contraste avec le monde. L’Église de Christ ne vit pas en conformité avec ce siècle, mais en conformité avec la volonté de Dieu et avec les principes de sa Parole. Elle ne s’abaisse pas au niveau de la société dans laquelle elle vit, mais se garde elle-même comme une vierge pure et « suit l’Agneau où qu’Il aille », c’est-à-dire marche sur ses traces. Le Seigneur était dans le monde mais n’en faisait pas partie, il en est de même de ses fidèles disciples, comme nous le lisons en Jean 17 :16 : « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. »

Bien-aimés frères et sœurs, c’est notre privilège et en même temps notre devoir d’être « irréprochables et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d’une génération perverse et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde » (Philippiens 2 : 15). Apprécions le privilège d’être des témoins pour Dieu dans le monde et de Le représenter avec dignité, comme l’apôtre Paul nous l’enseigne en Colossiens 1 :10-12 : « pour marcher d’une manière digne du Seigneur et lui être entièrement agréables, portant des fruits en toutes sortes de bonnes œuvres et croissant par la connaissance de Dieu, fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse, en sorte que vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients. Rendez grâces au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière ». Ce passage nous montre largement ce que veut dire le fait de marcher avec Dieu, de vivre à la hauteur du privilège de notre consécration. Combien la dignité de notre condition en Christ est haute et quelle responsabilité cela implique dans tous les aspects de notre vie !

Cela signifie que nous devons rechercher l’approbation de Dieu dans toutes les choses que nous faisons, puisque nous nous sommes consacrés pour faire sa volonté jusqu’à la mort, quelle qu’elle soit pour nous et quoi que cela nous coûte. Plus encore, apportons des fruits concrétisés dans des actions qui confirment notre foi, qui la rendent vive, ce qui va nous mener à une pleine connaissance de Dieu, comme il en est question en 2 Pierre 1 : 5 : « faites tous vos efforts pour joindre à la vertu la science. »

Par cette connaissance, nous sommes fortifiés dans la puissance de Dieu, qui nous rend capables de tout supporter avec joie et, par l’exercice, de parvenir à l’endurance, car nous savons que toutes choses concourent à notre bien et à notre intérêt suprême et à sa gloire. Remercions toujours le Seigneur pour toutes ses providences et pour le fait qu’Il nous ait rendus dignes par sa grâce d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière.

Le moyen par lequel Noé et sa famille ont été préservés fut l’arche, qui représente Christ, notre salut, et celui du monde entier, comme nous le lisons en Actes 4 : 12 : « Il n’y a de salut en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. »

Comme Noé, nous avons le privilège de prêcher par nos vies comme des épîtres vivantes que tous les hommes lisent, mais aussi par la parole, pour annoncer les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière.

En examinant la deuxième période, dont le Seigneur parle dans sa grande prophétie : « les jours de Lot », nous trouverons beaucoup de choses similaires à celles des jours de Noé, telles que la dégradation morale et les péchés des hommes, qui étaient très graves et qui dans une certaine mesure ont profité au bien-être matériel des deux cités. Nous pouvons remarquer, tant dans l’histoire passée que de nos jours, que l’humanité déchue utilise les richesses ou l’argent, le plus souvent d’une mauvaise manière et pour la cause du péché, afin de satisfaire ses envies et ses plaisirs.

Dans les jours de Lot, nous remarquons deux hommes, Abraham et son neveu, Lot, qui ont fait un long voyage ensemble, animés par la promesse faite à Abraham de recevoir un pays riche, de devenir le père d’une grande nation et, finalement, d’avoir une postérité qui bénirait toutes les familles de la terre.

Ces deux hommes peuvent représenter deux classes de chrétiens qui se sont engagés sur le chemin de la foi en vertu de la même promesse, bien que nous puissions répondre que la promesse a été faite à Abraham. Dans l’âge de l’évangile aussi, il existe un seul appel et un seul baptême. Pourtant, à la fin de l’âge, il va y avoir deux classes, dont une atteindra son but tandis que l’autre sera sauvée, mais comme au travers du feu.

Abraham est appelé, dans les Écritures, le père des fidèles, parce qu’il a prouvé une foi forte en Dieu dans toutes les épreuves de sa vie. Ainsi, il est devenu le portrait même de l’homme de foi, bien qu’il ait commis aussi des erreurs durant sa vie. Il représente toutefois, d’une manière appropriée, les enfants de Dieu pleins de foi et de soumission, consacrés entièrement au Seigneur.

