«TU ES CET HOMME- LA! »

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2 Sam. 11 et 12:1-7

Probité de la bible. — la position de David n’excusait pas sa faute. —- tentations provenant des situations prospères. — graves péchés du roi David. — parabole du prophète Nathan. —    sens de la justice dans le cœur du roi. — condamné par sa propre sentence. —pénitence. — pardonné et cependant puni.’ —   leçon pour tous.

“O Dieu! Crée en moi un cœur pur.’” — Ps. 51 :12.

La Bible ne ressemble à aucun autre livre du monde; c’est le plus honnête, le plus sincère de tous les livres. Un homme selon le cœur de Dieu, un homme qui a reçu toute l’approbation divine encourt une condamnation très sévère lorsqu’il tombe dans le péché. Les Ecritures nous donnent un enseignement: «Le pardon se trouve auprès de toi afin qu’on te craigne. » Dieu n’est pas sans misé­ricorde, Il ne se détourne pas de celui qui est faible et imparfait, Il regarde aux intentions du cœur, même s’il réprouve nos actes et nous punit à cause des faiblesses de la chair. Ces indications de la Parole et les réflexions qui en découlent doivent faire naître en nous un respect beaucoup plus profond pour Dieu que si nous nous le représentions comme un Etre impitoyable.

Nous sommes vraiment étonnés de constater qu’un homme, possédant un si noble caractère, ait pu faire preuve de faiblesses semblables à celles dont nous parle notre étude, il s’agissait d’adultère et de meurtre. En pensant au jeune David, à sa révérence pour Dieu, à sa foi, à sa fidélité, à ses épreuves, à ses difficultés, nous sommes surpris qu’il ait pu changer à tel point en si peu de temps. Comment cela arriva-t-il? Cette question n’est pas longue à résoudre : une vie toute de consécra­tion est plus facilement vécue dans la pauvreté que dans l’opulence, dans les plaisirs, les coutumes et les libertés licencieuses d’une cour de roi. Le roi oublia quelque temps que l’arche de l’alliance, emblème et symbole des faveurs et de la présence de Dieu au sein d’Israël, était maintenant dans sa ville. Il savait bien que « les yeux de l’Eternel sont en tout lieu, observant les méchants et les bons ». La vue du Tabernacle aurait dû lui rappeler cette parole : -. « Tu es le Dieu qui me voit. »

La chute de David, l’état déplorable de son esprit et de son cœur ne furent sûrement pas le résultat d’une œuvre soudaine. L’histoire fait voir une déchéance spirituelle progressive pendant plusieurs mois jusqu’au dénouement complet. Nous serions injustes à l’égard de David si nous pensions que son cœur était aussi mauvais que ses actes, nous devons admettre plutôt, si nous en jugeons par sa conduite ultérieure, qu’il resta fidèle à Dieu et aux principes de la justice, mais que son cœur s’était endormi et que sa chair avait repris force et vie; il était éveillé quant au péché et dormait quant à la justice. Il avait devant lui le mauvais exemple des autres rois, il voyait l’usage abusif qu’ils faisaient de leurs libertés. Ses relations avec Dieu avaient gran­dement élargi son horizon intellectuel, aussi lorsqu’il succomba à la tentation, ses facultés intellectuelles puis­samment développées ne furent que plus actives dans la voie du mal.

Un serviteur de Dieu courageux

David, convoita tout d’abord la femme de son voisin: il ne chassa pas ces mauvaises pensées, il les laissa se développer et finit par s’emparer de la femme convoitée. Le mari de celle-ci était alors à la guerre; c’était un soldat fidèle. Pour échapper à la honte, il ne restait au roi qu’une seule issue, il fallait supprimer cet homme-là. La conscience de David dormait sans aucun doute, lors­qu’il donna l’ordre à son général dans l’attaque d’une certaine ville d’assigner à ce fidèle soldat un poste très exposé aux coups de l’ennemi; il fit ordonner ensuite la retraite et abandonna à leur sort les soldats occupant les points les plus dangereux.

