UNE RACE D’ESCLAVES

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Nous savons en effet que la loi est spirituelle; mais moi je suis charnel vendu au péché. ” — Rom. 7: 14.

Cette parole de l’apôtre disant que nous sommes vendus au péché montre que nous appartenons à une race d’esclaves. Partout ailleurs il nous est indiqué que l’humanité est soumise à l’esclavage du péché (Rom. 6 : 16, 17). Jetons un coup d’œil en arrière et examinons quand nous sommes devenus esclaves et comment la chose s’est réalisée. Nous voyons qu’Adam se vendit lui-même et, par ce fait, toute sa race. Quel fut le prix payé par l’acheteur? Quel fut le prix obtenu par Adam lorsqu il se vendit lui-même au péché avec toute sa postérité? Nous disons, il obtint sa propre volonté. Il obtint la communion de son propre choix, avec sa femme, pendant un certain temps, pendant sa désobéissance; il rejeta ainsi Dieu, sa volonté et sa loi. C’est pour un tel prix, pour une telle satisfaction personnelle, pour un tel moment de joie, qu’il se vendît au péché et fut privé de sa qualité de fils de Dieu. Il devint alors un esclave du péché et, par suite, un esclave de la mort. — Rom. 5:12.

 Le péché qui est le souverain monarque régnant sur le monde, a réduit en esclavage toute la famille humaine. Nul ne peut échapper à ses chaînes, sinon d’une seule manière. Dans les liens du péché, l’humanité ne trouve que les maladies, tes chagrins, les désillusions et la mort. La mort est le salaire suprême de ce grand monarque. Nous lisons : “ Le salaire du péché c’est la mort. ” “ La création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement” (Rom. 6:23: 8:22). Toute l’humanité est en travail dans l’esclavage; ceci fut symbolisé par l’oppression à laquelle Pharaon assujettit les Israélites en Egypte. Le monde entier s’est détourné de Dieu, il est privé de ses faveurs et de la vie éternelle.

 Dieu promit de pourvoir à une rançon pour le rachat de tous les esclaves; il accomplit cette promesse, au temps fixé, en donnant le Rédempteur. Notre père Adam se rendit esclave par sa propre volonté. Ses enfants, c’est à dire l’humanité, vinrent au monde esclaves, nés dans le péché et dans la servitude, soumis au châtiment de la mort. Christ vint pour racheter celui qui avait péché, pour donner le montant de la rançon, c’est-à-dire un prix équivalent, sa propre vie pour racheter la vie de notre père Adam. Tous ces esclaves peuvent être libérés maintenant, peuvent atteindre la liberté absolue, s’ils en ont le désir. Tous ceux que le Fils affranchira seront véritablement libres.

 La délivrance de l’homme figurée par un symbole

 La délivrance des esclaves des liens du péché et de la mort fut symbolisée dans la loi par la délivrance qui avait lieu chaque cinquantième année de jubilé. Lorsque le jubilé avait lieu, les seuls individus qui restaient en esclavage étaient ceux qui préféraient cette condition (Deut. 15:12-17; Lév. 25:39-41). Les mille ans du règne de Christ, le Millénium, seront la période du grand jubilé dans lequel tous les esclaves seront affranchis des chaînes du péché et du pouvoir de Satan; ils seront élevés jusqu’à la liberté si tel est leur désir. La libération légale des esclaves sera une chose, mais la rentrée en possession de leurs anciens privilèges sera une chose totalement différente. L’humanité sera juridiquement libre, car tous auront été rachetés par un grand prix, tous auront été retirés des mains de l’oppresseur, du péché et soumis à un nouveau Maître Jésus-Christ. le grand Roi de gloire. Le règne du Messie accomplira la régénération de l’humanité. Tout ce qui était perdu sera acquis de nouveau pendant ces mille ans. Tous seront délivrés sauf ceux qui préféreront l’esclavage et ces derniers seront finalement détruits par la seconde mort sans possibilité d’une nouvelle résurrection et privés à jamais du privilège de parvenir à la vie éternelle ou de faire partie de la famille de Dieu.

