UN COMPLOT QUI ÉCHOUA

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– ACTES 23 : 14-24 –

LA RICHESSE DE L’HOMME REJETÉE – L’APÔTRE PAUL DEVANT LE SANHÉDRIN – LE SOUVERAIN SACRIFICATEUR BLÂMÉ – L’APÔTRE PAUL COMME GÉNÉRAL – LE SANHÉDRIN AYANT DES OPINIONS DIFFÉRENTES – DISSENSION PARMI LES MEMBRES – L’APÔTRE RAMENÉ AU CHÂTEAU – ENCOURAGÉ PAR UNE VISION – LA CONSPIRATION CONTRE LUI – INFORMATIONS CONCERNANT LE COMPLOT COMMUNIQUÉES AU COLONEL LYSIAS – L’APÔTRE PAUL ENVOYÉ À CÉSARÉE POUR ÊTRE EN LIEU SÛR.

« Ils te feront la guerre, mais ils ne te vaincront pas ; car Je suis avec toi pour te délivrer, dit l’Éternel. » – Jérémie 1 : 19.

Dans la matinée, après une émeute et la délivrance de l’apôtre Paul par les soldats romains, le colonel Ly­sias, embarrassé, convoqua les membres du Sanhé­drin, afin d’émettre un jugement sur le cas de l’apôtre ; il avait, en effet, réalisé alors que le point de contro­verse était d’ordre religieux et que son devoir était simplement de faire régner la paix. Ainsi s’offrait, à l’apôtre Paul, une nouvelle occasion de témoigner de l’Évangile devant les Juifs – devant le groupe des hommes les plus érudits parmi eux, qui constituaient leur tribunal le plus influent, composé de soixante-dix juges. Ce fut, peut-être, à ce moment-là que l’apôtre commença à comprendre que ses expériences, péni­bles, lui fournissaient des occasions éminentes d’annoncer l’Évangile.

En regardant vers le passé avec l’œil de la foi, on peut remarquer qu’il en est toujours ainsi ; comme dès le premier jour, le Seigneur supervise son oeuvre. Mais, nous ne pouvons avoir l’œil de la foi, et nous en servir, que dans la mesure où nous savons en quoi consiste l’œuvre du Seigneur. Il nous faut comprendre que le programme de Dieu, à l’heure actuelle, n’est pas de chercher à convertir le monde, mais de laisser ce travail au futur, pour un accomplissement par le Royaume Millénaire de Christ. Il nous faut comprendre qu’au cours de l’Âge actuel, son travail consiste sim­plement à sélectionner ou à élire les membres de l’Église, devant former son Épouse dans son Royaume – son Associée dans la grande œuvre qui s’accomplira alors au profit du monde entier.

Comme l’apôtre Paul comprit que l’occasion qu’on lui donnait consistait à s’adresser aux dirigeants de sa nation, il s’efforça d’en user avec sagesse. D’où le sé­rieux de sa contenance. « Les regards fixés » sur son auditoire, il commença à rappeler sa fidélité en tant que Juif. Il avait toujours été un citoyen modèle, res­pectant constamment la Loi. Il s’adressa aux membres de l’assemblée en les considérant comme des « frères », se plaçant ainsi sur un plan d’égalité avec eux, aussi bien pour ce qui se rapportait au zèle reli­gieux que pour ce qui avait trait à l’éducation générale. En effet, on suppose généralement qu’au moment de la lapidation d’Étienne, Saül de Tarse – plus tard l’apôtre Paul – était membre du Sanhédrin.

« NE MÉDISEZ DE PERSONNE »

Le discours que l’apôtre Paul se proposait de faire, fut interrompu par le souverain sacrificateur qui or­donna, à ceux qui se tenaient près de l’Apôtre, de le frapper sur la bouche. C’était un signe d’outrage parti­culier et une protestation contre les mots proférés. Il n’est pas injuste de supposer que le souverain sacrifi­cateur sentit, surtout, son propre mode de vie condamné par les paroles de l’apôtre Paul, car « les ténèbres haïssent la lumière », comme le déclara le Maître. Josèphe (Flavius, trad.) accuse Ananias d’avoir été un escroc hypocrite de la plus  grande bassesse, mais tellement rusé que le public, en général, l’estimait. Soudainement arrêté dans son discours, l’apôtre s’écria : « Dieu te frappera, muraille blan­chie ! » La prophétie se réalisa. En moins de deux ans, Ananias fut destitué. En moins de six ans, il trouva une mort horrible, son propre fils s’associant aux assas­sins, qui tirèrent Ananias hors de sa cachette, dans un égout, et le tuèrent.

L’expression « muraille blanchie » s’appliquait aux tombeaux ordinaires, couverts d’une dalle funéraire portant inscription. Ces tombeaux étaient souvent blanchis à la chaux, pour être facilement perçus, de crainte que quelque voyageur ne marchât dessus et, selon les préceptes juifs, ne les profanât (Nombres 19 : 11-16). La pierre pure, blanche et scintillante était belle ; mais au-dessous, c’était la putréfaction. La puis­sance du symbole représentant l’hypocrisie est évi­dente.

