La description matérielle et réaliste de cette grande armée semble devenir, à partir du verset 4 au chapitre 2, une représentation totalement symbolique. C’est « un peuple nombreux et puissant » mais « A les voir, on dirait des chevaux », ceci n’existe pas et n’a jamais existé. Selon la langue imagée utilisée par la Bible, nous pouvons comprendre que les « chevaux » ne représentent pas uniquement la force et la rapidité, mais aussi le caractère humain, sa mentalité et ses ambitions sur lesquels « chevauche le cavalier » (Voir Esaïe 30 : 16 ; 31 : 1 ; Zacharie 12 : 4 ; 14 : 15). Une expression de notre langage ne dit-elle pas : « Être à cheval sur une idée, sur des principes » ?
Quant aux « chars », autrefois on transportait dans des chariots le matériel de guerre dont on avait besoin et même les soldats. Il est difficile de croire qu’ils « bondissent » avec leurs chars sur le sommet de véritables montagnes, ou « galopent sur le sommet des montagnes » selon la traduction judaïque. Une montagne, dans le langage symbolique de la Bible, représente « un gouvernement, la royauté, les autorités ».
Jusqu’à nos jours, les « gouvernements se réunissaient au sommet » à l’issue des guerres. On ne pouvait pas et on ne peut toujours pas faire la sourde oreille au « roulement » des « chars ». Ce ne sont pas toujours des guerres sanglantes. Il y a aussi des guerres économiques, culturelles, des guerres contre les inondations, les feux de forêt, etc., des guerres contre l’absurdité et la bêtise ; (dans ces deux cas, il n’y a jamais de victoire).
Et voilà de curieux « guerriers » (Verset 7). « Chacun va son chemin » – séparément. Ils ne changent jamais de voie et ne se coupent pas la route mutuellement. Les maisons fermées ne leur sont pas un obstacle ; ils passent par les fenêtres « comme un voleur ». Ils passent à travers les flèches et ne se blessent pas. Martin Buber traduit ce passage ainsi : « Ils plongent à travers les projectiles, ne rompent pas les rangs ». La traduction de Naftali Herz Tur-Sinai, expert en langue judaïque (Harry Torczyner, mort en 1973 à Jérusalem), est intéressante. Il traduit ainsi le verset 8 : « Ils se précipitent vers la mort et ne cherchent pas à sauver leur vie » ! On devrait y réfléchir longuement en reconsidérant le sujet !
Les nombreux médias rapportent dans nos foyers tous les évènements du monde, que nous soyons d’accord ou non. Que celui qui a des oreilles entende, et des yeux voie, nous sommes avertis : c’est une guerre ; une guerre inquiétante entre la « lumière » et « l’obscurité ». Les informations se précipitent sur nous, comme des « chevaux », nous submergent, car d’autres suivent à toute allure, nouvelles chaque jour : une armée d’influences, venant de toutes parts, qui préoccupe l’humanité, l’accable et l’angoisse.
Jour après jour, nous sommes agacés par d’invisibles agressions : que ce soit le bruit dans les usines, le rugissement des moteurs d’avions qui exaspère les riverains des aéroports, ou le vrombissement incessant des voitures qui foncent sur les autoroutes, près de quartiers habités ; que ce soit les fumées d’usine, le smog dans les villes qui affecte la respiration… tant de choses tourmentent et épuisent les humains dans ce temps de la fin hautement technologique. N’est-ce pas significatif que ces évènements se déroulent durant la seconde présence du Seigneur ? N’a-t-il pas été dit au prophète Daniel qu’au temps de la fin « la connaissance augmentera » ? Ces agressions ne sont-elles pas des « guerriers » invisibles, qui vont chacun leur chemin ? Qui ne se bousculent pas les uns les autres ?
Réfléchissons aux contraintes que subissent nos enfants dans l’apprentissage des sciences et des idées ; combien notre propre jeunesse vivait encore de façon idéale et sans soucis ! Combien, il y a un siècle encore, une famille harmonieuse exerçait une influence chaleureuse et pleine d’amour sur ses enfants ! Aujourd’hui, nous avons tout ou presque ce que l’apôtre Paul écrivait à Timothée (2 Timothée 3 : 1-5). L’un des « chevaux » de la grande armée de Dieu ne pourrait-il pas s’appeler « stress », et un autre « peur » ?
La comparaison entre le symbole des étranges « guerriers » et « gens de guerre » et les rayonnements invisibles, les ondes électromagnétiques ne s’impose-t-elle pas ? De même qu’avec les ondes radiophoniques, les rayonnements de la télévision, des téléphones portables, la pollution magnétique, etc… ? Toutes ces choses se situent entre le « bon » et le « mauvais », mais leur usage déraisonnable apporte de mauvais « effets secondaires ». Jour et nuit, ils envahissent notre existence, notre corps ; ils ne se poussent pas les uns les autres, chacun va son chemin.
Nous connaissons tous la situation des autoroutes embouteillées :la circulation en accordéon – et autant de gaz d’échappement, qui empoisonnent notre espace vital imperceptiblement, alors qu’il est déjà saturé par d’innombrables avions.
L’augmentation du CO2 a déjà provoqué des trous dans la couche d’ozone sensée nous protéger. Résultat : l’atmosphère terrestre se réchauffe, les glaciers fondent à toute allure. Nous en avons observé les conséquences récemment, lors des inondations catastrophiques qui ont touché l’Europe. Les scientifiques prévoient des catastrophes climatiques mondiales encore plus terribles. Ils élèvent la voix depuis plusieurs dizaines d’années. Les « montagnes » (gouvernements) discutent et se concertent, mais rien de plus concret que « des bruits de char » n’en résulte.
Les humains ont abusé des forces et des lois de la nature. Ce ne serait en soi rien qui ne déplaise à Celui qui distribue tous les bienfaits, mais presque toutes les connaissances et découvertes sont utilisées de manière égoïste et déraisonnable et nous reviennent invariablement tel un boomerang.
La situation actuelle – crise de l’économie, chômage, fraudes et escroqueries, terribles tyrannies et autres violences inhumaines contre des peuples entiers (par exemple en Amérique du Sud), terreur, famines, épidémies, destruction de l’environnement, augmentation de la population mondiale – provoque une accumulation de problèmes insolubles à l’échelle humaine, parce que la déraison et l’égoïsme bloquent l’action des personnes de bonne volonté. Il y a des années, dans une de nos grandes villes, une affiche représentait le champignon d’une explosion atomique avec ce slogan : « Il n’y a pas de secret, votre science va vous tuer ! »
La meilleure interprétation de la « grande armée de Dieu », telle que la vit Joël, est que le Tout-Puissant utilise toutes les idées et les actions dirigées contre Lui sur notre terre, pour exercer sa justice sur les nations. Il n’est pas question ici, de crimes d’épée, de sang et de mort comme dans les visions des autres prophètes. « Le soleil et la lune s’obscurcissent, et les étoiles retirent leur éclat » (Verset 10). Ces paroles symbolisent une grande obscurité spirituelle. Combien de Chrétiens vivent encore dans la lumière éclatante de l’Évangile de Jésus-Christ ? Pour combien de Juifs et de Chrétiens, l’Ancien Testament est-il encore un poteau indicateur vers Dieu et le Sauveur (le Messie) ? Le « soleil » et la « lune » sont devenus, de nos jours, des sujets de moquerie et de colère pour beaucoup de gens, et les « étoiles », le témoignage des apôtres, un bavardage gênant.
