SAÜL REJETE PAR L’ETERNEL

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– 1 Samuel 15 : 10-23 –

– La désobéissance au Roi des cieux coûte le trône à Saül.

– Sa première difficile épreuve.

– Leçon pour l’Israël spirituel.

– La seconde difficile épreuve de Saül.

– Pourquoi les Amalécites furent détruits.

– Leur condamnation était-elle juste ?

– La mauvaise attitude de cœur du roi Saül.

– La beauté et la force du caractère de Samuel.

« Voici, l’obéissance vaut mieux que les sacrifi­ces. » – 1 Samuel 15 : 22.

Les paroles citées dans notre texte de référence sont une réprimande de l’Eternel, par l’intermédiaire du prophète Samuel, condamnant le roi Saül d’avoir dé­sobéi au Roi des Cieux, perdant ainsi le privilège de représenter Dieu sur le trône d’Israël. L’enlèvement du royaume, des mains de Saül, signifiait davantage que son rejet personnel ; il signifiait que son fils, et ses hé­ritiers successifs ne prendraient pas la relève pour continuer à représenter l’Eternel dans le royaume.

Durant un certain nombre d’années, Saül semble avoir prospéré sur le trône et le peuple d’Israël pros­péra avec lui. Ce fut quelques années après son cou­ronnement, que la première épreuve difficile, indiquée dans notre précédente étude, se présenta à lui. En ce temps-là, une guerre fut déclenchée contre les Philis­tins qui, apparemment, dominaient sur Israël. Saül at­tendit plusieurs jours la venue du prophète Samuel, pour offrir des sacrifices à l’Eternel, et ceci avant le commencement de la bataille. Samuel fut providentiel­lement empêché et Saül, ayant attendu un certain temps, offrit lui-même les sacrifices à l’Eternel, contrai­rement à l’arrangement divin et, ensuite, déclencha la bataille. Il en résulta une défaite cuisante pour son ar­mée.

De toute évidence, le roi Saül n’avait pas de mau­vaises intentions, mais il manquait de respect et d’égards appropriés envers l’Eternel et ses arrange­ments. On peut dire que cet incident fut le commence­ment du rejet de Saül par l’Eternel. Voici les paroles du prophète Samuel, à son encontre : « Tu n’as pas ob­servé le commandement que l’Eternel, ton Dieu, t’avait donné […] ton règne ne durera point. L’Eternel s’est choisi un homme selon son cœur. » – 1 Samuel 13 : 13, 14.

APPLICATION A L’ISRAËL SPIRITUEL

La leçon que comporte cet incident peut être appli­quée à l’Israël spirituel de nos jours, comme elle le fut pour le roi Saül et l’Israël naturel en leur temps : « L’obéissance vaut mieux que le sacrifice. » Ne pou­vons-nous pas, de même, observer des conditions si­milaires parmi un grand nombre de ceux qui professent le nom de l’Eternel, de nos jours ?

Il y a de nombreux ouvriers, dans la cause du Sei­gneur, parmi les diverses dénominations de la Chré­tienté, et nombreux sont leurs sacrifices de temps et d’argent ; mais, puisque l’obéissance à l’Eternel leur fait défaut, ils ne peuvent obtenir les bénédictions liées à cette obéissance et ils se privent, ainsi, de plus grands privilèges et opportunités. Nous craignons, en effet, qu’un grand nombre d’entre eux ne se privent du Royaume, de la gloire et du co-héritage avec le Sei­gneur dans ce Royaume.

De cette leçon, tirée des épreuves subies par le roi Saül, nous devrions apprendre que le Père Céleste souhaite que nous soyons très attentifs à sa Parole, et que nous ne devrions nullement penser que nous sommes en mesure de l’améliorer, ou que le temps et les circonstances altéreront la convenance de notre obéissance envers l’Eternel. Si le roi Saül avait obéi, et que l’issue avait été désastreuse, il aurait au moins eu bonne conscience ; Il aurait pu dire qu’il avait obéi à Dieu et qu’il n’était pas responsable des résultats. Mais s’il avait obéi, Dieu aurait été responsable des consé­quences, et nous savons que la Puissance divine au­rait amené des résultats appropriés. Appliquons donc cette leçon à nous-mêmes, pour notre conduite journa­lière, dans toutes les affaires de notre vie. Soyons donc attentifs à la Parole de Dieu et attachons-nous à elle, ne craignant pas les conséquences, mais ayant l’assurance que Celui qui nous garde ne dort ni ne sommeille, qu’Il est trop sage pour se tromper, de même que compétent pour faire face à tout imprévu pouvant résulter de notre obéissance.