Certains d’entre les assistants qui entendirent l’Apôtre, lui demandèrent : « Insultes-tu le souverain sacrificateur de Dieu ? » L’apôtre Paul répondit : « Je ne savais pas, frères, que c’était le souverain sacrifi­cateur ; car il est écrit : … tu ne maudiras point le prince de ton peuple. » (Exode 22 : 28). On se sou­viendra que l’apôtre ne recouvra jamais entièrement la vue, après avoir été frappé de cécité sur le chemin de Damas (Actes 9 : 8, 9). Le Seigneur refusa de le dé­barrasser de « l’écharde dans la chair », sa mauvaise vue (2 Corinthiens 12 : 7-10), mais l’assura qu’en compensation, il recevrait davantage de grâce divine. Cette réponse à sa prière, l’apôtre l’accepta de bon cœur. Il est donc possible qu’il n’ait pas discerné le souverain sacrificateur, ou bien qu’il n’ait pas su qu’Ananias avait insinué l’outrage.

UNE PRATIQUE COURANTE, MAIS DANGEREUSE

Certains affirment qu’Ananias avait usurpé sa charge et que, par conséquent, les paroles de l’apôtre auraient pu signifier que celui-ci ne reconnaissait pas que le vrai souverain sacrificateur était présent. Ce dernier point de vue est suggéré par le fait que l’apôtre Paul ne s’excusa pas de ses paroles, mais montra seulement qu’il reconnaissait pleinement la loi divine enseignant qu’il n’y avait pas lieu de calomnier les diri­geants du peuple.

C’est là une bonne règle pour tout un chacun au­jourd’hui. La tendance de médire des dignitaires, de les déprécier, de les caricaturer est un péché très ré­pandu, qui contribue à miner un bon gouvernement, beaucoup plus que les moqueurs ne semblent le com­prendre. Indubitablement, il y a des manières et des moments pour protester contre les choses et les mé­thodes sur lesquelles nous ne sommes pas entière­ment d’accord. Mais le peuple de Dieu devrait, avant tout, promouvoir la loi et l’ordre, agissant avec autant de justice que possible, en attendant l’instauration de la justice absolue le jour où le Roi des rois montera sur son Trône Millénaire. Le commandement qu’Il nous donne, entre-temps, est que nous « soyons soumis aux autorités qui sont » et que nous « recherchions la paix avec tous », dans la mesure du possible. – Ro­mains 13 : 1 ; Hébreux 12 : 14.

Soit dit en passant, nous constatons que certains sont même disposés à plaisanter à propos du Seigneur et des Écritures, ce qui est une pratique dangereuse. « La crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse », et il faut qu’elle dure en nous, et qu’elle croisse au fil des années, si nous voulons affermir no­tre vocation et notre élection, en vue des choses glo­rieuses préparées par Dieu pour ceux qui L’aiment et Le révèrent. – Job 28 : 28 ; Psaume 111 : 10.

LE TACT IMMÉDIAT DE L’APÔTRE PAUL

Cet incident avait interrompu, dès son commence­ment, la présentation espérée de l’Évangile. L’apôtre Paul s’aperçut que les préjugés contre lui étaient tels qu’aucun discours, de sa part, ne pouvait toucher ses auditeurs ; ceux-ci se trouvaient, en effet, sous la do­mination du souverain sacrificateur, chez qui le man­que de justice se manifesta si rapidement. Tout comme un général, découvrant que son attaque frontale est vaine, effectue une conversion de ses troupes et, par un mouvement de flanc, capture l’ennemi, ainsi l’apôtre Paul capta la sympathie d’une bonne moitié de ses auditeurs. En même temps, il saisit l’occasion de démontrer que la doctrine qu’il prêchait était le résultat logique de la foi de la grande secte des pharisiens.

Il fit cela en s’écriant : « …, je suis pharisien, fils de pharisiens ; c’est à cause de l’espérance et de la résur­rection des morts que je suis mis en jugement. » Cette déclaration était absolument vraie. Le mot “pharisien” signifie une personne qui professe une sanctification entière à Dieu. L’Apôtre Paul n’avait jamais cessé de se maintenir dans cette attitude. Ses expériences sur le chemin de Damas avaient changé sa ligne de conduite, mais pas la disposition de son cœur lequel, « en toute bonne conscience », était fidèle à Dieu, de­puis le début.

L’Apôtre Paul savait bien que le Sanhédrin était, plus ou moins, divisé en parts égales entre les ultra-orthodoxes, les pharisiens professant la sainteté, et les agnostiques, les sadducéens formant la haute critique, qui comptaient parmi eux beaucoup de Juifs d’entre les plus proéminents, y compris des sacrificateurs. L’effet de son cri fut instantané. Les pharisiens prirent parti pour lui comme pour quelqu’un qui, à certains égards, croyait comme eux, bien qu’ils ne pussent pas adhérer à tout ce qu’il enseignait. Quant à choisir entre les sadducéens infidèles et un pharisien égaré, ils épousè­rent rapidement la cause du dernier.