 Le maître actuel de l’humanité

 Le péché devint le maître de notre race qui tomba en son pouvoir ; le péché est symbolisé et représenté comme un puissant monarque exerçant un pouvoir inexorable sur toute l’humanité. Satan est un autre nom du péché. Désigné par notre Seigneur comme le père du mensonge et un “ meurtrier dès le commencement ” (Jean 8 : 44), il est véritablement une représentation parfaite du péché, car il incarne toutes les iniquités. Jésus-Christ donna le prix de la rançon pour tous, pour qu’au temps fixé l’humanité soit rachetée de l’esclavage du péché. La sentence divine qui frappait Adam était la mort et le péché fut la cause de cette condamnation. Christ fut fait “ péché pour nous ” (2 Cor. 5 : 21), c’est à dire il reçut le traitement infligé au pécheur ainsi que le châtiment qui lui revient de droit. Il accomplit cela pour nous délivrer de ce grand esclavage.

12 Février 1914

L’apôtre Paul déclare que, dans la suite, toute la création sera délivrée de l’esclavage du péché et de la mort et tous deviendront fils de Dieu. — Rom. 8 : 20, 21.

 Lorsque Adam céda à la satisfaction de ses désirs, il dut subir le châtiment de la mort. Ce fut Dieu qui infligea le châtiment; c’est donc de la condamnation infligée par Dieu qu’il fallait s’acquitter. Pour satisfaire à la condamnation reposant sur Adam, Christ dut renoncer à toute satisfaction personnelle, il dut faire une renonciation complète de lui-même pour accomplir toute la volonté de son Père. Il se soumit joyeusement à la volonté de Dieu selon ce qui est écrit dans a le rouleau du livre.

 C’est par Christ que nous sommes entrés en communion par alliance avec Dieu. Devenus les serviteurs volontaires de notre Seigneur Jésus-Christ, nous sommes toujours en esclavage, mais nous sommes esclaves de Christ au lieu d’être esclaves du péché. Le monde est l’esclave du péché et non de Christ. Avant que Christ consente à nous libérer du péché, le Père exige que nous lui fassions un abandon complet de nos volontés. Ceci fait de nous des esclaves dans le sens le plus absolu du mot. L’asservissement le plus parfait est celui qui consiste à faire un abandon complet de sa volonté à un autre. Tel est notre esclavage; mais c’est un esclavage salutaire. Que nous mangions, que nous buvions, que nous dormions, que nous travaillions, quoi que nous fassions, tout doit être accompli en parfaite harmonie avec la volonté du Seigneur et pour sa gloire. Certainement notre esclavage est un esclavage béni et nous ne voudrions en être libérés à aucun prix.

 Nous nous rendons compte que si nous ne soumettons pas entièrement notre volonté à celle de Dieu, nous ne pourrons être préparés pour les gloires à venir, pour devenir cohéritiers de notre Rédempteur dans sa gloire, dans son honneur et dans son immortalité. C’est pourquoi nous avons été libérés de l’asservissement du péché pour devenir esclaves d’un autre, de Christ. Nous reconnaissons d’ailleurs qu’étant libérés du péché nous sommes vraiment libres. — Jean 8 : 36.

 Il est vrai que nous restons dans une certaine mesure assujettis au péché, par nos corps, durant toute notre vie. Mais l’apôtre nous exhorte disant : “ Que le péché ne règne… point dans votre corps mortel ”, ne lui permettez pas de vous dominer, refusez-lui obéissance (Rom. 6 : 12). Nous devons donc lutter. Quiconque ne fait pas tous ses efforts restera asservi au péché. Nous devons résister résolument et constamment à tous les assauts de notre ancien oppresseur le péché, qui s’efforce de nous asservir à nouveau. Nous devons lutter énergiquement pour conserver la liberté pour laquelle Christ nous a affranchis (Gal 5:1). Si notre cœur ne se consacre pas en entier à ce but, notre loyauté n’est que partielle et nous ne pourrons gagner le prix à moins d’un réveil complet de toutes nos énergies. Si nous sommes entièrement loyaux à Christ, sa grâce nous suffit et il nous donne des compensations plus que suffisantes pour tous les renoncements et sacrifices que cette loyauté peut nous imposer.

 Le péché du monde

 Le péché du monde fut le péché d’Adam. Ce péché originel fut la désobéissance, et cette désobéissance comprend non seulement l’acte même qui a établi la domination du péché sur le monde et l’a maintenue jusqu’à maintenant, mais encore tout ce qui a trait à la condamnation qui en résulta. Jésus vint donc dans le monde pour ôter ” le péché du monde ” (Jean 1 : 29) ; il rendit possible l’affranchissement du péché en offrant sa vie, en la donnant comme prix équivalent de celle d’Adam.