Lorsque cette immense armée d’incroyance, de méchanceté, d’égoïsme et de déraison envahira de toute sa puissance le monde entier en devenant de plus en plus visible, elle apprendra aux hommes avec quelle folie, quelle absurdité ils ont traité tous les dons que le Créateur avait mis à leur aimable disposition pour un usage raisonnable.
Nous avons intitulé cette partie de l’étude de la vision de Joël, chapitre 2 : 4-10, « idées à creuser », car nous n’affirmons pas telle ou telle chose, ni qu’il se passera ceci ou cela ! Mais nous pensons qu’il n’est pas interdit de méditer sur l’impressionnant langage imagé des prophètes inspirés par l’esprit de Dieu. « Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d’échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l’homme. » (Luc 21 : 36). C’est ce que le Seigneur nous presse de faire.
Nous nous sommes quelque peu écartés du sujet et du contenu initial de la vision, c’est-à-dire Israël. Nous nous sommes attachés à voir dans la démonstration de Joël une image du monde, et plus encore celle du monde actuel. Revenant à Israël, n’est-elle pas encore, hélas, une nation comme les autres (spirituellement), bien qu’elle conserve une place à part devant Dieu ? N’a-t-elle pas encore son rang dans le « désert des peuples » comme il est dit en Ézéchiel 20 : 35 ?
Il est écrit en Romains 2 : 9, 10 : « Tribulation et angoisse sur toute âme d’homme qui fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec ! Gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif premièrement, puis pour le Grec ! »
L’APPEL DE LA FOI
Que la « grande armée » de Dieu soit une tempête militaire ou le rassemblement de masses de chômeurs insatisfaits, la domination de nombreuses puissances religieuses et nationalistes, ou encore l’action conjuguée de toutes les forces impies, nous pouvons faire confiance à la sagesse et à la justice de notre grand Dieu, sur la manière qu’Il emploiera pour purifier le monde de tout ce qui s’oppose à sa justice. C’est une chose certaine – tous les prophètes en ont parlé – ce monde méchant et incrédule devra reculer devant le Royaume de Dieu et reculera. « Car le jour de l’Éternel est grand, il est terrible : Qui pourra le soutenir ? » (Autre traduction : « Qui pourra le supporter ? ») (Joël 2 : 11). « Maintenant encore, dit l’Éternel, revenez à moi de tout votre cœur, avec des jeûnes, avec des pleurs et des lamentations ! Déchirez vos cœurs et non vos vêtements, et revenez à l’Éternel, votre Dieu ; car Il est compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et Il se repent des maux qu’Il envoie ». – Versets 12, 13.
Quelle merveilleuse invitation ! Et cette invitation est d’abord pour Israël. Cette nation est le symbole de toutes les nations ; non seulement parce que l’Éternel s’est choisi ce petit peuple comme « héritage », mais parce que l’entêtement habite chaque humain et touche de la même façon toute la création intelligente. Les principes de la création agissent de la même manière sur tous les hommes.
« Qui sait », dit le prophète, « s’il ne reviendra pas et ne se repentira pas, et s’il ne laissera pas après lui la bénédiction. » – Verset 14.
Et l’invitation semble enfin être acceptée, car le verset suivant dit : « L’Éternel est ému de jalousie pour son pays » (Verset 18). Les signes d’un si merveilleux changement du peuple ne sont cependant pas encore visibles. A moins que… Les mesures sévères du plan divin n’ont-elles pas débuté tout doucement, passant presque inaperçues ? Souvenons-nous de la naissance de l’enfant Jésus dans l’étable de Bethléhem. Et que dit, plus tard, l’Oint de l’Éternel du peuple d’Israël, qui ne L’accepta pas comme son Messie ? « Votre maison restera vide, jusqu’à ce que vous disiez : Loué soit Celui qui vient au nom du Seigneur ! » N’y a-t-il pas, aujourd’hui, environ une centaine de Juifs, qui ont accepté le Fils de Dieu comme leur Messie, même s’ils ne Le reconnaissent pas encore comme Il devrait l’être, ainsi que son œuvre ? Un minuscule début, qui tend vers les bénédictions et la guérison que notre grand Dieu accorde à son peuple élu ? De toute manière, de plus grandes bénédictions sont encore à venir.
« Sonnez de la trompette en Sion ! Publiez un jeûne, une convocation solennelle ! » (Verset 15). Oui, rassemblez tout le monde : les vieillards, les jeunes, les femmes et les enfants, tous, même les nourrissons ! Que va-t-il se passer ?
« Que l’époux sorte de sa demeure et l’épouse de sa chambre ! » La semence promise d’Abraham – « comme les étoiles du ciel » – est au complet : Christ et sa « fiancée », son « corps ». Et l’apôtre Paul affirme que « tout Israël » sera sauvé, quand le nombre complet (ou la totalité prévue par Dieu) de la fiancée de Christ sera entré dans la gloire.
Mais un revirement du cœur ne se fait pas si facilement ; il a besoin de la grâce de Dieu et de son aide. Ce que Joël discerne confusément dans sa vision est décrit plus précisément dans le chapitre 12 du prophète Zacharie. Là, nous entendons parler de guerre autour de Jérusalem, de l’attention et de la protection que Dieu exerce sur la maison de Juda et sur Jérusalem. Et nous apprenons quelque chose de très important, lorsque Dieu dit : « Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont percé. Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur lui comme on pleure sur un premier-né. » Tout le pays sera dans le deuil (Zacharie 12 : 10). Il y aura des larmes de regret, des larmes de honte ;mais aussi des larmes de reconnaissance débordante, parce que leur Messie sera également leur Sauveur et leur réconciliateur avec Dieu. – Voir Ézéchiel 16 : 60-63.
Concentrons-nous sur cet événement : tout un peuple envoie un cri de foi à ce Seigneur qu’Il a, depuis des milliers d’années, repoussé, renié et méprisé ! L’appel à l’aide et au pardon monte jusqu’au ciel, et il est entendu. Quel profond bouleversement spirituel, quel changement radical ! Il a concerné quelques individus seulement au fil du temps, mais pas tout un peuple.
Joël constate dans sa vision, le résultat de cette repentance sincère. Et il voit le merveilleux secours d’Israël : « L’Éternel est ému de jalousie pour son pays, et il épargne son peuple. » (Verset 18). Dans le verset 20, le prophète voit de quelle manière le pire agresseur de tous les temps, celui « du Nord » est vaincu par Jéhovah et neutralisé. Est-ce la « grande armée » de l’Éternel ? Est-ce la même, appelée « Gog et Magog » en Ézéchiel 38 ? En tout cas, il y a une remarquable similitude entre les deux visions. Les ennemis d’Israël du temps de Joël : les Assyriens, les Scythes, les Babyloniens venaient du Nord et voyageaient sur la grande voie par Karkemish sur l’Euphrate, par le désert d’Esdralon, l’Harmaguédon littéral de la Bible, jusqu’en Égypte. Pourtant, après les Babyloniens, aucun envahisseur ne vint plus du Nord – jusqu’aux jours de la fin !
Les Grecs et les Romains vinrent de l’Ouest, les Perses et les Sarrasins du Sud, les Mongols de l’Est, les Arabes du Sud et, plus récemment les Anglais de l’Ouest.
S’il est exact que Joël, inspiré par le Saint Esprit, vit le dernier grand conflit à la fin des temps, nous devrions nous mettre à côté de lui et essayer de voir comme lui. Comparons Joël 2 : 20 avec Ézéchiel 38 et 39 : dans les deux textes l’ennemi vient du Nord et envahit la Terre Sainte ; il entreprend de détruire le pays et ses habitants, tandis que Dieu intervient et lui prépare une fin peu glorieuse.