Combien de ceux d’entre le peuple de Dieu, au sein de Babylone, seraient bénis s’ils avaient suivi les ins­tructions que comporte cette leçon ! De temps à autre, la majorité se dit : « Je remarque que les institutions et l’ordre de choses présents sont contraires à la simpli­cité de l’Evangile de Christ et aux pratiques de l’Eglise primitive ; mais que puis-je y faire ? Je suis identifié à ce système et je suis engagé à me sacrifier pour son édification. Si maintenant je me retire, cela va entraîner un désastre plus ou moins grand. J’aurais aimé être libre des institutions humaines, et occuper mes mains dans l’œuvre du Seigneur, selon sa Parole ; mais je ne peux me détacher de mes engagements, car la néces­sité semble m’y obliger. Je dois accomplir un sacrifice, et il me semble que c’est ici l’endroit qui me convient le mieux. »

Le Seigneur ne se satisfait pas de tels arguments. Son message, pour ce qui nous concerne, est que l’obéissance vaut mieux que les sacrifices. Laissons donc le sujet de notre sacrifice entre les mains du Sei­gneur, car à moins qu’Il ne l’accepte, notre sacrifice n’a aucune valeur, et Il n’accepte les sacrifices que de ceux qui sont tout d’abord obéissants. « Sortez du mi­lieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux. » – Apocalypse 18 : 4.

Bien que l’Eternel ait annoncé le rejet du roi Saül, la prédiction, de toute évidence, ne s’est pas réalisée avant plusieurs années, environ 10 ans. Le décret ne trouva pas une application immédiate, car il est possi­ble que le roi Saül, apprenant sa destitution, soit de­venu plus attentif et plus obéissant à la volonté divine ; tandis que David, oint à ce moment-là probablement, n’était pas suffisamment développé pour représenter l’Eternel dans le royaume, à la place de Saül.

SECONDE EPREUVE DU ROI SAÜL

La sévère épreuve suivante du roi Saül était en re­lation avec les Amalécites ; c’était un peuple nomade violent qui, à plusieurs reprises, causa du tort au peu­ple d’Israël. En faisant parvenir un message à Saül, l’Eternel donna ses instructions pour détruire les Ama­lécites ; Il dit : « Va maintenant, frappe Amalek, et dé­vouez par interdit tout ce qui lui appartient ; tu ne l’épargneras point, et tu feras mourir hommes et fem­mes, enfants et nourrissons, bœufs et brebis, cha­meaux et ânes ». Sans mentionner d’autres transgres­sions de la part d’Amalek, le Seigneur spécifie que sa destruction est due à son opposition, manifestée à l’égard d’Israël, lorsque les Israélites sortirent du pays d’Egypte, plusieurs siècles auparavant.

Cette narration est utilisée par les sceptiques à l’appui de l’une ou de l’autre des deux opinions sui­vantes, à savoir : (1) qu’elle fut imaginée soit par Sa­muel ou par Saül, ou par quelqu’un d’autre ayant écrit fictivement en leur nom ; ou (2) si nous l’acceptons comme ayant été l’ordre de l’Eternel, cela prouverait que Celui-ci est un monstre, dépourvu de justice, de pitié, de sympathie et d’amour, pour avoir ordonné ainsi le massacre de créatures humaines et d’animaux. Il n’y a qu’une réponse à faire sur ce point, et elle de­vrait satisfaire tous ceux qui la comprennent. C’est :

1 – Le massacre des Amalécites ne signifiait pas qu’étant méchants, comme cela est habituellement admis, ils s’en sont immédiatement allés aux tourments éternels. La mort avait la même signification pour les Amalécites que pour leur bétail : la fin de tout ce qui est désirable dans cette vie présente. Et les choses dési­rables de la vie présente ne l’étaient probablement pas plus pour les Amalécites que pour leur bétail. Mas­sacrés par l’épée, les Amalécites souffrirent beaucoup moins que s’ils avaient été assujettis à la famine, ou à la peste, et étaient morts de faim ou de maladie ; c’était une fin de vie avec peu de peine pour eux-mêmes et d’ennuis pour les autres, la fin d’une vie relativement calme, en tout cas.

Ils s’en sont tous allés dans la grande prison de la mort : le Shéol, le Hadès, la tombe. Dieu prévit une grande rédemption, qu’Il avait déjà arrangée, pas seu­lement pour eux, mais pour toute l’humanité. Et cette rédemption, assurée par le sacrifice de Christ, des siè­cles après leur mort, leur assurera bientôt une déli­vrance de leur prison : un réveil du sommeil de la mort. Ils seront parmi ceux que mentionna notre Seigneur disant : « Tous ceux qui sont dans la tombe entendront la voix du Fils de Dieu et en sortiront. » Ils reviendront dans des conditions beaucoup plus favorables, connaîtront la grâce de Dieu en Christ et pourront se joindre aux familles de la terre qui seront bénies par la Semence d’Abraham : l’Israël spirituel. Les Amalécites ne ressusciteront pas à la première Résurrection, mais seront réveillés aux privilèges du Rétablissement par des jugements : Ils subiront de justes corrections.