Ce plan réussit pleinement; le mari trompé, ainsi que plusieurs autres soldats, perdirent la vie. Nous pouvons difficilement concevoir comment un homme loyal, un homme de principes comme David, put en arriver à une telle extrémité et comment, après un tel forfait, il put conserver une certaine paix du cœur. Nous sommes certains qu’il n’écrivit aucun de ses magnifiques psaumes pendant ce temps (neuf mois ou même davantage). Urie était mort, sa femme séduite était devenue la femme de David et un enfant naquit peu après.

Le prophète Nathan se présenta alors devant le roi, et sagement lui adressa une sévère réprimande en se ser­vant d’une parabole. Un pauvre homme avait, lui dit-il, une seule brebis; un riche voisin s’en empara par un moyen déshonnête. Le sens de la justice, chez David, s’indigna et ce dernier déclara que l’homme qui avait commis cette action devait rendre quatre fois la valeur du délit et être mis à mort. Nathan, le prophète de l’Eternel, se tournant alors vers le roi lui dit : « Tu es cet homme-là! » Ce coup direct frappa le roi au cœur. Une telle mission, exigeait un grand courage. Ceux que le Seigneur charge d’un message doivent avoir le cou­rage de s’acquitter de leur tâche, ils doivent transmettre les paroles du Seigneur avec sagesse, il est vrai, mais cependant avec fidélité.

A l’instant le cœur de David se réveilla, sa conscience se ranima aussitôt; il vît sa propre conduite, non plus au travers des conceptions des autres rois, ses voisins, mais à la lumière de la loi divine, juste, vraie, bonne et miséricordieuse, il vit qu’il était un pécheur. Selon la loi,

56 Juillet 1915

l’adultère et le meurtre entraînaient la peine de mort. Le roi confessa immédiatement sou péché, il pria. jeûna et pleura. Peu après. le prophète, selon les directions de Dieu, informa le roi que le Seigneur ne le frapperait pas de mort et ne lui retirerait pas toutes ses bontés et ses miséricordes, parce qu’il avait confessé sa faute et s’était repenti, cependant, l’enfant issu du péché ne vivrait pas. Le roi lui-même devait être sévèrement puni par la suite à cause de ces transgressions-là.

Nous venons de voir ici un principe que Dieu applique lorsqu’il dirige et gouverne ceux qui lui appartiennent et ont commis un pacte d’alliance avec Lui. La justice aurait du suivre son cours à l’égard des transgressions: mais le Seigneur accorda néanmoins ses faveurs à l’âme repen­tante. Beaucoup de chrétiens ont fait nombre d’expé­riences à ce sujet: Dieu ne les considère plus comme des pécheurs et si leur cœur est repentant, il pardonne, il est vrai, mais fidèle aux lois qu’il a établies, il exécute sa parole et ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Dans les dispositions divines, il n’y a rien qui soit de nature à encourager le péché, au contraire, tout concourt à faire régner la justice; si quelqu’un tombe dans le péché, toutes choses engagent ce pécheur à accepter le pardon de Dieu et à réformer sa vie, même s’il doit subir un dur châtiment qui l’accompagne jusqu’à la mort.

Le psaume du repentir

Nombre de chrétiens ont été amenés à la repentance par le psaume 51, mais personne n’a été conduit dans le péché par ce qui est contenu dans cette belle page. On raconte que Voltaire, l’incrédule, commença une parodie de ce psaume, mais la solennité de ces belles paroles lui inspira une telle crainte et de tels remords qu’il jeta sa plume à terre et s’affaissa plein de confusion sur son lit. L’évêque Hall commentant ce psaume dit : Pourrions-nous avoir la présomption de ne pas pécher, et, si nous avons péché, comment pourrions-nous nous désespérer sachant qu’un grand saint comme David s’est relevé après une telle chute? Souvenons-nous que, si David était un grand caractère, il n’était cependant pas un saint selon les définitions du Nouveau Testament. Les intentions de son cœur peuvent avoir été saintes, mais il n’avait pas été accepté comme fils par le Seigneur et, comme tel, en­gendré du saint Esprit, car le saint Esprit n’avait pas encore été dominé “, comme nous le lisons dans Jean 7:39.