L’information se répand sur toute la planète ; non seulement en Israël, mais dans toutes les nations, tous les hommes sauront que c’est par la puissance du Très-Haut que tout cela est arrivé. Dans les deux textes, la défaite et la destruction de l’ennemi se situe entre les deux mers, la Méditerranée et la Mer Morte. « J’éloignerai de vous l’ennemi du nord, je le chasserai vers une terre aride et déserte, son avant-garde dans la mer orientale, son arrière-garde dans la mer occidentale. » (Verset 20). Et en Ézéchiel 39 : 11 : « En ce jour-là, je donnerais à Gog un lieu qui lui servira de sépulcre en Israël, la vallée des voyageurs, à l’orient de la mer. »
Cette dernière grande invasion, cette dernière attaque de la puissance du mal contre le peuple d’Israël, à nouveau rassemblé, et contre la progression du Royaume de Dieu dont le noyau sera Israël, se produira quand Israël, en grand désarroi, appellera son Dieu à l’aide et ne comptera plus sur sa propre force. Oui, quand les enfants d’Israël appelleront le Seigneur avec d’humbles prières et avec foi : « Voici, notre Dieu, que nous attendions ; béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. »
C’est le signe que nous devons attendre pour ce « pays sacré » actuellement si malheureux.
LA LIBÉRATION DE SION
« Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions. Même sur les serviteurs et sur les servantes, dans ces jours-là, je répandrai mon esprit. » – Joël 2 : 28, 29.
« Après cela » – Après quel événement ? Examinons une fois encore la déclaration de Zacharie 12 : 10 : « Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont percé. Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur lui comme on pleure sur un premier-né. »
Le peuple sauvé de la puissance du malin sera submergé de regrets ; regrets d’avoir pendant si longtemps perdu la grâce de Dieu à cause de leur incroyance. Et maintenant, l’Éternel accepte leur retour sincère et ouvre une « source pour la maison de David et pour les habitants de Jérusalem » : la source de la grâce en Celui qu’ils ont percé, pour le pardon de leurs péchés, une purification du passé, pour un nouveau départ dans la justice et l’amour (Zacharie 13 : 1). Une question se pose : pourquoi, dans son grand discours de Pentecôte, Pierre se sert-il de cette prophétie de Joël qui, d’après notre compréhension, a été écrite pour la fin de l’Âge de l’Évangile ? (Voir Actes 2 : 16-18).
Certaines paroles du prophète se réalisèrent en partie, à une certaine époque, et complètement en d’autres temps. Un autre exemple se trouve en Actes 4 : 25, 26. A l’époque du discours de Pierre, c’était encore le temps de la grâce pour les enfants d’Israël, lorsque le Père céleste fondait la « fiancée de Christ ». La porte par laquelle ils auraient pu entrer pour former le nombre complet du Corps de Christ n’était pas encore fermée. Dieu savait qu’un petit nombre seulement répondrait à son appel par Jésus-Christ. Ils eurent cependant, la possibilité durant trois ans et demi après la mort sur la croix du Fils de Dieu, de reconnaître leur Messie et de L’accepter comme leur Sauveur.
Pierre déclare : « Dans les derniers jours, dit Dieu. » (Actes 2 : 17) – Trois ans et demi – C’étaient les « derniers jours » d’Israël. Jésus ne disait-Il pas : « Voici, votre maison vous sera laissée déserte… jusqu’à ce que vous disiez : béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ? » (Matthieu 23 : 38, 39). Et en Matthieu 21 : 43 : « Le royaume de Dieu vous sera enlevé et sera donné à une nation qui en rendra les fruits. » A l’aide de la prophétie de Joël, Pierre, sous l’inspiration de Dieu, essaie d’expliquer aux Israélites les miracles dont ils pourraient bénéficier ; oui chacun profiterait des bénédictions de l’Éternel s’il voulait se convaincre sincèrement de la venue et de la résurrection de Jésus-Christ.
Nous lisons en Actes 2 : 37 : « Après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché ». Ils furent d’abord trois mille à se baptiser, puis cinq mille et plus ; mais il n’y en eut pas cent quarante quatre mille. « Ils furent tous remplis du Saint Esprit » (Actes 4 : 31). « Ce qu’Israël cherche, » écrit l’apôtre Paul en Romains 11 : 7, « il ne l’a pas obtenu, mais l’élection l’a obtenu. »
Remarquons dans le discours de Pierre les termes employés, différents de ceux de la vision de Joël. Il parle sous l’inspiration de l’Esprit de Dieu, n’oublions pas. Il dit : « …vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. Oui, sur mes serviteurs et mes servantes, dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit ; et ils prophétiseront. » Cela nous donne à réfléchir…
Revenons à Joël chapitre 2, verset 28, qui commence par « Après cela » et qui est traduit dans la bible des Septante par ‘meta tanta’ signifiant « après ces choses-là ». C’est le sauvetage et le retour d’Israël à Dieu, comme les versets précédents le décrivent, son rétablissement et ses bénédictions. Combien de fois les prophètes ont annoncé ce temps-là ! Quelles merveilleuses visions de délivrance, de consolation, de grandes joies, nous trouvons dans ce retour de toutes choses, et pas seulement pour Israël !
Même dans notre monde actuel désespéré et à l’horizon apparemment sans perspective, nous ne devons en aucun cas douter que les promesses de la Parole de Dieu ne se réalisent vraiment. Nous avons une merveilleuse parole en 1 Rois 8 : 56, 60 : « Béni soit l’Éternel, qui a donné du repos à son peuple d’Israël, selon toutes ses promesses ! De toutes les bonnes paroles qu’il avait prononcées par Moïse, son serviteur, aucune n’est restée sans effet… afin que tous les peuples de la terre reconnaissent que l’ÉTERNEL est DIEU, qu’il n’y en a point d’autre ! » (Voir aussi Josué 21 : 45 ; 23 : 14).
La vision de Joël, que l’apôtre Pierre rappelle en introduction de son grand discours, devait se réaliser, en partie, lors de cette première Pentecôte, après la mort et la résurrection de Jésus. « Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit… alors, quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ! » (Actes 2 : 18-21). C’est ce qui arriva. Il est utile de noter la petite différence entre le texte de Joël et la reprise qu’en fait Pierre.
Grâce à sa connaissance des comportements humains, Dieu savait d’avance qu’Israël n’accepterait pas son offre en Jésus-Christ, que seul un reste, « mes serviteurs et mes servantes », un groupe relativement restreint, reconnaîtrait en Jésus leur Messie et Le suivrait. Il y avait de bonnes raisons, déjà évoquées, pour que l’occasion soit donnée à Israël de répondre à l’appel de Dieu. Ainsi, Pierre avait raison d’appliquer la prophétie de Joël à son époque, jusqu’à ce qu’Israël rejette l’appel. A partir de ce moment, l’invitation fut lancée aux autres nations, et elle reste offerte jusqu’à la fin de l’Âge de l’Évangile.
Il faut d’abord que l’instrument de bénédiction prévu par Dieu soit au complet, avant que la bénédiction ne puisse descendre « sur toute chair ». Jésus-Christ a libéré l’humanité de la mort, mais son « Corps », comportant 144 000 membres, sa « fiancée », n’est pas encore au complet. Plus l’incapacité des humains à faire la paix les uns avec les autres paraît tragique, plus la création attend avec un ardent désir, espérant sans connaître réellement, « la révélation des Fils de Dieu » – Romains 8 : 19.