Lot a été lui aussi fidèle et juste, mais on peut remarquer en lui un mélange de foi et d’esprit naturel ou mondain. Ainsi, il peut représenter les chrétiens qui se compromettent eux-mêmes en permettant à l’esprit humain ou à la vie charnelle de les subjuguer. Ils manifestent une insuffisance de zèle et de foi. Ce sont des vierges pures, mais folles, ils négligent des occasions et les moyens pour affermir leur appel et leur élection et parfois ils font leurs propres choix, comme Lot, en se passant du choix et de la direction du Seigneur, qui mènent toujours à la bénédiction et au progrès spirituel.

Abraham et Lot ont voyagé ensemble jusqu’au moment de l’épreuve, lorsque le caractère de chacun a été mis en évidence. Le test ou l’épreuve est toujours le moment où le vrai état des choses, le véritable état du coeur, est révélé. Abraham a laissé Lot faire le choix, ce qui démontre la sûreté de sa foi, puisqu’il n’a pas eu peur que Lot choisisse la meilleure part. Ceux qui marchent par la vue ne recherchent pas l’héritage céleste, parce que dans leur coeur ils sont attirés par la prospérité terrestre, comme Lot. Genèse 13 :10, 11. : « Lot leva les yeux, et vit toute la plaine du Jourdain, qui était entièrement arrosée. Avant que l’Eternel eût détruit Sodome et Gomorrhe, c’était, jusqu’à Tsoar, comme un jardin de l’Eternel, comme le pays d’Egypte. Lot choisit pour lui toute la plaine du Jourdain, et il s’avança vers l’orient. C’est ainsi qu’ils se séparèrent l’un de l’autre. »

Lot a profité de cette opportunité pour choisir en premier et il a choisi la plaine du Jourdain, car il se rappelait son expérience, quand il a dû migrer avec Abraham en Egypte pour se sauver, eux et leurs troupeaux. Ainsi, Lot a très probablement souhaité éviter une éventuelle pénurie et s’assurer la prospérité terrestre.

Le choix de Lot démontre l’égoïsme, le compromis, et une sagesse humaine qui mène à des erreurs, à des expériences difficiles et à des crises, comme nous le verrons par la suite.

Mais Abraham représente ceux qui se laissent conduire par la sagesse céleste, qui sont contents du choix fait par Dieu pour eux-mêmes, car cette sagesse ne se trompe jamais et mène toujours au bien.

En regardant les expériences de ces deux personnages depuis le moment de leur séparation, nous remarquerons qu’elles se différencient de plus en plus et les fruits de chaque comportement apparaîtront selon le principe : « chacun moissonne ce qu’il a semé ».

Le cheminement d’Abraham est celui de la foi qui obtient après chaque épreuve importante l’approbation de Dieu et de nouvelles promesses qui le renforcent. Un tel cheminement ascendant, prophétique pour l’Église, semblable à celui d’Abraham est celui décrit dans le Psaume 84 :7 : « Leur force augmente pendant la marche, Et ils se présentent devant Dieu à Sion. »

Au contraire, le cheminement de Lot n’est pas louable, bien que l’apôtre l’appelle « juste », en désaccord avec l’état déchu des deux cités. Lot va moissonner les fruits de ses décisions. Il est tout d’abord fait prisonnier par quatre rois, et Abraham le délivre de leurs mains. Tout comme pour Lot, Dieu peut permettre que certains fidèles qui sont attirés par les choses terrestres et y mettent leur confiance, traversent des expériences qui les aident à ancrer leur foi et leur espérance dans le Seigneur et dans ses promesses. Il semblerait que Lot n’ait pas appris grand-chose de son expérience précédente et le moment critique arriva lorsqu’il souffrit la perte de toute sa fortune.

