Vues de la Tour. 1905

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Le reveil du pays de Galles continuera-t-il ?

Beaucoup d’âmes sincères, un peu partout dans ,,la chrétienté”, nous posent cette question et pensent qu’il serait possible d’y répondre affirmativement. En effet, les conditions dans la Grande Bretagne en favorise l’ex­tension. Et l’expérience montre qu’une période d’adver­sité, lorsque la pauvreté humilie les coeurs des masses, est plus favorable aux réveils religieux que ne l’est un temps de prospérité.

Suivant des renseignements dignes de foi on peut estimer à un million et un quart (1,250,000) le nombre d’ouvriers anglais actuellement sans ouvrage et dans la plus grande misère. Les temps sont durs et pas de travail pour toute cette population, nous dit-on. Des collectes sont faites en Angleterre et au Canada pour leur venir en aide. les empêcher de mourir de faim. Un peuple dans une telle situation sera disposé à tourner ses regards vers son Créateur. Ceci nous donne aussi la pensée que le grand “ temps de détresse tel qu’il n’y en a point eu depuis que les nations existent ” (dans lequel se terminera cet âge et commencera le Millérnium) amènera le plus puissant et le meilleur réveil que le monde ait jamais connu. Comme le déclare les Ecritures: .,Lorsque les jugements de l’Eternel s’exercent sur la terre, les habi­tants du monde apprennent la justice.” — Esaïe 26 9.

Le réveil gallois commença dans une petite paroisse de campagne du Cardiganshire et soudainement se répandit dans le district minier du Glamorgaushire — une contrée célèbre, nous dit-on, par son irréligion. [Comme “L’avant­Garde” du 15 février, sous la signature de Richard Heath d’Angleterre, publie un article assez identique à celui de l’éditeur Stead, paru dans le Zion’s Watch Tower du 1 Février, nous en extrayons les passages les plus importants.]

“Quand, une réunion est annoncée, la foule envahit l’édi­fice 1h 1/2 à l’avance. On commence souvent à 5 hs. du matin et, parfois, les réunions se prolongent pendant toute la nuit.

On n’attend pas le pasteur ou l’évangéliste pour commencer. Spontanément, un cantique est entonné ou un converti rend témoignage à la puissance de l’Esprit.

Des jeunes filles, des jeunes gens, même des enfants ma­nifestent publiquement leur désir de se donner à Christ.

Dans une ville, le réveil commença dans la chapelle mé­thodiste par le chant d’un cantique entonné par une jeune fille. Immédiatement toute la congrégation s’unit a elle et la contagion s’étendit aux autres chapelles. Au milieu de cet apparent désordre, un sentiment de crainte respectueuse s’empare de tout le monde.

Le mouvement, toutefois, est loin de se borner aux en­fants et aux jeunes gens. La population tout entière est soulevée dans ce vaste district minier.

Non seulement la vie de famille est transformée, mais des villes, comme telles, paraissent devoir subir l’influence ré­génératrice.

Les choses les plus étonnantes se produisent avec une fréquence extraordinaire. Le saint Esprit a moins organisé le mouvement que désorganisé les moyens humains, les usages et les expériences habituelles. J’ai assisté, avec seulement deux courtes absences, à une réunion qui n’a eu ni commence­ment ni fin, au sens ordinaire du mot, et qui a duré depuis 1 heure 1/2 de l’après-midi, jusqu’à 1 h. 1/2 du matin. A peine entrés, les gens commençaient à chanter, bien que ce fût une heure et demie avant le moment fixé. Il n’y avait ni programme, ni président. Pasteurs, choeurs, orgues, re­cueils de chants et tout ce qui accompagne ordinairement un exercice de culte était mis de coté

Un trait caractéristique de ce mouvement est la place qu’y tient le chant. Il s’y produit en véritables explosions comme seulement le pays de Galles en peut fournir. Les trains sont transformés en choeurs ambulants par les ouvriers qui se rendent au travail. Les rues résonnent des cantiques chantés en allant aux reunions ou à la sortie des assemblées

Le mouvement [éminemment laïque, d’après les pasteurs E. Lenoir & R. Saillens] est né du Peuple et c’est pour et par le peuple qu’il se poursuit. Le principal agent est un jeune mineur..

Le rôle de son chef [Evan Roberts] paraît singulièrement effacé . . . Il ne va que là où il est envoyé et ne parle que sur un ordre de l’Esprit. Les pasteurs au nombre de 1,100 dans le Glamorganshire se tiennent à l’arrière-plan

Pour la première tois, dans ce réveil, le coeur du peuple en tant que peuple paraît complètement gagné. Le niveau moral de tout le district a été notablement élevé. Tout le monde s’accorde à reconnaitre ce caractère moral du mouve­ment” [d’accord avec ce que rapporte les susnommés M. M.L.& R.].

“Ce réveil, dit le correspondant du DAILY NEWS, est celui d’une Nation. Il aura son influence non seulement dans toutes les parties du pays, mais dans chaque église, meme dans l’église établie… ”

115 Janvier –Mars 1905

On écrivait au Matin: “ Le mouvement s’est emparé des Universités, et les cours sont complètement désorganisés par l’absence considérable des étudiants, qui préfèrent aller assister aux réunions religieuses ”. [Phare du Havre, Février 1905]

“Le changement dans la moralité est très visible. Le ca­ractère du mouvement est révélé par ses résultats. C’est aussi par ses résultats qu’il sera définitivement jugé.”

D’autres rapports qui nous parviennent semblent in­diquer un degré considérable de fanatisme et d’hystérie associé au mouvement, et l’on a même suggéré que c’est l’oeuvre des esprits malins opérant comme ils l’ont fait par les ,,saints rouleurs” et d’autres, qui au nom de la religion et de l’Esprit saint ont caricaturé ces choses. Nous n’avons cependant encore rien lu qui paraitrait justifier cette dernière manière de voir. Il sera néan­moins bon de suivre de prés ce mouvement et d’éprouver ainsi les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu.” — 1 Jean 4 : 1.

Le correspondant R. Heatb dit en effet: “Les visions jouent un certain rôle dans le mouvement. Il y en a dans la vie de son chef [E. Roberts, qui prétend avoir vu Dieu tous les soirs pendant 3—4 mois, malgré Exode 33 : 20; Jean 1 : 18 et 1 Tim. 6: 16 — Réd.] mais il y en a aussi dans le peuple. La femme d’un paysan, Mrs. Jones, de Dyffryn, dans le Merio­nethshire, est la voyante du Réveil. On dit qu’elle sait d’avance combien il y aura de conversions dans une réunion et quelles sont les personnes qui se convertiront. Des signes dans le ciel, principalement sous la forme d’un feu ont, pour elle une signification précise . .

Un des traits favorables c’est que peu des grands de Babylone sont dans ce mouvement qui est l’oeuvre de laïques plutôt que du clergé.

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