Joël vit-il la naissance de l’Ecclésia de Jésus-Christ ? On ne peut le penser. Il vit le merveilleux sauvetage et le rétablissement de son peuple grâce à l’Éternel, le Dieu miséricordieux d’Israël. Il vit le repentir et le retour d’Israël qui doit bouleverser le monde entier, si l’on essaie de se mettre dans l’état d’esprit de tout un peuple confronté à la situation actuelle. Et finalement, Dieu répandra son Esprit « sur toute chair » ! L’Esprit de Dieu se répandra sur tout un peuple souffrant profondément de honte à cause de son passé (Ézéchiel 16 : 62, 63), regrettant, remerciant son Sauveur, et louant Celui qu’il n’a pas voulu reconnaître pendant si longtemps. Il poussera des cris de joie et d’allégresse vers Jéhovah et son Messie ! Peut-on imaginer cela ? Quel formidable contraste avec notre monde actuel !
Joël, à partir du verset 18 du chapitre 2, parle de l’achèvement du Messie et de son action de bénédiction. Dieu s’est enfin révélé. « L’Éternel est ému de jalousie pour son pays et il épargne son peuple ». Joël dépeint une image admirable d’une nation qui s’engage sans réserve au service de Dieu, un peuple enfin délivré de l’Adversaire (Jérémie 31 : 9-11), libre de servir pleinement.
Ses ennemis sont battus (Verset 20), et n’auront jamais plus la puissance d’opprimer ou d’assiéger Israël, le peuple de Dieu. Le temps de diffuser la Vérité dans le monde entier sera venu : « Il arrivera, dans la suite des temps, que la montagne de la maison de l’Éternel sera fondée sur le sommet des montagnes, qu’elle s’élèvera par-dessus les collines et que toutes les nations y afflueront. Des peuples s’y rendront en foule, et diront : Venez et montons à la montagne de l’Éternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu’il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi et de Jérusalem la parole de l’Éternel. » – Esaïe 2 : 2-4.
Dieu répandra son Esprit, d’abord sur Israël ; le « pays de Dieu » (Lévitique 25 : 23) sera une terre où « couleront le lait et le miel », elle sera fertile à profusion. Puis l’Esprit sera répandu sur « toute chair », sur tous ceux qui, comme il est écrit en Zacharie 8 : 23 : « saisiront un Juif par le pan de son vêtement et diront : Nous irons avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous. » Quel merveilleux message ! « Un nouveau ciel et une nouvelle terre » vont apparaître !
Que de problèmes et quels buts le monde a-t-il encore de nos jours ! Nous n’avons pas besoin de les dénombrer ; nous sommes tous touchés ou plus ou moins impliqués. Mais ensuite, quand le grand changement viendra, quand le petit peuple d’Israël deviendra un instrument de bénédiction dans la main de Dieu, quand précisément le mépris de l’Évangile de vie prendra fin, – quel effet totalement inimaginable cela aura-t-il sur les survivants et les ressuscités ?
Dans la joie, l’allégresse et la reconnaissance pour la lumière qui sera révélée, et dans l’ardeur pour le service de divulguer cette lumière parmi toutes les nations, le peuple entier des enfants d’Israël se sentira profondément touché ! On remarquera tous les signes de leur retour à la vie grâce à leur Messie. L’enthousiasme sera sans bornes devant la réalisation des promesses de bénédiction, prédites à leur père Jacob (Genèse 28 : 14, 15), il y a des milliers d’années : les fils et les filles prophétiseront, les vieillards auront des songes sur la gloire du Royaume de Dieu et ne se lasseront pas de faire connaître les lois d’amour et de justice du nouveau royaume. Toutes les nations sauront quelle gloire a été préparée depuis si longtemps par l’Éternel pour tous ceux qui ont soif de justice, d’amour et de bonté.
Les figures et les visions dans les Écritures provoquent de fortes émotions et donnent un aperçu des choses spirituelles. Du haut du ciel, du monde invisible, la véritable Église de Christ fait connaître et comprendre le Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre, et son Fils glorifié Jésus-Christ. Jérusalem – c’est-à-dire Israël – devient le canal d’information de Dieu ; car « l’Esprit et l’épouse disent : Viens… Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut prenne de l’eau de vie, gratuitement. » – Apocalypse 22 : 17.
Les versets 30 et 31 sont un flash-back. Joël revient un instant en arrière pour jeter un regard sur les signes qui annoncent le « jour » tant attendu de l’effusion du Saint Esprit : « Je ferai paraître des prodiges dans les cieux et sur la terre, du sang, du feu et des colonnes de fumée ; le soleil se changera en ténèbres, et la lune en sang, avant l’arrivée du jour de l’Éternel, de ce jour grand et terrible. »
Ces diverses expressions ont une signification importante pour nous actuellement, car nous constatons que Jésus a employé ces mêmes termes pour donner un aperçu de la période de sa seconde venue à ses disciples. Nous lisons en Luc 21 : 25, 26 : « Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura de l’angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots, les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre. »
Ne sommes-nous pas transportés à notre époque, en lisant ces paroles de notre Seigneur ? Jamais auparavant, les nations n’ont été si désemparées. Les masses se soulèvent contre les projets de guerre et les mauvaises lois sociales, la bourse chancelle, le commerce régresse, le nombre de chômeurs augmente, les conférences succèdent aux conférences, des milliards de personnes sont affamés, on crie : paix, paix, mais il n’y a pas de paix. Que la peur !
Si « Le soleil, la lune et les étoiles », l’Évangile, la Loi de Moïse, et le message des Apôtres inspirés avaient été conservés dans leur pureté parmi la Chrétienté, ou au moins hautement estimés, le chemin de la paix ne serait pas aussi cahoteux. Mais la lumière du « soleil de justice », – notre Seigneur Jésus – ne brille plus ; les pensées et la foi de la plupart des gens qui se réclament de son nom, sont dans les ténèbres. On discute passionnément de la « loi de Moïse », mais son grand appel « Écoute, Israël ! » se heurte à des oreilles sourdes chez son peuple terrestre.
D’après ce que nous comprenons, au verset 32, Joël se transporte à nouveau vers le temps de l’instauration du royaume de Dieu. « Alors quiconque invoquera le nom de l’Éternel sera sauvé ; le salut sera sur la montagne de Sion et à Jérusalem, comme a dit l’Éternel, et parmi les réchappés que l’Éternel appellera. »
Ce verset aborde une importante vérité. Il contient au moins trois mots significatifs : « quiconque », « sauvé » et « réchappés » (ou « reste »). Pour bien comprendre leur sens, il faut commencer par le dernier mot. Avant de savoir qui sera sauvé, il faut comprendre de quel salut promis il s’agit. Et avant de découvrir la nature de celui-ci, il faut en apprendre davantage sur ces réchappés, par lesquels il aura lieu. Étudions donc l’un des passages les plus intéressants de l’Ancien Testament : l’étude de ces « réchappés », ou des « restes ».
Joël a été le premier à exprimer ce concept. Plus tard, le Saint Esprit inspira le prophète Esaïe, pour qu’il écrive abondamment sur le sujet et démontre que Dieu préservera un « reste » pour maintenir son œuvre et la poursuivre lorsqu’un âge croisera le suivant. D’autres prophètes, tels que Michée, appréhendent en partie la même pensée. Pourtant, le germe de l’idée se trouve ici, dans le texte de cet ancien prophète, Joël. « Le salut » pour « quiconque invoquera l’Éternel » se réalisera en et par ce reste – les réchappés – que Jéhovah désignera. Et ce reste est en relation étroite avec la montagne de Sion et Jérusalem.