2 – Ce qui fut vrai des Amalécites, le fut également des Amoréens : ils auraient été retranchés plus tôt, mais leur iniquité n’avait pas encore atteint la pleine mesure. La leçon que nous pouvons en tirer est la sui­vante : Bien que ces nations ne se soient pas trouvées en relation d’alliance spéciale avec Dieu, cela n’a pas empêché une certaine supervision divine, afin que leurs iniquités n’excèdent pas un certain point. Lorsque l’iniquité atteint son comble, alors une punition est à prévoir. Nous ne connaissons pas en détail l’histoire des Amalécites, mais connaissant le caractère de Dieu, sa justice et sa miséricorde, nous pouvons être assu­rés que leurs iniquités avaient dépassé une certaine limite, pour que cet ordre d’exécution fût confié au roi Saül.

LA DESOBEISSANCE VOLONTAIRE DU ROI SAÜL

L’erreur de Saül, durant cette épreuve, était d’avoir manqué de mener à bien le commandement explicite de Dieu. Il fit massacrer tous les Amalécites, jeunes et vieux, le roi excepté, qu’il garda en vie, pensant peut-être l’exhiber pour afficher son triomphe. Mais pour ce qui est des troupeaux (brebis et bœufs), il consentit avec son peuple de garder les meilleurs.

C’est à ce moment que le prophète Samuel vint à lui et le colloque de notre leçon s’ensuivit. L’exposé général, l’indignation de Samuel ainsi que les paroles formelles de l’Eternel, indiquent clairement que le roi Saül avait bien compris les instructions de l’Eternel, et les avait, dans une grande mesure, violées délibéré­ment. Par conséquent, comme nous le comprenons, les paroles du roi Saül à l’attention du prophète Sa­muel étaient largement hypocrites. Il salua tout d’abord le prophète avec des paroles de bienvenue et affirma l’assurance qu’il avait fidèlement accompli le comman­dement de l’Eternel.

Le Prophète répond immédiatement : « Quel est donc ce bêlement de brebis à mes oreilles, et ce beu­glement de bœufs que j’entends ? » Samuel comprit immédiatement que l’œuvre de destruction n’était pas complète et que le roi Saül et le peuple d’Israël te­naient à s’accaparer d’un butin. Ceci était contraire au commandement de Dieu. Ils n’étaient pas sensés ex­terminer leurs ennemis pour leur propre avantage, mais il leur avait été demandé d’agir en simples agents de l’Eternel, dans l’exécution de son décret, sentence de la Justice. Ils ne devaient en aucun cas s’accaparer d’un butin (voler, profitant de la détresse qu’ils infli­geaient aux ennemis de l’Eternel), comme c’était la coutume parmi les nations aux alentours. Ceci est en plein accord avec le caractère de l’Eternel et l’explication qui précède.

Voyant que le prophète n’était pas disposé à concéder la violation du commandement, le roi Saül répondit hypocritement que toutes les brebis et les bœufs capturés chez leurs ennemis étaient destinés à être sacrifiés à l’Eternel. Cela aurait signifié un grand festin pour tout le peuple d’Israël, car la chair des ani­maux sacrifiés leur aurait été donnée comme nourri­ture. Le prophète interrompit le roi dans son explication et lui rappela les paroles de l’Eternel de la nuit précé­dente laquelle, selon la manière de compter des Juifs, serait « cette nuit-ci », parce que leur jour commence le soir.

Le message de Dieu attire l’attention sur le fait que Saül était humble au moment où il avait été choisi en tant que représentant de l’Eternel sur le trône, et qu’à cette époque-là, il était enclin à obéir fidèlement à la volonté de Dieu ; mais il est suggéré par là que Saül changea, devint sûr de lui et, par conséquent, moins attentif aux commandements de Dieu. Ayant déve­loppé une mauvaise attitude de cœur, il ne parvint pas à exécuter correctement une instruction très claire, bien spécifique. En connaissance de cause, et en vio­lant le commandement de Dieu, il sépara le butin et épargna le meilleur, alors que l’Eternel avait com­mandé l’inverse.