Le don du saint Esprit et l’engendrement à une nou­velle nature commença à la Pentecôte et continua dès lors. Si de telles fautes chez le roi David nous surpren­nent, combien plus ne devons-nous pas être étonnés si un saint de Dieu, engendré du saint Esprit, se laisse prendre de la même manière dans les filets de l’adver­saire, Satan. Ceux qui sont engendrés de l’Esprit ont de grands avantages de toute nature, car ils sont éclairés par des connaissances plus profondes du caractère de Dieu, des plans divins et des promesses divines, ils ont en outre le Seigneur Jésus pour les aider et l’assurance divine que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu (Rom. 8 : 28); ils savent aussi qu’ils ne seront pas tentés au delà de leurs forces, mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir “. — 1 Cor. 10 : 13.

O Dieu! aie pitié de moi dans ta bonté; selon ta grande miséricorde, efface mes transgressions; lave-moi complètement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché. Car je reconnais mies transgressions, et mon péché est constamment devant moi. Ces paroles sincères et honnêtes nous prouvent que le roi David avait été enve­loppé comme par une sorte de brouillard qui avait obscurci sa vision mentale pendant plusieurs mois: des nuages qui venaient de la terre, des faiblesses de la chair, s’élevèrent comme un voile entre son âme et Dieu, interceptant la lumière rayonnant de la face divine.

Les enseignements qui se dégagent de cette étude sont destinés à tous ceux qui ont fait un pacte d’alliance et de communion avec Dieu. Les paroles d’un cantique ont exprimé les sentiments que tout chrétien devrait avoir, il devrait percevoir la plus petite ombre qui s’élève entre le Seigneur et lui ;

O Soleil de mon âme! Eternel Dieu mon Père,

La nuit n’est plus pour moi quand tu te tiens tout prés

Que jamais un brouillard s’élevant de la terre

Ne te cache à mon cœur, ne m’enlève ta paix

La grande leçon qui ressort de cette étude, c’est que nous devons rendre compte journellement à Dieu de tous nos actes. Aucun enfant de Dieu ne devrait sortir de sa chambre le matin sans avoir demandé sérieuse­ment à Dieu de diriger toutes ses actions et de l’aider à marcher dans le droit chemin. L’enfant de Dieu ne devrait pas se retirer le soir sans avoir jeté un coup d’oeil rétrospectif sur l’emploi de sa journée écoulée et constaté jusqu’à quel point ce jour a été bien rempli et l’a rapproché de la patrie céleste. S’il a commis une action honteuse il doit se hâter d’aller au trône de grâce et demander miséricorde pour obtenir un secours nou­veau, nécessaire en temps opportun.

L’enfant de Dieu qui, journellement, rend compte de tous ses actes au Père céleste et au Rédempteur demeure dans leur amour et ne risque pas de tomber dans les graves péchés dont nous venons de parler. Le roi David lui-même, nous pouvons en être sûrs, n’aurait certainement pas commis de tels péchés s’il n’avait laissé s élever de la terre des nuages de provenance charnelle qui lui cachèrent la face du Seigneur.

Détourne ton regard de mes péchés, efface toutes mes iniquités. O Dieu! crée en moi un cœur pur, renou­velle en moi un esprit bien disposé, ne me rejette pas loin de ta face, ne me retire pas ton esprit saint. Rends-moi la joie de ton salut, et qu’un esprit de bonne volonté me soutienne! J’enseignerai tes voies à ceux qui les transgressent, et les pêcheurs reviendront à toi.

Le saint Esprit ne fût pas donné aux anciens digni­taires comme il fut accordé à l’Eglise de Christ, Dieu manifestait son Esprit à leur égard en leur accordant ses faveurs comme David vient de nous le dire. Les Ecritures nous disent que depuis Moïse à Jean-Baptiste, il y eut une maison de serviteurs dirigée par Moïse et par la loi du Sinaï; pendant l’âge de l’Evangile, par contre, il y eut une maison de fils engendrés du saint Esprit dont le chef est le premier et le plus grand des fils de Dieu, le Seigneur Jésus-Christ. — Héb. 3 : 5, 6.