Esaïe et Michée, qui ont vécu après Joël, peuvent tous deux nous expliquer cette parole des Écritures : « En ce jour-là, le reste d’Israël et les réchappés de la maison de Jacob, cesseront de s’appuyer sur celui qui les frappait ; ils s’appuieront avec confiance sur l’Éternel, le Saint d’Israël. Le reste reviendra, le reste de Jacob, au Dieu puissant. Quand ton peuple, ô Israël, serait comme le sable de la mer, un reste seulement reviendra ; la destruction est résolue, elle fera déborder la justice. » – Esaïe10 : 20-22.
C’est le premier point, auquel il faut réfléchir. Les « réchappés » – ceux qui fuient, aussi bien la mauvaise influence du monde et des nations, que la terrible armée de Gog et Magog – seront épurés et feront entièrement confiance au Seigneur. Ainsi, une nation revenue à Dieu vivra alors dans le pays et sera un instrument dont Il disposera pour atteindre ses objectifs. Michée nous le certifie, lorsqu’il dit : « En ce jour-là, dit l’Éternel, je recueillerai les boiteux, je rassemblerai ceux qui étaient chassés… Des boiteux, je ferai un reste, de ceux qui étaient chassés une nation puissante ; et l’Éternel régnera sur eux, à la montagne de Sion, dès lors et pour toujours. » – Michée 4 : 6, 7.
La merveilleuse destinée du peuple purifié apparaît nettement dans ces paroles, et sa mission riche de bénédictions pour tous les peuples de la terre est mise en évidence dans le chapitre suivant. « Le reste de Jacob sera au milieu des peuples nombreux comme une rosée qui vient de l’Éternel, comme des gouttes d’eau sur l’herbe ; elles ne comptentpas sur l’homme… » – Michée 5 : 6.
Dans le verset suivant, le même reste est décrit comme un « lion parmi les bêtes de la forêt » (Verset 7), ce qui indique la fonction de conducteur que le peuple obtiendra, et sa capacité à supprimer toute opposition à son autorité. La merveilleuse libération de l’ancien peuple de Dieu sera révélée, dès lors que le Tout Puissant aura répandu son Esprit sur toute chair. Esaïe fait l’éloge de cette action extraordinaire, disant : « … et j’enverrai leurs réchappés vers les nations… et ils publieront ma gloire parmi les nations. » – Esaïe 66 : 19.
C’est la grande mission du peuple d’Israël à nouveau rassemblé, c’est l’œuvre à laquelle il sera appelé quand les grands changements commenceront. Il sera littéralement missionnaire de Dieu pour toute la terre, et ses dirigeants, les « vainqueurs de l’Ancien Testament », princes sur toute la terre, honorés par tous les hommes. On obéira volontiers à leurs ordonnances, parce qu’elles viendront du Père céleste.
C’est ainsi que se termine la vision sur le triomphe d’Israël. Au chapitre 3, elle fait place à une autre vision qui se déroule parallèlement, au temps de la fin. Cette fois, le prophète ne témoigne pas de son propre peuple et des conséquences du temps de détresse, mais des nations et de la manière dont le temps de détresse s’acharne sur elles. A la place d’un pays restauré et renouvelé, dans lequel les fils de Jacob louent et servent leur Dieu qui les a libérés, le prophète voit de furieuses armées en ordre de bataille, prêtes à combattre Dieu. Pourtant, la fin est identique, et le chapitre 3 se termine comme le chapitre 2, avec cet « après la paix », le royaume de Dieu au Millénium.
LE NOUVEAU VIN DU ROYAUME DE DIEU
Le chapitre trois de la prophétie de Joël est un passage connu qui est souvent lu et cité, si bien qu’il est superflu d’entreprendre un exposé détaillé de ce texte. Sans aucun doute, c’est le chapitre-clé pour tout ce qui a trait à Harmaguédon dans les Écritures. La brève et néanmoins vivante description des états, qui se préparent et se rassemblent pour ce dernier combat, dans lequel ils se heurteront à la puissance du Seigneur, venu de Sion pour les détruire, n’a de parallèle dans aucun autre livre des Écritures. C’est un résumé du déroulement des évènements, plus détaillé par Esaïe, Jérémie, Ézéchiel, Daniel, Zacharie et l’Apocalypse. C’est un récit précis de la victoire finale de la puissance de la justice, qui termine la prophétie par des paroles définitives. Après les désolations et les destructions que Joël a vues, il conclut triomphant : « Et l’Éternel résidera dans Sion. »
Le chapitre comporte quatre parties. Au début, aux versets 1 et 2, Dieu affirme son intention de lier l’opposition destructrice des nations vis-à-vis de son projet, lorsqu’Il étend la main pour la deuxième fois (Esaïe 11 : 11), afin de rassembler le reste de son peuple des quatre coins de la terre : « Je rassemblerai toutes les nations » dit-Il, « et je les ferai descendre dans la vallée de Josaphat ; là, j’entrerai en jugement avec elles, au sujet de mon peuple, d’Israël, mon héritage, qu’elles ont dispersé parmi les nations, et au sujet de mon pays qu’elles se sont partagé. »
L’expression « entrer en jugement » ne signifie pas, comme on le pense de nos jours, disputer ou arbitrer. Cela signifie littéralement : « entrer dans un processus de jugement » ; ce mot est employé pour décrire le procédé que le Seigneur utilise pour régler ses comptes avec les peuples. Nous en trouvons la confirmation en Esaïe 66 : 16 : « C’est par le feu que l’Éternel exerce ses jugements » ; en Jérémie 25 : 31 : « Car l’Éternel est en dispute avec les nations, il entre en jugement contre toute chair ; il livre les méchants au glaive, dit l’Éternel. » ainsi qu’en Ézéchiel 38 : 22 : « J’exercerai mes jugements contre lui par la peste et par le sang, par une pluie violente et par des pierres de grêle ; je ferai pleuvoir le feu et le soufre sur lui et sur ses troupes… ». Les derniers versets se rapportent aux malheurs causés aux armées de Gog ; c’est une vue plus large des mêmes évènements, décrits par Joël. Il s’agit, ici, des effets produits par « l’entrée en jugement de Dieu » du chapitre 3 de Joël.
C’est un jugement de toutes les nations, dont les actes réclament justice, et conformément aux lois immuables de Dieu, ce jugement doit obligatoirement s’accomplir.
La dispersion des Israélites parmi les nations et le partage de leur pays sont bien connus, et sont bien compris des Étudiants de la Bible. Le pays a été maintes fois partagé par les différents empires, royaumes et nations. Le peuple d’Israël a souvent été emmené en captivité et éparpillé dans de lointains pays, au gré des chefs de guerre qui avaient conquis le pays. Les Assyriens furent les premiers qui s’emparèrent du Royaume du Nord (les dix tribus), et colonisèrent la Samarie, Jérusalem et la Galilée. Puis vinrent les Babyloniens et Nebucadnetsar qui détruisit Juda et Jérusalem et laissa le pays totalement désolé. Les reconstructions partielles du temps des Perses ne furent pas un vrai rétablissement ; une puissance païenne asservissait le peuple et le pays était divisé en provinces politiques régies par des gouverneurs rivaux. Les Grecs établirent de nouvelles lignes de démarcation que les Romains modifièrent par la suite, tandis que des rois venus du Nord, et des rois venus du Sud, avançaient en ordre de marche par monts et par vaux, apportant détresse et déracinement pour le malheureux peuple. Même après la grande dispersion d’un demi-siècle qui suivit la prise de Jérusalem par Titus en 70 après J-C et mit fin à son existence nationale, les Perses, les Arabes, les Croisés et les Turcs ravagèrent encore la Terre Sainte. Ils créèrent, détruisirent d’impossibles provinces et royaumes, régnèrent peu de temps à partir de forteresses et de villes fortifiées, jusqu’à ce que l’épée d’un plus fort contraigne le plus faible à céder la place.