Un tumulte s’ensuivit, certains cherchant à ôter la vie à l’apôtre, et d’autres s’efforçant de le protéger. De nouveau, les soldats de César durent intervenir entre les factions rivales du peuple de Dieu. Quelle triste scène ! Comme il était pitoyable de voir certains profi­ter à tous les égards de tant d’avantages, tels les Juifs instruits par Dieu, et négliger les leçons de la Loi di­vine, pour ce qui se rapportait à la justice et aux droits des autres, ne tenant pas compte de l’instruction sui­vante : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » ! (Lévitique 19 : 18). Comme il est navrant que ceci s’applique, parfois, à des Chrétiens possé­dant une appréciation supérieure des critères divins et ayant accompli les vœux de l’alliance (de sacrifice, trad.), par lesquels ils se sont engagés à donner leur vie pour les frères, et à qui on rappelle en fait qu’ils ne peuvent remporter le prix auquel ils aspirent, à moins de parvenir au point d’aimer leurs ennemis !

C’est vrai, les coups de poing ne sont pas tellement populaires aujourd’hui, parmi les gens civilisés. Mais, ne peut-on pas accomplir une cruauté plus grande avec la langue qu’avec la main ? N’est-il pas vrai que même parmi ceux qui se nomment du nom du Christ, et qui se sont chargés du vœu de consécration pour accomplir sa volonté, il s’en trouve beaucoup qui se déchirent et se dévorent mutuellement, sous l’influence de l’esprit de l’Adversaire : colère, méchanceté, haine, jalousie, querelles ? Voyant cela, ne devons-nous pas apprendre une leçon de valeur, une leçon qui nous rendra le mieux à même de glorifier notre Père qui est aux cieux ?

UNE CONSPIRATION DÉCOUVERTE ET DÉJOUÉE

De retour au château fort et en sécurité, l’Apôtre se demanda sans doute de quelle manière le Seigneur avait été glorifié par cette dernière expérience person­nelle. Souvent, il en est de même de nous. Mais là où nous ne pouvons pas discerner la trace de la provi­dence du Seigneur, ni voir le résultat, là nous avons l’excellente occasion de cultiver la foi, qui « peut fer­mement se reposer sur Lui, quoiqu’il advienne. »

Entre-temps, le colonel Lysias apprit de toute évi­dence que son prisonnier n’était pas un simple homme du peuple ; en effet, celui qui pouvait rester calme, vi­gilant, digne, humble et maître de soi, tandis que ses adversaires étaient tout sauf cela, celui-là démontra à un esprit impartial qu’il était probablement dans le vrai, dans cette controverse. Ce changement d’attitude de l’officier romain, envers l’apôtre Paul, se manifesta dans son accueil aimable du neveu de l’apôtre, qui était venu informer son oncle qu’une bande de qua­rante personnes complotaient de lui ôter la vie.

Ces conspirateurs, quarante fanatiques religieux, oublieux de la Loi divine stipulant : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », s’étaient engagés les uns envers les  autres, en prêtant serment de ne pas manger ni dormir avant d’avoir tué l’apôtre Paul – un homme qui ne leur avait fait aucun mal, mais qui, au contraire, s’était simplement efforcé, avec autant de sagesse que possible, de leur faire du bien. Envoyé par sa mère, sœur de l’apôtre, le jeune homme avait pu entrer au château et faire part du complot à son on­cle, qui l’envoya au commandant. Celui-ci prit le gar­çon par la main, le conduisit dans un coin retiré et l’écouta avec attention ; puis il le renvoya, lui disant de ne parler à personne de cette affaire.

S’apercevant que son prisonnier était en conflit avec au moins la moitié des Juifs influents, le com­mandant conclut que la ligne de conduite la plus sage à adopter serait de le placer sous la protection de Fé­lix, le gouverneur romain, à Césarée. Par conséquent, cette nuit-même, à neuf heures, deux cents soldats d’infanterie, deux cents hastaires (soldats romains ar­més d’une lance, trad.) et soixante-dix cavaliers em­menèrent l’apôtre à de nouveaux quartiers où, comme ambassadeur enchaîné, il aurait de nouveau l’occasion de représenter son grand Maître.

Cette étude nous montre que Dieu préfère utiliser des moyens naturels, plutôt que surnaturels, et que tous ses enfants devraient être sur le qui-vive, pour servir sa cause à tout moment. Les desseins de Dieu se réaliseront. Mais heureux celui qui est estimé digne du privilège de rendre n’importe quel service au Sei­gneur ou au moindre de ses frères. Soyons donc sans cesse à l’affût, dans un état d’esprit interrogateur, dési­reux de connaître la pensée du Seigneur en chaque affaire. Quant à l’Apôtre, il apprit certainement une le­çon dont, après y avoir réfléchi, nous pourrions tous tirer profit, à savoir que, bien que nous ayons pleine confiance en la volonté divine, il nous appartient de protéger, d’une façon raisonnable et correcte, notre vie et nos intérêts, aussi bien que ceux des autres.

WT1916 p5952

PENSEE

Vivez de telle sorte que

lorsque les gens feront votre connaissance,

ils auront envie de connaître Jésus votre Maître.

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