 Le péché domina Adam dès l’instant où il pécha. Il devint î’esclave du péché dès qu’il lui obéit. Nous voyons ici deux grands principes, la justice et le péché. Le péché offrit la tentation disant : Choisis cette voie. Des qu’Adam eut cédé à cette tentation, il devint l’esclave du péché, et Dieu l’abandonna à sa condamnation. Les Ecritures nous montrent que Dieu délaissa Adam, lorsque ce dernier devient l’esclave volontaire du péché.

 Les principes du bien et du mal sont éternels

 Les deux grands principes du bien et du mal ont toujours existé, que leur existence se soit manifestée ou pas. La justice a toujours existé. Il y a toujours eu un principe de justice et un principe d’iniquité. Depuis la création d’êtres à l’image de Dieu, la voie du mal a toujours été accessible. Satan aurait pu choisir le mauvais chemin longtemps avant le moment où il s’y engagea.

 L’humanité aura toujours la possibilité de pécher, s; elle le veut. Mais Dieu enseignera d’une manière si complète quel est le salaire du péché, que toutes les intelligences auront une compréhension complète de cette leçon. Les humains ne prendront pas le chemin du mal, ils ne le désireront pas, ils sauront que ce serait un véritable suicide. Ils ne désireront pas ce qui est mal pour le même motif que Dieu ne peut désirer ce qui est mal. Tous auront appris à aimer la droiture et à haïr l’iniquité.

 Ces deux principes continueront néanmoins d’exister : il est juste de faire une chose; c’est mal de faire le contraire. Selon les dispositions de Dieu tous ceux qui se conformeront au principe de justice vivront éternellement. La justice pourvoit à ce que tout individu qui s’écarte du chemin de la droiture subisse le châtiment correspondant. Ceci est un principe général : “le salaire du péché est la mort”, et le salaire de la justice est la vie éternelle. Mais en réalité la vie éternelle est un don personne ne pourrait [acquérir : “ le don gratuit de Dieu c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur “.

 Le prix de vente et le prix d’achat

 En péchant, Adam vendit sa vie, ainsi que l’apôtre Paul nous le dit : Adam ne fut pas séduit par ce péché sans avoir été mis en garde. Il sut que le châtiment qui en résulterait serait la mort; c’est pourquoi lorsqu’il mangea le fruit défendu il sut qu’il vendait sa vie; ce qui revient à dire qu’il donna sa vie pour une pomme ou plutôt pour la femme pour l’amour de laquelle il mangea la pomme. C’est donc la satisfaction de ses désirs personnels qui lui coûta la vie. Il affronta volontairement la condamnation à mort, il se soumit volontairement à l’esclavage du péché en mangeant cette pomme; car il connaissait le châtiment. Le prix de vente fut donc une pomme. Le prix d’achat, le prix équivalent fut le don d’une vie humaine.

 Le plan divin a l’apparence d’un grand édifice que l’on peut examiner sous différents angles. Nous aurions pu choisir d’autres illustrations ou figures que celles d’une vente et d’un achat; mais nous estimons que cette comparaison s’adapte à la perfection.

 La rançon est la base du plan divin. Aucune partie de ce plan n’est développée avec autant de précision dans les Ecritures; il n’existe également aucune autre partie qui rencontre plus d’opposition que celle-là, soit ouvertement soit par des moyens détournés et subtils. Le prix de la rançon pour Adam doit être payé à la justice. La justice exigea que l’humanité fût condamnée à mort. Jésus satisfit à cette exigence. La justice dit : Acquittez-vous du prix nécessaire et l’humanité sera libérée. La justice conserve par devers elle tout ce qui n’a pas été payé, elle ne relâche jamais son étreinte. La condamnation subsiste jusqu’à ce que le prix en ait été payé.

 Le péché n’est pas une personne; c’est une représentation du principe du mal, il est souvent employé comme synonyme de Satan qui est une personne. L’homme se vendit au péché; la justice ne l’a pas vendu; elle a ratifié la transaction, la vente, et ainsi, en vertu de cette

13 Février 1914

condamnation, Se péché exerce son pouvoir sur l’homme. Mais l’amour divin se manifesta et intervint en pourvoyant à un prix de rachat pour le pécheur. Tous ceux qui sont vendus au péché seront rachetés, ou achetés à nouveau du péché et de la mort. Cette transaction ne peut s’effectuer que par Christ. Il est l’Acheteur et le Médiateur qui, au temps fixé, libérera de la condamnation du pèche et de la mort tous ceux qui le voudront et il les fera entrer dans le royaume de la justice et de la vie. La justice veillera et consentira à ce que Jésus ait le privilège de rendre la vie à l’humanité par le mérite de son sacrifice.