De nos jours encore ce processus est en cours ; ce pays promis pour toujours à Jacob et à ses descendants est partagé entre plusieurs pays arabes, au milieu desquels les fils des patriarches mènent une vie incertaine sur la minuscule parcelle qui leur a été allouée.
Devant ce tableau, le prophète énumère les péchés pour lesquels les nations sont rassemblées. C’est ce qu’expose la deuxième partie du chapitre 3, versets 3 à 8. L’image représente un peuple, qui, selon l’humeur des conquérants, est fait prisonnier et mis en esclavage. Ils ont agi avec arrogance sans penser qu’ils risquaient des représailles. Mais le Tout-Puissant n’est pas indifférent, Il a pris note de tout ce qui se passait, et parle maintenant par l’intermédiaire du prophète : « Vous avez pris mon argent et mon or ; et ce que j’avais de plus précieux et de plus beau, vous l’avez emporté dans vos temples… je ferai retomber votre vengeance sur vos têtes, je vendrai vos fils et vos filles… ».
Bien entendu, cette parole est symbolique. Une vente littérale d’esclaves aux Sabéens n’est pas possible, car ce peuple n’existe plus, il a disparu depuis de nombreux siècles. Et il n’y a aucune référence dans le Plan de Dieu à une quelconque possibilité de trafic d’esclaves de la part du Tout-Puissant. L’image illustre la vengeance, l’effet de la justice divine : ce que l’homme sème, il le récolte. Ces nations ont régné sur les héritiers de Jacob, ils ont dilapidé leurs biens, ils ont occupé le pays des siècles durant, tout cela injustement.
Mais durant tout ce temps, Dieu a prévu le retour d’une nation de serviteurs, qui devra ensuite diriger la terre. De la même manière, Il se prépare une nation de serviteurs célestes durant le temps de l’Évangile, choisis parmi les hommes et qui régneront depuis le ciel. Quand le temps sera venu, que la loi du Seigneur viendra de « Sion », les hommes se verront placés sous le règne de justice exercé par les « esclaves » autrefois méprisés, vendus et éparpillés sur toute la terre. « Les fils de l’étranger rebâtiront tes murs » dit Esaïe « et leurs rois seront tes serviteurs ; … car la nation et le royaume qui ne te serviront pas périront… » (Esaïe 60 : 10-12). « En ces jours-là, dix hommes de toutes les langues des nations saisiront un Juif par le pan de son vêtement et diront : nous irons avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous. » – Zacharie 8 : 23.
C’est une vieille histoire bien connue ! Les Écritures en sont pleines, à commencer par le livre d’Esaïe. Sans doute, les nations à qui ce message a été délivré pendant de si longues années, s’y sont si bien habituées, qu’elles ne croient plus que Dieu manifestera réellement sa justice et sa puissance à ce peuple si durement éprouvé. Aurait-il été possible qu’elles ruinent, dépouillent et détruisent Israël, pendant de si nombreuses générations, sans encourir de punition ! Si le Tout-Puissant s’en occupait véritablement, Il serait intervenu depuis longtemps, pensent-ils ; il n’est pas possible que quelque chose d’important intervienne maintenant, comme le disent ces prophètes enthousiastes.
« Publiez ces choses parmi les nations ! Préparez la guerre ! Réveillez les héros ! Qu’ils s’approchent, qu’ils montent, tous les hommes de guerre ! De vos hoyaux forgez des épées, et de vos serpes des lances ! Que le faible dise : Je suis fort ! Hâtez-vous et venez, vous toutes, nations d’alentour… vers la vallée de Josaphat ! Car là je siégerai pour juger toutes les nations d’alentour. » – Joël 3 : 9 à 12.
L’explication du prophète retentit comme un coup de tonnerre aux oreilles des insouciants. Dieu n’oublie pas, Il ne se laisse pas railler ; soudain, Il se lève pour le jugement, et le temps de sa vengeance est venu. Les nations ont ordre de s’assembler, et ceci pour la dernière fois. Quand le temps du rassemblement sera passé, il n’y aura plus aucune nation, car les royaumes de ce monde deviendront le royaume de notre Dieu et de Christ et Il régnera toujours et éternellement. « Au bruit de la prise de Babylone la terre tremble, et un cri se fait entendre parmi les nations. » – Jérémie 50 : 46.
C’est la vision finale de Joël, sa plus grandiose. C’est comme s’il en avait brusquement pris conscience ! Oui, comme si dans le verset 9, les images « aperçues » jusque-là, les lueurs et les vues partielles du futur temps de détresse s’étaient soudainement assemblées ; ces images des sauterelles ravageuses, des envahisseurs sans pitié, des défenseurs pétrifiés d’effroi, des sacrificateurs en prière et des gouverneurs en pleurs. Toutes ces figures jusque-là indépendantes se trouvent rassemblées en une image claire et vivante, dans laquelle Joël voit – à la lumière de la gloire de Dieu – Israël à nouveau réuni et tranquille.
Et voilà, le peuple fait confiance à la puissance de Dieu, il assiste au dernier grand conflit de cet actuel monde mauvais. Il voit que le Tout-Puissant se lève pour défendre Israël et empêche que ses ennemis ne le détruisent et le dispersent. Et tandis qu’il attend, et que les méchantes puissances de la terre commencent à s’assembler pour la conquête (la conquête, d’après Ézéchiel 38 : 12, d’un peuple soi-disant sans défense), « j’irai faire du butin et me livrer au pillage », la voix du Seigneur retentit, forte et claire, elle commande aux armées en colère de se rendre dans la vallée de leur malheur.
La vallée de Josaphat ! Quelle signification mystique a ce nom ? Pour quelle raison les armées des nations doivent-elles se rassembler dans la vallée de Josaphat, le lieu qui deviendra le théâtre de leur défaite et de leur jugement ?
De nos jours, la vallée du Cédron entre Jérusalem et le mont des Oliviers est appelée « vallée de Josaphat » (mais pas par les Écritures). Selon les traditions juives aussi bien que musulmanes, le « jugement dernier » devrait se dérouler dans ce lieu. Mais, je suggère la pensée suivante : Joël n’avait pas la vallée du Cédron en vue ; il pensait plutôt au désert de Tekoa en Judée, au bord de la mer Morte, là où avait eu lieu une extraordinaire libération d’Israël au temps du roi Josaphat, cinquante ans auparavant. Les armées de Moab et d’Ammon étaient entrées en Israël, et tout semblait perdu. Pourtant, sous la direction de son roi qui craignait Dieu, le peuple plaça sa confiance et sa foi en Lui et en sa protection ; et il sortit contre les agresseurs, sans armes, sous la conduite des sacrificateurs en chantant et en louant Dieu. Et Dieu les libéra ! Ces faits sont relatés en 2 Chroniques 20. C’est une des rares occasions où Israël arriva au sommet de sa foi et en fut pleinement récompensé !
