« Or le juste vivra de foi ; et, si quelqu’un se retire, mon âme ne prend point plaisir en lui. » Hébreux 10 : 38 – Darby.
Vivre par la foi est une chose très différente de vivre par la vue. Vivre par la vue, c’est agir dans le présent, et faire des plans pour l’avenir, selon notre propre connaissance, expérience et jugement ; tandis que vivre par la foi, c’est étudier et accepter le plan de Dieu tant pour le présent que pour l’avenir, et agir selon ses directives, en ignorant nos propres idées de convenance chaque fois que la parole de Dieu dit le contraire.
Il ne faut pas être très perspicace pour déterminer à laquelle de ces deux classes nous appartenons. Tout homme appartient à l’une ou à l’autre, à moins qu’il ne soit idiot ou fou. La grande masse de l’humanité s’efforce de marcher par la vue ; pourtant, elle est si peu clairvoyante qu’elle ne peut voir par anticipation qu’à une courte distance, et son expérience passée est si brève et si variée qu’elle constitue un piètre critère sur lequel fonder un jugement correct dans l’élaboration de plans pour l’avenir. Pourtant, par manque de foi en Dieu, c’est le mieux que les gens puissent faire pour eux-mêmes, et ils sont généralement bien conscients que tous leurs plans doivent se terminer avec l’existence présente, car ils ne savent rien de l’avenir au-delà de la tombe.
Mais il y a une petite classe qui marche par la foi. C’est un peuple particulier, séparé du monde, et qui ne peut pas s’y assimiler. Ayant appris et cru au plan de Dieu, et voyant qu’il n’inclut pas seulement tout le présent mais s’étend sur l’éternité, et ayant une confiance implicite en sa sagesse infinie et son amour sans limite, les membres de cette classe mettent simplement leur main dans la sienne, acceptant la direction qu’Il leur propose, et promettant de Le suivre partout où Il les dirigera, confiants qu’aussi sombre ou épineux que soit le chemin, la fin sera bénie et glorieuse. On ne leur promet pas que le chemin dans la vie présente sera une vie de luxe et d’aisance, qu’ils auront une abondance de confort, que tous leurs projets professionnels réussiront, qu’ils auront de plus en plus d’amis, et que les années de déclin de leur vie seront particulièrement des années de repos, une fois la chaleur et le fardeau de la journée passés.
Non, ces choses ne sont pas promises, mais il est promis que le pain et l’eau leur seront assurés aussi longtemps que Dieu désirera qu’ils vivent, et ayant de la nourriture et des vêtements ils doivent s’en contenter, et quelle que soit l’adversité du moment, ils doivent se rappeler qu’à travers tout cela, toutes choses, bonnes ou mauvaises, sous la direction divine, concourent à leur bien. Ayant cette confiance, ils ont le privilège de toujours se réjouir, se confiant avec une simplicité enfantine à l’amour et au soin de leur Père céleste, et de suivre fidèlement et docilement les traces de notre Conducteur et Chef, Jésus-Christ, qui nous a donné un exemple pour que nous suivions ses traces.
Sa vie était une vie de confiance sans réserve dans les promesses de Dieu, et sa manière d’être et d’agir quotidienne était en parfaite harmonie avec sa foi – obéissant même jusqu’à la mort. Il n’a pas désiré plus que ce qui était nécessaire pour la vie qu’Il possédait alors, que ce soit pour le présent ou le futur de son existence terrestre, et au-delà, Il n’avait rien d’autre que ce qui Lui était assuré par la promesse de Dieu.
L’apôtre dénomme cette classe qui vit désormais ainsi par la foi, les justes. Elle inclut Jésus, leur Seigneur et Chef, l’unique juste, et tous ceux qui sont maintenant justifiés par la foi en son sang et qui suivent ses traces. Ces justifiés sont justes, ayant reçu la grâce de la justification par Christ, et se sont soumis à Dieu dans une obéissance reconnaissante et joyeuse. Le « petit troupeau » béni poursuit sa route, à travers la mauvaise ou la bonne réputation (2 Corinthiens 6 : 8), à travers les tribulations et les épreuves actuelles et les conflits au-dedans et au-dehors ; il a plu à votre Père de vous donner le royaume ; église vierge bénie « Le roi porte ses désirs sur ta beauté » (Psaume 45 : 12) et tu seras son épouse et sa cohéritière, si tu prouves ton amour pour Lui par une joyeuse endurance jusqu’à la fin.
Mais si quelqu’un de cette classe se retire, le Seigneur n’y trouvera aucun plaisir. Se retirer de ce grand privilège dans lequel nous sommes venus par la foi, c’est retourner dans le monde et vivre selon le cours de ce monde, adopter le point de vue du monde et rejeter la direction du Seigneur. Ce retour n’est généralement pas soudain, mais progressif. Il commence par le mécontentement, qui se traduit rapidement par une plainte ; et la plainte se transforme bientôt en opposition ouverte, laquelle devient de plus en plus ferme et obstinée. Paul déclare la fin d’une telle apostasie quand, dans le verset suivant, il fait remarquer avec espoir : « Mais nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme. » – Hébreux 10 : 39.
Que chacun de la bien-aimée compagnie consacrée se garde de faire les premiers pas en arrière ; et si vous vous rendez compte que vous l’avez déjà fait, réveillez-vous en ayant conscience que vous êtes en danger et remettez-vous immédiatement du piège de l’adversaire. Votre seule sécurité, mes bien-aimés, est de garder l’œil de la foi fixé sur la marque du prix de votre haut appel et d’oublier ce qui est en arrière. Si vous continuez à regarder en arrière les sacrifices déjà faits, vous ne verrez que les choses qui se trouvent derrière, et celles qui se trouvent devant – invisibles sauf par l’œil de la foi – cesseront de vous attirer, et très bientôt vous serez pris au piège du prince de ce monde. De plus, la maladie du mécontentement est contagieuse et peut se propager à d’autres membres de la famille de la foi, et de cette façon bon nombre peuvent être infectés. Ainsi, vous seriez une pierre d’achoppement et un adversaire du corps de Christ plutôt qu’une aide et un soutien de celui-ci. « Veillez et priez afin que vous n’entriez pas en tentation. » – Matthieu 26 : 41 – Darby.
Mrs C.T.R.
WT1887p903