Il est important de remarquer qu’une fois de plus, Abraham contribue à secourir Lot en intervenant pour lui auprès du Seigneur. Les expériences de la grande multitude sont très similaires à celles de Lot. Tout comme la vie de Lot a été sauvée au prix de la perte de toute sa fortune, la grande multitude obtiendra la vie en souffrant la destruction de la chair. Lot n’a pas reçu d’héritage dans le pays promis de Canaan, mais il a reçu quand même deux territoires, moins importants pour ses fils Moab et Amon. – Deutéronome 2 : 9, 19. De la même manière, la grande multitude n’héritera pas du Canaan céleste avec l’Église mais recevra la vie sur un plan inférieur. Comme Lot est sorti de Sodome durant une grande tribulation et une destruction par le feu des deux cités, la grande multitude sort de la grande détresse ou du feu symbolique du jugement de Dieu, qui détruira la terre et les cieux symboliques.

En Luc 17 : 32, le Seigneur nous enseigne une autre leçon, toujours en relation avec les jours de Lot en disant : « Souvenez-vous de la femme de Lot. » Je pense que c’est un avertissement prophétique en référence aux épreuves du temps actuel, lorsque notre Seigneur est venu pour juger, condamnant toutes choses qui ne peuvent rester debout face au jugement. Notre épreuve peut être celle de la femme de Lot, ou quelque chose de similaire. Elle n’a pas été accusée d’avoir participé aux mauvaises actions de Sodome, mais d’avoir ignoré la condition imposée par l’ange pour être sauvée, c’est-à-dire de ne pas s’arrêter dans la plaine et de ne pas regarder en arrière.

Le fait qu’elle se fût retournée pour regarder Sodome, montre que son coeur n’était pas en harmonie avec le salut qui était sur le point de se produire. C’est pourquoi le Seigneur l’a transformée en un monument de l’absurdité – son coeur étant attaché aux choses condamnées à la destruction, auxquelles elle ne renonçait pas avec plaisir. Quel avertissement digne de considération ! Pour nous qui fuyons vers la Montagne du Royaume de Dieu, cela signifie ne pas regarder en arrière les choses que Dieu a condamnées à la destruction et ne sympathiser avec rien de ce qui n’est pas en harmonie avec les lois de son royaume, cela signifie une pureté parfaite de nos cœurs et une séparation d’avec tout ce que Dieu n’approuve pas. C’est pour de tels cœur purs et dévoués à Dieu qu’est réservée la grande récompense, parce qu’ils sont plus que vainqueurs par Celui qui les a aimés.

Ainsi, les deux parallèles auxquels a fait référence notre Seigneur, à savoir « les jours de Noé » et « les jours de Lot » dépeignent un tableau assez complet des « jours du Fils de l’Homme » et sont des leçons appropriées pour notre temps.

En voyant toutes ces choses, non seulement nous nous posons la question : Qui restera debout ? Mais nous en faisons un objectif comme le Rédempteur nous l’enseigne dans notre texte de base : « Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d’échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l’homme. » Ici, le Seigneur nous donne la clé du succès par la combinaison entre la prière et la veille, qui s’est révélée être un succès dans son cas également, puisqu’Il en avait fait son habitude courante. Le fait de rester debout dépend dans quelle mesure nous veillons et concentrons notre attention sur la Parole de Dieu et sur sa mise en pratique dans nos vies, en veillant aux influences accaparatrices du monde, de la chair et du diable, en veillant au témoignage de l’accomplissement des prophéties dans les événements actuels, et surtout en veillant et en contribuant au bien et au progrès spirituels des frères et des soeurs. Mais veiller seulement ne suffit pas, car par nos propres forces nous ne pourrons pas tenir debout dans cette heure de la tentation. C’est pour cela que nous avons grand besoin de prier afin d’obtenir le secours promis et également pour remercier Dieu pour toutes choses.

A la question « qui restera debout ? » les témoignages des Ecritures nous disent que seule l’Église le restera, ou supportera, d’après la volonté de Dieu, les épreuves de ce temps comme le Psaume 91 : 7 nous l’enseigne : « Que mille tombent à ton côté, Et dix mille à ta droite, Tu ne seras pas atteint. » Toutes les promesses de ce psaume sont garanties pour l’Église triomphante qui « habite dans le lieu secret du Très-Haut » où la nouvelle création en Christ a un refuge parfait assuré.

Je souhaite clore par l’exhortation de l’apôtre en 1 Pierre 4 : 7 : « La fin de toutes choses est proche. Soyez donc sages et sobres, pour vaquer à la prière. »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du saint Esprit soient avec vous. Amen.

Fr. Sorin LUCA (Salsig)