L’image change en Joël 3 : 13. Les ennemis se sont assemblés dans la vallée de leur destin, et devant les yeux intérieurs grands ouverts du prophète, ils apparaissent comme des vignes croulant sous les grappes, qui attendent la vendange et le pressoir. Il s’écrie : « Saisissez la faucille, car la moisson est mûre ! … car le pressoir est plein, les cuves regorgent [du jus des raisins pressés] ! Car grande est leur méchanceté. » Ce symbole du pressoir est utilisé dans d’autres versets ; on trouve cette même image en Apocalypse 14 : 19, 20 : « Et l’ange jeta sa faucille sur la terre. Et il vendangea la vigne de la terre, et jeta la vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu. Et la cuve fut foulée hors de la ville. »
Ce verset des Écritures nous donne l’occasion de situer ces évènements dans la bonne époque du plan de Dieu. Des versets 15 et 16, nous concluons que dès que les nations sont rassemblées, puis « coupées » et jetées dans les « cuves », « Le soleil et la lune s’obscurcissent, et les étoiles retirent leur éclat. De Sion l’Éternel rugit, de Jérusalem il fait entendre sa voix ; les cieux et la terre sont ébranlés. Mais l’Éternel est un refuge pour son peuple, un abri pour les enfants d’Israël. »
Ce sont les signes de la seconde présence de notre Seigneur et l’installation de la puissance du royaume. La vendange et la moisson nous guident vers ce point culminant. Les incitations à la guerre, le penchant de tous les cœurs vers des buts qui provoquent des conflits, l’association des petits états avec des alliances soi-disant plus solides, la conclusion de traités, d’accords, de conventions pour une aide mutuelle en cas d’agression réelle ou illusoire, – toutes ces choses qui ont été mises en œuvre ces dernières années, illustrent véritablement la réalisation de la prophétie.
LE JUGEMENT DES NATIONS
« L’obscurcissement du soleil et de la lune » (l’Ancien et le Nouveau Testament) et les « prodiges dans les cieux » symbolisent les signes évidents de la manifestation en gloire du Seigneur aux yeux de toute l’humanité.
Cette phase de sa Parousie est une étape encore future dans le déroulement des évènements. Le rassemblement de l’Église véritable et son union avec Christ « de l’autre côté du voile » doit avoir lieu avant. Ce processus devrait être achevé avant que les nations soient toutes rassemblées dans la « vallée de Josaphat ».
Si l’image du « pressoir », « de Sion l’Éternel rugit », doit intervenir avant la libération du peuple de Dieu en Terre Sainte, comme le fait ressortir le verset 18, il en découle logiquement que l’Église de Christ devrait être complétée peu de temps avant ; c’est-à-dire avant que la bataille d’Harmaguédon n’ait environné Israël. « Et vous saurez que je suis l’Éternel, votre Dieu, résidant à Sion, ma sainte montagne, Jérusalem sera sainte, et les étrangers n’y passeront plus. » (Verset 17) Ce sera le dénouement.
Les armées des nations sont amenées devant le tribunal et jugées. Pour la dernière fois, elles ont assailli la forteresse de la justice de Dieu, et ont été repoussées, leur puissance a été détruite pour toujours. Satan est lié, Israël a reconnu son Messie et est revenu vers son Dieu. La voie vers le royaume de Christ et du rétablissement est ouverte. « En ce temps-là, le moût ruissellera des montagnes, le lait coulera des collines, et il y aura de l’eau dans tous les torrents de Juda ; une source sortira aussi de la maisonde l’Éternel, et arrosera la vallée de Sittim. » – Joël 3 : 18.
Ce verset montre des images d’abondantes bénédictions dans le royaume de Christ, comme par exemple, le « vin », le « lait » et le « fleuve de vie ». Ces symboles se retrouvent dans d’autres versets des Écritures, souvent isolément. Ici, ils sont tous mentionnés. En ce qui concerne leur répartition dans le temps, nous pouvons les considérer ensemble et expliquer que ce jour-là, quand le « fleuve de vie » recommencera à couler de la maison de Dieu, on disposera de « lait » et de « miel » en abondance. Ce sont les profondes vérités du plan de Dieu qui conduiront alors les hommes vers la compréhension et la connaissance de Dieu, lorsque le « voile » (des mauvaises influences) sera ôté de leurs yeux (Esaïe 25 : 7). Croire à l’existence d’un Dieu juste et rempli d’amour saisira leur cœur et ils chercheront à se rapprocher du Père céleste et à entrer en communion avec Lui. Ils apprendront la justice avec joie, à vivre avec les lois de Dieu – « sans argent, sans rien payer » – Esaïe 55 : 1.
Grâce à Ézéchiel, nous avons une vue claire de ce fleuve de vie. De cette maison, qui symbolise le gouvernement de Dieu durant le Millénium (Ézéchiel 47), il vit sortir un fleuve : l’eau s’écoulait et devenait plus profonde pour devenir un fleuve imposant, trop large et trop profond pour le traverser. Il s’écoulait dans la Mer Morte et guérissait les eaux stériles, pour que les poissons puissent y vivre. Sur les bords de ce fleuve vivifiant poussaient des arbres de toutes sortes, dont les fruits étaient savoureux et les feuilles des remèdes.
C’est un merveilleux symbole des pouvoirs vivifiants qui se déverseront « en ce temps-là » du gouvernement de notre Seigneur Jésus-Christ et de son Église glorifiée. Il n’est pas étonnant que les hommes s’écrieront alors : « Voici, c’est notre Dieu, en qui nous avons confiance, et c’est lui qui nous sauve ; c’est l’Éternel en qui nous avons confiance ; soyons dans l’allégresse et réjouissons-nous de son salut ! » (Esaïe 25 : 9). Pour Ézéchiel cette vision représentait le rétablissement du pays perdu en Éden ; il vit le fleuve mystique arroser à nouveau le jardin, ainsi que les arbres de vie qui avaient manqué aux hommes durant de si longs et pénibles millénaires et qui repoussaient enfin, à leur grande surprise.
Plus tard, Zacharie vit la même image. Comme Joël, il fit la relation entre la succession des évènements, et la libération d’Israël de ses ennemis. Il assistait à la prise de Jérusalem par les troupes ennemies, ainsi qu’à l’intervention du Seigneur – « Il combattra ces nations, comme il combat au jour de la bataille » (Zacharie 14 : 3). Il vit la dispersion de ces troupes grâce à la puissance de cette intervention. Puis il vit les eaux de vie sortir de Jérusalem, non seulement un courant d’eau en hiver qui se trouve asséché par la chaleur de l’été, mais un fleuve important qui apportait vie et fertilité toute l’année, pour tout et à tous, dans tout le royaume : « il en sera ainsi été et hiver. » – Zacharie14 : 8.
Ainsi, ces trois prophètes nous ont révélé que le Tout-Puissant apportera vie et santé aux nations durant le prochain millénaire. Des siècles plus tard, le livre de l’Apocalypse ramena à la vie ces visions avec ses propres expressions. Lorsqu’il conclut le livre de la Bible par des symboles inspirés décrivant les actions finales de l’Éternel, Jean vit « un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’agneau… sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie… il n’y aura plus d’anathème. » – Apocalypse 22 : 1-3.