Si nous appliquons les principes de cette leçon au peuple du Seigneur de nos jours, et pensons que les Amalécites représentent les péchés, et si nous nous rappelons que l’Eternel nous commanda de rejeter le péché complètement, nous pouvons en tirer une bonne leçon. De même que Saül, un grand nombre est dis­posé à détruire les choses les plus viles en relation avec le péché, mais pour ce qui concerne le péché du roi, ils sont pour le sauvegarder et pour traiter le roi comme prisonnier. Beaucoup sont disposés, également, à rechercher ce qu’ils comprennent avoir été condamné à la destruction par l’Eternel : des choses de choix et désirables, selon leur goût. Et souvent, de même que Saül, ils clament que même ces péchés du genre le moins honteux sont entretenus dans le but de les sacrifier, afin d’honorer Dieu. Oh combien le cœur peut-il être trompeur ! Comme il est nécessaire, à tous ceux qui souhaitent vivre en accord avec l’Eternel, d’être honnêtes, véritablement sincères ; sous la direction du Seigneur, nous devrions chercher à nous débarrasser de nos péchés, des faux enseignements, des fausses doctrines et de toutes paroles, actions et pensées mauvaises.

OBEISSANCE OU SACRIFICE

Le roi Saül cherchait à défendre ses agissements, à présenter la chose de la meilleure manière possible, en faisant reposer la responsabilité de la désobéissance sur le peuple d’Israël, qui aurait volontiers, avec lui-même, offert des sacrifices à l’Eternel. La réponse du prophète est au centre de notre étude et elle contient le verset cité en référence. Cette réponse indique claire­ment au roi ce que ce dernier aurait dû comprendre, et savoir, que les sacrifices sont beaucoup moins appré­ciés par l’Eternel que l’obéissance à sa Parole. Per­sonne ne peut offrir un sacrifice acceptable par Dieu, à moins qu’il le fasse de cœur et que le sacrifice repré­sente son obéissance.

Il en est de même aujourd’hui du peuple de Dieu. Il ne s’agit pas tant de richesses mal acquises que l’on sacrifierait à l’Eternel, ni d’avantages acquis directe­ment ou indirectement en faisant le mal, que nous sa­crifierions d’une manière acceptable. Notre sacrifice doit provenir du cœur et, avant tout, de notre volonté. Celui qui donne sa volonté, son cœur, à l’Eternel, donne tout, tandis que celui qui ne donne pas sa volonté, qui n’est pas sincèrement obéissant à l’Eternel, ne peut Lui offrir de sacrifice acceptable. « Voici, l’obéissance vaut mieux que les sacrifices » ; c’est une leçon qui devrait être profondément gravée dans le cœur de tous les sanctifiés en Jésus Christ.

Il est également nécessaire, pour cela, d’avoir l’esprit d’obéissance, car tous ceux qui possèdent un tel esprit, non seulement obéiront à la volonté divine, mais chercheront également, de plus en plus, à Lui être fidèles. C’est pour cette classe qu’il est écrit : « J’ai recueilli tes paroles et je les ai dévorées. » Notre Sei­gneur également a dit : « Je veux faire ta volonté, mon Dieu ! Et ta loi est au fond de mon cœur. »

Le roi Saül s’attaqua assidûment aux magiciens et à l’idolâtrie à travers le pays d’Israël ; en agissant ainsi, il accomplit un bon travail, en accord avec les arrange­ments divins, la volonté divine. Mais le prophète attire l’attention sur le fait que de tels efforts ne compensent pas la négligence délibérée, volontaire, de l’injonction divine. Le commandement de l’Eternel, à l’encontre du mal et du péché, doit être exécuté à la lettre, peu im­porte combien hautement le péché peut être élevé en dignité et en place, et peu importe combien précieux, ou désirable ou savoureux le péché peut être à nos natures déchues. Même s’il nous est cher comme no­tre main droite, ou notre œil droit, la seule voie à suivre par les disciples du Seigneur est l’obéissance, et même l’obéissance jusqu’à la mort.

Bien qu’il fût totalement rejeté, le roi Saül ne fut pas destitué avant le temps voulu. Le Prophète Samuel s’associa avec le roi lors d’un sacrifice public, commé­morant la victoire sur les Amalécites. A cette occasion, il mit à mort Agag de ses propres mains, puis rentra chez lui. Plus jamais il ne revit le roi Saül après cet événement, et cependant les Ecritures déclarent : « Néanmoins, Samuel pleurait sur Saül. » Cela montre encore une fois la beauté et la force de caractère du Prophète. Il était toujours prêt à faire la volonté de l’Eternel, dans tous ses détails, ayant cependant un sentiment de compassion pour ceux qui se sont éga­rés. Il ne s’agit pas d’un sentiment de compassion qui éveillerait un sentiment d’amitié à leur égard, et l’amènerait à coopérer avec eux dans leur égarement, mais un sentiment indiquant qu’il se ferait un plaisir de participer avec eux, à n’importe quel moment, à la ré­alisation d’une juste cause.

WT1915 p5647


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