La vallée de « Sittim », comme les traductions le disent, est la « vallée des acacias » (Sittim est le mot hébreu pour acacias). Les terrasses qui s’étendent de chaque côté du Jourdain, là où il se jette dans la Mer Morte, s’appellent la vallée des acacias. La vallée était couverte d’épaisses forêts d’acacias dans les temps anciens – et dans une moindre mesure encore récemment. C’est un parallèle frappant avec la vision de Zacharie, qui lui aussi voit le « fleuve de vie » sortir à l’est du pays, (dans cette région exactement) et se jeter, comme le Jourdain, dans la Mer Morte.
La pensée qui s’impose est que les deux prophètes ont eu la même vision que chacun a décrite avec ses propres mots. On se demande s’il est possible qu’ils se soient réjouis, l’un comme l’autre, au spectacle anticipé d’un fleuve littéral qui coulera « ce jour-là » ?
L’image utilisée ici est celle d’un grand fleuve qui s’écoule ayant plusieurs sources. Le mot hébreu utilisé est « ma’yan » désignant une multitude de sources dont les eaux se rassemblent en un endroit pour jaillir en grande quantité, telles « les sources du grand abîme » du déluge en Genèse 7 : 11. Par conséquent, les torrents de Juda où coulera beaucoup d’eau (Joël 3 : 18) devraient produire des vendanges abondantes, donc beaucoup de vin, et des prairies verdoyantes pour les troupeaux, donc beaucoup de lait. Il n’est pas étonnant que Joël dise que « le moût ruissellera des montagnes », tant les pieds de vignes seront chargés de grappes ; et « le lait coulera des collines », tant les troupeaux seront nombreux.
C’est grâce au « fleuve de vie » qui sortira de la maison de l’Éternel, que tout cela arrivera. C’est aussi la raison du cri de triomphe d’Esaïe : « Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n’a pas d’argent ! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer ! » (Esaïe 55 : 1). Nous reconnaissons clairement dans ce chapitre, l’utilisation d’une image matérielle pour illustrer le spirituel, car Esaïe poursuit : « Pourquoi pesez-vous de l’argent pour ce qui ne nourrit pas ? Pourquoi travaillez-vous pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-moi donc, et vous mangerez ce qui est bon, et votre âme se délectera de mets succulents. Prêtez l’oreille, et venez à moi, écoutez et votre âme vivra : je traiterai avec vous une alliance éternelle. » – Esaïe 55 : 2, 3.
C’est l’appel du Millénium. C’est le travail dans l’Âge du Millénium : apporter du vin et du lait symboliques à tous les hommes, sans argent et sans rien payer, pour les exhorter à prêter l’oreille et écouter, pour que leur âme vive.
Le fait d’insister sur l’expression : « sans argent, sans rien payer » doit être logiquement compris comme faisant référence à la profusion apportée par « l’eau de vie ». Elle deviendra aussi commune, accessible et gratuite, que l’air qu’on respire, et que les rayons du soleil qui nous chauffent. Cela s’appliquera de la même manière au « vin » et au « lait » dans le temps du rétablissement.
Finalement, le prophète détourne les yeux de cette belle vision, pour s’intéresser à la lutte que Dieu mène contre le mal, au début de cette vision. « L’Égypte sera dévastée », s’écrit-il, « Édom sera réduit en désert, à cause des violences contre les enfants de Juda, dont ils ont répandu le sang innocent dans leur pays. » (Verset 19). Quel est donc ce royaume de bénédictions, qui donne d’un côté la prospérité et la vie, et de l’autre, la désolation et la mort ? Dieu a-t-Il ses préférés, l’Égypte et Édom doivent-ils être éternellement punis pour leur hostilité souvent injuste contre les enfants de Juda ?
Ce verset ne peut certainement pas se réaliser à la lettre, car l’Égypte et Édom n’existent plus. Les Égyptiens actuels sont un peuple différent, d’après leur origine ethnique. Les deux nations sont tombées dans l’oubli, il y a de nombreux siècles. C’est bien là, la réponse. Lorsqu’Israël rayonnera, quand il sera purifié et converti, quand il sera la nation représentante des missions de Dieu sur terre, l’Égypte et Édom, qui l’avaient persécuté du temps de sa faiblesse, ne seront plus des nations dans le plan de Dieu. Les nations qui ont crié : « Faisons tout pour faire disparaître le peuple d’Israël de la surface de la terre » sont éteintes en tant que nations, tandis qu’Israël, qu’ils ont asservi, est élevé pour l’éternité.
Citons quelques versets des Saintes Écritures qui se rapportent à la situation particulière qu’Israël aura parmi les nations, lorsque viendra la période glorieuse pour l’humanité, à la fin de la grande détresse : « Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : lorsque je rassemblerai la maison d’Israël du milieu des peuples où elle est dispersée, je manifesterai en elle ma sainteté aux yeux des nations, et ils habiteront leur pays que j’ai donné à mon serviteur Jacob. Ils y habiteront en sécurité, et ils bâtiront des maisons et planteront des vignes ; ils y habiteront en sécurité, quand j’exercerai mes jugements contre tous ceux qui les entourent et qui les méprisent. Et ils sauront que je suis l’Éternel, leur Dieu. » – Ézéchiel 28 : 25, 26.
« Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : je lève ma main [pour faire un serment] ! Ce sont les nations qui vous entourent qui porteront elles-mêmes leur ignominie. Et vous, montagnes d’Israël, vous pousserez vos rameaux, et vous porterez vos fruits pour mon peuple d’Israël ; car ces choses [les rameaux et les fruits] sont près d’arriver. Voici, je vous serai favorable, je me tournerai vers vous, et vous serez cultivées et ensemencées. Je mettrai sur vous des hommes en grand nombre, la maison d’Israël tout entière ; les villes seront habitées, et l’on rebâtira sur les ruines. Je multiplierai sur vous les hommes et les animaux ; ils multiplieront et seront féconds ; je veux que vous soyez habitées comme auparavant, et je vous ferai plus de bien qu’autrefois ; et vous saurez que je suis l’Éternel…. Je ne te ferai plus entendre les outrages des nations, tu ne porteras plus l’opprobre des peuples ; tu ne détruiras plus ta nation, dit le Seigneur, l’Éternel. » – Ézéchiel 36 : 7-11, 15.
« Je vous retirerai d’entre les nations, je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous ramènerai dans votre pays. Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon esprit en vous, et je ferai que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois. Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères ; vous serez mon peuple et je serai votre Dieu. » – Ézéchiel 36 : 24-28.
« Nations, écoutez la parole de l’Éternel, et publiez-la dans les îles lointaines ! Dites : celui qui a dispersé Israël le rassemblera, et il le gardera comme le berger garde son troupeau. Car l’Éternel rachète Jacob, il le délivre de la main d’un plus fort que lui. Ils viendront, et pousseront des cris de joie sur les hauteurs de Sion ; ils accourront vers les biens de l’Éternel, le blé, le moût, l’huile, les brebis et les bœufs ; leur âme sera comme un jardin arrosé, et ils ne seront plus dans la souffrance… Car je suis un père pour Israël, et Éphraïm est mon premier-né. » – Jérémie 31 : 10-12, 9.
« Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Pousse des cris d’allégresse, Israël ! Réjouis-toi et triomphe de tout ton cœur, fille de Jérusalem ! L’Éternel a détourné tes châtiments, il a éloigné ton ennemi ; le roi d’Israël, l’Éternel est au milieu de toi ; tu n’as plus de malheurs à éprouver… Car je ferai de vous un sujet de gloire et de louange parmi tous les peuples de la terre, quand je ramènerai vos captifs sous vos yeux, dit l’Éternel. » – Sophonie 3 : 14, 15, 20.
TA juillet-août 2002 à septembre-octobre 2003